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Vossius et Huyghens, la véritable loi de la réfraction, attribuée communément à Descartes, et détermina le premier la grandeur de la terre par la mesure géométrique et astronomique d'un arc du méridien. On a de lui : Eratosthenes batavus de terræ ambitu, Leyde, 1617; Cyclometricus, Leyde, 1621.

SNOEHATTAN (le), c.-à-d. Bonnet de neige, mont. de Norvège, dans les Dofrines, à 150 kil. S. O. de Drontheim, 2500m de hauteur.

SNORRI ou SNORRO-STURLESON, historien islandais, né en 1178 au Dale-Syssel, m. en 1241, remplit diverses fonctions dans sa patrie, visita la Norvége et la Suède, où il recueillit les anciennes traditions et les sagas, et périt assassiné peu après son retour, par suite de dissensions civiles. On a de lui le Snorro-Edda ou système de la mythologie scandinave, publié avec une trad. latine, d'abord par Resenius, Copenhague, 1665, puis par Rask, 1818, trad. en franç. et commenté par Bergmann, 1862, et un recueil de Sagas dit Heimskringla, publié à Stockholm en 1697, édité de nouveau, de 1777 à 1826, par Périnskiold, en islandais, latin et suédois.

SNOWDON, montagne du pays de Galles, sur la limite des comtés de Caernarvon et de Mérioneth, a 1185m de hauteur. Vue magnifique.

SNYDERS (Franz), peintre d'animaux, né en 1579 à Anvers, m. en 1657, étudia sous Peter Breughel, Henri Van Balen et Rubens. Ses tableaux de combats d'animaux ont toutes les qualités des tableaux d'histoire : composition, dessin, couleur. Rubens et Jordaens, ses amis, mêlèrent souvent des personnages à ses chasses. Outre les chasses, Snyders a peint des batailles, du gibier mort, de grandes cuisines pourvues de leurs ustensiles et encombrées de poisson, de viandes, de légumes et de pâtisserie. Le Louvre possède 7 toiles de cet artiste.

SOANEN (Jean), prélat français, né à Riom en 1647, m. en 1740, entra à l'Oratoire, où il eut pour confesseur le janséniste Quesnel, dont il adopta les opinions, prêcha avec succès et devint évêque de Senez en 1695. Attaché aux erreurs de Quesnel, il refusa d'accéder à la bulle Unigenitus (1714) et fut exilé dans son diocèse. Il donna le signal de l'appel (1717), réappela (1720), fut suspendu de sa juridiction par le concile provincial d'Embrun (1727), et exilé à La Chaise-Dieu, où il mourut, à 94 ans. Les Jansénistes le regardaient comme un de leurs martyrs, et la plupart se faisaient un devoir d'accomplir un pèlerinage à La Chaise-Dieu. La Vie et les Lettres de Soanen ont été publiées en 1750.

SOAVE (le P. Franç.), écrivain italien, né en 1743 à Lugano, m. en 1816, professa la poésie et l'éloquence à Parme, puis la philosophie à Milan et à Pavie en 1816. Outre plusieurs ouvrages estimés sur l'éducation et la philosophie, on a de lui des Novelle morali, qui eurent du succès, et qui ont été trad. par Simon, 1790 et 1803.

