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3145 hab. Beau château gothique. Savon rose, préparation de cochenille, produits chimiques. Vers à soie.

SAINT-VANDRILLE, Fanum Vandrigesilli, antique abbaye de Bénédictins de la congrégation de St-Maur, était en Normandie, à 4 kil. S. de Caudebec, près de la Seine. — Fondée en 648 par S. Vandrille, elle porta d'abord le nom de Fontenelle. Détruite par les Normands vers 850, elle fut rétablie en 1035 et en partie reconstruite par les Bénédictins au XVe s. C'était un des plus beaux édifices religieux de France; il n'en reste que des ruines. — Autour de l'abbaye s'est formé un village qui compte 900 hab.

SAINT-VANNE (Congrégation de), réforme de l'ordre de St-Benoît, établie en 1600 par Dom Didier de Lacour, à l'abbaye de St-Vanne de Verdun. V. VANNE (S.), LACOUR et BÉNÉDICTINS.

SAINT-VARENT, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), à 24 k. E. de Bressuire; 1717 h. Vins rouges et blancs.

SAINT-VAULRY, ch.-l. de c. (Creuse), à 10 kil. N. O. de Guéret; 2523 h. Draperie, vins en gros. Aux env., mines d'étain.

SAINT-VEIT, nom de plusieurs bourgs des États autrichiens ; le principal est dans le gouvt de Laybach, à 18 kil. N. de Klagenfurt; 1500 hab. Ville jadis grande, capit. de la Carinthie jusqu'en 1518.

SAINT-VENANT, v. du dép. du Pas-de-Calais, sur la Lys, à 14 kil. N. O. de Béthune; 2756 hab. Place de guerre de 4e classe. Prise par François I en 1537, mais reprise la même année par les Impériaux; prise de nouveau par les Français en 1645; occupée par les Espagnols en 1659, par les Autrichiens en 1710, mais restituée à la France en 1713.

SAINT-VICTOR (Congrégation de). V. VICTOR (S.).

SAINT-VICTOR (J. B. BINS, comte de), littérateur, né en 1772 au Cap-Français (St-Domingue), m. en 1858, vint de bonne heure à Paris, se fit remarquer par deux poëmes descriptifs, l’Espérance (1804), le Voyage du poëte (1806), traduisit Anacréon en vers (1811), et publia, de 1808 à 1812, un Tableau historique et pittoresque de Paris, qui eut du succès et obtint une 2e éd. (1822-27). Ses Œuvres poétiques ont été réimprimées dans la collection des Poëtes du XIXe s. (1822). — M. Paul de St-Victor, un de nos critiques les plus distingués, est son fils.

SAINT-VINCENT (île), une des Antilles anglaises, par 65° 30' long. O., 13° 17' lat. N., à 40 kil. S. E. de Ste-Lucie : 100 kil. de tour; 30 000 hab. ; ch.-l., Kingston. Sol très-fertile (sucre, indigo, café, etc.), mais dont 12 ou 13 000 hectares seulement sont en culture; le reste est couvert de forêts (camphre, gommes, arbre à suif, etc.) — Découverte par Christ. Colomb le jour de la fête de S. Vincent (d'où son nom), elle était habitée par des Caraïbes, qui l'occupèrent jusqu'au milieu du XVIIe s. A la suite du naufrage d'un bâtiment négrier, des nègres s'y établirent et refoulèrent les indigènes dans le N. O. de l'île ; ceux-ci implorèrent l'appui des Français, qui vinrent à leur secours, mais sans pouvoir expulser les nègres; en 1763, la France céda à l'Angleterre ses prétentions sur St-Vincent. En prenant possession de l'île, l'Angleterre a laissé leurs propriétés aux nègres, qui avaient pris le nom de Caraïbes noirs.

SAINT-VINCENT (cap), Sacrum promont., cap formant la pointe S. O. du Portugal et de l'Europe entière,dans la province de l'Algarve. Tourville y battit en 1693 la flotte anglo-hollandaise; Suffren y captura en 1780 un convoi de 64 navires anglais. L'amiral anglais Jervis y remporta en 1797 sur les Espagnols une vict. qui lui valut le titre de lord St-Vincent.

SAINT-VINCENT-DE-TYROSSE, ch.-l. de c. (Landes), à 21 kil. S. O. de Dax; 1071 h. Station de chemin de fer. Goudron, brai, essences.

