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fut le collaborateur et le continuateur de Malte-Brun. Il a lui-même écrit des Manuels estimés sur la géographie, la géologie, la minéralogie, a fourni de nombreux articles à l’Encyclopédie méthodique et autres recueils, a rédigé la Géologie de la Crimée (dans la Relation du prince de Demidoff), et a donné une traduction de Pomponius Méla, avec d'excellentes notes, 1845 (dans la coll. D. Nisard).

HUPPAZOLI (François), centenaire, né à Casai (Piémont), en 1587, voyagea dans le Levant, séjourna longtemps à Scio, où il se livra au commerce, fut nommé, à l'âge de 82 ans, consul de Venise à Smyrne, jouit pendant toute sa vie d'une santé parfaite, qu'il dut à la constante régularité de son régime, et mourut en 1702, âgé de 115 ans. Il s'était marié 5 fois : il épousa sa dernière femme à 98 ans, et en eut encore 4 enfants.

HUREPEL (PHILIPPE.) V. PHILIPPE HUREPEL.

HUREPOIX, petit pays de l'anc. Ile-de-France (Seine-et-Oise), entre la Brie, le Gâtinais, l'Orléanais et le Mantais, avait pour ch.-i. Dourdan, et pour autres lieux principaux : Montlhéry, Arpajon, Palaiseau, Chevreuse, la Ferté-Aleps, Corbeil.

HURIEL, ch.-l. de c. (Allier), à 13 kil. N. O. de Montluçon; 1800 h. Ruines d'un vieux château.

HURON (lac), grand lac de l'Amérique du Nord, un des plus vastes du globe, entre le Canada au N. et les États-Unis au S.; 380 kil. sur 220. Il communique au N. O. avec le lac Supérieur par le détroit de Sainte-Marie; à l'O. avec le lac Michigan par celui de Michilimackinac; à l'E. avec le lac Simcoe qui communique lui-même avec le lac Ontario; au S. E. avec le lac Érié par la riv. et le lac St-Clair. Il est traversé du N. O. au S. par la ligne de démarcation entre le Canada et les États-Unis. Sa forme est très-irrégulière; il s'y trouve beaucoup d'îles, entre autres celles de Manatoulin, Drummond, St-Joseph, St-Martin. De fréquentes tempêtes en rendent la navigation dangereuse. Ce lac doit son nom aux Hurons, qui jadis habitaient sur ses bords.

HURON, nom commun à deux riv. de l'Amérique du Nord, dites, l'une, le Huron du lac Érié, l'autre, le Huron de St-Clair, du nom des lacs où elles se perdent ; la 1re a un cours de 180 k., l'autre de 120.

HURONS, peuple indigène de l'Amérique du Nord, errait sur la côte orient. du lac Huron lors de la découverte du Canada par les Français. Ils réclamèrent la protection des Français contre les Iroquois leurs ennemis. Malgré ce secours, les Iroquois parvinrent à les chasser du territoire qu'ils occupaient (1650). D'autres Hurons vivaient entre les lacs Huron et Ontario et sur les bords du St-Laurent : ils ont disparu, exterminés presque entièrement par les Chérokees. Il ne subsiste plus auj. de Hurons qu'à la petite mission de Lorette, à 10 kil. N. de Québec, où se trouvent 200 cultivateurs descendants des anc. Hurons. Leur idiome s'est perdu.

HURTADO DE MENDOZA. V. MENDOZA.

HUS (terre de), pays de Job. V. JOB.

HUSCH (prononcé Houch), v. de Moldavie, sur le Pruth, à 77 Kil. S. E. d'Iassy. Évêché. Pierre le Grand et Baltadji-Méhémet y signèrent en 1711 le fameux traité qu'avait négocié Catherine I.

HUSKISSON (W.), homme d'État, né en 1770 à Birch-Moreton (Worcester), m. en 1830, fut d'abord secrétaire particulier de lord Gower, ambassadeur d'Angleterre en France (1792), devint, sous le ministère Pitt, sous-secrétaire d’État de la guerre (1795), puis secrétaire de la trésorerie, s'attacha ensuite à Canning, et fut, sous ce ministre, président du bureau du commerce (1823). Il était entré à la Chambre des Communes dès 1796. Soit comme ministre, soit comme député, Huskisson se distingua par ses connaissances dans les finances et l'économie politique. Disciple de Smith, il combattit avec force le système prohibitif, fit abaisser les tarifs de douane, et prouva par les faits qu'on ne faisait par là qu'augmenter les recettes et favoriser la prospérité du pays. Il périt de la manière la plus malheureuse, écrasé par une locomotive à Liverpool.

