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SINDJAR, Singara, v. de la Turquie d'Asie (Bagdad), à 150 kil. O. de Mossoul, sur le Sindjar (affluent du Khabour), au pied des monts Sindjar (qu'habitent les Yézidis, peuple pillard).

SINES, Sinæ, peuples orientaux que les anc. ne connaissaient que de nom, sont les Chinois ou les Siamois.

SINES ou SYNIS, bg du Portugal (Alemtéjo), sur l'Atlantique, à 100 kil. S. O. de Béja; 1650 hab. Château et ancrage. Patrie de Vasco de Gama.

SI-NGAN, v. forte de Chine, ch.-l. de la prov. de Chen-si, et l'une des plus belles villes de l'empire, a été longtemps résidence de la dynastie des Han (au IIe s. av. J.-C.). On lui donne 300 000 hab.

SINGAPOUR, c.-à-d. la Ville du Lion, v. de l'Inde transgangétique, sur la côte S. d'une île de même nom, entre la pointe de la presqu'île de Malacca et l'île de Sumatra; env. 90 000 hab. Port franc très-commerçant; vastes chantiers de construction ; jardin botanique; collége malais. De grandes maisons de commerce pour exploiter les produits de l'Asie et de l'Océanie y ont été établies par des Européens (des Anglais surtout), des Chinois, des Arabes, des Hindous et des Arméniens. — Cette ville a été fondée en 1819 par sir Thomas Raffles, et appartient aux Anglais. De son gouvernement dépendent ceux de Malacca et de Georgetown (île du prince de Galles). — L'île de Singapour a 40 kil. sur 20, et est séparée du continent par un détroit qui porte le même nom.

SINGARA, Sindjar, v. de Mésopotamie, au centre, sur le Mygdonius. Le roi de Perse Sapor II y vainquit les Romains en 348.

SINGIDUNUM, auj. Belgrade ? v. de la Dacie, au confluent de l'Ister et du Savus. Patrie de Jovien.

SINGITIQUE (Golfe), golfe de la mer Égée, sur la côte de Macédoine, entre les presqu'îles de Sithonie et du mont Athos, est auj. le G. de Monte-Sanlo.

SINGLIN (l'abbé), pieux ecclésiastique, né à Paris vers 1600, m. en 1664, s'attacha successivement à S. Vincent de Paul et à l'abbé de St-Cyran, et fut nommé par l'archevêque de Paris confesseur des religieuses de Port-Royal, puis supérieur des deux maisons de Port-Royal des Champs et de Paris. Il tenait un rang honorable parmi les prédicateurs de son temps. Ardent janséniste, il se vit interdire la chaire, et fut même, dans ses dernières années, obligé de se cacher. On a de lui des Instructions sur les mystères et sur les dimanches et fêtes, 1671.

SINIGAGLIA, Sena Gallica, v. d'Italie (Urbin), sur l'Adriatique, à l'embouchure de la Misa; 8000 h. Évêché, cathéd., anc. remparts. Patrie du pape Pie IX et de la cantatrice Catalani. — Cette ville fut donnée par Sixte IV à Jean de la Rovère en 1475.

SINNAMARI, riv. de la Guyane française, descend des montagnes qui sont au centre de la colonie, coule au N., reçoit la Couriége, et se jette dans l'Atlantique à 90 kil. N. O. de Cayenne, après un cours d'environ 250 kil. Ses bords sont couverts de marais qui en rendent le séjour très-malsain. Cette rivière donne son nom au pays qu'elle arrose, ainsi qu'à un bourg situé sur sa r. dr., près de son embouchure. Après le 18 fructidor an V (4 septembre 1797), beaucoup de condamnés politiques furent déportés dans les déserts de Sinnamari par ordre du Directoire : la plupart y périrent misérablement.

SINNIS, fameux brigand des premiers temps de la Grèce. Posté à l'isthme de Corinthe, il dépouillait les voyageurs, puis les jetait à la mer, les assommait de sa massue, ou les écartelait à l'aide de deux pins dont il abaissait les cimes jusqu'à terre et qu'il laissait se redresser après y avoir attaché les membres de ses victimes. Thésée délivra la terre de ce monstre.

SINON, Grec fameux par sa perfidie. Lorsque ses compatriotes feignirent de renoncer au siége de Troie, il se laissa prendre par les Troyens, se présenta devant eux comme abandonné par les Grecs, et les décida par ses mensonges à introduire dans leurs murs le cheval gigantesque, dont les flancs recelaient les soldats grecs (Énéide, II).

