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PRUD
PRUS
— 1554 —

munauté. — Dans la nouvelle Université, on donne le nom de proviseurs aux chefs des lycées.

PROVISIONS D’OXFORD, statut provisoire dressé en 1258 par 24 commissaires du parlement d’Oxford, dit mad parliament (parlement enragé), et juré par Henri III et son fils Édouard, ordonnait l’observation de la Grande Charte (souvent violée par le roi), la convocation régulière du parlement, et l’élection d’un grand juge national et de quatre chevaliers par comté pour recevoir les griefs des habitants. Le pape Alexandre IV cassa par une bulle les Provisions d’Oxford (1261), et par suite le roi rétracta son serment (1262). De là une guerre civile que signalèrent l’arbitrage de S. Louis (1264), la bat. de Lewes (1264), où Henri fut défait par Montfort, et celle d’Evesham (1265), où périt ce dernier. La paix ne fut rétablie qu’en 1267, et les Provisions furent abolies.

PROVOST (J. B. François), comédien français, né à Paris en 1798, m. en 1865 ; acteur du Théâtre-Français, où il excella dans l’ancien répertoire. Son jeu se distinguait par le naturel, l’entrain et le bon ton.

PROYARD (l’abbé Bonaventure), né vers 1743, m. en 1808, était principal du collége du Puy avant 1789. Il émigra, devint conseiller ecclésiastique du prince de Hehenlohe-Bartenstein, rentra en France en 1801, mais fut arrêté et détenu à Bicêtre en 1808 pour avoir écrit en faveur des Bourbons. Il mourut peu après à Arras. Il a écrit des brochures politiques et des ouvrages d’éducation : l’Écolier vertueux, le Modèle des jeunes gens, etc.

PRUDENCE, Aurelius Prudentius Clemens, poëte latin chrétien, né en 348 à Calahorra dans la Tarraconaise, fut successivement avocat, juge, soldat, gouverneur de quelques villes, employé à la cour d’Honorius, puis disgracié par le prince, et passa la fin de sa vie dans la solitude, la culture des lettres et l’exercice de la piété. On lui doit, outre quelques écrits contre les hérétiques, un recueil de cantiques, hymnes et autres poésies, très-souvent imprimé (Hanau, 1613, in-8 ; Amst., chez Dan. Elzevier, 1667, in-12, avec notes d’Heinsius ; Paris, 1687, ad usum Delphini ; Cologne, 1701, Cum notis Variorum), et réédité à Tubingue, 1845, par Obbarius, et à Leips., 1860, par Dressel. Prudence a été proclamé le Prince des poëtes chrétiens : on trouve en effet dans ses poésies de l’imagination et de l’esprit ; mais son style est souvent incorrect et il est inférieur aux poëtes latins de la décadence. On doit à M. l’abbé Bayle une bonne Étude sur Prudence, 1860.

prudence (S.), évêque de Troyes de 840 ou 845 à 861, était Espagnol. Il combattit vivement les Semi-Pélagiens et réfuta Scot Érigène. On le fête le 6 avril.

PRUDHOMME (L.), journaliste et compilateur, né à Lyon en 1752, mort en 1830, fut d’abord commis libraire, puis relieur dans sa ville natale, vint à Paris vers 1787, s’y fit écrivain politique, publia une foule de pamphlets en faveur de la Révolution, fonda le journal démocratique intitulé les Révolutions de Paris, fut néanmoins emprisonné en 1793 comme royaliste, s’établit libraire après son élargissement, et édita divers grands ouvrages, notamment une traduction de Lavater, 1809, 10 vol. in-4 ; les Cérémonies religieuses de Picard, 1810, 13 vol. in-fol., et une nouvelle édition, fort améliorée, du Dictionnaire historique de Chaudon et Delandine, 1810-1820, 20 vol. in-8. Il a en outre donné lui-même : Géographie de la République française, 1795 ; Dictionnaire universel de la France, 1805 ; Histoire des crimes de la Révolution, 1798, etc.