HUSS (Jean), hérésiarque, né en 1373 à Hussinetz, en Bohême, de parents pauvres, entra dans l'état ecclésiastique, devint en 1409 recteur de l'Université de Prague, et fut choisi pour confesseur par la reine de Bohême, Sophie de Bavière. Ayant eu connaissance des doctrines du réformateur anglais Jean Wicleff, il les embrassa avec chaleur, rejetant l'autorité du pape, attaquant les vices du clergé, les excommunications, les indulgences, le culte de la Vierge et des saints, la communion sous une seule espèce, etc., et fit rapidement de nombreux partisans. Il soutint ses opinions dans plusieurs écrits, notamment dans un Traité de l'Église. Déféré pour cet ouvrage au St-Siége, il fut excommunié par le pape Alexandre V, et en appela au concile de Constance. Il se rendit à ce concile en 1414, muni d'un sauf-conduit de l'empereur : il y fut déclaré hérétique. Ayant refusé de se rétracter, il fut, malgré son sauf-conduit, livré au bras séculier, et brûlé vif à Constance en 1415. Il déploya jusque sur le bûcher un caractère indomptable. Sa mort souleva toute la Bohême et devint le signal d'une guerre sanglante (V. HUSSITES). La collection des œuvres de Jean Huss a été publiée en 1558 à Nuremberg, 2 vol. in-fol., avec une préface de Luther, et réimprimée en 1715, sous le titre de Joannis Hussii et Hieronymi Pragensis confessorum Christi historia. Bonnechose a publié en 1846 ses Lettres, en latin, avec trad. française.

HUSSARDS, corps de cavalerie légère. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

HUSSEIN, que l'on écrit aussi Hossein, Hocein, nom commun à un grand nombre de personnages musulmans dont nous citerons les plus célèbres :

HUSSEIN, fils d'Ali et de Fatime, fille de Mahomet, fut, après la mort de son frère aîné Hassan (669 de J.-C.), considéré par les Chyites comme l'imam ou chef légitime de la religion. Il vivait en paix à la Mecque, lorsque, après la mort de Moaviah (680), il fut appelé à Koufa par les habitants de cette ville, qui lui promettaient de le saluer calife : il se rendait à cette invitation accompagné seulement d'une centaine d'hommes, quand il fut arrêté et mis à mort par les troupes de Yézid, fils de Moaviah, qui s'était déjà fait proclamer calife. Il périt à quelque distance de Bagdad, dans les plaines voisines de Kerbélah, au lieu qu'on nomma depuis Mesched-Hussein ou Tombeau de Hussein ; les Chyites regardent ce lieu comme sacré et y vont en pèlerinage; le jour de la mort de Hussein est pour eux un jour néfaste.

HUSSEIN-BEHADER (Aboul-Gazi), dernier sultan de Perse de la race de Tamerlan, né à Hérat en 1438. Il était d'abord sans héritage, mais il sut se faire un parti puissant, s'empara d'Asterabad, se fit reconnaître en 1459 roi du Mazandéran, envahit le Khoraçan, prit Balkh, puis Hérat (1470), et forma ainsi dans la Perse orient. un royaume qu'il rendit longtemps florissant. Il mourut en 1506, à 68 ans, après en avoir régné 40. Ce prince eut pour visir Aly-Chyr, qui avait beaucoup contribué à l'éclat de son règne.

HUSSEIN (CHAH-), Sophi de Perse, régna de 1694 à 1729. C'était un prince pieux et d'un caractère doux, mais sans énergie. Mir-Mahmoud, déjà maître du Kandahar, vint à la tête des Afghans insurgés attaquer Ispahan, capitale de la Perse, s'en empara après un long siège en 1722, et força le faible Chah-Hussein à abdiquer. Il fut quelques années après massacré avec sa famille par Aschraf, successeur de Mahmoud. La France entama sous ce règne des négociations avec la Perse, et signa avec elle en 1708 un traité de commerce assez avantageux.

HUSSEIN-PACHA, surnommé Koutchouk (le Petit), favori du sultan Sélim III, né en Circassie ou en Géorgie, vers 1750, m. en 1803, avait été élevé comme page avec Sélim. Il fut nommé par ce prince en 1789 capitan-pacha (grand-amiral), alla en 1798 combattre le rebelle Passwan-Oglou, mais sans pouvoir le