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— 1725 —

SCHOENBRUNN, c.-à-d. Belle source, bg d’Autriche, à 5 kil. S. O. de Vienne ; 500 hab. Château impérial, avec magnifique jardin botanique : ce château, commencé par Joseph I, fut achevé par Marie-Thérèse. Napoléon y établit son quartier général en 1805 et 1809 et y signala paix avec l’Autriche le 14 oct. 1809. C’est là que mourut le duc de Reichstadt.

SCHOEPFLIN (J. Dan.), publiciste et historien, né en 1694, à Sulzbourg (Bade), m. en 1771, fut nommé en 1720 professeur d’éloquence et d’histoire à Strasbourg, emploi qu’il remplit 51 ans, devint en outre conseiller et historiographe de France et membre correspondant de l’Académie des inscriptions. Il est un de ceux qui fondèrent la science de l’histoire politique. On lui doit, entre autres ouvrages : Alsatia illustrata, Colmar, 175-62, 2 vol. in-f. ; Historia Zæringo-Badensis, 1763-66 ; Alsatia ævi merovingici, carolingici, saxonici, salici et suevii diplomatica, 1772 ; Vindiciæ typographicæ, 1760.

SCHOLARIUS (George). V . gennade.

SCHOLASTIQUE (la). On nomme ainsi la philosophie qui fut enseignée dans les Écoles du moyen âge (du ixe au xvie s.) ; elle a pour caractère essentiel l’union intime de la philosophie, surtout de la dialectique, avec la théologie. On peut y distinguer trois époques : 1o l’enfance (du ixe s. à la fin du xiie), dans laquelle la philosophie est entièrement subordonnée à la théologie (ancilla theologiæ) : la science se constitue par les travaux d’Alcuin, J. Scot Erigène, Lanfranc, S. Anselme de Cantorbéry, Abélard, Pierre Lombard, Jean de Salisbury ; le réalisme platonique domine à cette époque ; on y voit pourtant naître le nominalisme, enseigné par Roscelin (1089), mais il est bientôt étouffé ; 2o l’âge mûr (aux xiiie et xive s.): la philosophie, incorporée à la théologie, devient presque son égale ; la science, étendue et complétée par la connaissance des ouvrages d’Aristote et les leçons des Arabes, reprend une existence à elle ; elle reçoit des formes arrêtées par les travaux des plus célèbres docteurs : Alexandre de Hales, Albert le Grand, S. Thomas d’Aquin, Duns Scot remplissent cette période ; l’école se partage entre les Scotistes et les Thomistes ; l’art de l’argumentation est poussé au plus haut degré ; 3o la vieillesse ou la décadence (aux xive et xve s.) : la philosophie se sépare peu à peu de la théologie ; le nominalisme renaît, professé hardiment par Occam, Buridan, P. d’Ailly, et faiblement combattu par W. Burleigh, Thomas de Bradwardine, etc. ; on sent de plus en plus le vide de la philosophie régnante ; enfin (aux xvie et xviie s.) la Scholastique disparaît devant la connaissance plus approfondie des systèmes antiques et les enseignements de Bacon et de Descartes. L’Université de Paris fut, surtout dans les deux premiers âges, le principal siége de la Scholastique. V. la Philosophie scholastique par B. Hauréau.

SCHOLASTIQUE (Ste), vierge, sœur de S. Benoît, vivait auprès du mont Cassin, où demeurait son frère, et fonda l’ordre des Bénédictines. Elle mourut vers 543. On la fête le 10 février.

SCHOMBERG (Henri, comte de), maréchal de France, comte de Nanteuil, né à Paris en 1583 d’une famille originaire de Misnie, servit d’abord l’empereur Rodolphe II, fut ensuite ambassadeur de France tant en Angleterre qu’en Allemagne, devint en 1619 surintendant des finances, puis chef du ministère (1621), fut éloigné en 1624 par l’influence de Richelieu, mais rentra bientôt en grâce et obtint en 1625 le bâton de maréchal. Il chassa les Anglais de l’île de Ré, se signala en Piémont, et vainquit les rebelles du Languedoc à Castelnaudary, où fut pris Montmorency (1632). Il mourut la même année, gouverneur du Languedoc. Il a laissé une Relation de la guerre d’Italie, 1620. Sa fille, Jeanne de Schomberg, épousa un duc de Liancourt. — Son fils, Charles, duc de Sch., connu d’abord sous le nom de duc d’Halluyn, né en 1601, m. en 1656, lui succéda dans le gouvernement du Languedoc, vainquit les Espagnols à Leu-


cate (1636), devint peu après maréchal de France, et prit Perpignan en 1642. Il perdit sa faveur à la mort de Louis XIII, fut privé du gouvt. du Languedoc, et ne reçut en échange que celui de Metz. Il commanda avec assez de succès l’armée de Catalogne et prit Tortose en 1648 ; néanmoins il ne fut jamais en faveur auprès d’Anne d’Autriche et de Mazarin. Il avait épousé en secondes noces (1646) Mlle de Hautefort, que Louis XIII avait aimée, mais sans qu’elle eût souffert en rien dans sa réputation.

