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ses Œuvres complètes est celle qu'a donnée Renouard, Paris, 1812, 3 vol. in-8; Champagnac a donné ses Œuvres choisies, 1825, 2 vol. in-8.

HAMILTON (sir Will.), ambassadeur, né en 1730 en Écosse, frère de lait du roi George IV, résida à la cour de Naples de 1764 à 1800, et mourut en 1803. Amateur éclairé des arts et des sciences naturelles, il a publié plusieurs ouvrages précieux, entre autres : Observations sur le Vésuve et l'Etna et autres volcans, Lond., 1772; Campi Phlegræi, Naples, 17 76, et a formé un riche musée d'antiquités, gravé en 1806. Il avait épousé en secondes noces une femme qui s'est rendue fameuse par sa beauté et ses déportements, Emma Harte : cette femme, qui avait été servante et avait mené la vie la plus déréglée, parvint à le captiver par ses charmes, et obtint même la plus grande influence à la cour de Naples, en s'emparant de l'esprit de la reine Marie-Caroline. Elle trahit son mari pour l'amiral Nelson, auquel elle inspira une folle passion. Elle mourut près de Calais, en 1815, à 55 ans. Elle avait publié elle-même peu auparavant les Lettres de Nelson, Londres, 1815. Ses Mémoires, remplis de révélations scandaleuses, parurent l'année suivante et excitèrent une indignation universelle.

HAMILTON (miss Élisabeth), née en 1758, à Belfast en Irlande, d'une famille sans fortune, morte en 1816, à Harrowgate, fut chargée de l'éducation de deux jeunes Écossaises, composa d'excellents ouvrages d'éducation et fut en ce genre la rivale de miss Edgeworth. On a d'elle : Lettres sur les principes élémentaires de l'éducation, 1801, trad. par L. C. Chéron; Lettres sur la formation du principe religieux et moral, 1806; Essais populaires tendant à former le cœur et l'esprit. Elle donnait la religion pour base à l'éducation.

HAMILTON (W.), philosophe, né en 1788 à Glasgow, m. en 1856, enseigna d'abord le droit écossais à l'Université d’Édimbourg et fut appelé en 1836 à la chaire de logique et métaphysique. L'un des principaux rédacteurs de la Revue d’Édimbourg, il publia dans ce recueil d'intéressantes dissertations, qu'il réunit en 1852 sous le titre de Discussions on philosophy, litterature, etc. Il s'écarta sur plusieurs points des doctrines de l’École écossaise et fut le logicien de cette école. M. L. Peisse a publié en1 1840 des Fragments de philosophie traduits d'Hamilton.

HAMLET, prince danois, qu'on place vers le IIe siècle av. J.-C., était, selon des traditions rapportées par Saxo Grammaticus, neveu par sa mère de Roric, roi de Danemark, et fils d'Horvendill, souverain feudataire du Jutland, que son frère Fengo assassina pour s'emparer de ses États et pour épouser sa veuve. Hamlet n'échappa à la mort qu'en contrefaisant le fou. Cette histoire, que la plupart des historiens regardent comme fabuleuse, a fourni à Shakespeare le sujet d'une de ses plus belles tragédies.

HAMM, v. murée des États prussiens (Wesphalie), à 32 kil. N. O. d'Arensberg; 5100 hab. Trib., gymnase; chemin de fer. Jadis ville libre et hanséatique, et ch.-l. du comté de La Marck.

HAMMAMET, v. de l'État de Tunis, à 65 kil. S. E. de Tunis, sur le golfe de même nom; 10 000 h. On croit que c'est l'anc. Adrumète.

HAMME, v. de Belgique (Flandre or.), à 6 kil. N. de Termonde; 8500 h. Hôpital, maison d'orphelins. Savon, amidon, toiles, cordages, etc.

