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à 11 kil. N. O. du Puy ; 2932 h. Anc. évêché. La ville, qui était jadis le ch.-l. des Vellavi, tire son nom actuel de son 6e évêque. Antiquités romaines.

SAINT-PAVIN (Denis sanguin de), poëte aimable, né à Paris vers 1600, m. en 1670, était fils d’un président au parlement. Entré dans l’état ecclésiastique sans avoir aucune vocation, il obtint l’abbaye de Livry et s’y retira pour s’y livrer sans contrainte à son goût pour le plaisir et pour les lettres. Après avoir affiché une incrédulité scandaleuse, il finit par se convertir. On a de lui des poésies, licencieuses pour la plupart (sonnets, épigrammes, épîtres et rondeaux). Elles ont été imprimées dans le Recueil des plus belles pièces des poëtes français, de Barbin, 1692, rééditées par St-Marc en 1759, avec celles de Charleval, et de nos jours par M. Paulin Paris. Boileau raille souvent St-Pavin sur son incrédulité : il le désigne dans une de ses épigrammes sous le nom d’Alidor.

SAINT-PÉ, ch.-l. de c. (Htes-Pyrénées), sur le gave de Pau, à 22 kil. N. O. d’Argelès ; 2765 hab. Petit séminaire. Mouchoirs, outils aratoires, clous, peignes, etc. Un monastère bénédictin, dédié à S. Pierre, y ayant été fondé en 1020 par un duc de Gascogne, la ville, appelée jusqu’alors St-Hilaire de Lassun, prit le nom de St-Pierre, et, par syncope, St-Pé.

SAINT-PÉRAY, ch.-l. de cant. (Ardèche), au pied des Cévennes, à 20 kil. S. de Tournon ; 2680 hab. Très-bon vin blanc mousseux. Aux env., ruines du château de Beauregard, anc. prison d’État, et du château de Crussol, berceau des ducs d’Uzès.

SAINT-PÈRE-EN-RETZ, ch.-l. de c. (Loire-Inf.), à 10 kil. S. de Paimbœuf ; 3086 h.