SAINT-VINCENT (Grégoire de), géomètre, né en 1584 à Bruges, m. en 1667, entra chez les Jésuites à Rome, remplaça dans cette ville Clavius, son maître, comme professeur de mathématiques, fut appelé par Ferdinand II à Prague, fut blessé pendant le siège de cette ville par les Suédois, puis alla en Espagne à la demande de Philippe II, et y donna des leçons de mathématiques à don Juan d'Autriche. Il mourut à Gand, bibliothécaire de la ville. On a de lui: De Cometis, 1619; Theoremata mathematica scientiæ staticæ, 1624; Opus geometricum quadrature circuli et sectionum coni, 1647; Opus geometricum ad mesolabum per rationum, proportionalitatumque novas proprietates, 1668. On lui doit plusieurs découvertes importantes en géométrie.

SAINT-VINCENT (J. JERVIS, lord), amiral anglais, né en 1734, m. en 1823, se distingua au combat d'Ouessant (1778), devint en 1787 amiral, entra au parlement en 1790 et figura dans l'opposition, s'empara de la Martinique en 1793, remporta en 1797 sur les Espagnols une grande victoire au cap St-Vincent (en mémoire de quoi il reçut le titre de lord St-Vincent), puis fut nommé premier lord de l'amirauté, 1805, et devint en 1821 amiral de la flotte.

SAINT-VIVIEN, ch.-l. de cant. (Gironde), à 20 k. N. O. de Lesparre; 1228 hab. Marais salants.

SAINT-YBARS, bg du dép. de l'Ariége, à 16 k. O. de Saverdun ; 2309 h. Vieille tour. Aux env. houille.

SAINT-YON, anc. abbaye voisine de Rouen et attenant au faubourg St-Sever, où Lasalle établit en 1705 le ch.-l. des Frères qu'il avait institués à Reims dès 1680; d'où le nom de Frères Saint-Yon, souvent donné à ces religieux.

SAINT-YRIEIX-LA-PERCHE, ch.-l. d'arr. (Hte-Vienne), à 41 k. S. de Limoges; 7613 h. Trib. de 1re inst.; collége, conservation d'hypothèques. Église gothique du XIIe s. Porcelaines, toiles et étoffes de laine, tanneries, usines à fer, coutellerie, exploitation d'antimoine. — S-Yrieix fonda en ce lieu, à la fin du VIe s., le monastère d’Atane, autour duquel se forma la ville actuelle. On y découvrit en 1770 de riches mines de Kaolin, qui ont depuis alimenté presque toutes les manufactures de porcelaine en France.

SAINTE-AFFRIQUE. V. SAINT-AFFRIQUE.

SAINTE-ALDÉGONDE (Philippe de MARNIX, seigneur de), l'un des auteurs de la révolution hollandaise, né à Bruxelles en 1538, m. en 1598, encouragea la révolte des Pays-Bas dès 1565, et fut l'un des premiers rédacteurs du compromis de Bréda, qui garantissait à ses concitoyens la liberté de conscience, mais qui fut rejeté par Marguerite de Parme; se retira en Allemagne après l'arrivée du duc d'Albe, 1567, mais reparut en 1572 et seconda de tout son pouvoir Guillaume d'Orange, qui l'envoya aux États de Dordrecht, et le chargea de négociations avec Paris, Londres et la diète d'Augsbourg. Il contribua beaucoup à l'érection de l'Université de Leyde et à la pacification de Gand, 1576. Bourgmestre d'Anvers en 1584, il défendit la ville pendant 13 mois contre le prince de Parme, mais à la fin il dut se rendre. Il passa ses dernières années à Leyde, où il traduisit la Bible en hollandais. Ph. de Ste-Aldégonde a laissé un grand nombre d'ouvrages de genres divers, politiques, historiques, théologiques et poétiques, qui ont été traduits et publiés à Paris en 1860 et ann. suiv. Ses poésies, toutes nationales, l'ont fait surnommer le Tyrtée hollandais.

SAINTE-ALLIANCE. V. ALLIANCE.

SAINTE-ANNE D'AURAY. V. AURAY.

SAINTE-AULAIRE (Fr. JOS. DE BEAUPOIL, marquis de), né dans le Limousin en 1643, m. en 1742 à 99 ans, servit quelque temps et quitta le service avec le grade de lieutenant général. On a de lui quelques poésies dans le genre anacréontique. Elles sont éparses dans les recueils du temps, et n'ont jamais été rassemblées. Ses vers, qui parurent sous le voile de l'anonyme, furent d'abord attribués au marquis de La Fare : il avait plus de 60 ans quand il composa les premiers. Ste-Aulaire fut admis à l'Académie française en 1706. Il était lié avec la marquise de Lambert, et était assidu auprès de la duchesse du Maine à Sceaux.

SAINTE-AULAIRE (L. BEAUPOIL, comte de), diplomate, né en 1778, m. en 1854, fut élevé en France quoique sa famille eût émigré; lut reçu en 1794 élève