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turn, espèce de cour d'assises qui se tient deux fois l'an et où se jugent la plupart des délits et des crimes ; enfin, il fait exécuter les jugements. Londres a deux shériffs, celui de Londres proprement dit et celui de Middlesex. Les shériffs sont nommés par le roi sur la présentation de six candidats faite par les juges d'un comté. — V. CHÉRIF.

SHERIFMOOR, plaine d’Écosse (Perthshire), au pied des monts Grampians, où les troupes du Prétendant (Jacq. Édouard Stuart), commandées par le comte de Mar, furent défaites par celle de George I, 1715.

SHERLOCK (W.), théologien anglais (1641-1707), occupa diverses cures à Londres, et devint en 1691 doyen de St-Paul. On a de lui des ouvrages estimés : Sermons sur la Mort et le Jugement, Traité de l'Immortalité de l'âme, Traité de la Providence (trad. en 1721). — Son fils, Thomas Sh., né à Londres en 1678, m. en 1761, s'est fait un nom comme prédicateur. Il fut successivement évêque de Bangor, 1728, de Salisbury, 1734, et enfin de Londres, 1748. il combattit l'anti-trinitaire Hoadly et l'incrédule Collins, et laissa, outre des Sermons, plusieurs ouvrages de polémique remarquables : les Témoins de la résurrection de J.-C. examinés et jugés selon les règles du barreau (trad. par Lemoine, 1732); Traité de l'usage et des fins des prophéties (trad. en 1733).

SHETLAND (îles), archipel de l'Atlantique, au N. de l’Écosse et des Orcades, fait partie du comté des Orcades. On y compte 90 îles, dont 58 habitées. Mainland ou Shetland est la plus grande; viennent ensuite Yell, Unst, Walsay, Noss, Foula, etc. On y compte env. 30 000 h. Lerwik est la ville principale. Climat très-pluvieux, été très-court, soi marécageux; beaucoup de tourbe; pêche abondante; excellents petits chevaux appelés Shetland-poneys. Ports nombreux, mais inaccessibles l'hiver. — Certains auteurs ont prétendu reconnaître dans ces îles la Thule des anciens ou du moins les Insulæ Æmodæ. Elles ont, comme les Orcades, appartenu à la Norvège jusqu'en 1368 (V. ORCADES).

SHETLAND (NOUV.-), archipel de l'Atlantique austral, au N. O. de la Terre de la Trinité, par 61°-63° lat. S. et 55°-53° long. O., se compose de 12 îles principales (Levingston, Cornwallis, King-George, Robert, etc.). Découvert en 1819 par Will. Smith, exploré en 1838 par Dumont d'Urville.

SHIELD (Will.), compositeur, né en 1754 dans le comté de Durham, m. en 1828, était fils d'un maître de chant. Il fut dix-huit ans chef d'orchestre à Scarborough, fit représenter à Hay-Market et à Covent-Garden un grand nombre d'opéras qui eurent du succès, devint directeur de Covent-Garden, et chef des musiciens du roi. Les meilleurs de ses opéras sont : The flitch of bacon, Rosina, Robin Hood, Marian, The enchanted Castle, Oscar and Malvina. Il fit aussi l'air d'un grand nombre de chansons devenues populaires. On a de lui une Introduction à l'harmonie, 1800.

SHIRLEY (Ant.), voyageur anglais, né en 1565, m. en 1631, visita les Antilles, l'Italie, la Perse (d'où il revint chargé de présents de Chah-Abhas pour diverses puissances européennes), puis la Russie, et enfin l'Espagne, et fut nommé par le roi d'Espagne, Philippe IV, amiral des mers du Levant et membre du conseil de Naples. On a de lui : Voyage aux Antilles (dans la recueil d'Hakluyt); Voyage en Perse, 1613 ; Voyage par la mer Caspienne et à travers la Russie, publié par W. Parry, 1601.

SHIRLEY (Jacques), poëte dramatique, né à Londres en 1594, m. en 1656, se consacra d'abord à l'enseignement, puis composa des pièces de théâtre qui lui valurent la faveur de la reine Marie. Fidèle à la cause royale, il servit pendant la guerre civile sous les ordres du duc de Newcastle. On a de lui 37 pièces de théâtre, dont la meilleure est les Joueurs, des Poëmes, publiés à Londres, 1649, et deux grammaires latines estimées. Comme auteur dramatique, il se place auprès de Beaumont et de Fletcher. Ses Œuvres ont été publ. en 1833 par Gifford, 6. v. in-8.

