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SALOMON (Iles), archipel du Grand Océan équinoxial, à l'E. de la Nouv.-Guinée, par 4°-12° lat. S. et 152°-161° long. E. — Découvertes en 1568 par Mendana, qui les appela îles de Salomon à cause des richesses qu'il leur attribuait; explorées en 1769 par Surville, qui, à cause de la férocité des habitants, les nomma îles des Arsacides, mot qu'il croyait synonyme d’Assassins, et en 1782 par Shortland, qui leur donna le nom de Nouv.-Géorgie. Dumont d'Urville compléta en 1838 la reconnaissance de cet archipel.

SALON, Salo, ch.-l. de c. (Bouches-du-Rhône), sur le canal de Crapone, à l'entrée de la vallée de Pélissane, à 33 kil. N. O. d'Aix; 6533 hab. Église St-Michel, bâtie par les Templiers. Filatures de soie, chapeaux, savon, cire, chandelle, tanneries, moulins à huile. Ville très-ancienne, qui appartint longtemps aux archevêques d'Arles. Patrie d'Adam de Crapone, habile ingénieur; résidence de Nostradamus.

SALONE, Salona, capitale de la Dalmatie ancienne, sur le Jader, au N., chez les Autariates, est fameuse comme patrie et lieu de retraite de Dioclétien ; on y voyait encore au XVIe s. des restes du palais de l'empereur. On en trouve les ruines aux env. de Spalatro.

SALONE, Amphissa, v. de Grèce. V. AMPHISSA.

SALONINE, P. Licinia Julia Cornelia Salonina, impératrice, femme de Gallien, qui l'épousa vers 243, se rendit célèbre par ses vertus et ses talents, et favorisa les savants, notamment Plotin. Elle accompagnait son mari dans ses expéditions; elle fut mise à mort avec lui sous les murs de Milan (268).

SALONIQUE, Therma, puis Thessalonice chez les anciens, v. et port de la Turquie d'Europe (Roumélie), ch.-l. de sandjakat, sur le golfe de Salonique (Thermaïcus sinus), à 560 kil. O. de Constantinople; env. 35 000 hab. Résidence d'un archevêque grec, d'un grand mollah, d'un grand hakem israélite. Salonique est bâtie en amphithéâtre au pied du mont Kurtiath; son port contient 300 vaisseaux; elle a d'épaisses murailles flanquées de tours, mais point de fortifications proprement dites. On y remarque de belles églises (Ste-Sophie, St-Démétrius, la Rotonda, imitée du Panthéon de Rome, etc.), plusieurs mosquées (qui pour la plupart étaient jadis des églises), de riches palais, le château fort des Sept-Tours, imité de celui de Constantinople; les Propylées de l'ancien Hippodrome; des arcs de triomphe d'Auguste et de Constantin, etc. C'est la ville la plus commerçante de la Turquie d'Europe après Constantinople ; il y réside des consuls de toutes les nations. La population y est excessivement mêlée : outre les Turcs on y compte un grand nombre de Grecs, de Juifs et d'Européens. — Cette ville fut connue sous le nom de Therma jusqu'au règne de Cassandre, qui lui donna le nom de sa femme Thessalonique, sœur d'Alexandre le Grand (V. THESSALONIQUE). AU moyen âge, elle fut enlevée aux Grecs par Guillaume, roi de Sicile; elle revint en 1313 au pouvoir d'Andronic II Paléologue, et fut ensuite cédée aux Vénitiens ; mais ceux-ci en furent chassés par les Turcs sous Amurat II.

SALOP, comté d'Angleterre. V. SHROP.

SALOUEN, THSAN-LOUEN ou THALEAYN, fleuve de l'Inde Transgangétique, naît dans les mont. du Thibet, traverse la prov. chinoise d'Yunnan sous le nom de Loukiang, prend en sortant de Chine celui de Thsan-Louen, coule du N. au S. entre l'empire birman et le roy. de Siam, traverse le roy. de Martaban, arrose Martaban et Moulmein, et se jette dans l'Océan indien par la baie de Martaban, après un cours d'env. 1600 kil.

SALPÊTRIÈRE (LA), immense hospice de Paris (près de la gare d'Orléans), contenant près de 5000 malades (femmes âgées, infirmes ou folles).

SALSETTE, Djhalta en hindou, île de l'Inde anglaise (Bombay), sur la côte O., près de l'île de Bombay, à laquelle elle est jointe par une chaussée : 35 k. sur 25 ; 60 000 h.; ch.-l., Tannah. Sol fertile, mais inculte; saline; immenses excavations.

