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comté de Namur et du N. O. du grand-duché de Luxembourg; il avait pour ch.-l. Namur. Il fut donné en 1814 au roy. des Pays-Bas.

SAMBUCUS (J.), savant hongrois, né en 1531 à Tyrnau, m. en 1584, était historiographe de Maximilien II. Il a rendu d'éminents services aux lettres par ses éditions, notes, commentaires, traductions, et par le grand nombre de manuscrits qu'il a découverts, de médailles, portraits et autres monuments antiques qu'il a recueillis pendant 22 ans de voyages. Il découvrit les Dionysiaques de Nonnus, les Vies d'Eunape, un fragment important de Pétrone, etc. Outre des traductions latines de divers ouvrages de Platon, Xénophon, Thucydide, Hésiode, on a de lui des Vies des empereurs romains et une Histoire de Hongrie depuis Mathias Corvin jusqu'à Maximilien II.

SAMÉ, anc. nom de l'île de Céphalénie et de la principale de ses villes, qui était située sur la côte E., en face d'Ithaque. Cette ville fut prise et détruite par les Romains en 189 av. J.-C.

SAMER, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 15 kil. S. E. de Boulogne; 1979 hab. Anc. abbaye, fondée en 668 par S. Walmer.

SAMISAT, l'anc. Samosate. V. SAMOSATE.

SAMNITES, habitants du Samnium. V. SAMNIUM.

SAMNIUM, auj. le Sannio, la Principauté Ultérieure et partie de l’Abruzze; région de l'Italie ancienne, au N. de la Campanie, à l'E. du Latium, au S. des Frentans, était hérissée de montagnes appartenant à la chaîne des Apennins, et n'avait qu'un petit nombre de villes : Aufidena, Treventum, Æsernia, Bovianum, Equus Tuticus, Maleventum (depuis Bénévent), Caudium, etc. — Les Samnites se divisaient en Caraceni (ch.-l., Aufidena), au N., Hirpini (ch.-l., Bovianum), au S. Ils étaient de race sabine, leurs mœurs étaient simples et grossières ; ils se livraient surtout à la vie pastorale et à la guerre. On connaît leurs mariages : les filles les plus belles, les plus vertueuses et les plus riches étaient le prix des services rendus à la patrie. Leur gouvernement était démocratique; leurs petites peuplades formaient ensemble une espèce de fédération, mais sans lien solide et sans ville centrale. Aux Ve et VIe s. av. J.-C., les Samnites fournissaient nombre de mercenaires aux villes grecques de la Grande-Grèce et de la Sicile. De 424 à 421, ils conquirent Capoue et Cumes; la Lucanie tomba aussi en leur pouvoir. Rome eut à soutenir avec les Samnites, soit seuls, soit unis à divers autres peuples, une lutte longue et acharnée : c'est l'époque héroïque de la république. Les Samnites avaient pour auxiliaires : 1° tous les peuples d'origine sabine : Sabins, Pélignes, Marses, Marrucins, Vestins, Frentans, Prétutiens, Sassinates, Picéniens; 2° la confédération étrusque, les Ombriens, les Sénonais; 3° les divers États de la Grande-Grèce (Apulie, Salentins, Tarente, Messapie, Picentins, Lucaniens, Brutiens, etc.). Tous furent successivement soumis par les Romains de 343 à 290 av. J.-C. Les guerres de Rome avec les Samnites proprement dits sont au nombre de cinq. La 1re eut lieu de 343 à 341 et fut compliquée de la grande insurrection du Latium (342-340). Ce qui y donna naissance, ce furent les attaques des Samnites contre les habitants de Teanum Sidicinum et de Capoue, qui s'étaient mis sous la protection de Rome. Elle fut terminée par la victoire du consul Valerius Corvus au pied du mont Gaurus. — La 2e (qui éclata après 14 ans de paix plus ou moins sincère) dura de 327 à 324 : on y remarque la querelle du dictateur Papirius Cursor et de son maître de la cavalerie Fabius Rullianus. — La 3e qui commença en 324 même, par une rupture subite, et à laquelle participa l'Apulie, fut suspendue en 318 par une trêve de deux ans après laquelle la guerre continua contre l'Apulie seule (c'est dans cette guerre que les Romains passèrent sous les Fourches Caudines, 321 av. J.-C.). Elle fut terminée par la victoire que Papirius Cursor et Publilius Philo remportèrent à Lucérie, 319. — La 4e, de 316 à 304, fut de toutes la plus sérieuse; vinrent y prendre part en 311 les Étruriens et les Ombriens; les Marses et Pélignes en 308, les Salentins en 307, les Herniques en 306. Elle fut signalée par les victoires de Fabius Rullianus sur les Étrusques à Sutrium et dans la forêt Ciminienne, sur les Ombriens à Pérouse, par celles de Papirius Cursor sur les Étrusques près du lac Vadimon, et de Bubulcus sur les Samnites à Longula. — La 5e commença en 299 par une levée de boucliers générale en Étrurie, dans le Samnium et dans les contrées voisines; elle finit en 290 : les Samnites et leurs principaux alliés furent complètement soumis. Leur soumission entraîna bientôt celle de toute l'Italie méridionale. Pendant ces guerres on remarque du côté des Romains les Fabius, les Papirius, les Decius, les Curius Dentatus, les Fabricius ; du côté des Samnites on cite surtout Pontius Herennius. le vainqueur de Caudium.

