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dant ces dissensions, les Turcs avaient envahi la plus grande partie du pays; ils n'en furent définitivement chassés qu'en 1699, par la paix de Carlowitz, puis par les exploits du prince Eugène, qui amenèrent la paix de Passarowitz, 1718. Les Hongrois restèrent dès lors fidèles à la maison d'Autriche; ils lui témoignèrent même un grand dévouement sous Marie-Thérèse, qui lui dut son salut (1741), et plus tard dans les guerres contre la France (1793-1815); mais en 1848 la Hongrie, irritée des empiétements des empereurs d'Autriche, voulut recouvrer son indépendance, et elle courut aux armes. Grâce aux efforts des généraux Bem, Klapka, Dembinsky, Gœrgey et du président Kossuth, elle était sur le point de réussir, lorsque l'Autriche sollicita l'intervention de la Russie : écrasée par des forces supérieures, l'armée hongroise mit bas les armes, mais elle ne voulut se rendre qu'au général russe (août 1849). La Hongrie vit alors abolir ses institutions nationales et réduire son territoire : elle ne fut plus qu'une province autrichienne. En 1861, l'Autriche lui restitua une partie de ses franchises, établit en 1865 une diète et un ministère hongrois, et s'efforça de ramener les esprits à l'Empire.

Souverains de la Hongrie.
Dynastie des Arpades. André III, 1290
Arpad, duc ou prince des Madgyars, vers 890 Wenceslas de Bohême, 1301
Soltan, 907 Othon de Bavière, 1305
Toxus, 958 Maison d'Anjou.
Geysa, 972 Charles-Robert, 1308
Étienne I (le Saint), 997 Louis I, le Grand, 1342
premier roi, 1000 Marie I, 1382
Pierre, l’Allemand, 1038 Charles II de Naples, 1385-86
Samuel, dit Aba, (anti-roi), 1041 Maison de Luxembourg.
Pierre, rétabli, 1044 Sigismond, 1386
André I, 1046 Maison d'Habsbourg-Autriche.
Béla I, 1061
Salomon, 1063 Albert d'Autriche, 1437
Geysa I (II c. duc), 1074 Élisabeth, 1439
Ladislas I, le Saint, 1077 Maison des Jagellons.
Coloman, 1095 Wladislas I de Pologne, 1440
Étienne II, 1114
Béla II, 1131 Maison d'Autriche.
Geysa II, 1141 Ladislas V, le posthume, 1445
Étienne III, 1161 Maison d'Hunyade.
(Ladislas II et Étienne IV, usurp.), 1162 Matthias Corvin, 1458
Béla III, 1173 Maison des Jagellons de Bohême.
Émeric, 1196
Ladislas III (l'Enfant), 1204 Wladislas II, 1490
André II, 1205 Louis II, 1516
Béla IV, 1235 9° Maison d'Autriche.
Étienne V, le Cuman, 1270 Ferdinand I, 1526
Ladislas IV, 1272 (V. la série des empereurs d'Allemagne).

HONGROIS (Littoral), anc. district des États autrichiens, qui appartenait au royaume de Hongrie, était enclavé dans le royaume d'Illyrie et de Dalmatie et avait pour bornes la Carniole au N., la Croatie militaire à l'E., le golfe de Quarnerolo au S., et l'Istrie à l'O.; ville principale, Fiume. Il est aujourd'hui compris dans le comitat de Croatie-Esclavonie.

HONGROIS (Pays des), anc. division des États autrichiens, dans le gouvt de Transylvanie, dont il occupe la partie occid., est borné au N. et à l'O. par la Hongrie, au S. par la Valachie, à l'E. par le Pays des Saxons; 180 000 hab.; ch.-l., Klausenburg. Il est auj. compris dans le roy. Croato-Esclavon.

HONITON, v. d'Angleterre (Devon), à 26 k. N. E. d'Exeter, sur l'Otter ; 3509 h. — Honiton devint, lors de la conquête des Normands, la propriété de Robert, comte de Mortagne ; le fils de celui-ci s'étant révolté contre Henri I, son patrimoine fut confisqué et donné à Richard de Rivers, de qui sortirent les Courtenay, comtes de Devon.

HONOLULU ou HONARURA, v. capitale des îles Hawaii ou Sandwich, dans l'île d'Oahou, près d'une baie de son nom; env. 6000 hab. Résidence du roi. Port fréquenté, surtout des baleiniers; chantiers de construction. Théâtre, cirque équestre, imprimeries : on y publie depuis 1838 l’Observateur hawaïen; bateaux à vapeur pour San-Francisco.

