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mépris : aussi Plotin avait-il honte d'être logé dans un corps et ne voulut-il jamais permettre de prendre son portrait. Ce philosophe avait laissé sur sa doctrine 54 traités, que son principal disciple, Porphyre, se chargea de réviser et de publier; il les rassembla en six sections, composées chacune de neuf morceaux, et qu'il pomma pour ce motif Ennéades (c.-à-d. Neuvaines). Le style en est souvent obscur; mais on y trouve le spiritualisme le plus élevé et la morale la plus pure : les Pères de l’Église, surtout S. Basile et S. Augustin, s'en sont souvent inspirés. Les Ennéades de Plotin ont paru d'abord uniquement en latin, traduites par Marsile Ficin, Florence, 1492, in-f.; elles furent ensuite imprimées à Bâle, 1580, grec-latin. Fr. Creuzer, qui déjà en 1814 avait publié le livre de Pulchritudine, a donné en 1835 les Ennéades entières, avec la trad. de Ficin, des variantes et des commentaires, Oxford, 3 v. in-4; elles ont été réimpr. par MM. Didot, Paris, 1855, gr. in-8, et par Kirchhoff, Leips.. 1856, 2 v. in-18 (grec seul). Quelques morceaux des Ennéades ont été trad. en anglais par Th. Taylor; Engelhardt a mis en allemand la 1re Ennéade, Erlang., 1820-23, 2 v. in-8. M. Bouillet en a donné une trad. française complète, Paris, 1857-61, 3 vol. in-8, ouvrage couronné par l'Académie française. La Vie de Plotin a été écrite par Porphyre.

PLOTINE, Plotina Pompeia, femme de Trajan, seconda les vues sages et généreuses de son époux, eut grande part à l'adoption d'Adrien, fit reconnaître ce prince à la mort de Trajan, et garda sous son règne l'influence dont elle avait joui précédemment. A sa mort, en 129, elle fut divinisée; une ville de Thrace reçut en son honneur le nom de Plotinopolis.

PLOU, PLÉ, PLO, PLEU, PLU. Ces mots, qui commencent beaucoup de noms de lieux en Bretagne, signifient village ou peuplade.

PLOUAGAT, ch.-l. de cant. (Côtes-du-Nord), à 15 kil. E. de Guingamp; 2397 h.

PLOUARET, ch.-l. de cant. (Côtes-du-Nord), à 13 kil. S. de Lannion; 5498 h.

PLOUAY, ch.-l. de cant. (Morbihan), à 17 kil. N. de Lorient; 3360 h. Scieries mécaniques.

PLOUBALAY, ch.-l. de cant. (Côtes-du-Nord), à 15 kil. N. O. de Dinan, sur l'Océan; 2706 h.

PLOUCQUET (Godefroy), métaphysicien, né en 1716, à Stuttgard, mort en 1790, était issu d'une famille de protestants français réfugiés. Il fut pasteur à Rothenbourg, puis professeur de logique et de métaphysique à Tubingue (1750), et membre de l'Académie de Berlin. Il a laissé un grand nombre d'écrits sur la philosophie et l'histoire de la philosophie, notamment De Pyrrhonis epocha, Tub., 1758, Fundamenta philosophiæ speculativæ, 1759, exposition claire et précise de la philosophie de Leibnitz, qu'il avait adoptée. — Son fils, Guill. P., 1774-1814, exerça la médecine à Tubingue, et publia, entre autres ouvrages, un répertoire de médecine, Initia bibliothecæ medico-practicæ, 10 v. in-4, Tub., 1793-1800.

PLOUDALMEZEAU, ch.-l. de cant. (Finistère), à 22 kil. N. O. de Brest; 3267 hab. Draperie.

PLOUDIRY, ch.-l. de cant. (Finistère), à 26 kil. N. E. de Brest; 1467 hab. Toiles.

PLOUESCAT, ch.-l. de c. (Finistère), à 26 k. N. O. de Morlaix ; 3083 h. Près de là, château de Kerlivré.

PLOUGASTEL-DAOULAS, bourg du Finistère, à 9 kil. E. de Brest, 6090 hab. Puits où l'eau monte quand la marée descend; beau calvaire.

PLOUGASTEL-ST-GERMAIN, ch.-l. de c. (Finistère), à 5 k. O. de Quimper; 1667 hab.

PLOUGUENAST, ch.-l. de cant. (Côtes-du-Nord), à 13 kil. N. E. de Loudéac; 3503 hab.

PLOUHA, ch.-l. de cant. (Côtes-du-Nord), à 25 kil. N. O. de Saint-Brieuc, 5112 hab. Corderie.

PLOUIGNEAU, ch.-l. de cant. (Finistère), à 11 kil. E. de Morlaix; 5017 hab.

