Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/157

Cette page a été validée par deux contributeurs.
SCHL
SCHM
— 1723 —


70, 5 v. in-8), par son frère J. H. Schlegel (1724-80), professeur d’histoire à Copenhague, auteur d’une Histoire des rois de Danemark de la maison d’Oldenbourg, 1771-76. — Un autre frère, Jean Adolphe (1721-93), pasteur à Hanovre, a composé des Cantiques sacrés, Leips., 1766. Ce dernier fut père des deux célèbres écrivains qui suivent.

schlegel (Auguste), critique et poëte, fils de J. Adolphe, né en 1767 à Hanovre, m. à Bonn en 1845, étudia à Gœttingue sous la direction de Heyne, se fit connaître par une traduction de Shakspeare, traduisit aussi avec succès plusieurs pièces de Calderon, fonda avec Frédéric l’Athenæum, journal littéraire, qui eut une grande vogue ; fit à Berlin (1801), puis à Vienne (1808), des cours de littérature où il s’occupait surtout du théâtre ancien, et qui le placèrent au premier rang des critiques, mais excita en France quelque scandale par sa Comparaison de la Phèdre de Racine et de celle d’Euripide, où il sacrifiait Racine ; exhuma le poëme national des Niebelungen, fut nommé en 1818 professeur de littérature à Bonn, donna la même année un Essai sur la littérature provençale s’occupa surtout dans ses dernières années de littérature indienne, et traduisit en latin deux grandes épopées indiennes, le Ramayana 1823, et l’Hitopadesa, 1832. Auguste était étroitement lié avec Mme de Staël, dont il éleva les enfants, et fut l’ami de Gœthe et de Schiller. Son Cours de littérature dramatique, remarquable par l’indépendance de la critique, a été traduit en français par Mme Necker de Saussure, Paris, 1809 et 1814.

schlegel (Frédéric), frère du préc., né en 1772, m. en 1829, publia en 1797 un roman d’un genre original, Lucinde ou la Maudite, passa ensuite quelques années à Paris pour y faire des recherches, donna à son retour en Allemagne un Traité sur la langue et la sagesse des Indiens; fit imprimer en 1811 un Cours de littérature, devenu célèbre (on y trouve pour la première fois peut-être une théorie du genre romantique), et professa à Vienne en 1827 et 1828 des cours sur la Philosophie de la vie et sur la Philosophie de l’histoire, où dominait l’idée catholique (né dans le protestantisme, il s’était converti au catholicisme en 1805). Pendant l’invasion des Français en Allemagne, il composa des poésies patriotiques qui lui méritèrent le surnom de Tyrtée de l’Allemagne. Il passa une grande partie de sa vie à Vienne, fut nommé par Metternich secrétaire aulique, rédigea des proclamations et des pamphlets contre la France, et se montra grand partisan des doctrines absolutistes et théocratiques, surtout dans son dernier ouvrage la Philosophie de l’histoire (traduit par l’abbé Lechat). Duckett a traduit de l’allemand son Hist. de la littérature ancienne et moderne, Paris, 1829. Les deux frères Schlegel ont été longtemps regardés dans leur pays comme les arbitres du goût ; il est à regretter que leurs écrits soient entachés d’une partialité systématique contre la France.

SCHLEIDEN, bg des États prussiens (Prov. Rhénane), à 4 kil. S. de Gemünd ; 1500 h. Patrie de l’historien Sleidanus.

SCHLEIERMACHER (Frédéric), philologue et théologien, né à Breslau en 1768, m. à Berlin en 1834, étudia la théologie à Halle et à Berlin, traduisit de l’anglais les sermons de Blair et de Fawcett (1798), et se distingua lui-même comme prédicateur. Lié avec les frères Schlegel, il prit part à la rédaction de l’Athenæum qu’ils publiaient, et conçut avec Frédéric le projet d’une traduction de Platon ; mais il exécuta seul ce grand travail, et en fit paraître 6 volumes (Berlin, 1804-1828) : c’est le plus bel ouvrage que l’Allemagne possède en ce genre ; il est fort à regretter que l’auteur n’ait pu l’achever. Il fut en 1802 appelé à Halle comme professeur extraordinaire de théologie et de philosophie, et prédicateur de l’université ; il revint en 1807 à Berlin, y fut nommé en 1809 pasteur de l’église de la Trinité, devint l’année suivante professeur ordinaire, et fut reçu en 1811 à l’Académie de Berlin. Outre sa traduction de Platon, Schleiermacher a publié des Sermons, et plusieurs écrits sur des questions d’histoire, de philosophie et de théologie.

