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se retira à Vienne. On a de lui, entre autres ouvrages : Fragments de l'histoire politique de la Valteline, 1792; Archives historico-statistiques pour les Grisons, 1799. — J. Gaudenz de S., 1762-1834, anc. capit. de la garde suisse au service de la France, s'est distingué comme poëte élégiaque et lyrique.

SALISBURY ou NEW-SARUM, Sarisberia, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Wilts, sur l'Avon et le canal de Salisbury à Southampton, à 140 kil. S. O. de Londres; 12 000 hab. Évêché; magnifique cathédrale gothique, datant de 1283; collége ou école de sages-femmes. Coutellerie, lainages, dentelles. A 12 k. de là, fameux monument druidique, dit Stone-Henge. — L'importance de Salisbury ne date que du moment où l'évêché d'Old-Sarum y fut transféré (1217).

SALISBURY. V. JEAN DE SALISBURY ET CECIL.

SALIVAHNA, roi de Pratisthana, dans le Décan, régnait au 1er s. de J.-C. Il vainquit et tua Vicramaditya, qui avait envahi ses États. Son nom a été donné à une ère, dite aussi Ère des Saces, qui commence en 78.

SALLANCHES, v. de France (Hte-Savoie), dans l'anc. Faucigny, à 48 kil. N. O. d'Annecy; 1943 hab. Belle vue. Brûlée en 1519, 1768 et 1840.

SALLENGRE (A. Henri de), littérateur, né à Lahaye en 1694, d'une famille de réfugiés français, m. en 1733, fut avocat de la cour de Hollande, conseiller du prince d'Orange, commissaire de finances des États, généraux. Il a laissé, entre autres ouvrages, un Éloge de l'ivresse (1715), spirituel badinage, des Mémoires de littérature, 1715 (continués par Desmolets); Novus thesaurus antiquitatum romanarum, 1716 (faisant suite à celui de Grævius); Essai sur l'histoire des Provinces-Unies, 1728, et a eu part au Journal de La Haye, 1713-22, et au Chef-d'Œuvre d'un inconnu de St-Hyacinthe.

SALLES, ch.-l. de c. (Aude), à 22 kil. O. de Castelnaudary; 1216 hab. Cascades, grotte.

SALLES-CURAN, ch.-l. de c. (Aveyron), à 34 kil. N. O. de Milhau; 2495 hab.

SALLIER (l'abbé Claude), né en 1685 à Saulieu en Bourgogne, m. en 1761, étudia la théologie à Dijon, puis vint à Paris, où il fit l'éducation du fils de la comtesse de Rupelmonde, fut admis à l'Académie des inscriptions en 1715, et à l'Académie française en 1739, fut nommé professeur d'hébreu au Collége de France (1719), et garde des manuscrits de la Bibliothèque du roi (1721). Il a donné à l'Académie des inscriptions un grand nombre de savants Mémoires sur des objets d'antiquité, de philologie et de littérature, notamment des Remarques et corrections sur Eschyle, Sophocle, Euripide, Platon, Longin, Cicéron, a traduit plusieurs écrits de Cicéron, et a rédigé avec Boudot le catalogue des livres imprimés de la Bibliothèque du roi.

SALLO ou SALO (Denis de), conseiller au parlement de Paris, né en 1626, m. en 1669, fonda en 1665 le Journal des Savants. La liberté avec laquelle il jugeait les auteurs lui fit bientôt des ennemis, et au bout de quelques mois le privilège du journal lui fut retiré; cependant Colbert lui donna en dédommagement un emploi dans les finances. On cite de Sallo des traits de bienfaisance qui honorent sa mémoire.

