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Trois Grâces, l'un des chefs-d'œuvre de la sculpture française (au Louvre). Artiste de génie, G. Pilon sut allier la force et la grâce.

PILPAY ou plutôt BIDPAY, l'Ésope indien, était brahmine et fut vizir d'un roi de l'Inde nommé Dabshélim. Il vécut, selon les uns 2000 ans av. J.-C., selon d'autres 250 ans seulement avant l'ère chrétienne. Il est connu comme auteur d'un recueil de fables écrit primitivement en sanscrit, et dont l'original porte les titres de Pantcha-Tantra et d’Hitopadesa, espèce de roman allégorique, politique et moral, dont les principaux personnages sont deux chacals, animaux auxquels les Indiens attribuent la même finesse que nous au renard. Cet ouvrage fut traduit au VIe s. en pehlvi (ancienne langue de la Perse) par le mage Burzouyeh, puis en arabe sous le titre de Calilah et Dimnah ; mis en hébreu par le rabbin Joël, d'après lequel Jean de Capoue le traduisit en latin vers 1262, sous le titre de Directorium vitæ, parabolæ antiquorum sapientium. Galland le traduisit en français en 1724 ; l'abbé Dubois en a donné en 1826 une traduction nouvelle d'après le sanscrit même. Selon les savants modernes, le véritable auteur des fables est un brahme nommé Vichnou-Sarma. Silvestre de Sacy a publié en 1816 une édition d'une traduction arabe de ces fables, avec un intéressant mémoire sur leur histoire.

PILSEN, v. de Bohême, ch.-l. de cercle, à 116 k. S. O. de Prague et à 40 kil. N. de Klattau ; 10 000 hab. Société de sciences et lettres, gymnase, maison d'éducation pour les fils de militaires. Lainages, cotonnades, tanneries, etc. — Le cercle de Pilsen, entre ceux d'Elnbogen, Rakonitz et Béraun, a 100 kil. sur 70, et 210 000 hab.

PILTEN, v. et château de Russie (Courlande), à 166 kil. N. O. de Mittau. Anc. évêché, fondé en 1220 par Waldemar II, roi de Danemark, et sécularisé en 1552. Pilten passa aux Russes en 1795.

PILUMNUS. V. PICUMNUS.

PIMPLA, mont. de la Piérie, près de l'Olympe, était consacrée aux Muses, qui pour cette raison sont appelées par les poëtes Pimpleïdes.

PIN (le), vge du dép. de l'Orne, à 13 kil. E. d'Argentan ; 500 h. Grand haras, fondé en 1714 ; courses.

PINA (GUY de), historiographe de Portugal sous Emmanuel, mort en 1521, a laissé des Chroniques contenant les règnes de Sanche I, Alphonse II, Sanche II, Alphonse III, Denis, Alphonse IV, Édouard, Alphonse V, Jean II. Ces Chroniques restèrent longtemps enfouies aux archives de Torre do Tombo : les 4 premières parurent à Lisbonne de 1727 à 1729 sous le titre de Cronicas dos seis reis primeiros; la 5e avait déjà paru en 1653, les 3 dernières ne furent publiées qu'en 1790-92.

PINANG. V. PRINCE de GALLES (Ile du).

PINARA, auj. Minara, v. de l'anc. Lycie, au pied du mont Cragus. Belles ruines de temples, de théâtres, de tombeaux antiques ; inscriptions lyciennes.

PINARIUS et POTITIUS, amis et compagnons d'Évandre, le suivirent en Italie, et y devinrent prêtres d'Hercule. Leur postérité forma deux races : les Pinarii et les Potitii, prêtres héréditaires d'Hercule.

PINCIANUS (Nonnius), en espagnol Fernando Nunez, savant espagnol, de l'illustre famille de Guzman, né vers 1473, à Valladolid (Pintia en latin), m. en 1553, professa la langue grecque à Alcala, puis la rhétorique à Salamanque, où il mourut. On a de lui des Notes estimées sur Sénèque, sur Pomp. Méla, sur Pline, et des Commentaires sur Jean de Mena.

PINÇON (Martin Alonzo et Vicente Yanez), nom de deux frères qui accompagnèrent Colomb dans son 1er voyage, et qui firent ensuite par eux-mêmes quelques découvertes. Vicente aborda le 26 janvier 1500 au Brésil, dont on attribue généralement la découverte à Cabral, quoique celui-ci n'y soit parvenu que le 24 avril de la même année. Il y reconnut le cap St-Augustin, l'embouchure de la riv. des Amazones, et une riv. de la Guyane qui a reçu son nom.

