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SCHW
SCIP
— 1728 —

SCHWEIDNITZ, v. forte des États prussiens (Silésie), ch.-l. de cercle, sur la Weistritz, à 55 kil. S. O. de Breslau ; 10 000 h. Trib., gymnase. Église catholique remarquable par son clocher, le plus haut de la Silésie. Drap, chapellerie, bonneterie, rubans, toiles, imprimerie sur toile, lainages. Cette ville, jadis ch.-l. d’un duché souverain est célèbre par de nombreux siéges, surtout par celui que Gribeauval y soutint pour Marie-Thérèse, pendant plus de deux mois, contre toutes les forces de Frédéric II (1761-62). Les Français s’en emparèrent en 1807 et la démantelèrent.

SCHWEIGHÆUSER (Jean), philologue, né en 1742 à Strasbourg, m. en 1830, était fils d’un pasteur protestant et fut d’abord destiné à la théologie. Il apprit l’hébreu, le syriaque et l’arabe ; vint à Paris étudier sous De Guignes, visita l’Allemagne, l’Angleterre, la Hollande, fut nommé en 1770 professeur de philosophie, puis de langues grecque et orientales à Strasbourg, fit un cours de littérature à l’École centrale du Bas-Rhin, devint enfin professeur de grec et doyen de la faculté de Strasbourg, et fut élu correspondant de l’Institut. On lui doit des éditions très-estimées d’Appien, 1782-1785, 3 v. in-8 ; de Polybe, de 1789 à 1795, 9 vol. in-8 ; des Epictetæ philosophiæ monumenta, 1799, 5 v. in-8 ; d’Athénée, 1801-1807, 14 vol. in-8 ; de Cebès, Strasbourg, 1806 ; des Lettres de Sénèque, 1808-1809, 2 vol. in-8 ; d’Hérodote, 1816-24, 8 v. in-8, y compris un excellent Lexicon herodoteum. — Son fils, Jean Geoffroy, 1776-1844, lui succéda dans la chaire de Strasbourg, rédigea le texte du Musée-Napoléon de Visconti et coopéra aux Antiquités d’Alsace de Golbéry.

SCHWEINFURT, Devona, Trajectum Suevorum, v. murée de Bavière (Basse-Franconie), sur le Mein, à 40 kil. N. O. de Würtzbourg ; 7000 hab. — Jadis ville impériale. Cédée à la Bavière en 1802.

SCHWENCKFELD (Gaspard de), sectaire, né en Silésie en 1490, m. à Ulm en 1561, était chanoine du chapitre de Liegnitz. Il fut un des premiers disciples de Luther, mais il se brouilla bientôt avec lui, et forma une secte nouvelle qui compte encore quelques adhérents en Silésie. Il n’admettait pas que l’Écriture Sainte eût été inspirée, voulait que les hommes attendissent sans discussion et en silence que Dieu leur révélât les dogmes vrais, et tendait à réunir les Catholiques et les Réformés. Il a laissé plus de 80 ouv., entre autres Novissima Schwenckfeldianorum confessio, Wittemberg, 1726.

SCHWÉRIN, Squirsina, capit. du grand-duché de Mecklembourg-Schwérin, sur le bord O. du lac de Schwérin à 60 kil. S. E. de Lubeck ; 20 000 h. Château fortifié dans une île qui communique à la ville par un pont, et qui est la résidence du grand-duc. Jolie église gothique, galerie de tableaux, cabinet d’histoire naturelle. Collége militaire, société biblique. Drap, chapeaux de paille, blanc de baleine, brasseries, distilleries. — Prise par les Prussiens en 1759 ; occupée par les Français en 1806. — V. mecklembourg.

SCHWÉRIN (Christophe, comte de), général prussien, né en Poméranie en 1684, fit ses premières armes en 1704 dans les Pays-Bas contre la France, passa au service du duc de Mecklembourg, puis du roi de Prusse Frédéric II (1720), qui, en 1740, le mit à la tête de son armée, remporta sur les Autrichiens la victoire de Molwitz (1141), qui donna la Silésie à la Prusse, fut nommé gouverneur de Neiss et de Brieg, commanda un corps en Bohème (1744), reprit les armes dans la guerre de Sept ans (1766), et fut tué à l’attaque de Prague, 1757.

SCHWILGUÉ (J. B.), savant mécanicien de Strasbourg, 1776-1856, professa les mathématiques au collége de Schelestadt, puis dirigea un établissement industriel dans sa ville natale. Il restaura l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg, arrêtée depuis 1790, et la remit en mouvement, 1842.

