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d'argent et par la salubrité de l'air qu'on y respirait. Siphnos fut colonisée par des Ioniens sortis d'Athènes. Ses habitants combattirent à Salamine pour la cause grecque, puis entrèrent dans l'alliance d'Athènes. Après avoir appartenu aux Romains et à l'empire grec, Siphnos fit partie du duché de Naxos, puis devint le domaine de deux familles italiennes, les Coronia et les Gozadini. Barberousse leur enleva cette île, et elle resta aux Turcs jusqu'à la guerre de l'Indépendance. Elle fait auj. partie du roy. de Grèce, est comprise dans le Nome des Cyclades, et compte env. 7000 h. Sa principale ville, Kastro, sur la côte N. E., occupe l'emplacement de l'anc. Apollonia.

SIPONTE, Sipus, auj. Siponto ou Manfredonia, v. d'Apulie, près du golfe Urias, au pied du mont Garganus. Fondée par Diomède, après son retour de Troie ; elle fut ruinée par les Turcs en 1620.

SIPYLE, Sipylus, v. de Lydie, au N. O., sur une haute montagne de même nom, près du Méandre, était la capitale des États de Tantale. Elle fut détruite sous Tibère par un tremblement de terre. Le mont Sipyle, prolongement du Tmolus, s'avance vers le golfe de Smyrne en bordant la rive gauche de l'Hermus. C'est là que la Fable place la métamorphose de Niobé en rocher. Près du mont Sipyle était Magnesia ad Sipylum, auj. Manika.

SIRAMPOUR ou SERAMPOOR, v. de l'Inde anglaise, dans la présid. de Bengale, sur l'Hougly, à 22 k. N. de Calcutta et vis-à-vis de Barrakpour; 12 000 hab. Anc. résidence du gouverneur général des possessions danoises, elle est encore auj. le siége principal des missionnaires Baptistes. Le séjour en est délicieux. — Les Danois s'y étaient établis en 1676; il l'ont vendue à l'Angleterre en 1845.

SIRBONIS LACUS, auj. Sebaket Bardouil, lagune de la Basse-Égypte, à l'E., voisine de la Méditerranée, entre Ostracine et le mont Casius. Les Égyptiens croyaient que Typhon y était enseveli. Ce lac est auj. desséché en partie.

SIR-DARIA ou SI-HOUN, Iaxartes, riv. d'Asie, sort de l'Ala-tagh, sur les frontières de la Chine et du Turkestan, traverse le Turkestan, en passant par Khokand, Tachkend, Tounkat, etc., coule généralement à l'O., et tombe dans la mer d'Aral par deux bras, après un cours de 1600 kil. Il est presque partout navigable. — Du bras septentrional sortait un 3e bras, jadis considérable, qui paraît même avoir été le principal; il est auj. desséché.

SIRE (pour seigneur), titre de dignité. V. ce mot dans notre Dictionnaire univ. des Sciences.

SIRÈNES, Sirenes, déesses marines, filles d'Achéloüs et de Calliope, étaient les compagnes de Proserpine; elles furent métamorphosées en monstres marins par Cérès, irritée de ce qu'elles ne s'étaient pas opposées à l'enlèvement de sa fille. Selon la Fable, les Sirènes avaient une voix ravissante : par la douceur de leurs chants elles attiraient les passagers, pour qui elles restaient invisibles, et les entraînaient à se précipiter dans la mer, où ils se noyaient. On en compte deux, et même huit : Aglaophone, Thelxiépie ou Thelxinoé, Molpé, Ligée, etc; on plaçait aussi au nombre des Sirènes Parthénope (V. ce nom). Les Sirènes se tenaient sur les bords de la mer Tyrrhénienne, entre l'île Caprée et la côte d'Italie. Elles avaient le corps d'une femme jusqu'à la ceinture, et, au-dessous, la forme d'un oiseau.

SIRET (L. Pierre), grammairien, né en 1745 à Évreux, m. en 1798, voyagea longtemps comme chargé de missions secrètes par le gouvernement et publia à son retour divers ouvrages de linguistique : Éléments de la langue anglaise, Paris, 1773; Grammaire italienne, 1797; Gramm. française et portugaise, 1799. Il se fit imprimeur en 1794. — Siret (Charles), né à Reims en 1760, m. en 1838, successivement maître de pension, professeur et censeur au lycée de Reims, est auteur de l’Epitome historiæ græcæ, Paris, 1798, ouvrage devenu classique.