schomberg (Armand Fréd. de), maréchal de France, d’une autre famille que les précédents, né en 1619 dans le pays de Clèves, perdit son père quelques mois après sa naissance, fut privé de sa fortune tant par l’influence de ses tuteurs que par des confiscations, servit sous Rantzau, sous le prince Henri Frédéric d’Orange ; puis passa en France (1650), y devint lieutenant général, se signala par des faits d’armes éclatants, eut grande part à la victoire des Dunes (1658), prit Bergues, gagna la bataille de Villaviciosa (1665), qui affermit l’indépendance du Portugal, fut chargé du commandement de l’armée de Catalogne, prit Figueira et d’autres forteresses aux Espagnols, reçut le bâton de maréchal en 1675, et rendit les plus grands services à l’armée des Pays-Bas. Professant le culte protestant, il se vit forcé de quitter la France lors de la révocation de l’édit de Nantes : après avoir cherché fortune en Portugal, puis dans le Brandebourg, il s’attacha à Guillaume de Nassau, suivit ce prince lors de son expédition en Angleterre (1688), et périt à la bataille de la Boyne (1690), en combattant contre Jacques II.

SCHONÆUS (Cornelius), poëte latin du xvie s., né à Gouda, m. en 1611, avait été 25 ans recteur de l’école latine de Harlem. Il est auteur de comédies latines tirées de l’Écriture sainte, dans lesquelles il a imité avec assez de bonheur le style de Térence et qui furent publiées sous le titre de Terentius Christianus, Anvers, 1570, et Amsterdam, 1629.

SCHOTT (André), savant Jésuite, né à Anvers en 1552, vint de bonne heure en Espagne, fut professeur de langue grecque et de rhétorique à Tolède, puis à Saragosse, et enfin à Rome, où il mourut en 1629. Il a laissé, entre autres ouvrages : Hispania illustrata, 1603-8, 4 v. in-f. ; Hispaniæ bibliotheca, 1608 in-4 ; Adagia Græcorum, 1612 ; Tabulæ rei nummariæ Romanorum Græcorumque, 1616. On lui doit de nombreuses éditions d’auteurs anciens, ainsi que des Notes sur Cicéron, Sénèque, Cornélius Népos, etc.

schott (Gaspar), physicien, de l’ordre des Jésuites, né en 1608 à Kœnigshofen (Wurtzbourg), m. en 1660, enseigna la théologie et les mathématiques à Palerme, puis vint étudier à Rome sous le P. Kircher, avec lequel il se lia étroitement, et se fixa vers 1658 à Wurtzbourg, où il se livra à l’enseignement des sciences physiques. On a de lui : Magia universalis naturæ et artis, 4 vol. in-4, 1657-59 ; Physica curiosa, 1662 ; Technica curiosa, 1664, etc.

SCHOUTEN (Guill. cornelissen), navigateur hollandais, de Horn, commanda la Concorde dans l’expédition de Lemaire au S. de. l’Amérique (1615), eut la principale part à la découverte du détroit dit de Lemaire, et exécuta depuis plusieurs grands voyages. Il m. en 1625 dans la baie d’Antongil à Madagascar, en revenant en Europe. On a donné son nom à un groupe d’îles qu’il découvrit en 1616 au N. E. de la Nouv.-Guinée. Son voyage au S. de l’Amérique a été publié à Amsterdam en 1617 par Aris Classen, et trad. en français dès 1618. — Gauthier Sch., de Harlem, voyagea comme chirurgien sur un vaisseau de la Compagnie des Indes, revint à Amsterdam en 1665, au bout de sept années, pendant lesquelles il avait visité Java, les Célèbes, le roy. d’Aracan, et publia un Voyage aux Indes-Orientales, Amst., 1676, trad. en 1708.

SCHOUVALOV, noble famille russe, qu’on croit originaire de Suisse, contribua à placer sur le trône l’imp. Élisabeth, sous laquelle elle jouit d’un grand crédit. — Pierre Ivan, favori d’Élisabeth, fut fait