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mais précieuse comme station pour la pêche de la morue. — Cette île est à la France depuis 1763 ; mais les Anglais l'ont occupée à diverses reprises (de 1778 à 1783, de 1793 à 1801, et de 1804 à 1816).

SAINT-PIERRE-D'ALBIGNY, ch.-l. de c. (Savoie), à 20 k. E. S. E. de Chambéry; 3142 h. Station. Chaux hydraulique, briques; tulle de coton.

SAINT-PIERRE-DE-CHIGNAC, ch.-l. de c. (Dordogne), à 12 kil. S. E. de Périgueux; 896 hab.

SAINT-PIERRE-D'OLÉRON, ch.-l. de c. (Charente-Inf.) au centre de l'île d'Oléron, à 23 kil. N. O. de Marennes; 4981 h. Vins, eau-de-vie, sel.

SAINT-PIERRE-ÉGLISE, ch.-l. de c. (Manche), à 16 kil. N. E. de Cherbourg; 2265 hab. Toiles, fil, lin, tanneries, mégisseries.

SAINT-PIERRE-LE-MOUTIER, ch.-l. de c. (Nièvre), près d'un grand étang, à 25 kil. N. de Nevers; 2989 hab. Aux env., sable excellent pour fabriquer la faïence. Anc. monastère de Bénédictins, d'où, par corruption, le nom de Moutier; belle église du XIIe s. Jeanne d'Arc enleva cette ville aux Anglais en 1430.

SAINT-PIERRE-LE-PORT, ch.-l. de l'île Guernesey, sur la côte S. E; 13 900 hab. Deux châteaux forts.

SAINT-PIERRE-LES-CALAIS, bourg du Pas-de-Calais, attenant à Calais, dont il n'est séparé que par les fortifications, sur le canal de Calais; 15 008 h. Filatures de lin, tulles, dentelles, faïence, sucre de betteraves, chapeaux; raffineries de sel, brasseries, distilleries, tuileries.

SAINT-PIERRE-SUR-DIVES, ch.-l. de c. (Calvados), à 25 kil. S. O. de Lisieux; 1950 h. Dentelle, bonneterie.

SAINT-PIERRE (Eustache de), bourgeois de Calais, fut, au rapport du chroniqueur Froissait, un de ceux qui se dévouèrent pour le salut de leurs compatriotes, lorsque Calais fut pris par le roi d'Angleterre Édouard III (1347), et que ce prince, irrité d'une longue résistance, exigea que six notables de la ville vinssent, pieds nus et la corde au cou, se mettre à sa discrétion. Ils ne durent leur salut qu'aux prières de la reine Philippine de Hainaut. Ces faits, contestés par quelques historiens modernes, notamment par Bréquigny, ont été mis hors de doute par M. Aug. Lebeau dans sa Dissertation sur le siége de Calais. Il paraît du reste qu'Eustache fut bien accueilli, qu'il devint sujet fidèle des Anglais et fut comblé de faveurs par Édouard. Il mourut en 1371.

SAINT-PIERRE (Ch. CASTEL de), dit l’abbé de St-Pierre, publiciste et philanthrope, né en 1658 au château de St-Pierre près de Barfleur, m. en 1743, était fils du gouverneur de Valogne et parent de Villars. Il devint en 1702 aumônier de la duchesse d'Orléans, suivit le cardinal de Polignac au congrès d'Utrecht (1712), où il s'initia à la politique, puis se mit à écrire sur des objets d'utilité publique. Il avait été reçu à l'Académie française dès 1695, mais il en fut exclu en 1718 pour avoir jugé avec trop de liberté le gouvernement de Louis XIV. Il passa toute sa vie à faire des projets de réforme, et essaya en vain de les faire adopter par les ministres : le cardinal Dubois appelait ces projets les rêves d'un honnête homme. Du reste il pratiqua constamment la bienfaisance; c'est même à lui qu'on doit le mot. Ses principaux ouvrages sont : le Projet de paix perpétuelle, Utrecht, 1713 (il voulait former un tribunal suprême des nations) ; Discours sur la polysynodie (c.-à-d. sur la pluralité des conseils qui devaient être attachés à chaque ministère), 1718 ; des Mémoires sur l’Académie française, sur les Duels, sur les Pauvres mendiants, sur un projet de tailles tarifées, sur le perfectionnement de l'éducation, et même sur la réforme de l’orthographe; un Traité du célibat des prêtres; des Annales politiques. Le recueil en a paru sous le titre d’Ouvrages de politique et de morale, 18 v. in-12, 1738-41. J. J. Rousseau en a donné des extraits. On doit à M. Goumy et à M. Molinari d'intéressantes Études sur l'abbé de St-Pierre.