SAMOËNS, ch.-l. de cant. (Hte-Savoie), à 29 k. E. de Bonneville, à l'entrée de la vallée de Clévieu; 3008 h. Source ferrugineuse.

SAMOGITIE, anc. prov. de la Lithuanie, entre la Baltique et la Courlande au N., la Prusse à l'O., la Lithuanie propre au S. et à l'E., avait pour capit., Rossiena. Elle est auj. comprise dans le gouvt de Vilna. — La Samogitie avait longtemps été libre, quand les Lithuaniens l'assujettirent. Elle garda néanmoins son duc et sa diète. En 1404, elle fut cédée à l'Ordre Teutonique ; mais en 1411 elle revint à la Pologne, de laquelle dépendait alors la Lithuanie. Le Christianisme n'y fut établi qu'en 1431. La Samogitie donne encore auj. son nom à un évêché, dont le siège est à Rossiena.

SAMON, Samo, roi des Esclavons, était un marchand franc, natif de Sens. Se trouvant vers 630 chez les Esclavons pour son commerce, il combattit avec eux les Avares, contribua à la victoire et fut élu roi. Il gouverna avec gloire pendant 35 ans.

SAMONICUS. On connaît sous ce nom deux médecins latins, père et fils, qui vivaient à la fin du IIe s. de J.-C. et au commencement du IIIe. Le père, Q. Serenus Samonicus, avait formé une bibliothèque de 62 000 volumes; il fut tué dans un festin par ordre de Caracalla pour avoir défendu Géta. — Le fils jouit de la faveur d'Alexandre Sévère et des Gordiens. Il légua la bibliothèque de son père à Gordien III. On a sous le nom de Samonicus un poëme De Medicina; mais on ne sait s'il est du père ou du fils. C'est une compilation de préceptes curatifs pour toutes les maladies, dans laquelle on trouve, avec de sages conseils, des fables absurdes. La meilleure édit. est celle du Dr Ackermann., Leipsick, 1786.

SAMOS, en turc Sousam-Adassi, île turque de la mer Égée, l'une des Sporades, près de la côte O. de l'Asie-Mineure, au S. E. de Chios et en face du mont Mycale, a 46 kil. sur 20, et env. 50 000 hab. Kora ou Chora, au S., en est le ch.-l., mais Vathi, au N., est la ville principale.. Elle fait auj. partie du pachalik des Iles. Montagnes, dont la principale, le Kerki (l'anc. Cercetius), a 1480m. Mines d'or et d'argent, beau marbre blanc (à Castro). Sol fertile : fruits, forêts; gibier. Culture d'oliviers, de grenadiers; excellents vins muscats, dits de Malvoisie. — Samos a été plus célèbre chez les anciens que de nos jours. Sa capitale se nommait aussi Samos ; on en voit les ruines aux environs de Kora. C'était la patrie de Pythagore, de Prodicus, du peintre Timanthe, du poëte Chœrile, de l'historien Duris, etc. Junon y recevait un culte particulier et y avait un temple célèbre, l’Heræon. L'île de Samos, après avoir été habitée par les Pélasges, fut colonisée par des Lélèges et des Cariens, puis reçut une colonie venue de l'Attique et fit partie de la ligue ionienne, dont elle fut un des principaux États. Royaume d'abord, puis république, elle eut quelquefois des tyrans, notamment le célèbre Polycrate (au VIe s. av. J.-C.), et finit par tomber sous la domination des Perses. Elle prit part à la révolte de l'Ionie et fut déclarée libre à la paix de Citium, 449. Périclès la soumit à Athènes en 441. Elle resta fidèle aux Athéniens pendant la guerre du Péloponèse, fut