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PROC
PROC
— 1549 —

célébrait à la fois dans ses hymnes les divinités des nations les plus diverses. Initié aux pratiques de la théurgie, il donnait, comme ses prédécesseurs, dans le mysticisme et plaçait l’extase au-dessus de la raison. Son principal mérite est d’avoir donné au système Alexandrin sa forme méthodique et définitive. Proclus avait composé un grand nombre d’ouvrages dont la plus grande partie est perdue : les principaux de ceux qui restent sont : des traités de la Providence, de la Liberté et du Mal; l’Institution théologique et la Théologie platonicienne; des Commentaires sur divers dialogues de Platon; des Hymnes; des traités du Mouvement, de la Sphère et des Positions astronomiques; enfin des Scholies sur Euclide. Il n’existe aucune édition complète des Œuvres de Proclus. La Théologie platonicienne et l’Institution théologique ont été publiées ensemble à Hambourg, gr.-lat., 1618; l’Institution théologique a été rééditée avec d’autres écrits par Fr. Creuzer, sous le titre d’Initia philosophiæ ac theologiæ ex platonicis fontibus ducta, Francfort, 4 vol. in-8, 1821-1825, et a été réimprimée par lui en tête du Plotin de la collection Didot. Le Commentaire sur le Timée a été publié à Bâle, 1542, et à Breslau, 1847, par E. C. Schneider. Le Commentaire sur le Cratyle a été donné par Boissonade, Leips., 1820. M. Cousin a publié, en 6 vol. in-8, 1819-27, les traités de la Providence, du Destin, de la Liberté et du Mal; (dont il n’existe qu’une traduction latine fort imparfaite par Guill. de Mœrbeka), ainsi que les Commentaires sur le Premier Alcibiade et le Parménide, en grec, et a donné de ces mêmes écrits une nouvelle édition fort améliorée, 1864, in-4. Les Hymnes se trouvent dans les Analecta de Brunck. Le Traité de la Sphère, publié à Anvers en 1553, a été réédité à Wurtzbourg en 1830 par Gutenæcker. Marinus, disciple de Proclus, a écrit sa Vie; elle se trouve dans la 2e édition de Proclus par M.  Cousin (1865). M.  Berger a donné une bonne analyse de la doctrine de Proclus (Paris, 1840).

proclus (S.), patriarche de Constantinople (434-446), fut lié avec S. Jean Chrysostome, dont il fit transférer les cendres à Constantinople, combattit Nestorius, et jouit d’un grand crédit auprès de l’empereur Théodose II. On le fête le 24 oct. Ses Œuvres, qui consistent surtout en homélies, ont été publ. à Rome en 1630, in-4, et réimprimées dans le 65e vol. de la Patrologia græca de l’abbé Migne.

proclus, chimiste, réussit en 515, lorsque Vitalien assiégeait Constantinople, à brûler sa flotte avec des flèches enduites d’une composition inconnue, dite soufre vif, analogue au feu grégeois, lequel pourtant ne fut connu que plus tard, vers 668.

PROCONÈSE, Proconesus, auj. Marmara, île de la Propontide, au N. E. de Cyzique, était ainsi nommée à cause du grand nombre des daims (en grec prox, gén. procos) qu’elle nourrissait.

PROCONSUL, de pro consule, magistrat romain faisant fonction de consul dans certaines provinces. Cette nouvelle fonction fut instituée quand Rome eut étendu son pouvoir au loin et que les guerres à soutenir ou les provinces à gouverner se furent multipliées. Le 1er proconsul qui ait été nommé est T. Quinctius Barbatus, en 464 av. J.-C. Sous la République, les proconsuls furent longtemps des consuls sortant de charge ; sous l’Empire, c’étaient presque toujours des personnages étrangers au consulat. En droit, il ne devait y avoir au plus que deux proconsuls, de même qu’il n’y avait que deux consuls, et la durée du proconsulat ne pouvait dépasser un an ; mais on finit par augmenter le nombre des proconsuls et par prolonger la durée de leurs fonctions. Pompée reçut pour 3 ans le proconsulat des mers ; César fut nommé pour 5 ans proconsul en Gaule. Les proconsuls donnèrent trop souvent l’exemple des concussions, des cruautés et d’une morgue sans égale : leur nom est resté proverbial en ce sens.

