Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la marine, il y fit d'utiles réformes: son nom est resté à un règlement de 1780 sur la salubrité des vaisseaux. A la Révolution, il émigra en Espagne : c'est là qu'il mourut.

SARUM. V. OLD-SARUM et SALISBURY.

SARZANE, v. murée d'Italie, dans les anc. États sardes (Gênes), près de la Magra, à 12 k. E. S. E. de Spezzia ; 8000 h. Évêché. Patrie du pape Nicolas V.

SARZEAU, ch.-l. de c. (Morbihan), à 22 kil. S. de Vannes, dans la presqu'île de Ruys; 6788 hab. Petit port, salines, bains de mer. Anc. résid. des ducs de Bretagne; anc. couvent des Pères de la Merci, occupé auj. par les missionnaires de Picpus. Patrie de Lesage.

SASBACH ou SALZBACH, bg du grand-duché de Bade (Rhin moyen), à 25 kil. N. E. de Strasbourg; 1400 hab. C'est là que Turenne fut atteint par un boulet, le 27 juillet 1675 : une pyramide élevée en 1829 sur le lieu où il tomba rappelle cet événement.

SAS-DE-GAND (LE), Agger Gandavensis, v. de Hollande (Zélande), à 11 kil. S. O. d'Axel, près de l'embouch. du canal de Gand dans le Swemmershœk (bras de l'Escaut); 2000 hab. Bâti par les Espagnols en 1570: fortifié par Alexandre Farnèse en 1583, pris par les Hollandais en 1644, et par les Français en 1747.

SASSANIDES, dynastie de rois de Perse qui succéda à celle des Arsacides ou rois parthes, a eu 426 ans d'existence, depuis l'avénement d'Ardechir ou Artaxerce I jusqu'à la mort d'Yezdedjerd III (226-652). Elle doit son nom à Sassan, père d'Ardechir.

SASSARI, v. de Sardaigne, ch.-l. de prov., vers la côte N., à 157 kil. N. O. de Cagliari, et à 16 kil. de Porto-Torrès; 25 000 hab. Archevêché (depuis 1441), trib. civil et criminel, université, fondée en 1765, collége, bibliothèque. Vieux château fort, élevé par les Espagnols en 1330 cathédrale remarquable, par sa façade, palais du gouverneur, palais du duc d'Asinara, jolie fontaine de Rosello. Aux env., belles promenades, superbes vergers. Commerce d'huile et de tabac. Cette ville fut fondée par les Romains. Elle fut saccagée par les Génois en 1166 et par les Français en 1527. — La prov. de Sassari, dite aussi Logudoro, au N. de l'île, compte env. 70 000 h.

SASSBACH. V. SASBACH.

SASSENAGE, ch.-l. de c. (Isère), à 10 kil. O. de Grenoble, près du lieu où le Drac tombe dans l'Isère; 1505 hab. Fromages renommés. Aux env., grottes auxquelles on attribue des propriétés merveilleuses : la tradition en faisait le séjour de la fée Mélusine.

SASSI (J. Ant.), dit Saxius, savant italien, recteur du collége Ambrosien de Milan et gardien de la bibliothèque Borromée, né en 1675 à Milan, m. en 1751, eut une part active au recueil intitulé : Rerum italicarum scriptores, et publia, entre autres ouvrages : De studiis litterariis Mediolanensium anliquis et novis, 1729; Archiepiscoporum mediolanensium series hislorico-chrnnologica, 1755, 3 v. in-4.

SASSO FERRATO, Juficum, v. d'Italie (Urbin), à 20 kil. S. de Pergola; 3300 hab. Château. Élève de vers à soie, filatures de soie. Patrie de Barthole, de Nic. Perotti et de J. B. Salvi, dit Sasso-Ferrato.

SASSO FERRATO (J. B. SALVI, dit IL), peintre, né en 1605 à Sasso-Ferrato, m. en 1685, fut élève du Dominiquin, et imita heureusement Raphaël. Ses tableaux sont pleins d'énergie et de sentiment; il dessine correctement, et drape avec élégance. Le Louvre a de lui : la Vierge et l'enfant Jésus endormi, l'Assomption de la Vierge, la Vierge en prière.

SASSUOLO, bg d'Italie (Modène), près de la Secchia, à 17 kil. S. O. de Modène; 2000 hab. Anc. château ducal, grande fonderie de cuivre. Huile de pétrole; volcans boueux.