HAMMER (Jos. de), baron de Purgstall, orientaliste, né en 1774 à Grætz, mort en 1856, suivit à Constantinople en 1799 l'internonce autrichien, fut envoyé bientôt après en Égypte, et en rapporta une riche collection d'objets précieux, momies, manuscrits et pierres hiéroglyphiques, dont il fit don à la bibliothèque impériale de Vienne; fut nommé en 1802 secrétaire de légation à Constantinople, en 1806 agent consulaire en Moldavie, en 1811 interprète près la chancellerie de l'empire ; fut envoyé à Paris en 1815 pour réclamer les manuscrits orientaux provenant des bibliothèques de Vienne; fut élevé en 1817 à la dignité de conseiller aulique, et fait baron en 1835. Il était président de l'Académie de Vienne et associé de l'Institut de France. On lui doit un grand nombre de publications savantes, dont les principales sont : Constitution politique et administrative de l'empire ottoman (1816); Hist. des Assassins (1818); Hist. de l'empire ottoman (1827-34), le plus important de ses ouvrages; Hist. de la poésie ottomane (1836); Galerie des souverains musulmans (1839); Hist. de la horde d'or (1840); Hist. des Ilkhaniens (1843); Hist. de la Littérature arabe (1850-52), œuvre inachevée, qui s'arrête à l'an 1143. Plusieurs de ces ouvrages ont été traduits en français, notamment l’Histoire de l'empire ottoman, par Hellert (1835-43) et par Dochez (1840).

HAMMERFEST, v. de Norvège (Finmarck), dans l'île de Qualoe, sur la mer Glaciale, par 20° 53' long. E., 70° 40' lat. N., à 320 k. N. de Tromsoe; 1000 h. C'est la ville la plus septentrionale de l'Europe. Port fréquenté, bateaux à vapeur. Pêche active.

HAMMERSMITH, v. d'Angleterre (Middlesex), à 6 kil. S. O. de Londres, sur la Tamise ; 3000 hab. Pont suspendu. Couvent catholique, belle villa de Brandeburg-House, qui appartint à la margravine d'Anspach, puis à la reine Caroline.

HAMOA (Iles). V. NAVIGATEURS (Iles des).

HAMP ou HAMPSHIRE. V. HAMPSHIRE.

HAMPDEN (John), patriote anglais, né à Londres en 1594, d'une famille noble et ancienne du Buckinghamshire, était cousin de Cromwell. Il entra en 1626 à la Chambre des Communes, fut un des premiers à refuser de payer la taxe de mer (shipmoney), établie arbitrairement par Charles II (1637), subit pour cet acte de résistance un procès qui lui donna une grande popularité, et devint l'un des membres les plus influents du Long-Parlement. Il entra l'un des premiers avec le comte d'Essex en campagne contre le roi et périt en 1643 dans une escarmouche. Doué d'une éloquence entraînante, de beaucoup de fermeté et des qualités extérieures qui dominent le peuple, Hampden était appelé à jouer un grand rôle si la mort ne l'eût enlevé sitôt.

HAMPSHIRE, HANTS ou SOUTHAMPTON, comté de l'Angleterre, est borné au N. par celui de Berks, à l'O. par ceux de Dorset et de Wilt, au S. par la Manche, à l'E. par les comtés de Sussex et de Surrey. Il a environ 80 kil. de long sur 50 de large; 314 300 hab.; ch.-l. Winchester; autres villes principales, Southampton, Portsmouth, Gosport, Fareham, Alton, Andover. Ce comté est arrosé par l'Itchin, l'Avon, l'Anton. Peu d'industrie; agriculture perfectionnée. Eaux minérales et bains de mer fréquentés. — Cette contrée, primitivement occupée par les Belgæ, fut conquise par Vespasien et réunie à la Bretagne 1re. Elle fit ensuite partie du roy. de Wessex; sous la domination saxonne, elle prit le nom d’Hantunscyre, d'où le nom moderne.

HAMPSHIRE (NEW-), un des États-Unis de l'Amérique du Nord, borné au N. par le Bas-Canada, à l'E. par le Maine, au S. par le Massachusetts, et à l'O. par le Vermont : 270 kil. sur 130 ; 318 000 hab.; ch.-l., Concord. Il est arrosé par le Connecticut, le Merrimak et l'Androscoggin. Pays montagneux, surtout au centre et au N., ce qui l'a fait surnommer la Suisse de l'Amérique. Climat salubre, sol fertile en grains; pâturages ; mines de fer, sel, plomb, houilles, carrières de marbre et de granit. Industrie développée; commerce actif. — Le capitaine Smith visita le premier, en 1614, les côtes du New-Hampshire, alors habité par les Abénaquis; une colonie anglaise s'y établit en 1623 et donna au pays le nom de Laconia, qui en 1629 fut changé en celui de New-Hampshire, parce que le capitaine J. Mason, à qui ce territoire fut concédé, était gouverneur du Hampshire. En 1640, il fut réuni au Massachusetts, dont on le sépara en 1679. Il proclama son indépendance en 1792.