PRUDHOMMES, arbitres commerciaux. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

PRUDHON (P. P.), peintre, né à Cluny en 1760, mort en 1823, était fils d’un tailleur de pierres. Il manifesta des dispositions précoces, remporta à 18 ans le prix de peinture fondé à Dijon, passa six ans à Rome (1783-89) et s’y lia avec Canova, revint en France au moment de la Révolution et végéta longtemps, ne faisant guère que des vignettes, exposa

aux salons de 1808 et 1812 des tableaux qui lui firent enfin prendre rang parmi les premiers artistes de l’époque, fut choisi par Napoléon pour donner des leçons à l’impératrice Marie-Louise et admis à l’Institut en 1816. Il eut une vie très-orageuse, et mourut du chagrin que lui causa le suicide de sa maîtresse. Son dessin est quelquefois incorrect, mais sa composition a du charme, et son coloris est fort beau. On admire surtout de lui le Crime poursuivi par la Justice et la Vengeance céleste et un Christ mourant sur la croix. Il ne traîta pas avec moins de succès les sujets gracieux (Psyché enlevée par les Zéphyrs, l’Innocence séduite par l’Amour, Vénus et Adonis), ce qui lui mérita le surnom de Corrège français.

PRUM ou PRUYM, v. des États prussiens (prov. Rhénane), sur la Prum (affluent de la Sure), à 50 k. N. N. O. de Trèves ; 3000 hab. Fameuse abbaye de Bénédictins, fondée en 721, agrandie en 761 par le roi Pépin, et dans laquelle l’empereur Lothaire I prit l’habit et mourut (855). Les archevêques de Trèves possèdent cette abbaye depuis le xvie s. Les abbés de Prum étaient Princes du St-Empire.

PRUNELLI, ch.-l. de cant. (Corse), à 31 k. S. E. de Corte ; 916 hab.

PRUSA, nom commun à deux villes de Bithynie, bâties par un des Prusias : Prusa ad Hypium, sur la côte, entre Héraclée et Nicomédie ; Prusa ad Olympium, auj. Brousse, à l’O. de la précédente.

PRUSIAS I, le Boiteux, roi de Bithynie de 237 à 192 av. J.-C., eut des démêlés avec Attale I, roi de Pergame, et avec la république de Byzance, repoussa les Gaulois qui avaient envahi ses États (200), et mourut en 192 des suites d’une blessure reçue au siége d’Héraclée. — ii, le Chasseur, fils et successeur du préc., 192-148, reçut Annibal à sa cour, réussit avec son secours à battre Eumène, roi de Pergame, et n’en consentit pas moins à le livrer aux Romains, ce que le général carthaginois n’évita qu’en s’empoisonnant (183). En 167, il vint à Rome pour solliciter l’alliance de la république, et s’y déshonora par sa bassesse. De retour dans ses États , il fit de nouveau la guerre au roi de Pergame, et lui enleva quelques provinces, mais il fut forcé par les Romains de rendre ses conquêtes (154). Il périt dans une révolte suscitée par son propre fils Nicomède II.

PRUSSE (Royaume de), Preussen en allemand, Borussia en latin, un des principaux États de l’Europe, était, avant 1866 formée de 2 parties distinctes et séparées l’une de l’autre par des pays étrangers (Hanovre, Hesse supérieure, Nassau, etc.) : l’une, la vraie Prusse, à l’E. ; l’autre à l’O. et plus petite, qu’on nommait la Prusse rhénane ; sans compter une enclave du royaume de Wurtemberg, la Principauté de Hohenzollern, cédée au roi de Prusse en 1849. Depuis 1866, elle forme, à part quelques enclaves qui font avec elle partie de l’Empire allemand (duché de Brunswick, d’Oldenbourg, etc.), un État compact, qui a pour bornes, au N. la mer du N., le Danemarck, le grand-duché de Mecklenbourg, la mer Baltique, à l’E. la Russie et la Pologne, au S. l’empire d’Autriche, le royaume et les duchés de Saxe, le royaume de Wurtewberg, les grands-duchés de Bade et de Hesse, à l’O. la France et la Hollande. Sa population actuelle est d’environ 24 millions d’âmes, dont plus de 13 millions de protestants. — Les États prussiens se divisent en 10 grandes provinces, subdivisées en gouvernements et régences, plus les districts gouvernementaux de Cassel et de Wiesbaden et la Principauté de Hohenzollern. Les gouvernements prennent tous le nom de leur chef-lieu. La capitale est Berlin.

Provinces.
Gouvernements.
Brandebourg
Potsdam et Berlin. — Francfort-sur-l’Oder.
Poméranie
Stettin. — Stralsund. — Kœslin.
Silésie
Breslau. — Liegnitz. — Oppeln.
Posnanie
Posen. — Bromberg.