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SEMU
SENA
— 1742 —


trine purement humaine. On a de lui, entre autres écrits : Introduction à l’exégèse théologique (en allem.), Halle, 1760-69 ; Institutio ad doctrinam christianam, 1774, Philosophia, Scripturæ interpres, 1775 ; un Essai d’une Démonologie biblique, 1776.

SEMLIN, v. des États autrichiens (Esclavonie), sur le Danube, près de l’embouch. de la Save, à 80 kil. S. E. de Petervaradin et vis-à-vis de Belgrade ; 10 000 hab. Résidence d’un protopape ; école juive, lazaret. Commerce actif, surtout avec l’Autriche et la Turquie. — Cette ville fut fondée en 1739, sur l’emplacement d’un château de Jean Hunyade.

SÉMONVILLE (Ch. Louis huguet, marquis de), pair de France, fils d’un secrétaire du roi, né en 1754, m. en 1839, entra au parlement de Paris comme conseiller aux enquêtes en 1777, fut chargé sous la République de plusieurs missions à l’étranger, fut arrêté en 1793 par ordre du gouvernement autrichien pendant qu’il se rendait à Constantinople comma ambassadeur, et fut échangé en 1795, ainsi que plusieurs autres conventionnels, contre la fille de Louis XVI ; aida au 18 brumaire, fut nommé conseiller d’État, ambassadeur en Hollande, et sénateur (1805). Pair de France en 1814, il reçut le premier le titre de grand référendaire de la Chambre des pairs. Le 29 juillet 1830 il se rendit aux Tuileries et essaya vainement d’engager les ministres à se retirer ; Charles X, voyant sa cause perdue, le chargea, mais trop tard, de négocier avec les vainqueurs. Continué dans ses fonctions de grand référendaire par le nouveau roi, Sémonville s’en démit en 1834.

SEMOY, riv. qui naît près d’Arlon (Luxembourg), sur les limites de la France, coule à l’O., arrose Bouillon, et se jette dans la Meuse par la r. dr. près de Monthermé (Ardennes) ; cours, 160 kil.

SEMPACH, bourg de Suisse (Lucerne), sur la rive orientale du lac de Sempach, à 13 kil. N. O. de Lucerne ; 1100 h. Les Suisses y remportèrent sur les Autrichiens, le 9 juillet 1336, une victoire mémorable, illustrée par le dévouement d’Arnold de Winkelried. On nomme Convention de Sempach l’acte de confédération conclu entre eux en 1393.

SEMPAD, le Confesseur ou le Martyr, prince arménien, de la race des Pagratides, régna sur l’Arménie de 890 à 914, résista vaillamment aux Musulmans, leur disputa pied à pied toutes ses places fortes, mais finit par tomber entre leurs mains : ayant refusé d’abjurer, il fut écorché vif et mis en croix.

SEMPRONIE, Sempronia, femme de Scipion Émilien et sœur des Gracques, était haïe de son mari à cause de sa laideur et de sa stérilité. On soupçonne qu’elle trempa dans la mort de ce grand homme. — Femme d’un certain Junius qui fut consul l’an 77 av. J.-C., était une des femmes les plus spirituelles, mais aussi une des plus vicieuses de son temps ; elle prit une part active à la conjuration de Catilina.

SEMPRONII forum (Ombrie), auj. Fossombrone.

SEMPRONIUS, nom de 2 familles romaines, l’une patricienne, l’autre plébéienne : à celle-ci appartenaient les Gracchus, les Longus, les Tuditanus. — Tib. Sempronius-Gracchus, consul en 215 et 213 av. J.-C., battit, à la tête des esclaves volontaires, le général carthaginois Hannon à Bénévent, 214 ; il périt dans une embuscade en 212. Il était l’aïeul des Gracques. — Tib. S. Longus, consul en 218 av. J.-C., perdit la bataille de la Trébie contre Annibal, mais obtint plus tard quelques avantages en Lucanie, 215. — P. S. Tuditanus, tribun légionnaire à la bataille de Cannes, échappa au désastre de cette journée et ramena ses soldats à Rome. Consul en 203, il conclut la paix avec Philippe V, et vainquit Annibal à Crotone. — Tib. et Caïus S. Gracchus. V. gracchus.