HONORAT (S.). V. HONORÉ.

HONORÉ (S.), Honoratus, évêques d'Arles, né dans la Gaule sept., d'une famille païenne, originaire de Rome, fonda vers 410 le monastère de Lérins, et fut, malgré sa résistance, élevé en 427 sur le siége d'Arles. On le fête le 16 janvier. — L'église fête encore un S. Honoré, év. d'Amiens vers 660, et patron des boulangers : sa fête a lieu le 16 mal.

HONORÉ d'Autun, Honorius, écrivain ecclésiastique, m. vers 1140, enseigna longtemps à Autun, avec le titre de Scolastique, la théologie et la métaphysique, et laissa des écrits qui font bien connaître l'état des connaissances à cette époque. Les principaux sont: Elucidarium, abrégé de théologie, joint ordinairement aux œuvres de S. Anselme, a qui on l'attribuait à tort; Gemma animæ, traité de liturgie, Leips., 1514; De prædestinatione et libero arbitrio, publié par G. Cassander, Bâle, 1552; Hexameron seu Neocosmus; Imago mundi de dispositione orbis, abrégé de cosmographie ; De luminaribus ecclesiæ, Bâle, 1544.

HONORÉ DE STE-MARIE (Blaise VAUZELLE, dit le Père), carme déchaussé, né à Limoges en 1651, m. en 1729, fut chargé par son ordre de diverses missions dans le Levant. On a de lui : Traités des indulgences et du jubilé, 1701 ; Règles et usage de la critique touchant l'histoire de l'Église, 1712-1720; Dissertation sur la chevalerie ancienne et moderne, 1718.

HONORÉ, pape. V. HONORIUS,

HONORIE, Honoria, une des prov. de l'empire d'Orient, dans le diocèse de Pont, était formée de la Bithynie orientale et de la Paphlagonie. occid., et avait pour ch.-l. Claudiopolis.

HONORINE (Ste), vierge et martyre du IIIe ou du IVe siècle, subit le martyre dans le pays de Caux. Son corps fut porté à Conflans-Ste-Honorine. Fête, 27 février.

HONORIUS (Flavius), empereur d'Occident, 2e fils de Théodose, n'avait que 9 ans quand son père mourut, l'an 395. Il partagea l'empire avec son frère Arcadius et obtint l'Occident Il eut d'abord pour tuteur et pour ministre Stilicon, habile général, qui retarda quelque temps par ses victoires sur les Barbares la chute de l'empire; mais dans la suite, irrité contre ce ministre qui cherchait à le détrôner, il le fit mettre à mort (408). Peu après, Alaric, roi des Goths, qui déjà avait fait plusieurs incursions en Italie, s'empara de Rome et la mit au pillage (410). Honorius s'était retiré dans Ravenne, et il ne dut son salut qu'à la mort imprévue d'Alaric. Ce prince faible se laissa enlever ses plus belles provinces : c'est sous lui que la Grande-Bretagne, la Gaule, l'Espagne, furent envahies par les Barbares. Il mourut en 423, à 38 ans.

HONORIUS I, pape de 625 à 638, né dans la Campagne de Rome, était fils du consul Pétrone. Il gouverna avec zèle et développa les églises de la Grande-Bretagne. On lui impute d'avoir incliné au monothélisme dans une lettre adressée à Sergius, patriarche de Constantinople; on a même dit qu'il avait été condamné par le 6e concile (680) ; mais ces faits sont contestés.

HONORIUS II, nommé d'abord le cardinal Lambert, évêque d'Ostie, élu en 1124, m. en 1130, confirma Lothaire dans la dignité impériale, et condamna pour diverses fautes les abbés de Cluny et du mont Cassin. On a de lui quelques Lettres.

HONORIUS II, antipape. V. CADALOUS.

HONORIUS III, Cencio Savelli, né à Rome, élu pape en 1216, m. en 1227, reconnut l'ordre de St-Dominique et celui des Carmes, fit entreprendre une croisade (la 5e), qui resta sans résultats, et arma Louis VIII contre les Albigeois. Il accorda le premier des indulgences dans la canonisation des saints. Ce pape défendit d'enseigner le droit civil à Paris (1220), n'y permettant que l'étude du droit canon. On a