SAINT-PÉTERSBOURG, Petropolis en latin moderne, capitale de l’empire russe, sur la Neva, près de son embouch. dans le golfe de Finlande, par 59° 56’ lat. N. et 27° 58’ long. E., à 3000 kil. N. E. de Paris (par Bruxelles et Berlin) ; env. 545 000 hab. Résidence habituelle de l’empereur, du Sénat et de toutes les administrations centrales : archevêché grec. Port vaste, mais peu profond ; quelques fortifications ; plusieurs chemins de fer, dont le principal relie St-Pétersbourg à Moscou. La ville est remarquable par la largeur et la régularité de ses rues, la beauté de ses édifices, la longueur et la magnificence de ses quais, le nombre de ses canaux ; la Néva la partage en 5 parties (île de St-Pétersbourg, île de Vasili-Ostrov, quartiers de l’Amirauté, de la Fonderie, de Viborg). On y compte environ 130 ponts, 500 rues, un grand nombre de belles places (celles du Palais d’hiver, de l’Amirauté, ornée de la colonne d’Alexandre, d’Isaac, de Pierre le Grand, ornée d’une statue équestre de ce prince, du Sénat, du Théâtre, du Premier corps des Cadets, la Nouvelle place, le Champ de Mars ou Pré de la Czarine). On remarque : parmi les églises la cathédrale ou Notre-Dame de Kazan (imitation de St-Pierre de Rome et du Panthéon de Paris), la basilique de St-Isaac (terminée en 1841), les églises de St-Pierre-et-St-Paul, sépulture des souverains depuis Pierre I, de St-Nicolas, de St-Siméon, de la Transfiguration, de St-Alexandre Nevski (aux portes de la ville); parmi les autres édifices, le Palais d’hiver, l’Ermitage (qu’une galerie lie au précédent), les palais d’Anitchkov, de la Tauride, du grand-duc Michel; l’Académie des beaux-arts (le plus beau monument de St-Pétersbourg), l’Académie des sciences, l’Amirauté, la Bourse, la Banque des assignats, l’Hôtel de Ville, l’État-major, la bibliothèque impériale, le monument d’Alexandre, le Gostinoï-Dvor (grand bazar à deux étages), les manèges, les casernes, le nouvel Arsenal, le corps des mines, le couvent Smolnoï, l’institut de Ste-Catherine, l’hôpital des Pauvres Malades, la maison des Enfants-Trouvés, les Orphelins-Militaires. St-Pétersbourg possède quatre Académies (beaux-arts, sciences, médecine, et chirurgie, Académie russe), et plusieurs autres sociétés savantes ; une université (depuis 1819), et un grand nombre d’établissements spéciaux : institut pédagogique central, école de l’Académie de médecine et chirurgie, haute école d’état-major, écoles pour les Cadets de terre, pour les Cadets de la marine, écoles d’artillerie, des mines, des beaux-arts, académie ecclésiastique, institut des ingénieurs, institut technologique, école d’agriculture, école vétérinaire, école de marine marchands, établissement oriental ; plusieurs grandes bibliothèques, observatoire, cabinet d’histoire naturelle de l’Académie des sciences, galerie impériale de tableaux (l’Ermitage), musée de sculpture et d’architecture de l’Académie des beaux-arts, musée asiatique de l’Académie des sciences, médailler de l’Ermitage, collection minéralogique, collection de modèles, machines et ornements (à l’Amirauté), collection d’armes anciennes et modernes (à l’ancien arsenal), jardin botanique, avec des serres superbes. Plusieurs théâtres : le Grand-Théâtre, pour l’opéra italien et les ballets ; le théâtre Alexandra (théâtre national), où sont représentés des ouvrages russes ; le théâtre Michel, consacré à la représentation des pièces françaises ; le théâtre du Cirque, pour l’opéra russe et la comédie allemande. Il y a trois promenades publiques : à l’extrémité O. de la ville, au bord de la Néva, le Jardin d’été, et à l’extrémité N. O., deux îles appelées Kammennoï et Yelaguine. L’industrie, longtemps négligée, commence à se développer : on remarque les fabriques d’instruments de chirurgie, de tapis, de porcelaine, la verrerie impériale, la fonderie de canons, des manuf. de cotons, soieries, toile à voiles, cuirs, lainages, papier, tabac, savons, bijoux, horlogerie, instruments de précision. Le commerce a une grande importance : il consiste surtout, pour l’importation en denrées coloniales, meubles, objets de toilette et luxe, métaux travaillés, vins et liqueurs, huiles ; pour l’exportation, en cuivre, fer, suif, grains, potasse, chanvre, lin, goudron, peaux, crins, bois de construction. Le climat de St-Pétersbourg est très-froid : la moyenne de la température en hiver est de 10° au-dessous de 0 : Catherine put y faire élever un palais de glace qui dura jusqu’au mois de mai ; l’été arrive subitement : la moyenne de la température est alors de 16° au-dessus de 0. La ville est très-sujette aux inondations (celles de 1726, 1777 et surtout de 1824 furent terribles). — St-Pétersbourg fut fondée en 1703, sur l’emplacement d’Ivangorod, par Pierre le Grand, qui lui donna le nom de son patron : elle fut dès lors déclarée capitale de l’empire à la place de Moscou. Le choix de cette capitale a contribué pour beaucoup à faire de la Russie un empire maritime et européen.

saint-pétersbourg (Gouvt de), gouvt de la Russie d’Europe, formé de l’anc. Ingrie, est situé sur la Baltique et a pour bornes au S. O. le gouvt de Revel, au N. O. le grand-duché de Finlande, au S. le gouvt de Pskov, à l’E. celui de Novogorod. Il a 410 kil. sur 296 et plus d’un million d’habitants.

SAINT-PHILBERT-DE-GRANDLIEU, ch.-l. de c. (Loire-Inf.), à 22 kil. S. O. de Nantes, près du lac Grand-Lieu ; 3672 hab.

SAINT-PHILIPPE. V. fogo et san-felipe.

SAINT-PIERRE, v. et port de la Martinique, ch.-l. de l’arrond. de son nom, sur la côte O., à 30 k. N. O. du Fort de France ; 30 000 h. Résidence de l’évêque de la Martinique, trib. de 1re Inst., cour d’assises, collége, jardin botanique. Baie demi-circulaire qui forme une rade. Peu d’industrie, mais beaucoup de commerce. Cette ville a été fondée en 1635.

SAINT-PIERRE, v. de l’île de la Réunion, sur la côte S. O., à 45 k. S. E. de St-Paul ; 15 000 h. Port artificiel, formé par 2 jetées construites en 1862-63. Trib. de 1re instance. Commerce de blé.

SAINT-PIERRE, petite île de l’Océan Atlantique, à l’entrée du golfe St-Laurent, au S. et près de Terre-Neuve, forme, avec les deux petites îles de Miquelon, une colonie française soumise à un seul commandant. Elle a 26 k. de tour et 1570 hab. permanents (4000 pendant la saison de la pêche). Elle renferme une ville de St-Pierre ; 800 hab. Peu fertile,