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Ceux-ci y fondèrent la bourgade d'Hydra. Lors de la guerre de l'indépendance (1821), les Hydriotes furent les plus terribles adversaires de la marine turque, dont la destruction fut en grande partie leur ouvrage. — La v. d'Hydra, sur la côte N. de l'île, a un bon port et compte env. 15 000 h. Elle est ch.-l. de diocèse et siège d'un métropolitain. École supérieure ; école de commerce et de navigation.

HYDRAOTE, Hydraotes, auj. le Ravi, riv. de l'Inde, au N. O., sortait de l'Imaüs, recevait l'Hydaspe, et tombait dans l’Acesines, affluent de l'Indus. En allant de l'O. à l'E., c'est la 4e des cinq grandes rivières qu'on rencontre dans le Pendjab.

HYDRE DE LERNE, serpent monstrueux, né de Typhon et d'Échidna, séjournait dans les eaux du lac de Lerne en Argolide. Il avait sept têtes, et chacune repoussait à mesure qu'on la coupait, à moins qu'on ne brûlât immédiatement la plaie. Hercule, aidé d'Iolas, en délivra la terre : cet exploit est un des douze travaux que lui imposa Eurysthée. Après avoir tué le monstre, le héros trempa ses flèches dans son sang empoisonné, pour rendre incurables les blessures qu'il ferait. Ce serpent fut transporté au ciel, où il forme la constellation australe de l’Hydre. On pense que l'Hydre de Lerne n'était autre chose qu'un marais d'où s'échappaient des miasmes pestilentiels et qu'Hercule parvint à dessécher.

HYDRIOTES, habitants d'Hydra. V. HYDRA.

HYDRONTE, Hydruntum, auj. Otrante, ville de l'Apulie méridionale, sur la côte E., au S. E. de Tarente. D'Hydronte à Orique en Épire, il n'y a que 60 kil. : Pompée avait, dit-on, songé à l'inexécutable projet de jeter un pont entre ces deux villes.

HYÈRES, Arcæ, ch.-l. de c. (Var), à 18 kil. E. de Toulon, à 5 kil. de la mer et de la rade d'Hyères, qui est très-vaste et très-sûre ; 8880 hab. Position délicieuse : orangers, oliviers, pêchers. Climat chaud et sain : on y envoie les malades affectés de phthisie. Huile d'olives, vins, grenades, oranges, etc. Patrie de Massillon. — Cette v. est une colonie de Marseille. Elle portait au moyen âge le nom d’Ahires (corruption de son nom latin d’Arcæ). Au XIIIe siècle elle avait un port où l'on s'embarquait pour la Palestine. Longtemps elle fut l'apanage des vicomtes de Marseille, qui la cédèrent au comte de Provence, Charles d'Anjou, frère de S. Louis.

HYÈRES (îles d'), Stœchades. On nomme ainsi 4 îles qui sont situées sur la côte du dép. du Var et qui font partie du canton d'Hyères : ce sont Porquerolles, Port-Croz, Bagneaux, l'île du Levant ou Titan : les deux premières sont habitées; 1000 h. environ. — François I érigea ces îles en marquisat (1531) sous le nom d’Iles d'Or, que leur donnaient les Romains à cause des oranges qu'on y récoltait. Ce marquisat fut d'abord possédé par la maison d'Ornans, qui en céda une partie à celle de Roquendoff ; mais la garde de ces îles ayant été négligée par leurs possesseurs, la couronne s'en saisit et y mit garnison. Les Anglais ravagèrent les îles d'Hyères lors du siège de Toulon, en 1793.

Bourg et riv. de Seine-et-Oise. V. YÈRES.

HYGIE, c.-à-d. en grec santé, déesse de la santé, était fille ou femme d'Esculape. On la représente avec une coupe à la main, la coupe de la santé, et avec un serpent qui veut boire dans cette coupe.

HYGIN, C. Jul. Hyginus, grammairien latin, natif d'Alexandrie ou d'Espagne, fut d'abord esclave de Jules César, et fut affranchi par Auguste, qui lui confia le soin de la bibliothèque palatine. Il commenta Virgile et fut lié avec Ovide, qui, dans la suite, se brouilla avec lui. On a sous son nom deux ouvrages qui sont très-utiles pour l'étude de la mythologie : un recueil de Fables mythologiques et Astronomicum poeticum, publiés tous les deux dans les Mythographi latini de Muncker, Amst., 1681. Ces deux ouvrages sont si mal écrits qu'on croit qu'ils ne sont pas d'Hygin. A. Mai a publ. en 1831 des Fables inédites qui lui sont attribuées et qui ont été rééditées par Bunte, Leips., 1857. On a aussi sous le nom d'Hygin un fragment sur la Castramétation, à la suite du Végèce de Scrivérius, Leyde,. 1607; des traités de Limitibus, de Conditionibus agrorum, publ. par Van Goes, Amst., 1674. Ces ouvrages paraissent être d'un grammairien du IIe s., surnommé Gromaticus (l’Arpenteur).