SAINT-PIERRE (Bernardin de), célèbre écrivain, né au Havre en 1737, m. en 1814, d'une famille qui prétendait descendre d'Eustache de St-Pierre. Il eut une enfance fort romanesque, voulut se faire marin, puis missionnaire; entra en 1757 à l'école des ponts et chaussées, obtint en 1760 un brevet d'officier ingénieur, fit quelques campagnes, perdit son grade pour insubordination, vint à Paris où il vécut dans la gêne, donnant des leçons de mathématiques, puis passa en Hollande et de là en Russie, où il fut employé dans le génie, et où il tenta vainement de faire exécuter ses projets philanthropiques; quitta la Russie pour aller en Pologne défendre la cause de l'indépendance et inspira une vive passion à une princesse polonaise; revint en France en 1766, fut envoyé comme ingénieur à l'Ile de France, où il séjourna trois ans, et, après son retour, se consacra aux lettres. Il vécut dans la retraite et se lia étroitement avec J. J. Rousseau (1772), dont il adopta les doctrines, et qu'il tâcha d'imiter dans ses écrits. Il publia d'abord (1773) un Voyage à l'Ile de France, qui eut quelque succès ; les Études de la nature, où il montrait l'action de la Providence sur toute la nature, et qui parurent en 1784, lui firent prendre rang parmi nos grands écrivains; il mit le sceau à sa réputation en donnant Paul et Virginie (1788), conception neuve, des plus pures et des plus touchantes. Il fit paraître ensuite, les Vœux d'un solitaire (1789), où il saluait l'aurore de la Révolution et proposait ses vues, la Chaumière indienne (1791), charmant conte moral, enfin les Harmonies de la nature (1796), qui complètent les Études, mais où l'on regrette que le savant ne soit pas à la hauteur du moraliste. Louis XVI l'avait nommé en 1792 intendant du Jardin des Plantes; il fut chargé en 1794 de faire le cours de morale aux Écoles normales, mais il y eut peu de succès. Il entra en 1795 à l'Institut, et fut richement pensionné sous l'Empire. B. de St-Pierre est peut-être l’écrivain qui a le mieux peint la nature ; il a su aussi dans ses écrits faire aimer la vertu; cependant son caractère personnel et sa conduite étaient loin d'être irréprochables. Son style tient à la fois de celui de Fénelon et de celui de J. J. Rousseau, quoiqu'il n'ait la perfection ni de l'un ni de l'autre. Aimé Martin, qui avait épousé sa veuve et adopté sa fille Virginie, a donné une édition de ses Œuvres complètes, 12 vol. in-8o, 1818-1820, avec notice sur sa vie; on y trouve, outre les ouvrages déjà cités, l’Arcadie, espèce d utopie politique et morale, qu'il n'a pas achevée; des Récits de voyages, et un intéressant Essai sur J.J. Rousseau. Sa Correspondance a paru en 1826, 4 vol. in-8. On doit à M. Patin et à M. Prévost-Paradol d'éloquents Éloges de Bernardin de St-Pierre.

SAINT-PIERREVILLE, ch.-l. de c. (Ardèche), à 23 kil. N. O. de Privas ; 1851 h. Moulins à soie.

SAINT-POELTEN (pour St-Hippolyte), v. d'Autriche (Basse-Autriche), sur la Traisen, à 55 kil. O. de Vienne; 5000 hab. Évêché. Cotonnades, imprimerie sur toiles, poterie de grés, glaces; papiers.

SAINT-POIS, ch.-l. de c. (Manche), à 14k. N. O. de Mortain; 840 hab. Fabriques de soufflets.

SAINT-POL ou ST-POL-EN-TERNOIS, ch.-l. d'arr. (Pas-de-Calais), sur la Ternoise, près de sa source, à 33 k. N. O. d'Arras; 3440 h. Trib., collége. Eaux minérales. Bains, laine, huile, tabac. Patrie de Bâcler d'Albe. — St-Pol fut érigé dès 918 en un comté qui appartint successivement aux comtes de Boulogne, aux comtes de Ponthieu, à une branche de la maison de Luxembourg (1360), et aux Bourbon-Vendôme (1487). Cette place fut prise en 1537 par les Français, puis par les Impériaux, et cédée à la France en 1659, par le traité des Pyrénées.

SAINT-POL-DE-LÉON, Civitas Osismiensis, Leonensis pagus au moyen âge? ch.-l. de c. (Finistère), à 24 kil. N. O. de Morlaix, près de l'Océan; 6804 hab. Petit port, beau clocher. Chanvre, lin, fil, toile; bestiaux, etc. Anc. baronnie, anc. évêché, créé au VIe s., supprimé en 1790. La ville doit son nom à S. Paul ou Pol, son 1er évêque, m. en 570.