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SÉGO
SÉGU
— 1736 —


voisine eut lieu en 657 la bataille dite des Cent dix jours, entre les partisans d’Ali et ceux de Moaviah : c’est le dernier qui l’emporta.

SÉFI (chah), le Néron de la Perse, de la dynastie des Sophis (1628-1642), succéda à son aïeul Abbas le Grand. Il fit exécuter ou priver de la vue tous les princes de son sang, ainsi que les grands, alliés à sa famille, la plupart de ses ministres et de ses généraux. Malgré tant de forfaits, il ne vit aucune révolte éclater contre lui, et mourut paisiblement à Kachan.

SEGALAUNI, peuple de Gaule, dans la Viennaise, à l’E. et le long du Rhône, qui la séparait des Helviens ; au N., ils avaient les Allobroges, à l’E. les Voconces, et au S. les Tricastins. Leur capitale était Valentia (auj. Valence.)

SEGED, v. de Hongrie. V. szeged.

SÉGESTE, dite aussi Acesta et Egesta, v. de Sicile, au N. O., à quelque distance de la mer, et près de la ville actuelle de Calatafimi, possédait des eaux thermales renommées. Elle fut, dit-on, fondée par des Troyens (soit par Crinisus, soit par Énée, qui lui donna le nom du roi Aceste, en reconnaissance du bon accueil qu’il avait reçu de ce prince), et devint florissante aux viie et vie s. av. J.-C. Souvent en guerre avec les villes voisines, elle implora successivement l’appui d’Athènes (417), puis de Carthage (410), ce qui donna lieu d’abord à l’expédition des Athéniens en Sicile, puis à la conquête d’une partie de la Sicile par les Carthaginois. En 317, Ségeste tomba au pouvoir d’Agathocle ; dans les guerres entre Agathocle et les Carthaginois, ceux-ci la détruisirent. Les Romains la relevèrent et la traitèrent avec douceur en raison de son origine troyenne.

SEGESVAR, v. forte de Transylvanie, anc. ch.-l. d’un comitat de son nom, sur la Kockel, à 60 kil. N. E. d’Hermanstadt ; 6500 h. Toiles, drap, étoffes de coton, etc. Elle fut fondée en 1178. On y trouve de nombreuses médailles qui font croire qu’elle fut bâtie sur l’emplacement d’une colonie romaine.

SEGHERS (Gérard), peintre flamand, né à Anvers en 1589, m. en 1651, se perfectionna en Italie, où il étudia surtout les productions de Caravage, puis visita Madrid, où il fut comblé de présents par le roi. Il peignit des sujets sacrés, des scènes familières, des joueurs, des musiciens. La vogue de ses tableaux, en l’enrichissant, lui permit de vivre en grand seigneur. Le musée du Louvre possède de cet artiste un très-beau S. François en extase soutenu par des anges. On admire son Adoration des Mages, dans l’église Notre-Dame à Bruges. — Son frère Daniel, m. en 1660, excella dans le paysage historique et la peinture des fleurs. Il était entré dans l’ordre des Jésuites.

SEGNI, Signia, v. du territoire romain, à, 26 kil. O. de Frosinone ; 3600 h. Évêché. Cathédrale remarquable. C’est, dit-on, dans cette ville que les orgues furent inventées. Restes de murs cyclopéens.

SEGNI (Lothaire de), pape. V. innocent iii.

SEGO, v. de la Nigritie centrale, capit. du Ht-Bambarra, sur le Niger, par 7° 35’ long. O, 13° 5’ lat. N.; env. 30 000 hab. Murs en terre. Entrepôt de commerce de l’Afrique centrale. Connu seulement à la fin du xviiie s., par le voyage de Mungo-Park.

SEGODUNUM, v. d’Aquitaine, auj. Rhodez.

SEGONTIA, auj. Siguenza, v. d’Hispanie (Tarraconaise), chez les Arevaci. Sertorius y livra à Métellus et à Pompée une bataille indécise (75 av. J.-C.).

SEGONZAC, ch.-l. de c. (Charente), à 12 kil. S. E. de Cognac ; 2505 h. Eau-de-vie.

SÉGOR, primit. Bala, auj. Ghor-Zafieh, une des 4 villes de Palestine destinées à périr avec Sodome, fut sauvée par l’intercession de Loth.

SÉGORBE, Segobriga, v. murée d’Espagne (Valence), sur le Murviedro, à 53 kil. N. de Valence ; 6500 hab. Évêché, château fort. — Enlevée aux Maures par Jacques I, roi d’Aragon, en 1245 ; prise par les Français en 1812. Titre d’un duché appartenant à la maison Medina-Céli.