SIREY (J. B.), jurisconsulte et arrêtiste, né à Sarlat en 1762, m. en 1845, quitta la carrière ecclésiastique lors de la Révolution et se maria avec une nièce de Mirabeau, mais n'en fut pas moins emprisonné sous la Terreur comme suspect. Depuis 1799, il exerça comme avocat à la Cour de cassation. Il a publié mensuellement, avec Denevers, un Recueil général des lois et arrêts en matière civile, criminelle, commerciale, et de droit public depuis 1800, Paris, 1802-30, 30 vol. in-4o, avec des Tables analytiques (1812, 1828, 1838), répertoire indispensable à tout homme de loi, et qui a été continué depuis 1830 par L. M. Villeneuve, son gendre. Sirey a aussi donné les Codes annotés, 1813-19; — Sa femme, née LASTEYRIE DU SAILLANT, 1776-1843, a écrit pour la jeunesse plusieurs jolis ouvrages moraux, entre autres : la Mère de famille et Conseils d'une grand'mère aux jeunes femmes, 1838.

SIRHIND, Serinda, v. de l'Inde anglaise (Delhi), dans le pays des Séikhs, à 225 kil. N. O. de Delhi, avait jadis des mosquées et des jardins magnifiques; elle est auj. en ruines. Bâtie par Firouz III en 1357, et longtemps florissante.

SIRI (Vittorio), bénédictin, né en 1608 à Parme, m. en 1685, s'acquit la protection de Richelieu et de Mazarin en se montrant dans ses écrits partisan de la France, et fut fait aumônier et historiographe de Louis XIV. Il a publié il Mercurio (histoire contemporaine) en 15 vol. in-4, 1644-82, qui parurent successivement à Venise, à Lyon, à Casal, à Paris, à Florence, et des Mémoires secrets (Memorie reconditi) de 1601 à 1640, 8 vol. in-4, Rome et Paris, 1676-79, d'où ont été tirées les Anecdotes du ministère du cardinal de Richelieu et les Anecdotes du ministère du comte d'Olivarès. La découverte des Mémoires de P. Joseph a confirmé la véracité de cet historien.

SIRICE (S.), pape de 385 à 398, était Romain. Il combattit les Novatiens, les Donatiens, et aida Théodose à réprimer les Manichéens. On l'hon. le 25 nov.

SIRINAGOR, c.-à-d. la Ville du Bonheur, v. de l'Inde anglaise (Agra), dans l'anc. Ghéroual, dont elle était la capitale, sur la r. g. de l'Alacananda, à 200 k. N. E. de Delhi. Palais en granit. Commerce d'argent brut et de denrées du Thibet et du Lahore. Ville jadis grande et puissante, mais bien déchue : en 1821, elle ne comptait que 600 maisons habitées.

SIRINAGOR, v. du Cachemire. V. CACHEMIRE.

SIRIUS, constellation du Chien ou Canicule. V. CANICULE dans notre Dict. univ. des Sciences.

SIRMIUM, Sirmich ou Mitrowitz, capit. de la Pannonie et plus tard de la Pannonie 2e, près de la r. g. de la Save. Aurélien, Probus et Gratien y naquirent. Claude II, Marc Aurèle y moururent. — Fondée par les Taurisques, cette ville devint, sous l'Empire, l'arsenal des Romains pour leurs guerres contre les peuples du Danube. Au VIe s., elle tomba au pouvoir des Avares qui sans doute la détruisirent, car dès lors elle disparaît de l'histoire. On en trouve d'importantes ruines près de Mitrowitz, dans les Confins militaires d'Esclavonie (généralat de Péterwaradin).

SIRMOND (Jacq.), savant jésuite, né à Riom en 1559, m. en 1651, professa la rhétorique à Paris, fut appelé à Rome en 1590 en qualité de secrétaire d'Acquaviva, général des Jésuites, occupa ce poste 16 ans, rentra en France en 1608 et fut nommé en 1637 confesseur de Louis XIII. On lui doit la publication d'un grand nombre d'opuscules de Pères et d'auteurs ecclésiastiques (Ennodius, les Chroniques d'Idace et Marcellin, Anastase le Bibliothécaire, Théodoret, etc.); de l’Histoire de Reims, par Flodoard; les Concilia antiqua Galliæ, 1629. Écrivain exact, le P. Sirmond débrouilla la chronologie, fit revivre plusieurs auteurs ignorés, commenta les plus obscurs, et rendit par là de grands services à l'histoire de l'Église. Ses Œuvres ont été recueillies par le P. Labaume, Paris, 1696, 5 vol. in-f. — Son neveu Jean S., 1589-1649, jouit de la faveur de Richelieu, fut nommé historiographe et entra à l'Acad. en 1634. Outre des écrits de polémique, on a de lui une Vie du card. d'Amboise, 1631, éloge détourné de Riche-