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Caen en 1764, d'une famille noble et ancienne, m. en 1853, adopta avec chaleur les principes de la Révolution, fut élu en 1792 député à la Convention par le dép. du Calvados, résista courageusement aux excès de 1793, et fut mis hors la loi; se réfugia à Zurich où il fut réduit à se faire menuisier, reprit son siége à la Convention après le règne de la Terreur et fut nommé membre du Comité du gouvernement. Chargé spécialement des opérations militaires, il eut le mérite de distinguer Bonaparte, alors capitaine d'artillerie, et l'attacha à ses bureaux. Préfet de la Dyle sous le consulat, il fut nommé sénateur en 1805, et remplit avec succès sous l'Empire plusieurs missions militaires et diplomatiques. Il fut, après le désastre de Waterloo, un des négociateurs envoyés près des Alliés. Sous la Restauration et sous le gouvernement de Louis-Philippe, il prit une part active aux travaux de la Chambre des Pairs et se rangea dans l'opposition libérale. Il a laissé des Souvenirs historiques, qui ont été publiés en 1862.

PONTEFRACT, v. d'Angleterre (York), à 32 k. S. O. d'York; 10 000 h. Château fort, célèbre dans l'histoire des guerres civiles d'Angleterre : Richard II y fut enfermé et y mourut. Jardins, pépinières; fabrique de liqueurs. — Cette ville, appelée d'abord Lugeolum, reçut le nom de Pontefract (de pons fractus, pont brisé), parce que son pont se brisa pendant que l'archevêque d'York, frère du roi Étienne, y passait.

PONT-EN-ROYANS, ch.-l. de c. (Isère), sur la Bourne, à 11 kil. S. de St-Marcellin; 1140 hab.

PONT-EUXIN. V. NOIRE (Mer).

PONTEVEDRA, Pons Vetus, v. et port d'Espagne (Galice), ch.-l. de province, à l'embouch. du Lerez dans l'Atlantique, à 350 k. N. O. de Madrid; 6000 h. — La prov. de P., baignée à l'O. par l'Atlantique, est bornée au N. par celle de la Corogne, à l'E. par celle d'Orense, au S. parle Portugal; 450 000 hab.

PONT-GIBAUD, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), sur la Sioule; à 20 kil. O. S. O. de Riom; 1087 hab. Anc. château des Dauphins d'Auvergne. Mines de plomb argentifère; sources minérales. Près de là est la fontaine d’Oule, dont les eaux sont gelées pendant l'été.

PONTHIEU, Pontivus pagus en lat. moderne, pays de la Basse-Picardie, avec titre de comté, s'étendait de l'embouchure de la Somme à celle de la Canche et avait pour ch.-l. Abbeville. On y distinguait le Ponthieu propre et le Vimeux. Dans le 1er se remarquaient, outre Abbeville, les villes de Montreuil, St-Pol, St-Riquier; dans le 2e, St-Valery, Crécy, Oisemont, Gamaches. — Le Ponthieu a eu des comtes particuliers dès le Xe s.; il passa au commencement du XIIe dans la maison d'Alençon. Guillaume II, 3e comte de cette maison, épousa Alix de France, fille de Louis le Jeune, et en eut Marie, comtesse de Ponthieu, qui fut mariée à Simon de Dammartin, comte d'Aumale, puis à Matthieu de Montmorency. Jeanne, fille de Marie, épousa Ferdinand III de Castille, et mourut en 1279, laissant une fille, Éléonore de Castille, comtesse de Ponthieu, qui devint femme d’Édouard I, roi d'Angleterre, ce qui fit passer ce fief dans les mains des Anglais. En 1336, Philippe VI, roi de France, confisqua le Ponthieu sur Édouard III, mais il fut rendu par le traité de Brétigny, 1360. Depuis, Charles V le réunit à la couronne, en 1369; il en fut détaché par Charles VI pour Jean de France, son fils. Charles VII porta avant de monter sur le trône le titre de comte de Ponthieu : par son avénement, il réunit de nouveau ce comté au domaine royal. Par le traité d'Arras (1435), le Ponthieu fut cédé au duc de Bourgogne; mais, après la mort de Charles le Téméraire, il revint à la France (1477). En 1583, il fut donné en apanage à Diane, sœur naturelle de Henri III, et, en 1619, à Charles de Valois, fils naturel de Charles IX, dont la petite-fille, Marie-Françoise, veuve de Louis de Lorraine, duc de Joyeuse, le laissa à la couronne, en 1690.