SALT (H.), voyageur anglais, né à Lichfield (Stafford), vers 1780, m. en 1827, fut chargé en 1809 par le gouvernement anglais de porter des présents à l'empereur d'Abyssinie, s'acquitta de cette mission avec succès, et fut nommé consul en Égypte. Il a publié un Voyage en Abyssnie (1814), et un Essai sur les hiéroglyphes (1825).

SALT-LAKE CITY, capitale des Mormons. Voy. UTAH.

SALTA ou SAN-FELIPE-DE-TUCUMAN, v. de la Plata, ch.-l. de l’État de Salta, à 1200 kil. N. N. O. de Buénos-Ayres, par 66° 55' long. O., 24° 20' lat. S. ; 9000 h. C'est la résidence de l'évêque de Tucuman. — L'État de Salta, entre ceux de Jujuy au N., de Rioja à l'O., de Tucuman au S. et des déserts inhabités à l'E., a 700 k. sur 450 et ne compte guère que 60 000 hab. Climat très-varié; superbes pâturages. Or, cuivre, argent, fer, etc.; commerce actif avec la Bolivie.

SALUCES, Saluzzo en italien, v. d'Italie, dans les anc. États sardes (Coni), ch.-l. de la prov. de Saluces, entre le Pô et la Vraita, à 24 k. N. O. de Coni ; 12 000 h. Évêché, collége. Belle cathédrale, anc. palais des marquis de Saluces. Chapeaux, étoffes de soie, cuirs, coutellerie. Patrie de Bodoni. Aux environs se trouvait l'anc. Augusta Vagiennorum, que quelques-uns prennent pour Saluées même. — La ville moderne fut de bonne heure ch.-l. d'un marquisat, d'abord vassal de l'empire, puis des ducs de Savoie, qui comprenait les villes de Carmagnole, Revello, Centallo, le mont Viso, etc. Les marquis de Saluces, sortis de la maison de Montferrat, régnèrent sur cette ville du XIIe s. au XVIe ; ils eurent plusieurs démêlés avec les ducs de Savoie et de Milan, implorèrent l'appui de la France, et servirent avec distinction dans les années de Charles VIII, Louis XII et François I. Ce dernier s'empara du marquisat en 1529, après avoir enlevé le dernier héritier, Gabriel de Saluces; Henri IV le remit en 1601, par le traité de Lyon, au duc de Savoie en échange de la Bresse, du Bugey, de Gex, etc.

SALUCES (GRISELDA, marquise de). V. GRISELDA.

SALUCES DE MENUSIGLIO (Jos. Ange, comte de), savant piémontais, issu des marquis de Saluces, né à Saluces en 1734, m. en 1810, était écuyer du prince héréditaire de Savoie, et servit avec distinction comme général d'artillerie dans les guerres de la Révolution. Il employait tous ses loisirs à la culture des sciences : il contribua lui-même à l'avancement de la physique et de la chimie : on lui doit plusieurs découvertes sur les propriétés des gaz et sur la teinture, ainsi que l'invention d'une machine à filer la soie. Il fut un des fondateurs de l'Académie de Turin.

SALVAGNAC, ch.-l. de c. (Tarn), sur une éminence, à 20 kil. O. de Gaillac; 1890 hab.

SALVANDY (Narcisse, comte de), homme de lettres et homme d'État, d'origine irlandaise, né en 1795 à Condom, m. en 1857, s'enrôla sous l'Empire dans les gardes d'honneur, se signala dans les campagnes de Saxe et de France, quitta le service après l'abdication de Napoléon avec le grade de capitaine; publia en 1816 la Coalition et la France, brochure hardie, où il protestait contre l'occupation ; fut, en 1819, nommé par le duc de Richelieu maître des requêtes, résigna cet emploi lors de la réaction de 1821, consacra ses loisirs aux lettres et fit paraître en 1823 Don Alonzo, roman de mœurs espagnoles; s'attacha vers la même époque à Chateaubriand, et soutint, de concert avec lui, dans le Journal des Débats, une polémique vigoureuse contre la politique de Villèle; fut conseiller d'État sous le ministère réparateur de Martignac (1827) ; se retira à l'avènement du prince de Polignac et fit dans la presse de vains efforts pour prévenir une catastrophe; fut élu député de l'Eure en 1832, reçut en 1837 le portefeuille de l'instruction publique dans le ministère conciliateur de M. Mole, fut nommé en sortant du pouvoir ambassadeur à Madrid, puis à Turin, et fut appelé de nouveau en 1845 au ministère de l'instruction publique, où il resta jusqu'à la Révolution de 1848. Rentré depuis dans la vie privée, il n'en fut pas moins un des plus actifs promoteurs du projet de fusion entre les deux branches de