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lieu, et des vers latins estimés (Carminum, libri duo, 1654).— Un autre neveu de Jacques, Ant. S., jésuite, écrivit sur la théologie et sur la morale et s’attira les critiques de Pascal (dans sa 10e Provinciale).

SIROÈS (Kabad II ou Kabad-Chirouieh, vulgt), roi sassanide de Perse, fils de Chosroès (Khosrou) II, se révolta contre son père (628), fut forcé par la faction qui le soutenait de faire périr ce prince, ainsi que 14 ou 15 de ses frères, tenta de compenser ces atrocités en faisant fleurir la justice dans ses États ; mais mourut après neuf mois de règne (629). C’est lui qui restitua la vraie croix à l’empereur Héraclius.

SIRVEN, commissaire terrier à Castres, professait le Calvinisme. En 1764, il fut accusé d’avoir fait périr sa fille pour l’empêcher d’embrasser la foi catholique, et, après un procès où toutes les formes furent violées, se vit condamner à mort par le parlement de Toulouse. Ayant réussi à s’échapper, il se réfugia en Suisse, et implora l’appui de Voltaire, alors à Ferney. Le philosophe prit en main sa défense, et, avec l’aide du célèbre avocat Élie de Beaumont, réussit à prouver son innocence et à le faire acquitter (1775) : ce nouveau procès n’avait pas duré moins de 9 ans.

SIS, v. de la Turquie d’Asie, dans le pachalik d’Adana, à 65 kil. N. E. d’Adana. Importante au moyen âge et capitale alors de la Petite-Arménie. C’est auj. la résidence d’un patriarche arménien.

SISARA, général de Jabin, roi d’Asor, fut défait par Barac et Débora, et mis à mort pendant son sommeil par Jahel, femme israélite, qui l’avait reçu dans sa tente.

SISEBUT, roi des Visigoths (612-621), soumit les Astures et les Vascons, refoula ces derniers dans les Pyrénées (d’où leur établissement en France), enleva aux Grecs presque toutes leurs possessions en Espagne, fit fleurir le commerce et les lettres, et força nombre de Juifs à se convertir. On lui attribue un petit poëme latin sur les Éclipses.

SISENNA (L. Cornel.), ami de Varron, de Cicéron et d’Atticus, questeur en Sicile (77 av. J.-C.), puis préteur et gouverneur d’Achaïe, avait composé une Histoire romaine, depuis la prise de Rome par Brennus jusqu’aux guerres de Sylla, des Commentaires sur Plaute, une traduction des Contes milésiaques ; il ne reste que quelques fragments de son Histoire.

SISENNA, fils d’Archélaüs, prince de Comana, fit périr Ariobarzane II, roi de Cappadoce (63 av. J.-C.), et tenta des lors de lui succéder, mais il n’y réussit que beaucoup plus tard, l’an 42, aidé par Antoine.

SISMONDI (Ugolin), dit Buzzacherino, amiral de Pise (1241), gagna sur les Génois la bataille navale de la Melloria, près des côtes de Toscane, et reçut en récompense de l’empereur Frédéric le titre de comte.

SISMONDI (Charles SIMONDE de), historien et économiste, né à Genève en 1773, d’une famille riche, originaire de Pise, m. en 1842, était calviniste. Il passa plusieurs années en Angleterre et en Toscane pendant les troubles de sa patrie, rentra dans sa ville natale en 1800, et s’y fit connaître par des écrits sur l’économie politique ; fut secrétaire de la Chambre de commerce du dép. du Léman sous l’Empire, puis membre du Conseil représentatif, où il combattit les tendances ultra-démocratiques. Il consacra la majeure partie de sa vie à la rédaction des grands ouvrages historiques et littéraires qui lui ont valu une réputation européenne et le titre d’associé de l’Académie des sciences morales. Les principaux sont : De la Richesse commerciale, 1803, où il adopte le système de liberté d’Adam Smith ; Nouveaux principes d’économie politique, 1819, et Études sur les sciences morales, 1836, où, se séparant de Smith, il combat la concurrence illimitée ; Histoire des républiques italiennes, 1807-1818,16 vol. in-8 (ouvrage que complète l’Hist. de la renaissance de la liberté en Italie, 1832) ; De la Littérature du midi de l’Europe, 1813 et 1829, 4 vol. in-8, ouvrage plein d’intérêt, mais où la partie qui regarde l’Espagne et le Portugal laisse à désirer ; Hist. des Français, 1821-1844, 31 vol. in-8, où il s’attacha à rédiger les annales de la nation plutôt que la biographie des rois : cette grande histoire, non moins remarquable par la haute moralité que par l’érudition, pèche malheureusement par le style, et peut être accusée de quelque partialité contre les souverains et contre le clergé (elle a été achevée, à partir du Règne de Louis XVI, par M. Am. Rénée, gendre de l’auteur) ; Précis de l’histoire des Français, résumé du livre précédent, 1839, 2 vol. in-8. Des Lettres de Sismondi à la comtesse d’Albany ont été publiées a Genève en 1857 avec des fragments du Journal de sa vie. M. Mignet a lu à l’Institut une Notice historique sur Sisinondi.