SEMUR ou semur-en-auxois, Semurium, ch.-l. d’arr. (Côte-d’Or), sur un rocher de granit au pied duquel coule l’Armançon, à 70 kil. N. O. de Dijon. 3675 h. Jolie ville, divisée en trois parties, le Bourg, le Donjon, le Château. Trib., collége, bibliothèque, musée. Beau pont d’une seule arche, église gothique de Notre-Dame, élevée en 1065 par le duc Robert de Bourgogne, pour expier un meurtre ; restes d’anciennes tours. Tanneries, commerce de grains, vins, bestiaux, chevaux. Patrie de Saumaise, de Gueneau de Montbéliard, du chevalier Bonnard, de Ch. Févret. Fondée, après la destruction d’Alise, par ceux qui échappèrent au sac de la ville, elle devint la capitale de l’Auxois ; elle obtint une charte de commune en 1276. Henri IV y transféra le parlement de Dijon en 1590.

semur-en-brionnais, Castrum Sinemurum, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 38 kil. S. O. de Charolles ; 1638 h. Anc. baronnie et capit. du Brionnais.

SENA ou sena gallica, auj. Sinigaglia, v. de l’Italie ancienne, chez les Senones, bâtie vers 358 av. J.-C. par les Gaulois Sénonais, à l’embouch. de la Sena (auj. Cesano). Les Romains y conduisirent, en 283 av. J.-C., leur première colonie au delà de l’Apennin. Asdrubal, frère d’Annibal, y fut défait et tué par Cl. Néron et Liv. Salinator (207). — sena julia, Sienne, v. d’Étrurie, au S. O. de l’Umbro et au N. E. de Volaterra, devint colonie romaine sous Auguste.

sena, v. de la capitainerie générale portugaise de Mozambique, sur la r. dr. du Zambèze, par 32° 10 long. E., 17° 12’ lat. S. Commerce avec l’intérieur. — On nomme Rivières de Sena un gouvt de la capitainerie générale de Mozambique, entre le pays d’Yambara, le Sofala et le Monomotapa ; 650 kil. sur 212 ; villes principales : Sena et Tette (ch.-l.). Sol très-fertile, superbes forêts, café, indigo, plantes médicinales ; or, argent et autres métaux. Ce n’est guère pour les Portugais qu’une possession nominale.

SÉNAC (J. B.), médecin, né en 1693 près de Lombez, m. en 1770, avait été protestant ; il se convertit et même se fit jésuite. Il guérit le maréchal de Saxe d’une maladie dangereuse, devint premier médecin de Louis XV (1752), et jouit d’un grand crédit. On a de lui, entre autres écrits, un Traité de la structure du cœur (1748), réimprimé en 1777 et 1783 avec notes et additions de Portal, et des Mémoires, dans le recueil de l’Académie des sciences. — Son fils, Gabriel Sénac de Meilhan (1736-1803), fut maître des requêtes, intendant d’Aunis, de Provence, de Hainaut, puis intendant de la guerre (1775), émigra en Russie, et fut admis dans la Société intime de Catherine II, qui lui fit une pension. On a de lui : Principes et causes de la Révolution française, Paris, 1790 ; l’Émigré, roman historique ; Considérations sur les richesses, 1787 ; Sur l’esprit et les mœurs, 1788 ; Portraits des personnages distingués de la fin du xviiie s., 1813 (posthume) ; Mém. d’Anne de Gonzague, etc.

SÉNANCOUR (Ét. P. de), écrivain, né à Paris en 1770, m. en 1846, perdit une grande fortune à la Révolution, se retira sur les bords du lac de Genève, et y vécut solitaire, livré à la méditation et atteint d’une mélancolie qu’augmentèrent des infirmités précoces. Imbu des idées de J. J. Rousseau, il avait rêvé la réforme de la société et de la religion. Ces sentiments lui ont inspiré des écrits remarquables par l’originalité du style et la hardiesse du paradoxe : Rêveries sur la nature primitive de l’homme (1798) ; Obermann (1804) ; De l’amour selon les lois primordiales et selon les convenances des sociétés (1805) ; Libres méditations d’un solitaire inconnu (1819) ; Isabelle, roman en forme de lettres (1833). — Sa fille, Virginie de Sénancour, a composé des nouvelles et des romans (Pauline de Sombreuse, la Veuve, etc.) qui offrent des peintures de caractères vraiment neuves.

SENART (Forêt de), grande forêt du dép. de Seine-et-Oise (cant. de Boissy-St-Léger), à 3 k. N. de Corbeil, a 9 k. sur 5 ; elle est traversée par la route de Melun. Les rois de France y faisaient jadis de grandes parties de chasse : c’était aussi le rendez-vous d’un grand nombre de voleurs.

SÉNAT, Senatus (de senex, vieillard), nom donné dans divers États à un corps délibérant investi de plusieurs des attributions de la souveraineté ; le plus souvent il représente l’élément aristocratique et forme le contre-poids de l’élément démocratique. Les sénats