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SENO
SEPH
— 1746 —

conclus à Senlis : l’un, en 1473, entre Louis XI et le duc de Bretagne ; l’autre, en 1493, entre Charles VII, et Maximilien d’Autriche : par ce dernier, Charles restituait à Maximilien la Franche-Comté et l’Artois.

SENNAAR, nom donné dans la Bible au pays compris entre le Tigre et l’Euphrate, près de leur jonction, pays où, dit-on, séjournèrent les enfants de Noé jusqu’à la construction de la tour de Babel. Il comprenait la Mésopotamie et partie de la Babylonie.

sennaar, v. de Nubie, capit. de l’anc. roy. de Sennaar, sur le Bahr-el-Azrelt, par 31° 24’ long. E., 13° 36’ lat. N. ; 10 000 hab. Mosquée assez belle, palais du roi à 4 étages ; du reste, ce ne sont que des cabanes couvertes de chaume (sauf quelques maisons de négociants européens). — Le Sennaar, situé entre le Bahr-el-Azrek et le Bahr-el-Abiad, est borné au N. par le Dougola, à l’O. par le Kordofan, au S. E. par l’Abyssinie. Il fait avec l’Égypte un commerce actif qui consiste surtout en esclaves, ivoire, encens, gommes, baumes, parfums, plantes médicinales, plumes d’autruche. — Le Sennaar a longtemps formé un royaume puissant. La dernière dynastie, celle des Foungis, venue du Soudan a duré 336 ans (1484-1820) ; elle domina jusqu’en 1770 sur la Nubie méridionale tout entière. Ismaïl-Pacha, fils de Méhémet-Ali, en fit la conquête de 1820 à 1822 : c’est encore auj. une province de l’Égypte.

SENNACHÉRIB, roi d’Assyrie (712-707), fils et successeur de Salmanasar, prit quelques places aux Juifs, battit les rois d’Égypte et d’Éthiopie qui venaient les secourir, ravagea 3 ans l’Égypte, où il fit un énorme butin, puis mit le siége devant Jérusalem, où régnait le pieux Ézéchias ; mais il perdit en une nuit 185 000 hommes, qui furent tués par l’Ange exterminateur. Pour se venger, il fit périr un grand nombre d’Israélites, captifs à Ninive, et défendit qu’on leur donnât la sépulture, défense que Tobie ne craignit pas d’enfreindre (V. tobie). Il périt dans ses États, assassiné par deux de ses fils. On croit que c’est lui qui est appelé Sargon dans le livre d’Isaïe. On lui attribue le palais de Koyoundjek, découvert en 1851. D’après les inscriptions cunéiformes récemment expliquées, ce prince aurait régné au moins 22 ans.

SENNE (la), riv. de Belgique, naît dans le Hainaut, au S. E. de Soignies, arrose le Brabant mérid. (où elle baigne Bruxelles), et la prov. d’Anvers et se jette dans la Dyle, par la rive droite, près de Malines, après un cours de 100 kil.

SENNECEY-LE-GRAND, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 16 kil. S. de Châlon-sur-Saône ; 2641 hab. Anc. Château. Station de chemin de fer.

SENNETERRE. V. saint-nectaire.

SENONAIS (le), Senones, partie du grand gouvt de Champagne et Brie, à l’angle S. O., aux confins de l’Île-de-France, de l’Orléanais, du Nivernais et de la Bourgogne, renfermait Sens, Joigny, Montereau, Tonnerre, St-Florentin, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-l’Archevêque, Châblis, Nogent-sur-Seine. Auj. compris dans le dép. de l’Yonne et dans une petite partie de celui de l’Aube. — Pour les Sénonais, peuple gaulois, V. senones.

SENONCHES, ch.-l. de c. (Eure-et-Loir), à 34 k. S. O. de Dreux ; 2035 h. Chaux hydrauliq. estimée.

SENONES, peuple de la Gaule, dans la Lyonnaise 4e, entre les Aureliani, les Carnutes, les Lingones, les Tricasses et les Ædui, occupait à peu près le Sénonais moderne et avait pour ch.-l. Agedincum ou Senones, auj. Sens. Une grande partie de ce peuple passa en Italie, et vint s’établir d’abord dans l’E. de la Gaule Cisalpine, puis dans la partie de l’Italie qui prit leur nom. Conduits par Brennus, les Senones prirent Rome en 389 av. J.-C. ; ils firent depuis 3 invasions contre elle (368, 361-59, 350). Vers 358, ils se fixèrent définitivement dans la partie de l’Italie qui prit leur nom, et qu’ils enlevèrent aux Ombriens. Ce pays, situé entre le Picenum à l’E., l’Ombrie au S., la Gaule Cisalpine à l’O., et l’Adriatique au N., avait pour villes principales Sena-Gallica, Pisaurum, Ari-


minum. En 308 et en 283, les Senones firent de nouveau la guerre aux Romains, mais ils furent vaincus la 1re fois à Mévanie, la 2e près du lac Vadimon, et furent dès lors soumis à Rome. Ils tentèrent en vain de reprendre leur indépendance en 237, en 224, et lors de la 2e guerre punique. — Dans la division romaine de la Gaule, les Senones restés en Gaule furent compris dans la Lyonnaise IVe. V. sens.

