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houille. Ce pays fut constitué en 1648 par le traité de Westphalie : ce n’est qu’un démembrement de l’ancien comté de Schaumbourg.

schaumbourg (Cercle de), ancienne division de la Hesse-Cassel, formait enclave entre la Lippe-Detmold, le Schaumbourg et la Prusse, et était séparé par plus de 60 k. des autres États hessois ; 44 000 hect. ; 35 000 hab. ; ch.-l. Rinteln.

SCHEDONE (Barthél.), cél. peintre de Modène, né vers 1570, m. v. 1615, eut pour Mécène le duc de Parme, orna de ses tableaux et de ses fresques les palais de Parme, de Modène, de Naples, ainsi que Notre-Dame de Lorette et plusieurs autres églises, et réussit également dans le portrait : il a peint presque tous les princes de Parme et de Modène. Son style est de la plus grande élégance, sa touche légère et délicate ; ses personnages sont pleins de grâce et sa peinture est terminée avec un soin exquis ; il se rapproche tellement du Corrège et du Parmesan que l’on confond souvent leurs ouvrages. Le Louvre possède 3 de ses tableaux ; on admire surtout Jésus mort, posé par Madeleine sur le bord du tombeau, son chef-d’œuvre. Schedone avait la fureur du jeu : cette funeste passion le ruina et hâta sa mort.

SCHEFFER (Ary), peintre d’histoire et de genre, né à Dordrecht en 1795, m. à Paris en 1868, avait pour père un amateur plein de goût. Il fut amené en France dès 1809 par sa mère, entra dans l’atelier de Guérin, exposa en 1819 le Dévouement des Bourgeois de Calais, et en 1824 Gaston de Foix mort à la bataille de Ravenne et les Femmes souliotes, œuvres historiques qui fixèrent l’attention, mais s’attacha de préférence depuis aux sujets romantiques, qu’il empruntait à Dante, à Gœthe, à Byron : il réussit surtout dans sa Françoise de Rimini, l’un des chefs-d’œuvre de l’école moderne, et dans les tableaux où figurent Faust et Marguerite. Il traita également avec succès des sujets religieux (le Christ consolateur, le Christ rémunérateur, Jésus au mont des Oliviers, S. Augustin et sa mère), et ne réussit pas moins dans le portrait. A. Scheffer est plutôt l’interprète du sentiment que le peintre de l’action ; tout entier à l’idée dominante, il néglige les détails de l’exécution. — Son frère, Henri Sch. (1798-1862), a cultivé divers genres, mais surtout le portrait. Parmi ses tableaux d’histoire, on remarque Jeanne d’Arc faisant son entrée dans Orléans, Jeanne d’Arc marchant au supplice, Charlotte Corday protégée par les membres de la section contre la fureur du peuple, son chef-d’œuvre.

SCHEELE (Ch. Guill.), célèbre chimiste, né à Stralsund en 1742 d’une famille pauvre, m. en 1786, parvint avec beaucoup de peine à devenir propriétaire d’une pharmacie à Kœping, et fut nommé membre de l’Académie royale de Stockholm. On lui doit la découverte de plusieurs principes chimiques (oxygène, chlore, manganèse, molybdène, hydrogène arseniqué, hydrure de soufre, acides lactique gallique, hydrocyanique, etc.), et il figure, avec Bergmann, son ami, parmi les créateurs de la chimie organique. Ses Traités et Mémoires (insérés d’abord dans le recueil de l’Académie de Stockholm) ont été publiés sous le titre de Collection des recherches de C. G. Scheele sur la physique et la chimie, Berlin, 1793. Diétrich a trad. en français son Traité de l’air et du feu, Upsal, 1777, qui passe pour son chef-d’œuvre. On doit à M. Cap une Étude biographique sur Scheele, 1863.

SCHEID (Éverard), Scheidius, savant hollandais, né en 1742 à Arnheim, m. en 1795, professeur à l’Université de Leyde, émit des idées neuves en philologie et popularisa celles de Lennep. On lui doit, entre autres écrits : Glossarium arabico-latinum manuale (en partie extrait de Golius), Leyde, 1769 ; Opuscula de ratione studii, 1786-92.