SCHWITZ, gros bourg de Suisse, ch.-l. du canton de Schwitz, au pied des rochers de Haken et de Mythen, à 105 k. E. de Berne ; 5600 h. Brûlé en 1642, il a été assez bien rebâti. On y conserve la grande bannière donnée aux Suisses par le pape Jules II. — Le canton de Schwitz, un des 4 cantons forestiers ou Waldstættes, entre ceux d’Uri, Unterwald, Zurich, Lucerne, Glaris et St-Gall, a 50 kil. sur 30 (du N. au S.) et 45 000 h. ; ch.-l., Schwitz. Pays très-montagneux, lacs, pâturages ; climat assez doux. Le gouvt est démocratique. C’est un des trois cantons où naquit la liberté suisse, et qui se confédérèrent à Brunnen (1315) ; il a donné son nom à la Suisse entière.

SCIACCA, Thermæ Selinuntinæ, v. et port de Sicile (Girgenti), sur la côte S., à 64 kil. N. O. de Girgenti ; 12 000 h. Commerce de grains, huile, soude, soufre. Aux env., mines de soufre, salines, sources minérales renommées. Il s’est formé au S.E. de cette ville une île volcanique dont les éruptions et les exhalaisons ont chassé beaucoup d’habitants. — L’anc. Thermæ était la patrie d’Agathocle.

SCIARRA (Marc), chef de bandits, dévasta longtemps l’État romain, ne put être dompté par Sixte-Quint, fut poursuivi de si près par Clément VIII qu’il fut forcé de quitter le pays, passa au service de Venise, et fut envoyé en Dalmatie avec 500 des siens guerroyer contre les Uscoques. Clément VIII ayant exigé son extradition, le gouvt vénitien le fit assassiner plutôt que de le livrer. — V. colonna.

SCIATHOS, auj. Skiatho, île de la mer Égée, au N. de l’Eubée, n’est guère qu’un rocher stérile ; cependant elle avait autrefois une ville du même nom. Habitée primitivement par des Thraces-Pélasges, elle tomba ensuite sous la dépendance d’Athènes. Soumise plus tard aux rois de Macédoine, elle vit sa ville détruite, en 200, par le dernier Philippe, qui ne voulait pas qu’elle put servir de relâche à la flotte d’Attale et des Rhodiens, alliés de Rome. Pendant la guerre de Mithridate, elle devint un repaire de pirates. Antoine la rendit aux Athéniens.

SCICLI, Casmena, v. de Sicile (Syracuse), sur des rochers, à 12 kil. S. O. de Modica ; 9700 h. Tombeau de S. Guillaume dans la cathédrale.

SCIGLIO, cap et ville d’Italie, V. scylla.

SCILLONTE, Scillus, v. d’Élide en Triphylie, près de Pise. C’est là que Xénophon écrivit son histoire.

SCILLY, îles de l’Atlantique. V. sorlingues.

SCINDE ou sindy, contrée de l’Inde. V. sindy.

SCIO, Chios, île de l’Archipel. V. chios.

SCIONE, v. de la Chalcidique, dans la presqu’île de Pallène, sur la mer Égée, avait été fondée par des Grecs, sujets de Protésilas. Elle tomba sous la domination d’Athènes, devint libre pendant la guerre du Péloponèse, obéit plus tard à Olynthe, puis fit partie du royaume de Macédoine.

SCIOPPIUS (Gasp. schopp, dit en latin), philologue, né en 1576 à Neumarkt, dans le Palatinat, m. en 1649, voyagea en Italie, en Espagne, en Allemagne, abjura le Protestantisme, dans lequel il était né, se fixa à Rome, où le pape Clément VIII l’éleva aux honneurs, fut nommé conseiller aulique et comte palatin par l’empereur, et finit, après diverses aventures, où toujours éclatèrent son humeur inquiète, son inconstance, son orgueil, par chercher un asile à Padoue, où il mourut également haï de tous, Catholiques et Protestants. Sa vie avait été une palinodie perpétuelle : d’abord admirateur passionné de Scaliger, il écrivit ensuite contre lui ; il poursuivit de ses attaques les Jésuites, qu’il avait longtemps vantés. Il a laissé 104 ouvrages, dont beaucoup ne sont que des libelles : Verisimilium libri IV ; De arte critica ; De ratione Scholarum ; De sua ad catholicos migratione ; Classicum belli sacri ; Grammatica philosophica ; De stratagematibus societatis Jesu ; Elementa philosophiæ moralis stoïcæ, 1606 : c’est le plus estimé de ses ouvrages. On lui doit en outre des Notes sur Phèdre, sur Apulée, sur la Minerve de Sanchez, dont il donna une édition améliorée ; des éditions de Varron, de Symmaque, etc.

SCIPIONS, célèbre famille romaine, faisait partie de la maison des Cornélius (Gens Cornelia). Le mot