Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/689

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en vers d’Anacréon, Bion, Moschus, Sapho, Tyrtée, etc., puis s'essaya au théâtre et donna 3 tragédies, Briséis, Ajax, Caton d'Utique (1759-62). On lui doit en outre une traduction de Pline le naturaliste, 1771-82, 12 vol. in-4, et une traduction d’Aristophane, moitié prose, moitié vers, 1784, 4 vol. in-8 (avec les fragments de Philémon et de Ménandre).

POINSOT (L.), mathématicien, né à Paris en 1777, mort en 1859, entra à l'École polytechnique dès sa fondation, fut successivement professeur de mathématiques au lycée Bonaparte, professeur d'analyse, puis examinateur à l'École polytechnique, inspecteur général de l'Université, membre du Conseil de l'instruction publique (1830), et fut appelé au Sénat en 1852. Il avait été admis à l'Académie des sciences en 1813. Poinsot publia dès 1804 des Éléments de Statistique, qui sont restés classiques, Parmi ses autres travaux, on cite : Théorie générale de l'équilibre et du mouvement des systèmes, 1806; Application de l'algèbre à la théorie des nombres, 1820; Théorie nouvelle de la rotation du corps, 1834; Mémoire sur les Cônes circulaires roulants, 1853. Esprit philosophique et original, Poinsot a introduit des méthodes plus simples d'investigation. Ses travaux se distinguent par l'élégance et la lucidité.

POINTE-A-PITRE (La), v. forte de la Guadeloupe, sur la côte S. O. de la Grande-Terre et sur le bord N. E. du petit Cul-de-Sac, à 50 kil. de la Basse-Terre; 20 000 h. Trib. de 1re inst. Bon port, mais d'accès difficile; plusieurs forts, beaux quais, belles rues, larges et droites, etc. Grand commerce. — Fondée en 1763, presque détruite par un tremblement de terre le 8 fév. 1843 et par un incendie le 18 juil. 1871.

POINTIS (Bernard DESJEAN, baron de), marin français, 1635-1707, se distingua dans les expéditions contre les Barbaresques (1681-86), eut part, comme capitaine de vaisseau, au combat de 1690, où Tourville défit les Anglais entre l'île de Wight et le cap Frehel, bombarda en 1697 la Carthagène d'Amérique, et réussit, à son retour à passer avec 7 vaisseaux seulement au travers d'une flotte anglaise qui en comptait 27. Chargé contre son gré, en 1705, du siége de Gibraltar, il y déploya du talent et de la bravoure, mais ne put prendre la ville. On a de lui une Relation de l'expédition de Carthagène en 1697.

POIRÉ-SOUS-LA-ROCHE, ch.-l. de cant. (Vendée), à 12 k. N. O. de Napoléon-Vendée; 3902 h.

POIRET (P.), écrivain mystique protestant, né à Metz en 1646, mort en 1719, fut pasteur à Heidelberg, à Anweill et à Hambourg, où il se lia avec Mlle de Bourignon. Après avoir été enthousiaste de Descartes, il l'attaqua dans le traité De Eruditione triplici : solida, superficiali et falsa, Amst., 1707. Il a donné, entre autres ouvrages : les Principes solides de la religion chrétienne; la Théologie du cœur, l’Œconomie divine ou Système des œuvres et des desseins de Dieu envers les hommes (Amst., 1687), et a fait une Analyse de Bœhme (en latin). Il a publié les œuvres de Mlle de Bourignon et quelques opuscules de Mme Guyon. Établissant, d'une part l'impuissance de la raison, de l'autre la corruption de la volonté, Poiret en déduit la nécessité de tout recevoir de Dieu : la vérité par la révélation, la foi et la vertu par la grâce; selon lui, la perfection pratique consiste à être un pur instrument de l'activité divine, pati Deum Deique actus.

POIRET (Jean Louis), naturaliste, né en 1755 à St-Quentin, m. en 1834, visita le nord de l'Afrique en 1785 et 86, publia son voyage en 1789, sous le titre : Voyage en Barbarie, ou Lettres écrites de l'ancienne Numidie sur la religion, les coutumes, les mœurs des Maures et des Arabes, et donna depuis, sur diverses branches de l'histoire naturelle, des ouvrages estimés, notamment Leçons de Flore, 1819-21; Hist. des plantes usuelles de l'Europe, 1825-29. C'est lui qui rédigea, avec Lamarck, le Dictionnaire de Botanique de l’Encyclopédie méthodique.

