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m. en 1841, embrassa la profession de médecin, qu'il quitta de bonne heure pour se livrer à l'étude de la physique et de la chimie, publia, à partir de 1817, divers travaux sur l'acoustique qui attirèrent l'attention des savants, fut admis à l'Institut en 1827, fut peu après nommé conservateur du cabinet de physique au collége de France, et succéda en 1838 a Ampère dans la chaire de physique de cet établissement. On lui doit d'intéressantes recherches sur la construction des instruments à cordes et à archet, sur la voix humaine, sur l'organe de l'ouïe. Il a aussi inventé divers instruments, un entre autres pour mesurer les vibrations dont se compose un son. Ses travaux ont paru dans les Annales de physique et de chimie et dans les Mémoires de l'Acad. des sciences.

SAVARY (Jacq.), négociant, né à Douai en 1622, m. en 1690, reçut de Fouquet la ferme des domaines de la couronne, prit une grande part à la révision des règlements de commerce et à la rédaction de l'ordonnance de 1673, qu'on appela le Code Savary. On a de lui le Parfait négociant (1675). — Savary des Brulons, un de ses fils, eut la première idée du Dictionnaire de commerce, qui fut publié en 1723 par son frère, l'abbé Philémon Savary (2 vol. in-fol).

SAVARY (Claude), voyageur, né en 1750 à Vitré en Bretagne, m. en 1788, passa 5 ans en Égypte, parcourut l'Archipel, et, de retour en France, écrivit des Lettres sur l’Égypte (1785) et sur la Grèce, (1788), ouvrages aussi remarquables pour le style qu'intéressants par les détails. On lui doit en outre une traduction du Coran, avec la Vie de Mahomet, 1783; la Morale de Mahomet, 1784; une Grammaire arabe, 1813. — Son frère, Julien S., d'abord juge au tribunal de Chollet, fut forcé de fuir devant les Vendéens insurgés, prit du service dans l'armée républicaine, sous Kléber, devint dans la suite membre du Corps-Législatif, et se retira des affaires après le coup d'État du 18 brumaire. On a de lui : Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, 1824.

SAVARY (Réné), duc de Rovigo, général de l'Empire, né en 1774 à Marc près de Vouziers (Ardennes), m. en 1833, était fils d'un ancien major du château de Sedan. Il prit du service sous Custine à l'armée du Nord et fut fait capitaine de cavalerie dès l'âge de 19 ans. Il fit partie de l'expédition d’Égypte, fut à son retour nommé par le 1er consul colonel de la gendarmerie d'élite, et se vit, en cette qualité, chargé de faire exécuter la sentence prononcée contre le duc d'Enghien (1804). Il s'éleva rapidement aux grades de général de brigade et de général de division, et, après s'être distingué à Austerlitz, Eylau, Ostrolenka et Friedland, fut nommé duc de Rovigo, gouverneur de la Prusse, puis ambassadeur a St-Pétersbourg (1807). Il reçut en 1808 le commandement en chef de l'armée d'Espagne, et le conserva jusqu'à l'arrivée du roi Joseph. Ministre de la police en 1810, il ne sut point prévenir le complot de Mallet (1812). Il suivit l'empereur en 1815 à Rochefort, et voulut s'embarquer avec lui sur le Bellérophon, mais cette faveur lui fut refusée par les Anglais : il fut même retenu par eux et envoyé comme prisonnier à Naples ; s'étant évadé au bout de sept mois, il revint en France et fit casser le jugement qui, en son absence, l'avait condamné à mort par contumace. Une brochure qu'il écrivit en 1823 au sujet de la mort du duc d'Enghien, et dans laquelle il accusait le prince de Talleyrand, le força de se retirer à Rome. De retour en 1830, il obtint en 1831 le commandement en chef de l'armée d'Afrique, qu'il conserva jusqu'à sa mort. Il a laissé des Mémoires pour servir à l'histoire de l'empereur Napoléon, qui parurent en 1828, 8 v. in-8, et qui sont au nombre des sources les plus importantes.

SAVARY DE BRÈVES, diplomate. V. BRÈVES.

SAVE (la), Savus, riv. qui sort des Alpes Carniques, en Illyrie, naît à 19 kil. S. de Villach, coule à l'E. S. E., sépare la Styrie de l'Illyrie, traverse la Croatie, forme la limite entre l'Esclavonie (à l'Autriche) et la Turquie, et tombe dans le Danube, par la r. dr., à Belgrade, après un cours de 900 kil. Affluents, la Laybach, la Drina, la Bosna, la Kulpa, l'Unna. Plusieurs cataractes.