SHIVA, dieu indien. V. SIVA.

SHORE (Jane), maîtresse d’Édouard IV, roi d'Angleterre, était la femme d'un orfèvre de Londres. Après la mort du roi, elle s'attacha à lord Hastings. Richard III (encore duc de Glocester) la fit condamner pour adultère et débauche à faire amenda honorable devant l'église de St-Paul, et confisqua les grands biens qu'elle possédait (1483). Une tradition ajoute qu'elle fut réduite à une telle misère qu'elle mourut de faim, mais il paraît qu'elle vécut jusqu'au règne de Henri VIII. Ses malheurs ont été mis sur la scène anglaise par Rowe, et sur la scène française par MM. Liadières et Nép. Lemercier.

SHOREHAM (NEW-), bg d'Angleterre (Sussex), sur la Manche, à 26 k. N. O. de New-Haven; 1500 h. Port peu commode. C'est là que débarqua le Saxon Ella lorsqu'il vint s'établir en Angleterre. — Près de New-Shoreham, à 2 kil. de la Manche, est Old-Shoreham, jadis ville importante, auj. pauvre village.

SHREWSBURY, Uriconium, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Shrop, qu'on nomme aussi comté de Shrewsbury, sur la Severn, à 245 kil. N. O. de Londres ; 22 000 hab. Plusieurs édifices remarquables : théâtre, collégiale de St-Alkmund, monument dit Quarries ; marché, filature de fil, fonderie de fer ; manufacture pour donner la dernière façon aux flanelles de Galles, brasseries ; lard et gâteaux renommés. Entrepôt de commerce avec le pays de Galles. — Ville ancienne, fondée par les Bretons au Ve s., et d'abord capit. des princes de Powis ; prise ensuite par les Saxons et longtemps importante comme poste militaire. Aux env. se livra la bataille de Shrewsbury (1403), où se signala Henri V, encore prince de Galles, et où périt e brave Hotspear. Les troupes du Parlement la prirent en 1645.

SHREWSBURY (TALBOT, duc de). V. TALBOT.

SHROP (Comté de), comté d'Angleterre, entre ceux de Chester au N., de Stafford à l'E., de Worcester et d'Hereford au S., et le pays de Galles à l'O. et au N. O. : 72 kil. du N. au S. sur 48 ; 260 000 h.; ch.-l., Shrewsbury. Le comté est traversé par la Severn. On en extrait d'immenses quantités de houille, ainsi que du fer, du plomb. — Le nom de Shrop n'est qu'une corruption de Shrewsbury. On nomme aussi ce comté Salop.

SIAK, v. de l'île de Sumatra, capit. d'un État de même nom, sur le Siak, à 260 kil. de son embouchure ; résidence du radjah. — L’État de Siak, borné au N. E. par le détroit de Sumatra, était jadis beaucoup plus étendu : il avait 600 k. sur 150, et faisait un commerce important ; il est auj. désolé par l'anarchie.

SIAM ou THAÏ (Roy. de), un des trois grands États de l'Indo-Chine, a pour bornes au N. le Yunnan (en Chine), à l'E. le Laos et le Cambodje annamitiques, à l'O. le golfe de Bengale, au S. les États indépendants de Malacca, le golfe de Siam et la mer de la Chine ; il s'étend de 96° à 102° long. E., de 12° à 21° lat. N., et a 1400 kil. du S. au N. sur 300 de largeur moyenne ; près de 6 000 000 d'hab.; capitale, Bankok (c'était jadis Siam). Le pays est divisé en 4 régions : le roy. de Siam proprement dit, le Laos siamois, le Cambodje siamois, le Malacca siamois. Il faut y joindre l'île de Djonkseylon. Le royaume de Siam a de longues et hautes chaînes de montagnes, entre lesquelles coulent deux grands fleuves, le Salouen et le Meïnam-Kong. Les rives de ce dernier sont bien cultivées, le reste est presque tout en friche; le sol pourtant est très-fertile. D'immenses forêts hérissent le pays et servent d'asile aux tigres, aux lynx, aux singes, aux éléphants (parmi lesquels il s'en trouve de blancs, que les Siamois vénèrent comme des dieux). Les produits du sol consistent en riz, sucre, coton, poivre, tabac, bétel, laque, bois précieux, pelleteries, dents d’éléphant, nids d'hirondelles (mets recherché en Chine), etc. L'industrie est très-bornée; le commerce est aux mains des Chinois et des Européens, surtout des Anglais. L'Europe y importe des draps, des armes à feu, de la verrerie