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SEDA
SEFF
— 1735 —

1541, in-2, ont souvent été réimprimées, notamment à Leyde, 1821, par Bochssa fils. On y distingue, outre des Élégies, les 19 pièces connues sous le nom de Baisers de Jean Second; elles ont été trad. en prose par le célèbre Mirabeau et mises en vers par Simon de Troyes, 1786, et par Tissot, 1806.

SECONDAT. V. montesquieu.

SECONDIGNY, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), à 16 k. S. O. de Parthenay ; 1973 h. Haras de baudets.

SECOUSSE (Denis Franç.), historien, né à Paris en 1691, m. en 1754, était avocat au parlement, mais se livra de préférence à des recherches historiques et fut reçu en 1722 membre de l’Académie des inscriptions. Dans ses dernières années, l’excès du travail lui fit perdre la vue. Il fut chargé par d’Aguesseau de continuer la collection des Ordonnances des rois de la 3e race (commencée par Laurière), termina le 2e vol., et en fit paraître 6 autres (de 1729 à 1750), mais sans pouvoir la terminer. On lui doit une bonne Hist. de Charles le Mauvais, 1755-58, et de savants Mémoires, dans le recueil de l’Acad. des inscriptions.

SÉCULAIRES (Jeux), fêtes qui se célébraient à Rome avec beaucoup de pompe pour solenniser l’ouverture de chaque siècle. La célébration n’en fut pas régulière : tantôt on la retarda, tantôt on l’avança. On connaît 12 célébrations de jeux séculaires (en 509, 449, 249, 149, 17 av. J.-C.; en 47, 87, 147, 204, 247, 263, 404 de J.-C.). La fête durait 3 jours ; des supplications, des chants, des distributions au peuple de graines, de fèves, de soufre, comme choses lustrales, un lectisterne, en étaient les principales cérémonies. Horace fit, à la demande d’Auguste, pour la fête de l’an 17 av. J.-C., un chant séculaire que nous possédons encore. — Ces jeux avaient été institués l’an 456 av. J.-C., par ordre d’un oracle Sibyllin, à l’occasion de prodiges effrayants. Ils étaient consacrés à Jupiter, à Junon, à Latone, à Diane, aux Parques, à Pluton et à Proserpine.

SEDAINE (Michel Jean), auteur dramatique, né à Paris en 1719, m. en 1797, était fils d’un pauvre architecte. Ayant perdu de bonne heure ses parents, il se fit tailleur de pierres pour vivre ; mais il lisait et étudiait tout en faisant ce métier et bientôt il le quitta pour se livrer aux lettres, et travailla pour le théâtre. Il réussit surtout dans l’opéra-comique, et fut le véritable créateur de ce genre. Il donna au Théâtre Italien : le Diable à quatre (1756), Rose et Colas (1764), Anacréon, l’Huître et les Plaideurs, le Jardinier, le Roi et le Fermier, le Déserteur, le Faucon, Félix, enfin Richard Cœur de Lion (1784), qui eut un succès extraordinaire ; au Grand Opéra : Aline, reine de Golconde, Amphitryon, Guillaume Tell ; au Théâtre Français : le Philosophe sans le savoir, son chef-d’œuvre (1765), et la Gageure imprévue. On a aussi de lui quelques jolies pièces de vers, entre autres l’Épître à mon habit. Il fut reçu à l’Académie française en 1786. On reproche à Sedaine des négligences de style ; mais ses pièces sont pleines de naturel, d’esprit et d’intérêt. Auger a donné en 1813 ses Œuvres choisies, 3 vol. in-8. La musique de ses opéras est de Philidor, de Monsigny et de Grétry.

SEDAN, ch.-l. d’arr. du dép. des Ardennes, sur la r. dr. de la Meuse, à 22 kil. S. E. de Mézières, à 276 N. E. de Paris par le chemin de fer ; 15 536 hab. Place de guerre, arsenal ; trib. de 1re inst. et de commerce, collége, bibliothèque, église calviniste. Vieux château ( naquit Turenne) : c’est auj. un arsenal, riche en armes curieuses ; statue en bronze de Turenne. Manufact. de draps renommés, dont la 1re fut fondée en 1645 par un certain Codeau : draps noirs fins, casimirs, lainages ; teintureries ; hauts fourneaux, commerce de fer et de quincaillerie ; armes de chasse. — Sedan n’était guère qu’un hameau lorsqu’elle fut achetée en 1424 par Evrard III de la Marck qui l’érigea en principauté et l’agrandit considérablement. Henri Robert de La Marck, ayant embrassé la Réforme, en fit un des foyers du Protestantisme. Charlotte, sœur et héritière du fameux Robert de La Marck, la porta en dot à Henri de la Tour d’Auvergne, comte de Turenne (1591). Richelieu força en 1642 Fréd.-Maurice, duc de Bouillon, complice de Cinq-Mars, à s’en dessaisir en faveur de la France, et la réunit à la couronne ; elle fut annexée à la Champagne. Cette ville avait jadis une université protestante. Patrie de Turenne, Macdonald, Ternaux. Défaite et capitulation de Napoléon III (1er sept. 1870).