SAVENAY, ch.-l. d'arr. (Loire-Inf.), à 40 k. N. E. de Nantes, sur la r. dr. de la Loire, près de l'emb. du fleuve; 2803 h. Trib. de 1re inst. Chemin de fer, importante foire de bestiaux. Les Vendéens furent défaits à Savenay en 1793 par les Républicains, que commandaient Kléber et Marceau.

SAVERDUN, ch.-l. de c. (Ariége), sur la r. g. de l'Ariége, à 13 k. N. O. de Pamiers; 4205 h. Hôpital. Fabriques d'acier, faux, limes. Patrie du pape Benoît XII. Jadis ville forte du pays de Foix.

SAVÉRIEN (Alexandre), né à Arles vers 1720, m. à Paris en 1805, fut nommé à 20 ans ingénieur de la marine, consacra toute sa vie à des travaux utiles, et fonda l'Académie de Marine établie à Brest en 1752. Il a publié : Nouvelle théorie de la manœuvre des vaisseaux, 1745; Nouvelle théorie de la mâture, 1747 ; l’Art de mesurer le sillage du vaisseau, 1750; Dictionnaire de mathématiques et de physique, 1753; Dictionn. de marine, 1781, tous ouvrages estimés ; Histoire des philosophes anciens, 1771; Hist. des philosophes modernes, 1762-69; Hist. des progrès de l'esprit humain, 1766-78, ouvrages médiocres.

SAVERNE, Tabernæ en latin, Zabern en allem., ville d'Alsace-Lorraine sur la Zorn, à 38 kil. N. O. de Strasbourg par la route et 44 par le chemin de fer, près d'un défilé qui conduit de la Lorraine dans l'Alsace, et où Louis XV a fait construire un magnifique chemin; 5331 hab. Tribunal, collége. Beau château, construit au XVIIIe s. par le cardinal de Rohan, restauré par Napoléon III qui l'avait affecté aux veuves de hauts fonctionnaires. Drap, bonneterie ; affinerie d'acier, quincaillerie. — L'anc. Tabernæ fut, dit-on, détruite par Attila; la ville moderne appartint successivement aux évêques de Metz et de Strasbourg. Elle était très-forte, mais fut cependant plusieurs fois prise, notamment en 1525 par les Rustauds, parti d'Anabaptistes, et en 1636 par les Français. Elle resta à la France avec l'Alsace, et forma, jusqu'en 1871, un ch.-l. d'arr. du dép. du Bas-Rhin.

SAVERNE (la), riv. d'Angleterre. V. SEVERN.

SAVIGLIANO, v. d'Italie. V. SAVILLIAN.

SAVIGNAC-LES-ÉGLISES, ch.-l. de c. (Dordogne), à 22 kil. N. E. de Périgueux; 1057 h.

SAVIGNANO, petite v. d'Italie (Forli), sur le Fiumesino (l'anc. Rubicon), à 15 k. S. E. de Césène ; 4000 hab. Académie dite Rubiconia.

SAVIGNY, bg du dép. du Rhône, à 21 k. N. O. de Lyon; 1600 hab. Célèbre abbaye de Bénédictins, dite St-Martin-de-Savigny.

SAVIGNY-SUR-BRAYE, ch.-l. de c. (Loir-et-Cher), sur la Braye, à 27 k. N. O. de Vendôme; 2966 hab.

SAVIGNY (Christophe de), savant du XVIe s., né en 1530 au château de Savigny, dans le Rhételois, est auteur de Tableaux accomplis de tous les arts libéraux, in-fol. de 37 planch. (2e éd., Paris, 1619), auxquels on prétend que Fr. Bacon emprunta l'idée de son arbre encyclopédique. Il avait composé, sous le titre d’Onomasticon des mots et dictions de chacune chose, un ouvrage qui n'a pas été publié.

SAVIGNY (Fréd. Ch. de), savant juriste, né en 1779 à Francfort-sur-le-Mein, m. en 1861, était issu d'une famille française de Metz. Il professa successivement le droit à Marbourg, à Landshut, à Berlin (depuis 1810), fut admis en 1811 à l'Académie de cette dernière ville, devint en 1816 conseiller intime, reçut en 1842 le portefeuille de la justice et se retira lors des troubles de 1848. L'un des chefs de l'école historique, Savigny approfondit l'étude du droit ancien et de ses rapports avec le droit moderne. On trouve dans ses écrits l'alliance trop rare de l'érudition et de l'élégance du style. On a de lui des traités du Droit de possession, du Droit de succession, une Histoire du Droit romain au moyen âge, 1815 (trad. par Ch. Guenoux, 1839-52), et le Système du Droit romain actuel (1840, trad. par Guenoux, 1840-49).