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nius, qui lui rendit la liberté. — L. Postumius Albinus, consul en 229 av. J.-C., réduisit Teuta, reine d’Illyrie, à demander la paix. En 215 il perdit la victoire et la vie à la bataille de la forêt Litana, livrée aux Boïens dans la Gaule cispadane. — Sp. Postumius Albinus, consul l'an 110 av. J.-C., fut envoyé contre Jugurtha, mais se laissa corrompre par l'or du prince numide. — POSTUM. TUBERTUS. V. TUBERTUS.

POT (Phil.), filleul et favori du duc de Bourgogne Philippe le Bon, 1428-94, remplit diverses missions pour ce prince et pour son fils, Charles le Téméraire, s'attacha après la mort de ce dernier au roi de France Louis XI, qui en fit successivement son premier conseiller, son chambellan, et le nomma grand sénéchal de Bourgogne en 1477. Il garda ce titre sous Charles VIII. Il se distingua par son éloquence et par l'énergie de son langage aux États généraux de 1484. On le surnommait la Bouche de Cicéron et le Père de la patrie.

POTAMON, philosophe d'Alexandrie, chef d'une école éclectique, enseignait, selon les uns, au temps d'Auguste, selon les autres à la fin du IIe s. de J.-C.; il compta un grand nombre de prosélytes à Rome aussi bien qu'en Égypte et en Grèce. Il ne reste rien de Potamon. On doit à Gloeckner une dissertation De Potamonis philosophia, Leipzig, 1745, in-4.

POTEMKIN (Grégoire Alexandrovitch), favori de Catherine II, né en 1736 à Smolensk, de parents nobles, mais pauvres, prit de bonne heure du service dans les gardes à cheval, se fit remarquer de l'impératrice par sa taille et sa beauté (1762), se distingua dans une campagne contre les Turcs, obtint un avancement rapide, devint en 1774 le favori en titre, et exerça bientôt une puissance sans bornes sur Catherine, qui le créa prince, premier ministre, feld-maréchal. Il provoqua le partage de la Pologne et voulut également démembrer la Turquie : dans ce but, il envoya en 1783 contre la Crimée une armée qui fut victorieuse et réussit à annexer ce pays à l'empire russe; en 1787, il agit lui-même contre les Turcs et prit d'assaut Otchakov (1788), Bender (1789), Kilianova (1790), mais il exerça contre les vaincus d'horribles cruautés. Il se proposait de pousser jusqu'à Constantinople, dont il voulait faire la conquête; mais, quand il revint à St-Pétersbourg, il trouva Catherine disposée à faire la paix. Il repartit aussitôt pour l'armée afin d'empêcher l'exécution de ce projet, mais, arrivé à Jassy, il apprit que la paix était signée. Il expira presque subitement peu de jours après avoir reçu cette nouvelle (1791) : on soupçonna qu'il avait été empoisonné; mais il est plus probable qu'il succomba à une fièvre épidémique qui ravageait Jassy. Potemkin était un rusé courtisan : après la conquête de la Crimée, il décida Catherine à venir visiter sa nouvelle conquête, et déploya pendant ce voyage toutes sortes d'artifices et de flatteries pour faire croire à la czarine qu'elle avait acquis une province couverte de riches villages, et que la population était empressée de vivre sous son sceptre. Dans les dernières années de sa faveur, son orgueil et son arrogance avaient fini par le rendre odieux à l'impératrice.

POTENZA, Potentia, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples, ch.-l. de la Basilicate, à 140 kil. E. de Naples; 10 800 hab. Évêché, trib. civil et criminelle.

POTHIER (Rob. Jos.), jurisconsulte, né à Orléans en 1699, mort en 1772, fut conseiller au Châtelet d'Orléans, y professa le droit français et donna l'exemple de toutes les vertus publiques et privées, en même temps qu'il déploya toutes les qualités qui font le grand magistrat, l'avocat habile, le jurisconsulte profond. Son principal ouvrage est son édition des Pandectes sous le titre de Pandectæ Justinianeæ in novum ordinem digestæ, Paris et Chartres, 1748-52, 3 vol. in-fol.; Lyon, 1782, 3 vol. in-fol.; Paris, 1818-24, 24 vol. in-8 (avec trad. française par Bréard-Neuville). Dans cette importante publication, pour la préparation de laquelle il fut secondé par d'Aguesseau, il classe méthodiquement les textes du Digeste, qui dans l'ouvrage original étaient entassés pêle-mêle; il éclaircit les décisions contradictoires par de savantes notes, et facilite les recherches par de nouveaux titres. Ses autres ouvrages sont : la Coutume d'Orléans, avec notes, 1760, et un Traité des Obligations, dont presque tous les résultats ont passé dans le Code civil. Jurisconsulte philosophe et moraliste, Pothier recherche constamment le juste et le bon : c'est des lois divines et naturelles qu'il dérive toute législation. Ses Œuvres complètes ont été publiées par Siffrein, Paris, 1820-24, 20 vol. in-8; par Dupin aîné, 1825, 11 vol. in-8; par Rogron et Firbach, 1826, gr. in-8; et par M. Bugnet, 1845-7, 10 v. in-8. M. Frémont a donné sa Vie, 1860.

