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PINEL (Philippe), médecin, né en 1745 à St-Paul, près de Lavaur (Tarn), m. en 1826, étudia à Montpellier et à Paris, devint en 1792 médecin en chef de Bicêtre, passa en 1794 à la Salpêtrière, où il introduisit d'importantes améliorations, fit à la Salpêtrière et à l’École de Médecine des cours d'hygiène et de pathologie qui furent très-suivis et fut reçu membre de l'Institut. On a de lui, entre autres ouvrages : un Traité médico-philosophique sur l'aliénation mentale, 1791, et la Nosographie philosophique, an VI et 1818. Pinel eut le mérite de substituer aux traitements violents que l'on employait contre les aliénés des mesures de douceur, l'exercice, le travail, un air salubre et une certaine liberté. La science lui doit aussi une bonne classification des maladies. — Son fils, le Dr Scipion P., médecin de Bicêtre, a publié : Recherches sur les causes de l'aliénation, 1826; Physiologie de l'aliéné, 1833; Régime des aliénés, 1836; Pathologie cérébrale, 1844.

PINEY ou PINEY-LUXEMBOURG, ch.-l. de c. (Aube), à 25 k. N. E. de Troyes; 1654 h. Commerce de bois, fabrique de cordes de tilleul. — Jadis titre d'un duché-pairie, constitué en 1581, en faveur de François de Luxembourg.

PINGRÉ (Alexandre), astronome, né à Paris en 1711, m. en 1796, appartenait à l'ordre des Genovéfains et avait d'abord professé la théologie. Inquiété comme janséniste, il quitta cette étude pour l'astronomie, observa le passage de Mercure en 1753 et fit trois voyages, 1767-69-71, pour essayer des montres marines de Ferdinand Berthoud et de Leroi. Il était associé de l'Académie des sciences, bibliothécaire de Ste-Geneviève et chancelier de l'Université. Ha laissé, entre autres ouvrages : la Cométographie, traité historique et théorique des comètes, 1783, et une traduction des Astronomiques de Manilius, 1786.

PINKERTON (John), savant écossais, né à Édimbourg en 1758, m. en 1826, fut destiné au barreau, laissa le droit pour la littérature (1780), puis, après avoir fuit imprimer quelques poésies élégiaques, étudia la numismatique, l'histoire, la géographie. On lui doit : Géographie rédigée sur un nouveau plan, 1802, souvent réimprimée et longtemps classique; Essai sur les médailles, 1784; Recherches sur les Scythes ou Goths, 1787 ; Hist. d’Écosse depuis l'avénement de la maison de Stuart, 1797, ouvrage estimé; Collection générale des Voyages, 1808, 13 vol. in-4.

PINNEBERG, bg du Danemark (Holstein), à 32 k. S. E. de Gluckstadt; 400 h.; ch.-l. du comté de Pinneberg, situé dans la partie mérid. du Holstein.

PINOLS, ch.-l. de c. (Haute-Loire), à 35 kil. S. de Brioude; 913 hab.

PINS (île des), une des Antilles espagnoles, à 80 k. de la côte S. de Cuba; 60 k. sur 35; habitée par des pêcheurs. Bons ancrages. — Une autre île des Pins, à la pointe S. de la Nouv.-Calédonie, dépend de notre colonie. Établissement de missionnaires français.

PINS (de), illustre maison du Languedoc, originaire de Catalogne, a fourni deux grands maîtres de l'ordre des Hospitaliers, Odon de P., élu en 1297, et Roger de P., élu en 1355; et plusieurs prélats, entre autres Jean de P., né à Toulouse vers 1470, m. en 1537, évêque de Pamiers, diplomate habile, auteur de quelques écrits (Vita Beroaldi, Vita S. Catharinæ senensis, De claris fœminis, etc.); et J. P. Gaston de P., 1766-1850, évêque de Limoges, puis administrateur de l'archevêché de Lyon en l'absence du cardinal Fesch, créé pair de France en 1827.

PINSK, v. de la Russie d'Europe (Minsk), sur la Pina, au milieu d'immenses marais (500 k. sur 200), à 240 kil. S. O. de Minsk; 5000 h. Évêché grec. Tanneries. Cette ville appartint longtemps aux Polonais sous lesquels elle était plus importante.

PINSON. V. PINÇON.