SINOPE, v. et port de Paphlagonie, sur le Pont-Euxin, à l'embouchure d'une petite riv. qui prenait son nom, était bâtie sur un isthme et avait un double port. Elle possédait une marine puissante qui lui assura l'empire de la mer, à l'O. jusqu'au Bosphore de Thrace, à l'E. jusqu'à l'Halys. On en tirait la Terre de Sinope (cinabre) et beaucoup de poisson. Diogène le cynique y était né. — Sinope était une colonie de Milet. Périclès, après l'avoir délivrée de son tyran Timésiléon, y conduisit 600 Athéniens. Asservie par les rois de Pont, elle devint leur capitale. Elle soutint contre Lucullus un siége célèbre et fut prise, 70 av. J.-C. Près de l'anc. Sinope est encore auj. une ville de Sinope ou Sinoub, qui fut aux XIIIe et XIVe s. la capit. d'une principauté turque, puis devint le ch.-l. d'un livah particulier indépendant du pacha d'Anatolie; elle fait actuellement partie du livah de Kastamouni, et compte 8000 hab. Château fort ; 2 ports. Une flotte turque fut attaquée à l'improviste et détruite en vue de Sinope par les Russes en 1853.

SINTOÏSME, religion primitive du Japon, se partage avec le Bouddhisme les habitants de ce pays. Elle reconnaît le dieu suprême Tien (le Ciel ou le Soleil) et une foule d'esprits ou de dieux inférieurs, rend un culte à la vertu et divinise les grand hommes. Les prêtres de cette religion s'abstiennent de toute nourriture animale. Le Sintoïsme est professé par l'empereur et toute sa famille. On dérive son nom soit d'un ouvrage de Confucius appelé Sinto, soit plutôt du mot japonais Sin, héros, demi-dieu.

SINTZHEIM, v. du grand duché de Bade, anc. capitale du Kraichgau, dans l'anc. Souabe, à 20 kil. S. d'Heidelberg; 3000 hab. Turenne y battit les Impériaux le 14 juin 1674.

SINUESSE, Sinuessa, v. de l'Italie ancienne, au N., sur la mer Tyrrhénienne et près des frontières de la Campanie et du Latium, entre le Vulturne et Minturnes. Eaux minérales et bains chauds jadis célèbres. — Cette ville appartint d'abord à la Campanie, puis fit partie du Latium; elle reçut une colonie romaine l'an 296 av. J.-C. Elle fut détruite au Xe s. par les Sarrasins; on en voit les ruines près de Rocca di Mondragone.

SION, une des quatre collines sur lesquelles Jérusalem était bâtie. On donne souvent, surtout en poésie, le nom de Sion à Jérusalem même.

SION, Sitten en allemand, Sedunum en latin, v. de Suisse, ch.-l. du Valais, au confluent de la Sionne et du Rhône, à 80 kil. S. de Berne; 3600 hab. (dont beaucoup de goitreux). Évêché, jadis souverain. Deux châteaux ruinés, dits Sion et Majorie, sur deux collines voisines; cathédrale gothique, bel hôtel de ville. Fer, quincaillerie ; commerce de transit. Environs agréables.— Jadis capit. des Seduni; gouvernée par ses évêques au moyen âge. Prise par les Français en 1798, et ch.-l. du dép. du Simplon sous l'Empire.

SION (le cardinal de). V. SCHINNER.

SIONIE ou SIOUNIE, une des prov. de l'Arménie aux IVe et Ve s., au S. E. du lac Érivan, forma depuis une principauté dont le souverain était très-puissant ; les princes résidaient à Khalkhal et à Gabal. C'est encore auj. un évêché in partibus.

SIONITE (Gabriel). V. GABRIEL.

SIOUAH, SIOUT. V. SYOUAH, SYOUT.

SIOUX (les), nation indigène de l'Amérique du Nord, divisée en un grand nombre de peuplades dont les principales sont les Dakotas et les Assiniboins. Les premiers habitent le long du Missouri moyen, du St-Pierre, du Ht-Mississipi, du Ht-Fleuve-Rouge, du lac Ouinipeg, depuis le 33° parallèle jusqu'au 49°. Les Assiniboins ou Iowas habitent au N. des Dakotas et à l'O. du lac Ouinipeg, entre le Missouri et le Saskatchavan. Les uns et les autres sont très-belliqueux et vivent sans cesse en guerre entre eux.

SIOUX (District des) ou des IOWAS. V. IOVA.

SIPHNOS, auj. Sifanto, une des Cyclades, à l'O. de Paros et au S. E. de Sériphe, a 13 k. sur 8. Elle était fameuse dans l'antiquité par ses mines d'or et