POTHIN, eunuque qui gouverna l’Égypte pendant la minorité de Ptolémée XII (Dionysos), dont il avait été l'instituteur. C'est par ses conseils que ce jeune prince ordonna le meurtre de Pompée, qui s'était réfugié en Égypte après la bataille de Pharsale. César le fit mourir pour avoir excité un soulèvement dans Alexandrie, 47 av. J.-C.

POTHIN (S.), un des apôtres des Gaules, évêque de Lyon, vécut sous Antonin et Marc-Aurèle, et subit le martyre à Lyon, avec beaucoup, d'autres Chrétiens, vers 177 de J.-C. Il était alors âgé de près de 90 ans. On le fête le 2 juin.

POTI, ville et fort de la Russie d'Asie (Gourie), à l'embouchure du Rioni, dans la mer Noire. Port de commerce (dep. 1858). Cédée par la Turquie en 1829.

POTIDÉE, Potidæa, auj. Pinaka, v. grecque, dans la presqu'île de Pallène, au S. O. de Chalcis, était une colonie de Corinthe et était devenue l'alliée et la tributaire des Athéniens. Au commencement de la guerre du Péloponèse, elle se révolta contre eux avec le secours de Corinthe, 432 av. J.-C., mais, après avoir subi un long siége, elle retomba au pouvoir d'Athènes, 429. Conquise dans le siècle suivant par Philippe, elle fut assujettie à Olynthe; à la chute d'Olynthe, elle devint la possession des Macédoniens. Cassandre, roi de Macédoine, l'agrandit et l'embellit, ce qui valut à la ville le nom de Cassandrie.

POTIER, famille parlementaire qui a produit plusieurs magistrats distingués. Nicolas P. de Blancmesnil, président au parlement de Paris, se signala par son dévouement au roi Henri IV, fut condamné à mort par les Ligueurs, n'échappa au supplice que grâce à l'intervention du duc de Mayenne, se rendit ensuite près de Henri (IV), et devint plus tard chancelier de Marie de Médicis; il mourut en 1635, à 94 ans. — Son frère, Louis P. de Gesvres, secrétaire des finances en 1567, secrétaire du conseil en 1578, secrétaire d’État en 1589, eut part à la réconciliation de Henri III et de Henri IV, et fut fort utile à ce dernier. Il siégea dans le procès de Biron, et mourut fort âgé, en 1630. — Nicolas P., de Novion (1618-97), joua un rôle dans la Fronde, soutint les droits de sa compagnie contre la cour et fut arrêté en 1648 avec Broussel. Cependant il se réconcilia dans la suite avec Mazarin, et devint 1er président en 1678, mais il fut forcé de se démettre en 1689 pour abus d'autorité. Il était membre de l'Acad. française.

POTIER (Ch.), acteur comique, né en 1775, m. en 1838, se disait issu de la famille parlementaire de ce nom par L. Potier de Gesvres. Il débuta à 20 ans, courut longtemps la province, vint en 1809 à Paris, joua avec le plus grand succès au théâtre des Variétés, d'où il passa en 1817 à la Porte St-Martin et se retira en 1827. Il se distinguait par la gaieté, l'originalité et la nature de son jeu. Parmi une foule de rôles qu'il créa, on cite le Ci-devant jeune homme, le Solliciteur, le Bénéficiaire, les Petites Danaïdes, le Bourguemestre de Saardam.

POTITIENS et PINARÉENS, flamines d'Hercule à Rome, institués par le roi Évandre, desservaient l'autel consacré à ce dieu dans le Forum Boarium. Ils devaient conserver ce culte à perpétuité dans leur famille : après quatre siècles et demi, leurs des-