SATALIEH ou ADALIA, Attalia, v. de la Turquie d'Asie (Anatolie), ch.-l. de sandjakat, sur un golfe de la Méditerranée qui porte le même nom, à 410 k. S. E. de Smyrne; 18 000 hab. Bâtie en amphithéâtre; double mur flanqué de tours, superbe arc de triomphe en l'honneur d'Adrien. Laine, coton, opium. L'anc. Attalia, dans la Pamphylie, fut fondée par Attale II, roi de Pergame. La flotte byzantine fut détruite dans le golfe d'Attalie en 790 par les Arabes.

SATAN (mot hébreu qui veut dire rebelle), le prince des démons, était d'abord un ange et fut précipité dans l'enfer pour s'être mis à la tête des anges rebelles. Il est sans cesse occupé à tenter les humains.

SATARAH, v. de l'Inde anglaise (Bedjapour), à 100 kil. S. S. E. de Pounah. Citadelle sur un rocher de l'accès le plus difficile. Anc. résidence du maharadjah des Mahrattes. Prise en 1818 par les Anglais, qui détrônèrent en 1839 le dernier de ses radjahs.

SATHMAR, comitat de Hongrie. V. SZATHMAR.

SATI, déesse égyptienne du 2e ordre, émanation de Neith, est la maîtresse de la région inférieure. On voit souvent son image sur les monuments dans les scènes funéraires : elle est à genoux et semble prendre ou protéger l'épervier, symbole de l'âme du défunt.

SATI, femme de Siva, d'après la mythologie indienne, se jeta dans le feu lorsqu'elle vit son époux insulté par son beau-père. Son nom, qui signifie vertueuse, pieuse, fut depuis appliqué à toutes les veuves qui se brûlaient sur le bûcher de leur mari.

SATILLIEU, ch.-l. de c. (Ardèche), à 26 kil. N. O. de Tournon; 2358 h. Fabriques de drap grossier.

SATRAPES. On nommait ainsi dans l'empire des Perses les gouverneurs des provinces chargés de l'administration et du recouvrement des impôts. Ils n'avaient point d'abord l'autorité militaire; on la leur donna plus tard. Les satrapies étant en petit nombre (20 sous Darius I) et par conséquent très-considérables, les satrapes amassaient d'énormes richesses et déployaient un luxe qui devint proverbial. — Pour les noms des satrapies, V. PERSE.

SATRIANO, nom de deux v. d'Italie mérid., l'une dans la Calabre Ult. 2°, à 15 kil. S. de Squillace; 2200 hab.; — l'autre dans la Basilicate, à 12 kil. S. O. d'Acerenza. Celle-ci possédait jadis un évêché, auj. réuni à celui de Campagna.

SATURNALES (les), Saturnalia, fête de Saturne chez les Romains, était célébrée le 16 des calendes de janvier (17 décembre). Sa durée, d'abord d'un jour, fut portée à 3 après la réforme de l'année par Jules César, puis à 4 sous Auguste et à 5 sous Caligula. Pendant les Saturnales les affaires étaient suspendues; tout le monde se visitait; on s'envoyait réciproquement des présents; on se livrait à la joie et aux festins; les esclaves, rendus pour un moment à la liberté, couraient dans la ville par bandes, en criant, chantant et buvant, et vivaient avec leurs maîtres sur un pied d'égalité. — On attribue l'institution des Saturnales à Numa, à Tarquin le Superbe, aux consuls A. Sempronius et M. Minucius (497); une tradition les faisait remonter au règne de Janus, époque de l'Age d'or, temps d'égalité, que la fête avait pour but de rappeler. Les Saturnales furent abolies, ou du moins interdites aux Chrétiens, en 362, par le concile de Laodicée. — Macrobe adonné le titre de Saturnales à un de ses ouvrages, qui se compose d'entretiens tenus dans un festin des Saturnales.

SATURNE, Saturnus, en grec Kronos, dieu latin et grec, était le fils puîné d'Uranus (le Ciel) et épousa Cybèle (la Terre). Titan, son frère aîné, lui céda le trône, mais en le réservant après lui à ses fils, les Titans, et en exigeant que Saturne dévorât ses enfants mâles dès leur naissance. Saturne, exécutant fidèlement le traité, dévora Pluton et Neptune; mais Cybèle le trompa lors de la naissance de Jupiter, en substituant au nouveau-né une pierre, que Saturne engloutit aussitôt; elle sut même, à l'aide d'un puissant breuvage, tirer de ses entrailles et rendre à la vie Neptune et Pluton. Titan, instruit de l'existence des trois enfants, détrôna Saturne et le jeta dans une prison. Jupiter, resté libre, vengea son père, battit les Titans, et remit le captif sur le trône. Mais bientôt Saturne devint jaloux de son propre fils, et lui tendit des pièges. Alors Jupiter prit les armes contre lui et le chassa du ciel. Réduit à descendre sur terre, Saturne alla se cacher dans le Latium, qui, dit-on, prit de là