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pitale de cet État, sur la Rio-San-Antonio, par 29° 35' lat. N., et 101° 20' long. O.; 3000 hab.

SAN-CARLOS, v. du Vénézuela, à 200 kil. S. O. de Caracas, par 9° 20' lat. N. ; 8000 hab. Évêché. Aux env., indigo, café, oranges exquises. Commerce de bétail. — Fondée par les premiers missionnaires du Vénézuela; jadis très-prospère, auj. en décadence.

SAN-CARLOS-DE-MONTEREY, anc. ch.-l. de la Nouv. Californie, par 36° 36' lat. N., 124° 21' long. O., sur la baie de Monterey ; 1000 hab. Fondée en 1770, sous Charles III, par le vice-roi Monterey.

SANCERGUES, ch.-l. de c. (Cher), à 22 kil. S. de Sancerre ; 1131 hab. Aux environs, exploitation et lavage de minerai de fer.

SANCERRE, Sacrum Cæsaris, Gordonicum castrum, ch.-l. d'arr. (Cher), à 48 kil. N. E. de Bourges, sur un plateau élevé, à 2 kil. et sur la r. g. de la Loire ; 3758 hab. Trib. de 1re inst., collége, société d'agriculture. Chanvre, grains, noix, vins, laines, bestiaux. La ville est irrégulièrement bâtie, mais entourée de campagnes magnifiques. Patrie du maréchal Macdonald. — Fondée vers le IXe s., elle fut en 1152 érigée en comté dépendant de la Champagne ; Louis IX en acheta la suzeraineté de Thibaut de Champagne en 1226. Ses habitants embrassèrent la Réforme et Sancerre devint une des places fortes des Calvinistes. Assiégée par les Catholiques en 1573, elle ne put être prise qu'après 9 mois de blocus et après avoir subi une affreuse famine. En 1621, ses fortifications furent rasées ; il reste une tour du château.

SANCERRE (Louis, comte de), connétable de France, né vers 1342, m. en 1402, perdit son père à Crécy en 1346, fut élevé avec les enfants de Philippe de Valois et fut le frère d'armes de Duguesclin et de Clisson, devint maréchal en 1369, reconquit sur les Anglais le Poitou, la Saintonge et partie de la Guyenne et fut fait connétable en 1397.

SANCERRE (J. DE BUEIL, comte de). V. BUEIL.

SANCHE, dit Sancion, comte de Navarre (837-57), succéda à Aznar, dont on a dit à tort qu'il était le frère, et fut père de Garsimine.

SANCHE I, ou SANCHE-GARCIE, roi de Navarre, 2e fils de Garsimine, fut d'abord comte de Gascogne (872). Il devint roi de Navarre en 905 et céda la Gascogne à un de ses fils, Garcie-Sanche le Courbé, qui prit le titre de duc et fut la tige des maisons d'Armagnac de Fezensac et d'Astarac. Sanche battit les Arabes devant Pampelune en 907, signala chaque année de son règne par une expédition contre les Infidèles et se retira en 919, mais sans abdiquer, au couvent de Leyre ; il en sortit, malgré son grand âge, après la défaite des Chrétiens à la Junquera (921), battit les troupes d'Abdérame III lorsqu'elles revinrent de France, et mourut en 926 plus que nonagénaire. — Garcie-Sanche, son fils aîné, lui succéda en Navarre sous le nom de Garcie II, et fut la tige de la maison de Navarre, qu'on fait à tort descendre d'Aznar. — II, roi de Navarre de 970 à 994, fils et successeur de Garcie II, battit plusieurs fois les Arabes. Il épousa Urraque, héritière d'Aragon, dont il eut Garcie III. — III, dit le Grand, roi de Navarre de 1001 à 1035, fils et successeur de Garcie III, conquit en 1028 le comté de Castille, maria son 2e fils Ferdinand à Sancie, héritière de Léon, et prépara ainsi l'instant où le royaume de Léon passerait à sa maison, ce qui eut lieu en 1037, deux ans après sa mort. Les États de Sanche furent à sa mort divisés en 4 royaumes : Aragon, Ribagorce, Navarre, Castille. — IV, roi de Navarre de 1054 à 1076, fils de Garcie IV, périt assassiné, et ne laissa qu'un frère. Sanche Ramirez d'Aragon envahit ses États et y régna sous le nom de Sanche V, de 1076 à 1094. — V, roi de Navarre en 1076, d'abord roi d'Aragon. V. ci-dessous — VI et VII, derniers rois de Navarre de la maison mérovingienne, régnèrent l'un de 1150 à 1194, l'autre de 1194 à 1234 (ce dernier se distingua à la bataille de Tolosa, 1212). Blanche, sœur de Sanche VII, porta la couronne de Navarre à Thibaut, comte de Champagne.