SOBIESKI (Jean), un des héros de la Pologne, d'une famille ancienne et qui avait déjà fourni de grands citoyens, naquit en 1629, et eut pour père Jacques Sobieski, surnommé le Bouclier de la liberté polonaise. Nommé par Casimir V porte-enseigne de la couronne, il se distingua par sa belle conduite dans la guerre désastreuse de la Pologne contre la Suède (1653-60), battit ou refoula les alliés de celle-ci après la paix d'Oliva, conquit en une seule campagne la plus grande partie de la Kiovie (1664) et reçut en 1665 le titre de grand maréchal de la couronne. Il sauva l'armée royale compromise par Jean-Casimir dans sa lutte contre le rebelle Lubomirski ; marcha contre le Cosaque rebelle Dorozenko et lui prit toutes ses places (1671); forma, après la paix honteuse signée à Buczaz en 1672 par le roi Michel Koribut avec la Porte, une confédération contre ce monarque, ne posa les armes qu'après la convention d'Uiazdow qui le rendit maître du gouvernement, fit rejeter la paix de Buczaz, battit les Turcs à Choczim (1673), et fut élu à l'unanimité roi de Pologne à la mort du roi Michel, sous le nom de Jean III (1674). Continuant la guerre contre les Turcs, il leur enleva Choczim, qu'ils avaient repris, et reconquit l'Ukraine (1674); mais, cerné à Lowicz par 200 000 Turcs et Tartares, il fut heureux de s'en tirer en cédant Kamenetz et un tiers de l'Ukraine (traité de Zuravno, 1676). Appelé en 1683 au secours de l'Autriche, il délivra Vienne assiégée par Kara-Moustapha, et sauva ainsi l'empereur Léopold; puis il porta la guerre en Moldavie (1684-85), et envahit plusieurs fois la Bessarabie ; mais, mal secondé par l'Autriche, il fut obligé de signer, en 1686, la paix de Moscou, qui acheva de faire descendre la Pologne du haut rang qu'elle avait occupé dans le Nord ; cependant, dans une dernière campagne, il conquit la Moldavie sur les Turcs, 1691. Les dernières années de son règne furent troublées par des diètes tumultueuses qui, déchirées par l'effet du Liberum veto, l'empêchèrent de réaliser les projets les plus utiles; il mourut en 1696, désespérant de l'avenir de son pays. Il avait épousé une Française, Marie Casimire d'Arquien, qui exerça sur lui un empire absolu, mais souvent funeste. Il essaya en vain de rendre le trône héréditaire dans sa famille. L’Hist. de Sobieski a été écrite par l'abbé Coyer, 1761, et par Salvandy, 1829.

SOBRAON, v. de l'Hindoustan (Pendjab), près du Setledge. Près de là, au pont de Herrikih, le général Houg Gough et H. Hardinge, gouverneur général des Indes, remportèrent sur les Sykhs le 10 février 1846 une victoire décisive.

SOBRARBE ou SOBRARVE (Roy. de), petit pays de l'Espagne septentr., au S. des Pyrénées, à l'O. de Ribagorce, était situé en grande partie sur le mont Arbe (d'où son nom). Il reçut le titre de royaume parce qu'il fut donné avec Ribagorce à Gonzalès, 4e fils de Sanche III de Navarre, qui, comme ses trois frères, s'intitula roi dans ses possessions (1035) ; mais ce prince ne survécut que trois ans, et son État se perdit dans le roy. d'Aragon (1038). Il avait pour capit. Ainsa.

SOCCIA (la), ch.-l. de cant. (Corse), à 30 kil. N. E. d'Ajaccio, sur le penchant d'une montagne; 723 h.

SOCIALE (GUERRE). Dans l'histoire grecque, on nomme ainsi une guerre que Chios, Rhodes et Byzance soutinrent contre Athènes, de 359 à 356 av. J.-C., pour se soustraire au joug de cette république. Elle se termina au désavantage des Athéniens : Chabrias, leur meilleur général, périt devant Chios; Timothée et Iphicrate, accusés par leur collègue Charès, furent rappelés; Charès compromit tout par son incapacité, et les colonies rebelles demeurèrent indépendantes. — Dans l'histoire romaine, on nomme Guerre sociale ou Italique la lutte que les Italiens alliés de la république romaine entreprirent l'an 90 av. J.-C. contre Rome, qui leur refusait le droit de cité, réclamé pour eux par le tribun Livius Drusus. Les Marses et les autres tribus du Samnium voulaient constituer une République italique, dont Corfinium eût été la capitale : Judacilius et Pompédius Silo furent leurs principaux chefs. Rome leur opposa ses meilleurs généraux, Marius, Sylla, Sertorius, Muréna, Pompeius Strabo. Après deux années de combats opiniâtres, les alliés vaincus demandèrent la paix, et Rome leur accorda, avec de légères restrictions, ce qu'ils avaient demandé (88).

SOCIÉTÉ (Archipel de la), groupe d'îles de la Polynésie, à l'O. de l'archipel Dangereux, entre 150°-156° 30' long. O. et 16°-18° lat. S. : env. 2200 kil. carr., et 40 000 hab. Les principales îles sont Taïti, dont le nom est quelquefois donné à tout le groupe, Eimeo, Raiatea, Huahine, Barabora, Tethuroa. Climat chaud, mais tempéré ; sol très-fertile; sur quelques côtes on trouve des bancs d'huîtres à perles. Les habitants sont grands et bien faits; ils étaient renommés jadis pour l'extrême licence de leurs mœurs (V. TAÏTI). Convertis par des missionnaires anglais, ils ont fait des pas marqués dans la civilisation. — Ces îles, vues probablement par Quiros dès 1606,