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— 1727 —


dénûment (1678). On a d’elle un recueil d’Opuscula hebræa, græca, latina, gallica, prosaica et metrica, Leyde, 1648, parmi lesquels on remarque une dissertation De ingenii muliebris aptitudine.

SCHUTT (île), île de Hongrie, dans les comitats de Presbourg et de Kœmœrn, est formée par un bras du Danube et le Vaag : 80 k. sur 16 ; ch.-l., Kœmœrn.

SCHUTZ (Christ. Gottfried), philologue, né en 1747 à Dederstædt (Mansfeld), m. en 1832, fut inspecteur du séminaire théologique de Halle, professeur de poésie et d’éloquence à Iéna (1779), puis à Halle, où il resta jusqu’à sa mort. On lui doit la publication d’un Journal général de littérature, des éditions estimées de Cicéron, Leips., 1814-20, 20 v. in-12 ; d’Eschyle, Halle 1809-21, 5 v.; d’Aristophane, 1821 ; et un traité De particulis latinis, 1784.

schutz ou schutze (Gaspard). V. sagittarius.

SCHUYLKILL, riv. des États-Unis (Pensylvanie), naît dans les mont. Bleues, arrose Reading, Philadelphie, et s’unit à la Delaware, à 8 kil. au-dessous de cette dernière ville, et après un cours de 225 kil. Terribles débordements.

SCHWAB (J. Christophe), savant allemand, né en 1743 à Ilsfeld (Wurtemberg), m. en 1821, passa plus de 50 ans à Stuttgard, soit comme professeur, soit comme secrétaire intime du duc de Wurtemberg et chef du bureau des expéditions françaises. Il cultivait avec un égal succès la littérature, l’histoire, la philosophie et les mathématiques et découvrit une nouvelle théorie des parallèles. Il eut 5 mémoires couronnés par diverses académies : on remarque surtout celui qui roule Sur les causes de l’universalité de la langue française et sur les chances de durée de cette vogue (1785, en allem.), et qui partagea avec Rivarol le prix proposé par l’Académie de Berlin sur cette question (il a été trad. en franç. par Robelot, 1803). Frédéric II lui fit offrir, à l’occasion de ce succès, une chaire à l’École militaire de Berlin, mais il ne put l’accepter. J. C. Schwab combattit un des premiers la philosophie de Kant. — Son fils, Gustave, 1792-1847, professeur de littérature à Stuttgard, a traduit en vers latins plusieurs des chants d’Uhland et en allemand plusieurs poëmes français, notamment les poésies de Lamartine.

SCHWABACH, v. de Bavière (Franconie moyenne), sur une rivière de même nom, affluent de la Rednitz, à 15 k. S. O. de Nuremberg ; 9000 hab. Industrie active (tissus de coton, drap, tabac, épingles, fils de fer, papier, etc.); l’industrie de cette ville doit son origine à des Français expulsés par la révocation de l’édit de Nantes.

SCHWÆCHAT, brg d’Autriche, à 12. kil. S. E. de Vienne, sur une riv. de même nom, qui afflue au Danube ; 2500 h. Aux env., colonne qui indique l’emplacement du camp de Sobieski en 1683.

SCHWANTHALER (Ch.), sculpteur, né à Munich en 1802, m. en 1848, fit un séjour de trois ans en Italie, grâce à la munificence du roi de Bavière, et fut après son retour nommé professeur de sculpture à l’Académie. Ses œuvres révèlent une imagination abondante et facile et une grande souplesse de talent. On cite de lui la Victoire d’Hermann sur les Romains, bas-relief d’un fronton du Walhalla germanique ; les peintres anciens, à la Pinacothèque de Munich ; la statue symbolique de la Bavière, en bronze, qui a près de 20m de hauteur ; la statue colossale en bronze du grand-duc Louis Ier, à Darmstadt, et de beaux dessins pour l’Iliade d’Homère, la Théogonie d’Hésiode et les poëmes d’Orphée.

SCHWARTZ (Berthold), moine bénédictin ou cordelier de Fribourg, en Brisgau, ou, selon d’autres, de Cologne, qui vivait au commencement du xive s., passe vulgairement pour être l’inventeur de la poudre, que d’autres font remonter à Roger Bacon ou même à une époque beaucoup plus ancienne. On raconte qu’ayant mis dans un mortier du salpêtre, du soufre et du charbon pour une expérience chimique, il y laissa par hasard tomber une étincelle qui pro-


duisit une explosion terrible : il n’eut plus qu’à renouveler ce que le hasard lui avait appris. On croit que Schwartz inventa, non la poudre, mais l’usage de l’artillerie, dont il aurait enseigné l'usage aux Vénitiens en 1378. Une statue lui a été élevée à Fribourg.