SISSONNE, ch.-l. de c. (Aisne), à 22. kil. E. de Laon, 1509 hab. Toiles de chanvre, épuration d’huile. Anc. titre de comté.

SISTAN. V. SÉISTAN,

SISTERON, Segustero, ch.-l. d’arr. (Basses-Alpes), sur la Durance et le Grand-Buech, à 40 kil. N. O. de Digne ; 4338 hab. Trib. de 1re inst., collége. Site pittoresque ; citadelle sur un rocher voisin, où Casimir, roi de Pologne, fut détenu ; pont d’une seule arche. Métiers à soie. — Ville ancienne, qui existait dès le temps des Romains, et qui avait son régime municipal et ses consuls ; elle devint vers 500 le siége d’un évêché, suffragant d’Aix, qui fut supprimé en 1801. Dans le XVIe s., elle se déclara pour les Protestants, et fut plusieurs fois assiégée. On doit à M. E. de Laplane une Hist. de Sisteron (1840-43), couronnée par l’Académie des inscriptions.

SISTOVA, v. forte de Turquie d’Europe (Roumélie), sur la r. dr. du Danube, à 40 kil. S. E. de Nikopoli ; 25 000 h. Préparation du coton, tanneries. Assez de commerce. Un traité de paix entre les Turcs et les Autrichiens fut conclu à Sistova en 1791.

SISYGAMBIS, mère de Darius, dernier roi de Perse, fut prise à la bataille d’Issus par Alexandre, et traitée par le vainqueur avec beaucoup de générosité. Elle en fut tellement reconnaissante qu’à la nouvelle de sa mort elle se laissa mourir de faim.

SISYPHE, Sisyphus, fils d’Éole et petit-fils d’Hellen, est célèbre dans la mythologie par sa malice et ses fourberies. Il eut pour femme l’Atlantide Mérope, et pour maîtresse Anticlée, qu’il laissa, dit-on, enceinte d’Ulysse ; il séduisit en outre sa propre nièce, Tyro, fille de Salmonée. Il bâtit Éphyre (Corinthe), et ferma l’isthme par des murailles, ce qui lui permit de rançonner impunément ceux qui demandaient le passage. Enfin il fut tué par Thésée et laissé sans sépulture. Pluton lui ayant accordé de revenir un seul jour sur la terre pour se faire inhumer, il ne voulut plus redescendre aux enfers ; il fallut que Mercure, après bien des années, l’y traînât de force. En punition de ses crimes, il fut condamné à rouler sans cesse un bloc énorme au haut d’un rocher escarpé d’où il retombait aussitôt. C’est à Sisyphe qu’on attribuait l’institution des jeux isthmiques.

SIT, riv. de la Russie d’Europe, naît dans le gouvt de Tver, coule à l’E., entre dans la gouvt d’Iaroslav, et se jette dans la Mologa, après un cours d’env. 50 kil. Les Russes, commandés par Iouri Vladimir, furent battus sur ses bords en 1327 par les Tartares.

SITA, épouse de Rama. V. RAMA.

SITACE, v. d’Assyrie, sur le Tigre, au N. de Ctésiphon, donnait son nom à une province, la Sitacène.

SITHIEU ou SITHIU, nom primitif de St-Omer.

SITHONIE, une des 3 péninsules de la Chalcidique, au milieu, entre celles de Pallène et du mont Athos.

SITIFI, auj. Sétif, ch.-l. de la Mauritanie, à l’E., était la capit. de la Mauritania Sitifensis, àïaquelle elle donnait son nom. V. SÉTIF.

SITKA, île de l’Amérique russe, dans l’Océan pacifique, par 58° lat. N. et 138° long, O., donne son nom à un gouvt qui comprend toutes les îles du détroit de Behring ; ch.-l., Nouvelle-Arkhangel,.

SIVA, dieu hindou, la 3e personne de la Trinité indienne, passe vulgairement pour le destructeur ; mais c’est plutôt le dieu qui modifie, qui crée à