PONTIANAK, v. de l'île de Bornéo, capit. d'un État de son nom, sur la côte O. de l’île et sur le Pontianak, près de son embouchure. C'est le ch.-l. des établissements hollandais sur cette côte. Grand commerce avec la Chine. — L’État de P., qui occupe la milieu de la côte O. de l'île de Bornéo, est gouverné par un sultan tributaire des Hollandais : ceux-ci s'étaient introduits dans le pays en 1818 sous prétexte d'y réprimer une sédition.

PONTIFES, Pontifices, chefs du culte à Rome, institués par Numa, étaient d'abord au nombre de quatre, mais furent ensuite portés à 8, puis (sous Sylla) à 16, dont huit grands (majores) et sept petits (minores). Le premier de tous, le grand pontife, avait inspection et autorité sur tous les ministres du culte et sur les Vestales, présidait aux adoptions, réglait l'année et rédigeait les grandes annales, dites livres pontificaux; sa dignité était à vie, et pouvait se concilier avec les autres magistratures. Auguste s'en fit revêtir et ses successeurs l'imitèrent tous. Longtemps les pontifes ne furent choisis que parmi les patriciens; mais, pendant la guerre des Samnites, les plébéiens, déjà admis aux autres charges, se firent aussi admettre à la dignité de pontife; en 254, un plébéien, T. Coruncanius, fut élu grand pontife. Le corps des pontifes se nommait Collegium pontificum. Cette dignité disparut après 375, l'empereur Gratien l'ayant refusée comme incompatible avec la foi d'un chrétien. On dérive le nom de pontife de pons et facere, parce qu'une des plus anciennes attributions des pontifes était d'entretenir le pont Sublicius, par lequel on allait au mont Janicule.

PONTIFES (GRANDS), en Judée. V. PRÊTRE (Grand).

PONTIFES ou PONTIFICES (Frères), c.-à-d. faiseurs de ponts, ordre de frères hospitaliers qui s'établissaient le long des rivières pour transporter gratis les voyageurs sur l'autre rive, ou qui s'associaient pour construire des ponts. Les premiers dont il soit question se montrèrent au XIIe s. sur les bords de l'Arno en Toscane. On remarque parmi eux S. Bénezet, qui, en 1177, construisit à Avignon, sur le Rhône, un pont de 447m de long et de 18 arches; c'est aussi à eux que l'on doit celui de Pont-St-Esprit (V. ce mot). L'ordre fut sécularisé en 1519, par suite d'abus qui s'y étaient introduits.

PONTIGNY, vge du dép. de l'Yonne, à 18 k. N. E. d'Auxerre, dans une île du Serein; 800 h. Jadis abbaye célèbre, fondée en 1114 : c'était la 2e des Quatre filles de Cîteaux.

PONTINS (MARAIS), Pomptina palus, vastes marais qui s'étendent dans la partie S. O. des États romains, entre la Méditerranée et les monts Lepini, depuis Astura jusqu'à Terracine, s'étendent sur un espace de 130 hectares de superficie et ont env. 40 k. de long sur 10 de large. Ils sont traversés par le Garigliano et par plusieurs de ses tributaires. Les environs en sont très-malsains : de juin à septembre, c'est un foyer de fièvres intermittentes. Dans l'antiquité, ce pays était si salubre que 23 villes y florissaient; il était traversé par la voie Appienne. L'invasion des eaux date de la fin de la République romaine, époque où le labourage fut abandonné pour les herbages. Auguste, et après lui Nerva et Trajan, s'efforcèrent de dessécher les Marais Pontins soit en ouvrant un canal le long de la voie Appienne, soit en pratiquant sous cette voie des ponts pour l'écoulement des eaux; le patrice Decius, à la fin du VIe s., et, depuis, les papes Léon X, Sixte-Quint et surtout Pie VI ont aussi beaucoup fait; de 1777 à 1781, ce dernier rétablit à travers ces marais la voie Appienne abandonnée depuis 1580, et creusa plusieurs canaux, entre autres celui qui porte son nom. Napoléon, devenu maître du pays, avait fait commencer de grands travaux de dessèchement : les événements de 1814 entravèrent l'exécution de ses vastes plans, qui ont été exposés par M. de Prony (Dessèchement des marais Pontins).

PONTIUS HERENNIUS. V. HERENNIUS.

PONTIVY, anc. nom de Napoléonville.

PONT-L'ABBÉ, ch. de c. (Finistère), à 18 k. S. O.