SCHWARZA, riv. d’Autriche (Wienerwald), se joint au Pitten pour former la Leitha ; — Riv. de Moravie, affluent de la Taya ; — Affluent de la Saale, donne son nom aux principautés de Schwarzbourg qu’elle arrose ; — Affluent de la Werra en Saxe, etc.

SCHWARZBOURG, principauté du Nord de l’Empire allemand ; était jadis compris dans le cercle de Haute-Saxe, et divisé en deux parties distinctes : le Comté supérieur, enclavé au milieu des duchés de Saxe et du gouvernement prussien d’Erfurt, et le Comté inférieur, enclave de la Saxe prussienne. Ce pays est actuellement partagé entre deux branches de la maison de Schwarzbourg, dont les possessions, qui ont titre de principautés, font partie des États de la Confédération germanique : celle de Schw.-Rudolstadt et celle de Schw.-Sondershausen. La 1re possède la plus grande partie du Comté supérieur avec l’extrémité orientale du Comté inférieur ; 70 000 hab.; villes : Rudolstadt, Schwarzbourg, Frankenhauzen. Les possessions de la 2e sont surtout dans le Comté inférieur ; 62 000 hab.; villes : Sondershausen, Arnstadt, Breitenbach. La Saale et ses affluents, la Schwarza, la Géra, l’Ilm, l’Unstrutt, sont les rivières principales du Schwarzbourg. Le commerce et l'industrie y sont assez prospères. Le gouvernement est dans les deux principautés monarchique constitutionnel. Les deux princes sont luthériens ; ils ont chacun une voix au Conseil fédéral de la Confédération de l’Allemagne du Nord. — La maison de Schwarzbourg, une des plus anciennes de l’Allemagne remonte au moins au xie s. En 1184, à la mort de Henri de Schwarzbourg, elle eut pour chef Gonthier, dont le fils aîné continua les Schwarzbourg, tandis que le cadet fut la souche des Kæfernburg, branche éteinte en 1383. En 1349, un Gonthier de Schwarzbourg fut élu empereur par le parti opposé à Charles IV. En 1552, la maison se partagea en 2 lignes, Arnstadt (auj. Sondershausen), et Rudolstadt. Elles obtinrent, la 1re en 1697 et la 2e en 1710, le rang de princes.

schwarzbourg, vge de la principauté de Schwarzbourg-Rudolstadt, à 8 kil. S. E. de Kœnigsee ; 500 h. Berceau de la famille régnante de Schwarzbourg.

SCHWARZENBERG, château de Bavière, entre Würtzbourg et Anspach, sur une haute montagne, est le berceau de la famille de Schwarzenberg.

SCHWARZENBERG (Ch. Phil., prince de), feld-maréchal autrichien, d’une des plus anciennes et des plus illustres maisons de l’Allemagne, né à Vienne en 1771, m. en 1819, se distingua à Hohenlinden (1800) et dans la campagne de 1805 ; fut envoyé comme ambassadeur à St-Pétersbourg, puis à Paris où il négocia le mariage de Napoléon et de Marie-Louise (1809). Dans un bal qu’il donnait à Paris à l’occasion de ce mariage (1810), un incendie terrible éclata et fit périr une foule de personnes distinguées : sa propre belle-sœur fut une des victimes. Il commanda les Autrichiens auxiliaires de la France pendant la campagne de Russie (1812); puis il devint, lors de la défection de l’Autriche, le général en chef des troupes coalisées. Il ménagea d’abord Napoléon, ne voulant que le mettre dans la nécessité de transiger sous la médiation de l’Autriche, mais, après la rupture des négociations, il marcha franchement sur Paris, entra dans cette ville par suite de la convention signée avec Marmont, et mit ainsi fin à la lutte. De retour à Vienne, il présida le conseil aulique de guerre. — Un de ses fils, Félix de Schw., 1800-1852, suivit aussi avec distinction la carrière diplomatique et devint premier ministre après les événements de 1848. Il réussit, à force d’énergie, à rétablir l’autorité de l’empereur, mais poussa à l’excès la politique de compression.