SÉGOVIE, Segubia ou Segovia, v. d’Espagne (Vieille-Castille), ch.-l. de l’intend. de Ségovie, sur un roc, près de l’Eresma, à 78 kil. N. O. de Madrid ; 13 000 h. Évêché ; grande école d’artillerie. Murailles, tours, 4 faubourgs ; cathédrale, Alcazar ou palais royal, aqueduc (attribué à Trajan), Draps autrefois renommés, lainages, toiles, orfèvrerie, verrerie. Aux env., or, plomb, pierres calcaires, marbre, granit, jaspe. Patrie de Dominique Soto. — Jadis capit. des Arevaci. L’armée française a occupé Ségovie de 1808 à 1814. — L’intendance de Ségovie, au centre de l’Espagne, est bornée par celles de Burgos et de Valladolid au N., de Soria au N. E., de Guadalaxara à l’E., de Madrid et de Tolède au S., d’Avila à l’O. ; elle a env. 150 kil. du N. au S. sur une largeur qui varie de 12 à 80 ; 160 000 h. Sol fertile, paturages.

SEGRAIS (j. regnauld de), poëte français, né en 1625 à Caen, m. en 1701, fut longtemps secrétaire, puis gentilhomme ordinaire de Mademoiselle (fille de Gaston d’Orléans); mais, ayant désapprouvé le projet de mariage de cette princesse avec Lauzun, il fut forcé de la quitter (1672), Il passa quatre ans chez Mme de La Fayette, eut part à la composition de 2 romans de cette dame (Zaïde et la Princesse de Clèves), qui parurent même sous son nom, puis se retira à Caen (1676), où il se maria richement. Il faisait par le charme de sa conversation les délices de la société. Segrais avait été reçu membre de l’Académie française dès 1662. On a de lui des Idylles, dont les vers se font quelquefois remarquer par la douceur et le naturel, et qui le placent parmi nos meilleurs poëtes bucoliques ; une traduction en vers de l’Énéide et des Géorgigues; des Nouvelles françaises, écrites pour distraire Mademoiselle et qui se lisent encore avec plaisir, une collection de Portraits et un poëme pastoral d’Athis. Ses Œuvres diverses ont paru à Paris en 1755, 2 vol. in-12, et à Caen en l823. A. Galland a publié en 1722 un Segraisiana. On doit à M. Bredif une étude sur Segrais, sa vie, ses œuvres, 1863.

SÈGRE (la), Sicoris, riv. d’Espagne (Catalogne), sort des Pyrénées, coule au S. O., reçoit les deux Noguera et la Cinca, arrose Puycerda, Urgel, Balaguer, Lérida, Mequinenza, et joint l’Èbre un peu au-dessous de cette dernière ville. Cours, 240 kil.

SEGRÉ, ch.-l. d’arr. (Maine-et-Loire), sur l’Oudon, à 35 kil. au N. O. d’Angers ; 2721 hab. Commerce de toiles, fil, chanvre, grains. Jadis ville forte. Elle a joué un rôle dans les guerres de la Vendée.

SÉGUIER (Pierre), magistrat, né à Paris en 1504, d’une famille originaire de Languedoc, m. en 1580, fut successivement avocat, avocat général, président à mortier, rendit des services importants sous plusieurs rois, combattit les prétentions de la cour de Rome lors des différends du pape Jules III et de Henri II, fit au nom du parlement des remontrances qui empêchèrent l’établissement de l’Inquisition en France, et fut sous François II chargé de fixer les limites entre la France et la Savoie. — Antoine S., fils du précéd., 1552-1626, conseiller au parlement, puis avocat général sous Henri III, refusa d’entrer dans la Ligue, défendit les libertés gallicanes, et fit condamner par le parlement en 1591 une bulle de Grégoire XIV contraire à ces libertés. Henri IV l’envoya en ambassade à Venise. — Pierre, chancelier, né en 1588 à Paris, m. en 1672, était petit-fils du premier Pierre. Il remplit diverses charges au parlement, fut intendant de Guyenne, puis devint, sous Richelieu, garde des sceaux (1633}, et chancelier (1635), s’opposa parfois au cardinal, et plus tard à la régente Anne d’Autriche, mais sans jamais adhérer à la Fronde ; fut par suite privé quelque temps des sceaux, les reprit en 1646, et les garda jusqu’à sa mort. Il présida la commission chargée de juger Fouquet, ainsi que le conseil qui rendit les belles ordonnances de 1669 et 1670, connues sous le nom de Code Louis. Il est un de ceux qui eurent les premiers l’idée de l’Académie française, et il en fut le protecteur après la mort de Richelieu. — Ant. Louis, 1726-91, fut avocat général au grand-conseil, puis au parlement (1755-90), com-