PROCOPE, historien grec, né vers 500 à Césarée en Palestine, tint école de rhétorique à Constantinople, suivit Bélisaire comme secrétaire dans ses campagnes en Asie, en Afrique, en Italie, devint sénateur, fut nommé préfet de Constantinople en 562, et mourut vers 565. On croit qu’il était chrétien. On a de lui 1° une Histoire de son temps, en 8 livres, où il raconte les événements glorieux du règne de Justinien et où il fait le plus grand éloge de cet empereur, et des personnes de sa cour; 2° l’Histoire anecdote (c.-à-d. secrète), ouvrage posthume dans lequel il désenchante le lecteur sur le compte de Justinien, de Bélisaire, et surtout de l’impératrice Théodora, qu’il avait loués précédemment; 3° six Discours sur les Édifices élevés par Justinien. Tous ces ouvrages sont extrêmement précieux pour qui cherche les faits plutôt que les jugements qu’en porte l’auteur. Les Œuvres de Procope font partie de la Byzantine, dans laquelle elles ont été publ. par le P. Maltret, Paris, 1662-63 (grec-lat., 2 vol. in-fol.), et par G. Dindorf, Bonn, 1833-38. J. C. Orelli a donné à part les Anecdotes, Leips., 1827. Martin Fumée a trad. en franç. l’Histoire et les Édifices, Par., 1587, qui ont été trad. de nouveau par un anonyme en 1670 ; M. Isambert a trad. en 1856 l’Histoire secrète, avec le texte en regard, et de savantes notes.

procope de gaza, théologien et rhéteur grec, qui vivait vers 520, a laissé, entre autres écrits, une Explication des Proverbes de Salomon, un Commentaire sur Isaïe, des Scholies sur les Rois et les Paralipomènes, etc. Ses Œuvres ont été insérées dans la Patrologia græca de l’abbé Migne, 1860.

procope le Grand ou le Tondu, et procope le Petit, fameux chefs hussites, commandaient l’un aux Taborites, l’autre aux Orphanites. — Le premier avait été aide de camp de Ziska qui le surnommait l’Hercule de la Bohème; son aspect seul faisait fuir l’ennemi. Parmi ses incursions en Allemagne, on remarque surtout celle de 1430, où il emmena un butin immense; en 1431, il battit à Tauss les troupes de l’empereur Sigismond. En 1433, il parut au concile de Bâle. — Procope le Petit joue un rôle moins important : il fut souvent sous les ordres du 1er. Après la séparation des Utraquistes, qui diminuait beaucoup leurs forces, les deux Procopes furent défaits et tués à Bœhmischbrod, 1434.

procope couteau (Michel coltelli, dit), né à Paris en 1684, d’une famille noble de Palerme, m. en 1753, fut reçu médecin, mais ne pratiqua guère et fit quelques pièces pour les petits théâtres (Arlequin Balourd, l’Assemblée des Comédiens, les Fées, Pygmalion, la Gageure, les Deux Basiles), et composa un grand nombre de pièces fugitives. — Son père, Franç. Procope, avait établi à Paris, rue de l’Anc.-Comédie, le Café Procope, qui fut longtemps le rendez-vous des gens de lettres.

PROCRIS, épouse de Céphale. V. céphale.

PROCRUSTE ou procuste, brigand de l’Attique, étendait ses victimes sur un lit de fer, leur coupait l’extrémité des jambes lorsqu’elles dépassaient ce lit, et, à l’aide de cordes, allongeait les jambes de ceux qui les avaient trop courtes jusqu’à ce qu’elles atteignissent la longueur du lit. Thésée délivra la terre de ce monstre en lui infligeant le même supplice.

PROCULÉIENS, école de jurisconsultes romains, née au ier s. de J.-C, devait son nom à Proculus, savant jurisconsulte, élève de Labéon, qui vivait sous Néron ; elle avait pour rivale la secte des Sabiniens ou Cassiens. Ce qui la caractérise, c’est sa physionomie stoïcienne ; elle n’admettait comme base du droit que les principes éternels de la raison, ne procédait que par déductions sévères et absolues, et tendait, comme les Stoïciens, à regarder toutes les contraventions comme égales.

PROCULUS, jurisconsulte. V. proculéiens.

proculus (T.) ælius, général romain qui se fit proclamer empereur à Cologne sous Probus, fut vaincu par Probus même et attaché à un gibet, en 280.

PROCURATEURS, fonctionnaires romains envoyés par l’Empereur : 1° dans les provinces sénatoriales