PINDAR (Peter), poëte anglais. V. WOLCOTT.

PINDARE, le plus grand lyrique grec, né l'an 520 av. J.-C. à Thèbes en Béotie ou plutôt au bourg de Cynoscéphale près de Thèbes, mort vers l'an 450, excella dans toutes les branches du genre auquel il se voua, et composa des thrènes (chants de deuil), des péans (chants d'allégresse), des prosodies (pièces pour les processions), des parthénies (odes sacrées chantées par des chœurs de jeunes filles), des dithyrambes, des hymnes (en l'honneur des dieux) et des odes triomphales, chants de victoire en l'honneur des athlètes couronnés. Il eut pour principaux protecteurs Théron, souverain d'Agrigente, Gélon et Hiéron, souverains de Syracuse, Alexandre, fils d'Amyntas, roi de Macédoine, et jouit des plus grands honneurs : recherché des princes, il fut en outre déclaré par les Athéniens hôte public de leur cité, et reçut des Amphictyons le droit d'hospitalité dans toute la Grèce ; Thèbes lui éleva de son vivant même une statue, où il était représenté une lyre à la main ; après sa mort, des privilèges importants furent accordés à sa famille ; dans le sac de Thèbes par les Macédoniens, sa maison fut épargnée par ordre d'Alexandre. De toutes ses poésies, il ne nous reste que 45 de ses odes, rangées sous quatre groupes : Olympiques, Pythiques, Isthmiques, Néméennes : elles sont écrites en dialecte éolien et dorien. La hardiesse, le mouvement, l'enthousiasme, l'éclat du style, la richesse des formes, l'harmonie, sont les qualités dominantes de Pindare. On lui reproche de la monotonie, de trop grandes digressions et de l'obscurité : cette obscurité provient surtout d'allusions qu'il nous est auj. presque impossible de saisir. Au reste, les Odes ne paraissent pas avoir été celles de ses poésies qui étaient le plus goûtées dans l'antiquité. Parmi les nombreuses éditions de Pindare, nous citerons l'édition princeps, par Alde l'ancien, Venise, 1513; la 1re édition critique, par Schmidt, Wittemberg, 1616 ; les éditions de Heyne, Gœtt., 1773 et 1798 (celle-ci accrue du Traité d'Hermann sur les mètres de Pindare); de Bœckh, Leips., 1811-21; de Dissen, Gotha, 1830 et 1850, avec un excellent commentaire. Pindare a été trad. dans toutes les langues de l'Europe : parmi les traductions françaises, nous citerons celles de Gin, de Tourlet, de Muzac, 1823; de M. Perrault-Maynand, 1837-40, de M. Faustin-Colin (1841), et de M. Poyard, 1852 (cette dernière couronnée par l'Académie française). M. Vincent a trad. en vers les Pythiques, 1825; M. Guichemerre les Olympiques, 1845; M. Fresse-Montval les Œuvres complètes, 1854. M. Villemain a donné un éloquent Essai sur le génie de Pindare, 1859.

PINDARIS (c.-à-d. habitants des montagnes), peuplade de l'Hindoustan sortie du Malwa et répandue dans les États d'Holkar et de Sindhya, s'est formée d'un ramas de brigands, de criminels échappés à la justice, de déserteurs et d'aventuriers. Ils soutinrent les Mahrattes à la bataille de Panipet (1761); depuis, les Anglais en ont détruit un grand nombre.

PINDE (le), Pindus, auj. Mezzovo en Agrafa, chaîne de montagnes qui sépare la Thessalie de l'Athamanie, contrée d’Épire, s'étendait des monts Cambuniens à la chaîne de l'Othrysr. Elle était consacrée à Apollon et aux Muses.

PINDEMONTE (Hippolyte), un des meilleurs poëtes italiens, né à Vérone en 1753, m. en 1828, a traduit les deux premiers chants de l’Odyssée et l’Hymne de Cérès d'Homère, les Géorgiques de Virgile, ainsi que plusieurs morceaux d'Ovide et de Catulle, a composé des Poésies champêtres, où l'on distingue les Quatre parties du jour, des Épîtres, une tragédie d’Arminius, la Fata Morgana, et des Poésies diverses. Il se distingue par des sentiments nobles et purs et par une teinte de mélancolie. — Jean P., son frère aîné, 1751-1812, a composé des tragédies, qui ont été réunies sous le titre de Componimenti teatrali, Milan, 1804. Ses tragédies laissent à désirer sous le rapport du plan et des caractères ; le style en est noble et élégant, mais quelquefois déclamatoire.