SÉDÉCIAS, roi de Juda (597-587), fut mis par Nabuchodonosor sur le trône, à la place de Jéchonias, son neveu ; mais, s’étant révolté, il fut assiégé dans Jérusalem par le roi d’Assyrie. Il se défendit deux ans, fut enfin pris et eut les yeux crevés. Il mourut dans l’exil en Chaldée.

SÉDERON, ch.-l. de c. (Drôme), à 63 kil. S. E. de Nyons, dans une gorge fort étroite ; 710 hab.

SEDGEMOOR, plaine d’Angleterre, dans le comté de Somerset, entre Kingsverton et Bridgewater. Le duc de Monmouth, rebelle, y fut battu et pris par les troupes de Jacques II, en 1685.

SÉDILLOT (J. J. Emmanuel), orientaliste et astronome, né en 1777 à Enghien-Montmorency, m. en 1832, fut professeur-adjoint de turc à l’École des langues orientales, puis secrétaire de l’école attachée à la Bibliothèque du roi, et astronome-adjoint au Bureau des Longitudes. Il seconda Delambre et Laplace dans leurs recherches, traduisit de l’arabe plusieurs livres précieux, notamment le traité d’Aboul-Hassan-Ali sur la construction des instruments astronomiques, et rédigea d’intéressantes dissertations sur divers points d’histoire et de critique orientales.

SEDIMAN, vge de la Moyenne-Égypte, dans le Fayoum. Desaix y défit les Mamelouks le 7 oct. 1798.

SEDJELMESSE, v. du Maroc (Tafilet), à 60 kil. E. de Tafilet, sur la Ziz. Jadis florissante, elle fut la capitale d’un vaste empire fondé par les Almoravides entre l’Atlas et le Sahara, et qui fut puissant du viiie au xiie s. Cette ville est auj. en ruines.

SEDJESTAN ou sedjistan. V. séistan.

SEDLITZ, vge de Bohême (Saatz), à 30 kil. S. O. de Tœplitz ; 1300 h. Manufacture de tabac. Eau saline froide purgative, fort renommée.

SEDULIUS (C. Cælius ou Cæcilius), prêtre du ve s., est auteur d’un poëme latin en hexamètres sur la vie de J.-C., intitulé Paschale Carmen ou De Christi miraculis, en 5 livres (Leips., 1499, et Rome, 1794), qu’il mit ensuite lui-même en prose sous le titre d’Opus paschale (Paris, 1585).

SEDUNI, peuple gaulois des Alpes, habitait la vallée supérieure du Rhône (le Valais), et fit partie sous l’empire romain de la prov. des Alpes Grées-et-Pennines ; capit., Sedunum ou Civitas Sedunorum, auj. Sion.

SEELAND, dans la Baltique, la plus grande des îles du Danemark, à l’extrémité S. E. de la Suède : 7000 k. carr.; 350 000 hab.; capit., Copenhague, qui est aussi la capitale de tout le Danemark. Division : 5 bailliages, Copenhague, Frederiksborg, Holbek, Sorœ, Prestœ. Bonne agriculture ; nombreux bétail.

SEETZEN (Ulrich), voyageur, né en 1767 près de Jever (Oldenbourg), m. en 1811, visita de 1802 à 1804 Constantinople, Alep, Damas, et les pays à l’E. du Jourdain, apprit à fond l’arabe et se fit musulman afin de pouvoir explorer l’Arabie, fit en 1809 le pèlerinage de la Mecque, et parcourut de 1810 à 1811 tout l’Yémen. Il se rendait de Moka à Sana lorsqu’il fut assassiné ou empoisonné par ses guides. Ses Voyages, qui offrent un grand intérêt, ont été publiés en 1854 à Berlin par Kruse.

SÉEZ ou sées, Saii, Sagium, ch.-l. de c. (Orne), sur l’Orne, à 21 kil. N. E. d’Alençon ; 5045 hab. Évêché, suffragant de Rouen ; séminaire, collége. Belle cathédrale gothique, palais épiscopal. Toiles et calicots, bonneterie, gants de peau. — Jadis plus grande et ville forte, elle fut prise et ravagée par les Normands, par les Anglais et pendant les guerres de religion. Patrie de Conté, qui y a une statue.

SEFFIN, v. de la Turquie d’Asie (Diarbékir), sur l’Euphrate, à 130 kil. S. E. d’Orfa. Dans la plaine