PLOUZÉVÉDÉ, ch.-l. de cant. (Finistère), à 30 kil. O. N. O. de Morlaix; 1946 hab.

PLUCHE (Ant.), né à Reims, en 1688, mort en 1761, professa les humanités, puis la rhétorique dans sa ville natale, se fit ensuite prêtre, fut nommé directeur du collége de Laon, et y réorganisa les études, ainsi que la discipline. Il perdit son emploi pour n'avoir pas voulu adhérer à la bulle Unigenitus. Il fut alors chargé, sur la recommandation de Rollin, de l'éducation du fils de Gasville, intendant de Normandie; puis il vint se fixer à Paris où il donna des leçons de géographie et d'histoire et composa plusieurs écrits. Les principaux sont : le Spectacle de la nature, Paris, 1732, 9 vol.in-12, ouvrage dans lequel on trouve, avec des descriptions instructives, des considérations pieuses sur la sagesse divine, mais qui pèche par la prolixité (il a été abrégé par L. F. Jauffret, 1803, et traduit dans plusieurs langues de l'Europe); Histoire du Ciel selon les idées des poëtes, des philosophes et de Moïse, 1739; la Mécanique des langues et l'art de les enseigner, 1751; la Concorde de la géographie des différents âges, 1765.

PLUKENET (Léonard), botaniste anglais, 1642-1706, fut pharmacien à Westminster, puis obtint la surintendance du jardin d'Hamptoncourt, avec le titre de professeur royal de botanique. On a de lui : Phytographia seu Plantarum icones, Londres,1691-96, 3 vol. avec 328 pl. in-f.; Almagestum botanicum, 1696; Almagesti botanici mantissa, 1700; Amaltheum botanicum, 1705. Le tout a été réimprimé en 1769, avec addition. Son herbier, qui contenait 8000 plantes, est auj. au Musée Britannique.

PLUMIER (Charles), botaniste, né à Marseille en 1646, mort en 1706, était de l'ordre des Minimes. Il fut trois fois chargé par Louis XIV de faire des voyages scientifiques en Amérique, explora surtout les Antilles et le Mexique, reçut le titre de botaniste du roi, et mourut à Port-Ste-Marie (près de Cadix), au moment de partir pour la 4e fois. On lui doit : Description des Plantes de l'Amérique, Paris, 1693, in-fol., avec 108 planches (trad. en latin par Jean Burmann, Amst., 1760); Traité des Fougères de l'Amérique, 1705; Nova plantarum Americæ genera, 1703. Tournefort, dont il avait reçu les leçons, a donné en son honneur à un genre d'apocynées le nom de Plumeria (c'est le frangipanier).

PLUNKETT (Oliver), archevêque d'Armagh et primat d'Irlande, né en 1629, avait occupé une chaire de théologie à Rome. Il fut accusé par des Anglicans fanatiques d'avoir voulu soulever les Catholiques contre le roi Charles II, et condamné à mort, en 1681. Il fut pendu et son corps coupé en quatre quartiers. Plus tard, son innocence fut reconnue et sa mémoire réhabilitée.

PLUQUET (Adrien), savant ecclésiastique, né à Bayeux en 1716, m. en 1790, fit plusieurs éducations particulières, puis fut nommé professeur de morale au Collége de France (1776). Il était lié avec Fontenelle, Montesquieu, Helvétius, Il a laissé : Examen du Fatalisme, Paris, 1757, 2 vol. in-12, ouvrage qui dénote autant de sagesse que de science (il en a paru en 1817 à Besançon une édition corrigée et complétée); Dictionnaire des Hérésies, 1762; Traité de la Sociabilité, 1767; Livres classiques de la Chine (trad. du latin du P. Noël), 1784-86; Essai philosophique et politique sur le luxe, 1786; De la Superstition et de l'Enthousiasme (posthume, 1804); tous ouvrages estimés. — On doit à son neveu, Frédéric P., né à Bayeux en 1781, m. en 1834, plusieurs publications intéressantes, entre autres Notice sur R. Wace, Chronique des ducs de Normandie, le Roman du Rou (publié pour la 1re fois, Rouen, 1827).

PLUTARQUE, Plutarchus, biographe et moraliste grec, né en 48 ou 50 de J.-C. à Chéronée en Béotie, étudia les lettres et la philosophie à Athènes, fut chargé de diverses négociations par sa ville natale, vint à Rome sous Domitien, y donna des leçons de philosophie avec un grand succès, obtint la faveur de Trajan, qui le chargea de l'éducation d'Adrien, puis lui confia le gouvernement de l'Illyrie, et revint de bonne heure se fixer dans sa patrie,