SANCHE, le Gros, roi de Léon et des Asturies de 955 à 967, frère et successeur d'Ordogno III, roi de Léon, et fils de Ramire II, s'empara de la couronne au détriment de son neveu, le fils d'Ordogno III, mais fut chassé par Ordogno IV, fils d'Alphonse IV (956). Il se retira en Navarre, puis chez Abdérame III, calife de Cordoue, qui le rétablit sur le trône en 960.

SANCHE I, roi de Castille, le même que Sanche III, roi de Navarre. V. ci-dessus SANCHE III. — II, le Fort, roi de Castille de 1065 à 1073, était un des trois fils de Ferdinand I (roi de Léon, Galice et Castille). A la mort de son père (1065), il eut pour lot la Castille ; mais il dépouilla ses deux frères. Voulant aussi ravir à ses sœurs leur apanage, il prit à l'une la ville de Toro, puis il alla assiéger Zamora, qui appartenait à la 2e, mais il fut pendant le siége tué par un traître (1072) : on soupçonna du meurtre sa sœur et son frère Alphonse (VI), qui régna après lui. C'est au service de ce prince que le Cid accomplit ses premiers exploits. — III, un des fils d'Alphonse VIII, roi de Léon et de Castille, n'eut en partage que la Castille (1157). Au bout d'un an il la laissa à son fils Alphonse IX. — IV, roi de Castille et de Léon, 2e fils d'Alphonse X, se révolta contre son père et lui enleva le trône. Il régna de 1284 à 1295 et fut continuellement en guerre, soit avec les factieux, soit avec les Maures. Il enleva à ceux-ci l'importante place de Tarifa.

SANCHE-RAMIREZ, roi d'Aragon, fils de Ramirez I, régna sur l'Aragon dès 1063, conquit Barbastro (1064), usurpa en 1076 la couronne de Navarre et régna sur ce pays sous le nom de Sanche V. Il mourut en 1094 au siége de Huesca.

SANCHEZ (François), en latin, Sanctius, grammairien, né en 1523, à Las Brozas (Estramadure), m. en 1601, obtint en 1554 la chaire de grec à l'université de Salamanque, y joignit ensuite celle de rhétorique, les remplit toutes deux avec la plus grande distinction, et fut un des restaurateurs des lettres en Espagne. On lui doit plusieurs ouvrages classiques qui jouissent d'une juste réputation, entre autres : Grammaticæ latinæ institutiones, Lyon, 1562 ; Grammatica græca, Anvers, 1581 ; Minerva seu de causis linguæ latinæ, Salamanque, 1587, souvent réimprimé (notamment par Bauer, Leips., 1801): c'est le plus important de ses ouvrages ; il a servi de guide aux auteurs de la Grammaire de Port-Royal.

SANCHEZ (Thomas), jésuite, né à Cordoue en 1550, m. en 1610, était chargé de la direction du noviciat de Grenade. Il s'est fait une réputation comme casuiste, et a laissé un traité De matrimonio, Genève, 1602, dans lequel il traite les matières les plus scabreuses, et entre dans des détails qui souvent blessent la pudeur : aussi fut-il condamné à Rome.

SANCHEZ (François), savant Portugais, né à Tuy vers 1562, m. à Toulouse en 1632, fut élevé en France et enseigna la philosophie, puis la médecine à Toulouse. Il a laissé des ouvrages de philosophie et de médecine qui ont été réunis par R. Delassus, son disciple, Toulouse, 1636 ; on y remarque un traité célèbre, De multum nobili et prima universali scientia : Quod nil scitur ; il y professe un scepticisme dont le but principal est de renverser l'aristotélisme. Il fut réfuté par Ulric Wildius dans son traité : Quod aliquid scitur, Leips., 1661, et par Dan. Hartnach, qui réimprima son livre sous ce titre : Sanches aliquid sciens, Stettin, 1665.

sanchez de arevalo. V. rodriguez.

SANCHONIATHON, anc. historien de la Phénicie, natif de Tyr ou de Béryte, était hiérophante dans sa patrie. Les uns le font contemporain de Sémiramis (xxe s. av. J.-C.), les autres, de Moïse (au xviie s.), d'autres le placent 1200 av. J.-C. ou même sous les Séleucides, vers le ive s. av. J.-C. Il avait écrit une Histoire ou Théologie phénicienne, une Théologie égyptienne, et un traité de la Physique d'Hermès, qui sont perdus. Le Ier de ces ouvrages avait été traduit en grec au iie s. de notre ère par Herénnius Philon de Byblos ; il ne reste de cette traduction que