SALLUSTE, C. Sallustius Crispus, célèbre historien latin, né en 86 av. J.-C., d'une bonne famille plébéienne d'Amiterne, passa sa première jeunesse à Rome dans la licence. Surpris par Milon en adultère avec Fausta, femme de celui-ci, il entra de dépit dans le parti démocratique, que Milon combattait. Il obtint la questure, puis le tribunat, seconda les fureurs de Clodius, eut grande part aux troubles dont Rome fut le théâtre à la mort de ce factieux, et fut exclu du sénat par le censeur pour immoralité. Il se fit alors l'agent secret de César à Rome, alla le trouver dans son camp en 50, devint de nouveau, par son appui, questeur (48), puis fut fait préteur (46), et, en cette qualité, eut part à la guerre d'Afrique. Nommé proconsul de Numidie (45), il pilla sa province, et revint à Rome chargé de richesses (44) : accusé de concussion par ses anciens administrés, il réussit, par l'influence de César, à se faire acquitter, mais il quitta dès lors la carrière politique. Il éleva sur le mont Quirinal un palais magnifique, avec des jardins délicieux et consacra ses loisirs à écrire l'histoire romaine. Il mourut vers l'an 36 av. J.-C. L'ouvrage capital de Salluste était la Grande Histoire, en 5 livres, comprenant tous les événements depuis la mort de Sylla jusqu'à la conspiration de Catilina : il n'en reste que des fragments : cette perte est irréparable. Nous avons de lui la Guerre de Catilina et la Guerre de Jugurtha, ainsi que deux Lettres à César, écrites la 1re avant l'entrée de ce général à Rome, la 2e après la bataille de Pharsale, et qu'il faut regarder comme des brochures politiques suggérées par César lui-même. Les ouvrages de Salluste sont remarquables par la vigueur et la précision du style, la perspicacité, la science pratique qui décèle l'homme d’État; les discours dont il les parsème sont des modèles d'éloquence serrée et concise; mais on y trouve de la partialité, des lacunes ou des omissions calculées, des digressions, et une certaine affectation d'expressions et de tournures vieillies. Les principales éditions de Salluste sont celles de Rome, 1470; d'Elzevir, Amst., 1634, in-12; Variorum, Amst., 1674 et 1690, in-8; d'Havercamp, Amst. 1742; de Burnouf (dans la collection de Lemaire), Paris, 1821, in-8; de F. D. Gerlach, Bâle, 1823-31, 3 v. in-4. Traduit dans toutes les langues de l'Europe, cet auteur l'a été en français par Dotteville, Beauzée, Mollevaut, Billecocq;, Dureau De la Malle, Durozoir (dans la collection Panckoucke), Gomont, Moncourt, 1855, Dévelay, 1862, etc. Le président Brosses a écrit la Vie de Salluste.

SALLUSTE, Secundus Sallustius Promotus, philosophe et homme d'État du IVe s., né dans les Gaules, fut préfet des Gaules sous Constance et chargé par ce prince de surveiller la conduite de Julien, alors relégué à Lutèce. Il obtint l'amitié du jeune prince, qui, lorsqu'il fut empereur, lui confia les emplois les plus importants, le nomma préfet de l'Orient, et l'éleva au consulat (363). Il suivit Julien dans son expédition contre les Perses et mourut vers 370. On lui attribue un traité grec De Diis et Mundo, opuscule aussi remarquable par le style que par les pensées, publié à Rome par Naudée, 1638, à Zurich par Orelli, 1821, et trad. en français par Formey, Berlin, 1748. — Un autre Salluste, d'Émèse, qui vivait au Ve s., suivit les leçons de Proclus, et partagea d'abord les doctrines des Néoplatoniciens, mais il les abandonna pour celles des Cyniques. On lui attribue aussi, mais avec moins de raison, le traité de Diis.

SALLUVII. V. SALYES.

SALM, nom de deux petits comtés jadis indépendants : l'un, le Ht-Salm (Ober-Salm), était dans les Vosges, sur les frontières de l'Alsace et de la Lorraine, et avait pour ch.-l. Sénones; l'autre, le Bas-Salm (Nieder-Salm), était dans les Pays-Bas, sur les frontières des prov. de Liége et du Luxembourg, et avait pour ch.-l. Salm, qui se trouve auj. dans la prov. du Luxembourg, à 40 k. S. E. de Liége, sur une petite riv. de Salm, affluent de l'Amblève.

SALM (maison de), maison princière d'Allemagne qui possédait les comtés de Salm ainsi que plusieurs autres domaines sur la r. g. du Rhin, remonte au IXe s. A la mort de Théodoric, comte de Salm, en 1040, ses États furent partagés entre ses deux fils, Jean-Henri et Charles, qui formèrent deux lignes. La ligne aînée, dite de Ht-Salm, se divisa elle-même en plusieurs branches, dont la branche directe s'éteignit au XVIIe s., et dont une branche collatérale forma les maisons de Salm-Salm, Salm-Kyrbourg et Salm-Horstmar (depuis 1816). Dans la ligne cadette, dite de Bas-Salm, la branche directe s'éteignit dès 1413, mais la branche collatérale de Reifferscheid forma, à partir de 1629, les maisons de Salm-Reifferscheid, Salm-Krautheim, Salm-Hainspach, Salm-Raitz, et Salm-Dyck. Tous les princes de Salm ont été médiatisés en 1802 et en 1810 : ceux de Salm-