SCHLEIZ, v. murée d’Allemagne, ch.-l. de la principauté de Reuss-Schleiz, dans le Voigtland, à 6 kil. N. E. de Saalburg ; 6000 hab. Beau château, résidence du prince, lycée, bibliothèque. Patrie de J. Fréd. Boettcher. — V. reuss-schleiz.

SCHLESWIG. V. slesvig.

SCHLEUSINGEN, v. des États prussiens (Saxe), ch.-l. du cercle d’Henneberg, à 58 k. S. O. d’Erfurt ; 3500 h. Gymnase. Forges, fabriques d’armes et de poudre.

SCHLICHTEGROLL (Ad. Fréd. de), biographe, né à Gotha en 1764, m. en 1822, fut bibliothécaire du duc Ernest de Saxe-Gotha, conservateur du cabinet des médailles, et président de l’Académie de Munich. Entre autres ouvrages, il a donné le Nécrologe des Allemands, 34 vol. in-8, 1790-1806, recueil indispensable à tous ceux qui s’occupent de biographie.

SCHLOEZER (Aug. L. de), historien, né en 1735 à Iaxtstadt (Hohenlohe), d’un pasteur protestant, m. en 1809, fit sa théologie à Wittemberg, passa trois ans en Suède comme instituteur, se plaça auprès de Fréd. Müller en Russie pour l’aider dans ses travaux historiques, apprit en peu de temps le russe, le polonais, le slavon, acquit d’immenses connaissances historiques, fut adjoint à l’Académie de St-Pétersbourg (1762) et reçut de Catherine II, avec une chaire de professeur, la mission d’écrire l’histoire de la Russie ; mais il excita l’envie et éprouva des dégoûts qui le déterminèrent à s’éloigner. Il se retira à Gœttingue, où il devint professeur de philosophie et de politique (1767). Schlœzer a créé l’histoire vraie de la Russie, tant en découvrant des sources inconnues avant lui, qu’en bannissant à jamais par une critique sévère les fables admises jusque-là. Ses principaux écrits sont : Tableau de l’Histoire de Russie, 1768 ; Histoire de la Lithuanie jusqu’en 1569 (dans l’Hist. universelle anglaise), 1776 ; Recherches sur les lois fondamentales de la Russie, 1777. On lui doit des éditions de Nicon, de Nestor et des Lois d’Iaroslav I.

SCHLOSSER (Frédéric Christophe), historien, né en 1776 à Jever (Oldenbourg), m. en 1861, fut quelque temps pasteur protestant, puis se voua à l’enseignement et obtint en 1817 à l’Université de Heidelberg une chaire d’histoire, qu’il occupa presque jusqu’à sa mort. Ses ouvrages les plus importants sont : Histoire universelle (1817-41, inachevée), Histoire du XVIIIe siècle (1823); Histoire universelle de l’Antiquité (1826-34), ouvrage qui présente la marche de la civilisation, non-seulement chez les nations connues des Grecs et des Romains, mais aussi dans l’Inde et la Chine. Les deux derniers ouvrages ont été traduits par Golbéry. Schlosser se distingue par une érudition profonde et un jugement sûr.

SCHLUSSELBOURG, v. et forteresse de Russie (gouvt de St-Pétersbourg), ch.-l. de cercle, sur le lac Ladoga et la Neva, à 32 kil. E. de St-Pétersbourg. Prison d’État, où fut détenu le czar Ivan VI.

SCHMALKALDEN. V. smalkalde.

SCHMID (Christophe), dit le Chanoine Schmid, né en 1768 à Dinkelsbühl (Bavière), m. en 1854, suivit d’abord la carrière de l’enseignement, reçut les ordres en 1791, fut curé à Stadion, et obtint en 1827 un canonicat à Augsbourg. Son nom est populaire en Allemagne et en France, grâce à un charmant recueil de Contes composés pour l’enfance. On y remarque surtout les Œufs de Pâques et Comment le jeune Henri apprit à connaître Dieu. Le style de ces contes, parfaitement adaptés à l’âge des jeunes lecteurs, est plein de naturel et de grâce. Il en a été publié plusieurs traductions françaises ; la seule avouée de l’auteur est celle de l’abbé Macker, Strasbourg, 1832 et suiv., 22 vol. in-18. On a encore de Schmid une Histoire de la Bible pour les enfants, trad. en 1828, et des Souvenirs. Un monument lui a été érigé dans sa ville natale.