SCHEINER (Christophe), Jésuite et astronome, né en 1575 à Mundelheim (Souabe), m. en 1650, fut professeur de mathématiques à Ingolstadt, perfectionna l’hélioscope, disputa à Galilée l’honneur d’avoir vu le 1er (1610) les taches du soleil, écrivit contre ce savant et soutint l’immobilité de la terre. Il devint recteur à Neiss, en Silésie, et fut le maître de mathématiques de l’archiduc Maximilien, puis le directeur du prince Charles, son frère. Ses principaux ouvrages sont Disquisitiones mathematicæ, Ingolstadt, 1614, Oculus, sive Fundamentum opticum, 1619 ; Pantographice seu Ars delineandi, 1631.

SCHELESTADT, v. d’Alsace-Lorraine, sur l’Ill ; à 44 k. S. O. de Strasbourg, 10 184 h. Fort jolie ville. Trib., collége ; station de chemin de fer. Industrie (fabrique de potasse, savon, armes, tissus métalliques, bonneterie); grand commerce. C’est dans cette ville que fut inventé le vernis à poterie (à la fin du xiiie s.). Schelestadt occupe l’emplacement de l’anc. Elsebus, détruite par Attila. Repeuplée au xiiie s., elle devint une des dix villes impériales de l’Alsace, fut prise par les Suédois en 1632 et cédée à la France en 1648 : Louis XIV la fit fortifier par Vauban. Patrie de Martin Bucer.

SCHELHORN (J. George), bibliographe, né en 1694 à Memmingen, m. en 1773, prédicateur, bibliothécaire et correcteur de l’Académie de sa ville natale, a publié Amœnitates litterariæ, Francfort et Leipsick (Ulm), 1724-31, 14 tom. en 7 vol., petit in-8 ; Amœnitates historiæ ecclesiasticæ et litterariæ, Francf. et Leip. (Ulm), 1737, 2 vol. in-8 ; Acta historica, 1738.

SCHELLENBERG, mont. de Bavière, près de Donawert, où Marlborough défit les Bavarois en 1704.

SCHELLER (J. Gérard), savant, né en 1735 à Ihlow (Saxe), m. en 1803, fut recteur du lycée de Lübben (Basse-Lusace) et du gymnase de Brieg (Silésie). Il a laissé, entre autres ouvrages, deux dictionnaires qui furent longtemps classiques en Allemagne : le Petit dictionnaire latin-allemand et allemand-latin, Leips., 1779 ; le Grand dictionnaire latin-allemand et allemand-latin, 1783.

SCHELLING (Fréd. Guill. Joseph de), philosophe allemand, né en 1775 à Leonberg (Wurtemberg), m. en 1854, fit de fortes études de philosophie et de théologie à Tubingue, où il eut Hegel pour condisciple, puis à Iéna, où enseignait Fichte, s’attacha d’abord à ce maître et publia de 1794 à 1796 quelques écrits conçus dans l’esprit de sa doctrine (Du Moi comme principe de la philosophie; Lettres philosophiques sur le dogmatisme et le criticisme); mais ne tarda pas à se séparer de lui et commença, à partir de 1798, à faire à Iéna même des cours où il enseignait une doctrine nouvelle et qui furent écoutés avec faveur. Reconnaissant néanmoins l’insuffisance de son instruction scientifique, il quitta sa chaire pour redescendre sur les bancs, suivit assidûment des cours de sciences physiques et de médecine, et se fit recevoir docteur en médecine en 1802. Appelé en 1804 à l’Université de Wurtzbourg, il y professa quatre ans avec un grand succès les diverses branches de la philosophie. Nommé en 1808 par le roi de Bavière secrétaire de l’Académie des beaux-arts, ses nouvelles fonctions l’obligèrent à interrompre son enseignement ; mais en 1820, ayant quitté Munich par suite de collisions avec Jacobi, président de l’Académie, il se rendit à Erlangen, où il reprit le cours de ses leçons. Une université ayant été établie à Munich en 1827, il y transporta sa chaire et y obtint les plus brillants succès ; il devint bientôt après président de l’Académie des sciences, conservateur des collections scientifiques, et conseiller intime du roi de Bavière. Il consentit cependant en 1841 à quitter Munich pour se rendre à Berlin, où il occupa la chaire de philosophie qu’avait illustrée Hegel. Schelling est l’auteur d’un système qui égale la célébrité de ceux de Kant et de Fichte. L’idée fondamentale de ce système est que l’on doit cesser d’opposer, comme on l’avait fait jusque-là, le monde idéal et le monde réel, et de chercher comment l’esprit passe de l’un à l’autre, mais qu’il y a identité entre les idées et les choses, entre la pensée et l’être, le sujet et l’objet, le moi et le non moi, l’homme et la nature, que ce ne sont là que deux faces d’un seul et même être, l’Un, l’Ab-