SÉNONES, ch.-l. de c. (Vosges), à 20 kil. N. de St-Dié ; 2503 h. Anc. ch.-l. de la principauté de Salm. Sénones possédait jadis une célèbre abbaye de Bénédictins, fondée en 661 par l’archevêque de Sens (Senones), d’où son nom, et dont Calmet fut abbé.

SENS, Agedincum, puis Senones, ch.-l. d’arr. (Yonne), sur le chemin de fer de Paris à Lyon et sur la r. dr. de l’Yonne, près de son confluent avec la Vannes, dont les dérivations arrosent la ville, à 58 k. N. O. d’Auxerre par la route et 62 par le chemin de fer ; 11 098 hab. Archevêché, trib. de 1re inst. et de commerce ; lycée, séminaire, bibliothèque, théâtre. Belle cathédrale de St-Étienne (où sont les tombeaux du Dauphin, fils de Louis XV, et du chancelier Duprat) ; statue de Thénard, né aux environs. Moulins à tanneries, filatures. Commerce de vins, grains, foins, bois flotté, charbon. — Anc. capitale des Gaulois Sénonais, dont une partie émigra en Italie, cette ville devint au ive s. le ch.-l. de la Lyonnaise 4e. Clovis s’en empara vers 486. Depuis le ixe s., elle fut gouvernée par des comtes, qui devinrent héréditaires au xe. Une commune y fut établie par Louis VII. Sens entra avec ardeur dans la Ligue, résista à Henri IV en 1590, et ne se soumit qu’en 1594. En 1814, cette ville soutint un siége de 15 jours contre les alliés. Sens fut longtemps la métropole de Paris : son archevêque prenait le titre de Primat des Gaules. Il s’y tint plusieurs conciles, entre autres celui où fut condamné Abélard (1140). Avant la Révolution de 1789, elle était le ch.-l. du Sénonais, partie du gouvt de Champagne-et-Brie.

SENSÉE (la), riv. de France (Pas-de-Calais), naît près de Bapaume, passe près d’Arleux et tombe dans l’Escaut à Bouchain, après un cours de 50 kil. — Elle fournit ses eaux au canal de la Sensée, qui va d’Arleux à Douay, et met en communication la Scarpe et l’Escaut. Ce canal a 24 kil. de long. Commencé par Vauban en 1690, il ne fut achevé qu’en 1820.

SENSUALISME, doctrine philosophique opposée à l’idéalisme, fait dériver toutes nos idées des sens, et donne pour unique but à notre existence les jouissances sensuelles ; elle s’allie le plus souvent au matérialisme et à l’athéisme. Les sensualistes les plus célèbres sont, chez les anciens, Démocrite, Leucippe, Aristippe, Épicure, Lucrèce, auteur du poëme De la nature ; chez les modernes, Hobbes, Gassendi, Condillac, Helvétius, Cabanis, de Tracy, Broussais, Hartley, Priestley. On met souvent, mais à tort, au nombre des sensualistes Aristote, Bacon, Locke, qui, tout en accordant le principal rôle à l’expérience, ont reconnu que la sensation ne peut suffire pour expliquer toutes nos idées.

SENTINUM, v. d’Ombrie dans l’Apennin, près des sources de l’Æsis, est célèbre par la victoire de Fabius Rullianus sur l’armée confédérée des Samnites, des Ombriens et des Étrusques, et par le dévouement du second Décius (295 av. J.-C.).

SÉOGOUN, chef temporel du Japon. V. koubo.

SÉPARATISTES. On applique spécialement ce nom, 1o en Angleterre à ceux qui s’élevèrent contre l’Église anglicane sous Édouard VI et Élisabeth ; ils avaient pour chef Robert Brown ; 2o en Allemagne, aux Piétistes disciples de Spéner ; 3o aux États-Unis à ceux des États qui se séparèrent de l’Union en 1861.

SÉPHORA, femme de Moïse. V. moïse.

SÉPHORIS, v. de Palestine, anc. capit. de la Galilée, entre Nazareth et Cana, est la patrie de Joachim et d’Anne, le père et la mère de la Ste Vierge. Hérode Antipas donna à cette ville, par flatterie, le nom de Diocésarée. En 353, les Romains, contre