PINTO (Fr. MENDEZ), aventurier portugais, né vers 1530, parcourut, avec des corsaires, les mers de la Chine et du Japon, fut plusieurs fois pris et vendu comme esclave, accompagna François-Xavier au Japon, revint dans son pays en 1558 et y rédigea ses Voyages, qui n'ont paru qu'après sa mort, Lisb., 1614. Ils ont été trad. par Bern. Figuier, 1828. Sa véracité, longtemps mise en doute, a été confirmée par dès voyages postérieurs.

PINTO (Isaac), Juif portugais du XVIIIe s., m. en 1784, habita Bordeaux, Amsterdam, La Haye. Il défendit ses coreligionnaires contre Voltaire, dans un petit écrit intitulé : Réflexions critiques sur l'article de Voltaire au sujet des Juifs (1762), qui paraît avoir donné à l'abbé Guénée l'idée de ses Lettres de quelques Juifs. Il a laissé en outre : Essai sur le luxe; Traité de la circulation et du crédit; Précis des arguments contre les matérialistes, etc.

PINTO RIBEIRO (Jean), secrétaire de Jean, duc de Bragance, organisa avec un art et un secret admirables la fameuse conspiration de 1640 qui enleva le Portugal à l'Espagne et qui mit la couronne sur la tête de son maître (Jean IV). Le nouveau roi le fit président de la chambre des comptes et garde des archives royales de Portugal. Pinto mourut en 1649. On a de lui entre autres écrits, un récit en italien, de la révolution de 1640 : Discorso dell usurpatione, retentione e ristoratione del regno di Portogallo, Lisbonne, 1646, des Réponses aux manifestes du roi d'Espagne, des Discours sur l'administration, qui ont été publiés à Coïmbre, 1729, in-fol. Pinto est le héros d'une comédie politique de Népomucène Lemercier, qui eut un grand succès en 1800.

PINTURICCHIO (Bernardino BETTI, dit IL), peintre, né à Pérouse en 1454, m. en 1513, reçut les leçons du Pérugin, suivit ce maître à Rome, l'aida dans ses travaux et exécuta diverses peintures ainsi que de belles fresques au Vatican et au château St-Ange. Son chef-d'œuvre est une suite de fresques dans la bibliothèque de la cathédrale de Sienne, représentant les Faits mémorables de la vie du pape Pie II : il eut pour collaborateur dans ce travail Raphaël, encore tout jeune. Le Louvre possède de lui une Vierge avec l'Enfant Jésus. Cet artiste est plein de vivacité dans l'expression de ses figures et de magnificence dans ses fonds de tableaux, qui représentent souvent des vues de villes d'Italie.

PINZON, navigateur. V. PINÇON.

PIOMBINO, Populonium? v. de Toscane (Pise), anc. ch.-l. de principauté, sur la mer Tyrrhénienne, vis-à-vis de l'île d'Elbe, dont elle est séparée par le canal de Piombino; 1900 h. Port, château fort. Après avoir été fief de l'Empire, la principauté de Piombino fut possédée du XIIIe au XVIe s., par la maison d'Appiano. Mise en séquestre entre les mains des Espagnols de 1589 à 1619, elle passa ensuite aux Mendoza, aux Ludovici et aux Buoncompagni, ducs de Soria, mais sous la suzeraineté de Naples. Napoléon Ier en forma, avec le duché de Lucques, la principauté de Lucques-et-Piombino, qu'il donna à sa sœur Élisa. En 1815, elle fut rendue aux Buoncompagni et placée sous la suzeraineté de la Toscane. — Le canal de Piombino, entre la ville de ce nom et l'île d'Elbe, a 8 k. de large. — Le lac de P., Vetulonius lacus, à 5 k. N. E. de Piombino, a 7 k. sur 5, et se décharge au S. dans la mer Tyrrhénienne.

PIONSAT, ch.-l. de cant. (Puy-de-Dôme), à 50 k. N. O. de Riom; 2156 hab.

PIPER (Charles, comte de), homme d’État suédois, né vers 1660, parvint d'un rang obscur aux premiers emplois par ses talents, obtint la confiance de Charles XI, devint premier ministre de Charles XII et le suivit dans toutes ses campagnes. Il fut pris à la bataille de Pultava et enfermé dans la forteresse de Schlusselbourg, où il mourut en 1716. — Son fils, Charles Frédéric, fut le favori du roi de Suède Adolphe-Frédéric; mais il quitta la cour en 1756, quand son gendre, le comte de Brahé, eut été décapité. Il mourut en 1770.

PIPERNO, v. du territoire romain (Frosinone), à 20 k. N. de Terracine; 4000 h. Évêché. — Au N. et près de là est Piperno-Vecchio, l'anc. Privernum.