POIRIER (don Germain), bénédictin de St-Maur, né à Paris en 1724, mort en 1803, fut professeur de philosophie et de théologie dans diverses maisons de son ordre, garde des archives des abbayes de St-Denis et de St-Germain des Prés, membre du comité pour préparer une collection des diplômes et des chartes du royaume, fut admis en 1785 à l'Académie des inscriptions, et devint, après 1789, membre de la commission des monuments et bibliothécaire à l'Arsenal. Outre plusieurs opuscules et mémoires, il a publié, en société avec dom Précieux, le tome XIe du Recueil des historiens de France (1764). Aussi modeste et aussi simple que savant, il conserva dans le monde les mœurs et les vertus d'un anachorète.

POIRIER (Ordre de ST-JULIEN du), créé en 1176 par don Gomez, prit en 1214 le nom d'ordre d'Alcantara. V. ALCANTARA et GOMEZ.

POIRSON (J. B.), savant géographe, né en 1761 à Vrécourt (Vosges), mort en 1831, fut l'élève, puis le collaborateur de Mentelle et porta une rare exactitude dans la rédaction de ses cartes. On lui doit : l’Atlas mathématique, physique et politique de toutes les parties du monde, avec Mentelle, 1804; les Cartes pour la Statistique générale de la France d'Herbin et pour les ouvrages d'Al. de Humboldt; l’Atlas pour le Précis de géographie universelle de Malte-Brun (avec Lapie), ainsi que le beau globe manuscrit qui orne la galerie d'Apollon au Louvre. — son fils, Charles P., connu sous le nom de Delestre-Poirson, 1790-1859, travailla de bonne heure pour le théâtre, le plus souvent en société avec Mélesville, Scribe, Dumersan, et y obtint de nombreux succès, devint en 1820 directeur du théâtre du Gymnase, nouvellement créé, en conserva la direction jusqu'en 1844, et fit la fortune de ce théâtre par le choix des pièces et des acteurs et surtout en s'assurant la plume de Scribe.

POISSON (Nic.), savant oratorien, né à Paris en 1637, mort en 1710, a laissé des Remarques sur la Méthode et la Mécanique de Descartes et a rédigé une Somme des conciles intitulée : Delectus auctorum ecclesiasticorum universalis, seu nova Summa conciliorum, Lyon, 1706, 2 v. in-f. : c'est un bon abrégé.

POISSON (Raymond), acteur comique d'un naturel inimitable, né à Paris en 1633, mort en 1690, excellait à jouer le rôle de Crispin; il passe même, mais à tort, pour en être l'inventeur : on ne lui conteste cependant pas d'avoir composé le costume traditionnel de ce personnage. Il était aussi auteur, et a laissé plusieurs comédies en vers, qui ne manquent pas de verve comique (elles ont été réunies en 2 vol. in-12, Paris, 1743). — Son fils, Paul P., mort en 1735, lui succéda dans les rôles de Crispin et fit longtemps les délices du parterre. Il eut deux fils et une fille (Mme Gomez), qui se distinguèrent aussi comme acteurs. L'aîné, Philippe P. (1682-1743), a en outre donné nombre de comédies en vers, dont deux, le Procureur arbitre et l’Impromptu de campagne, sont restées au théâtre. Ses Œuvres ont été réunies à celles de Raym. Poisson, 1743. — Le 2e, Arnoul, 1696-1753, surpassa comme acteur son père et son aïeul. Petit, laid et mal bâti, il tirait de ces imperfections le plus heureux parti pour exciter le rire. Samson a donné une jolie coméd. intit. la Famille Poisson.

POISSON (Denis), géomètre, né en 1781 à Pithiviers, mort en 1840, fut admis le premier à l'École polytechnique, n'ayant que 17 ans, obtint la bienveillance de Laplace, fut nommé en 1806 professeur de mathématiques à l'École polytechnique, en 1811 prof. de mécanique à l'École normale, en 1816 prof. à la Faculté des sciences de Paris, devint peu après membre du conseil de l'Université, membre du bureau des longitudes et enfin pair de France. Il avait été admis dès 1812 à l'Académie des sciences. On a de lui, outre une foule de savants mémoires : Traité de mécanique, 1811 et 1833, ouvrage capital et devenu classique; Nouvelle théorie de l'action capillaire, 1831; Théorie mathématique de la chaleur, 1835; Théorie du calcul des probabilités, 1838. Il excellait surtout dans l'application de l'analyse