HYGIN (S.), pape de 139 à 142, condamna Cerdon et Valentin. On l'hon. le 11 janvier.

HYKSOS. V. HYCSOS.

HYLAS, favori d'Hercule, célèbre par sa beauté, était fils d'un roi de Mysie. Il accompagna le héros dans l'expédition des Argonautes et se noya en puisant de l'eau dans un fleuve. Les poëtes ont feint qu'il avait été enlevé par les nymphes du fleuve, éprises de sa beauté. Hercule fut inconsolable de sa perte.

HYLLUS, fils d'Hercule et de Déjanire, fut, après la mort de son père, le chef des Héraclides, et épousa Iole, qui avait été la maîtresse d'Hercule. Chassé du Péloponèse par Eurysthée, il chercha un refuge chez les Athéniens, puis il revint, à la tête des Héraclides, combattre Eurysthée. Il le tua (vers 1307 av. J.-C.) ; mais il ne put néanmoins rentrer dans ses États. Il périt quelque temps après dans un combat singulier contre Échémus, chef des Tégéates.

HYMEN ou HYMÉNÉE, Hymenæus, fils de Bacchus et de Vénus, présidait au mariage. On le représente sous la figure d'un jeune homme blond, couronné de roses, portant un flambeau et enveloppé dans un voile blanc, brodé de fleurs.

HYMETTE, Hymettus, auj. Trélovouni, mont. de l'Attique, à 11 k. S. E. d'Athènes, était célèbre par son miel exquis et par ses carrières de marbre gris.

HYPANIS, nom commun à deux riv. de l'Europe barbare : l'une, auj. le Kouban, sortait du Caucase, coulait au N. O., puis à l'O. et tombait dans le Palus-Méotide; l'autre, le Bog, venue des contrées intérieures de la Scythie d'Europe, se perdait à Olbia dans l'estuaire du Borysthène.

HYPATIE, Hypatia, fille de Théon, mathématicien d'Alexandrie, née à Alexandrie vers l'an 370 de J.-C., devint elle-même si habile dans les mathématiques et la philosophie qu'on la surnommait la Philosophe et que les magistrats d'Alexandrie l'invitèrent à faire des cours publics. Elle obtint les plus brillants succès et acquit un grand crédit sur Oreste, gouverneur de la ville; mais elle était païenne et on l'accusait d'encourager la persécution des Chrétiens. Des furieux, ameutés contre cette femme, s'emparèrent de sa personne, l'assommèrent, mirent son corps en lambeaux et traînèrent dans les rues ses membres palpitants (415). Hypatie avait composé de savants écrits (Commentaire sur Diophante, Canon astronomique, Commentaire sur les coniques d'Apollonius de Perge) ; ils ont tous péri dans l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie.

HYPERBOLUS, Athénien méprisé. V. OSTRACISME,

HYPERBORÉENS, c.-à-d. au delà du Borée, nom donné vaguement par les Grecs aux peuples et aux pays du Nord. On plaça d'abord le pays des Hyperboréens au N. de la Thrace, puis on le recula jusqu'aux monts Riphées. On s'imaginait que par delà ces montagnes existait un peuple chéri des dieux qui pratiquait toutes les vertus, qui vivait sans travail et sans trouble, à l'abri du souffle de Borée, dans un climat d'une douceur inaltérable. C'est du pays des Hyperboréens que l'on faisait venir le sage Abaris.

HYPÉRIDE, orateur athénien, disciple d'Isocrate et de Platon, et rival de Démosthène. Il fut avec cet orateur l'ennemi des Macédoniens et l'instigateur principal de la guerre Lamiaque. Après la batailla de Cranon, il fut enlevé du temple de Neptune, à Égine, et livré à Antipater, qui lui fit souffrir d'horribles tortures, lui arracha la langue, puis le fit mettre à mort, 322 av. J. C. Ses discours sont perdus, à l'exception de deux, qui se trouvent dans les recueil des Orateurs grecs, notamment dans la collection Didot, et d'un Éloge funèbre de Léosthène,