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PIERRE DES VIGNES. V. DESVIGNES.

PIERRE BUFFIÈRE, ch.-l. de c. (Hte-Vienne), sur la Briance, à 20 kil. S. E. de Limoges; 1038 hab. Château fort. Patrie de Dupuytren.

PIERREFITTE, Petra fixa, ch.-l. de c. (Meuse), sur l'Aire, à 29 k. N. O. de Commercy, 594 h. Grains, navette, huile, etc.; truites renommées. — Plusieurs autres villages de France portent ce nom, qu'ils doivent à des pierres druidiques.

PIERREFONDS, Petræ fontes, vge du dép. de l'Oise, à l'extrémité E. de la forêt de Compiègne, à 12 kil. S. E. de cette ville; 1600 h. Eaux sulfureuses froides. Un château fort y fut reconstruit en 1390 par Louis d'Orléans. Pendant la ligue, le capitaine Des Rieux y soutint contre les troupes de Henri IV un long siége, où échouèrent le duc d'Épernon et le maréchal de Biron (1591). Louis XIII le fit démanteler. Il en reste des ruines imposantes qui couronnent un rocher escarpé, au bas duquel est un bel étang; le château a été restauré en 1862.

PIERREFONTAINE, ch.-l. de c. (Doubs), sur la Reverotte, à 22 kil. S. E. de Baume-les-Dames; 1131 hab. Cascade près de ce village.

PIERREFORT, ch.-l. de c. (Cantal), à 28 kil. S. O. de Saint-Flour; 1122 hab.

PIERRELATTE, ch.-l. de c. (Drôme), sur la Berre et près du Rhône, au pied d'un rocher couronné par un anc. château fort, à 20 k. de Montélimart par la route, 31 par chem. de fer; 3512 h. Vieux château.

PIERUS ou PIERIUS MONS, chaîne de mont. de la Macédoine, courait en Piérie parallèlement au bord occid. du golfe Thermaïque. La Fable en faisait le séjour des Piérides et l'une des résidences des Muses.

PIETAS JULIA, nom anc. de Pola. V. POLA.

PIÉTISTES, dits aussi Séparatistes et Spénériens, secte de Luthériens mystiques qui affectent une piété extrême et préfèrent les exercices privés au culte public. Elle a pour chef Spener, professeur de théologie à Leipsick; elle commença en 1689 par de simples réunions tenues chez Spener, sous forme de conférences, et qui furent appelées Collegia pietatis; les laïcs mêmes y étaient admis à expliquer les Écritures. Elle fit bientôt de rapides progrès, se répandit à Berlin, à Augsbourg, à Halle, dans le Wurtemberg et l'Alsace. Les Piétistes ont de l'analogie avec les Quakers par la sévérité de leur morale et leur aversion pour les plaisirs mondains, et avec les Méthodistes en ce que quiconque se sent inspiré peut prendre la parole dans leurs assemblées. Les réunions des Piétistes de l'Alsace, qui avaient lieu surtout à Bischwiller, parurent inquiétantes au commencement de ce siècle; elles donnèrent lieu en 1825 à des poursuites. — On donne aussi le nom de Piétistes à une secte juive qui prend elle-même le nom de Chasidim. V. ce mot.

PIETOLA, non moderne d’Andes, patrie de Virgile.

PIETRA, ch.-l. de c. (Corse), à 30 kil. E. de Corte; 946 h. Eaux thermales aux environs.

PIETRA-MALA, bg de Toscane, dans l'Apennin, à 42 kil. N. E. de Florence, et à 6 k. N. O. de Firenzuola. Aux env., source d’Acqua-Baia, dont l'eau est froide, mais s'enflamme comme de l'alcool.

PIEUX (les), ch.-l. de c. (Manche), à 21 kil. S. O. de Cherbourg; 1536 h. Kaolin, manuf. de porcelaine.

PIEVE-DI-CADORE. V. CADORE.

PIGAFETTA (Ant.), de Vicence, eut part comme volontaire à l'expédition de Magellan, de 1519 à 1522, tint journal de ce premier voyage autour du monde et devint chevalier de Rhodes en 1524; on ignore quand il mourut. Son journal, retrouvé à la bibliothèque Ambrosienne de Milan par Amoretti, a été traduit en franç. sous le titre de Premier voyage autour du monde sur l'escadre de Magellan, an IX.

PIGALLE (J. B.), célèbre sculpteur, surnommé par quelques-uns le Phidias français, né à Paris en 1714, m. en 1785, était fils d'un entrepreneur-menuisier. Quoiqu'il n'eût pas obtenu de succès dans les concours, il alla pourtant passer trois ans à Rome, où il se livra à des études assidues. Après avoir vécu longtemps dans la gêne, il finit par obtenir la faveur de Mme de Pompadour, ce qui lui procura la fortune et la gloire. Il entra en 1741 à l'Académie des beaux arts et mourut chancelier de cette compagnie. Sa Vénus, son Mercure, son groupe de l'Amour et l'Amitié, son Tombeau du maréchal de Saxe (dans l'église St-Thomas à Strasbourg) sont des chefs-d'œuvre. Cet artiste copie la nature avec une grande finesse, mais aime le vrai plus que le beau : on lui reproche, dans ses derniers ouvrages surtout, de manquer d'idéal. Sa statue de Voltaire (à la bibliothèque de l'Institut) est belle, mais c'était un tort de représenter nu un personnage dont on connaît la maigreur.

PIGANIOL DE LA FORCE (J. Aymar de), né à Aurillac en 1673, m. en 1753, a laissé, entre autres ouvrages : Description historique et géographique de la France; Description de la ville de Paris et de ses environs; Nouveau voyage en France, ouvrages qui se recommandent par leur exactitude.

PIGAULT-LEBRUN (Charles), romancier, né en 1753 à Calais, d'une famille de magistrats, m. en 1835, fut destiné au barreau; mais, après avoir passé plusieurs années à Paris dans la dissipation, il s'engagea et servit quelque temps dans les dragons et dans les gendarmes de la reine; il finit par se faire auteur. Il débuta par de petites comédies qui eurent quelque succès (le Pessimiste, contre-partie de l'Optimiste de Collin-d'Harleville; l'Amour et la Raison; les Rivaux d'eux-mêmes), puis il se mit à écrire des romans comiques, et obtint dans ce genre une vogue prodigieuse. Ayant éprouvé des revers de fortune, il occupa, dans l'administration des douanes, un poste modeste que le gouvernement de la Restauration lui enleva. Sur la fin de sa vie, il voulut s'essayer dans un genre plus sérieux que celui qui avait fait sa réputation, et fit paraître une Histoire de France à l'usage des gens du monde (1823-28, 8 vol. in-8) : cet ouvrage, qui s'arrête au règne de Henri IV, eut peu de succès. Les romans de Pigault-Lebrun sont pleins de naturel, de verve et de gaieté; mais, à force de vouloir être comique, l'auteur tombe dans le grotesque et le trivial; trop souvent aussi il offense la religion et blesse la décence. Ceux de ses romans qui eurent le plus de vogue sont : l'Enfant du Carnaval, les Barons de Felsheim, mon Oncle Thomas, M. Botte, M. de Kinglin ou la Prescience, Tableaux de Société. Ses Œuvres (non compris l’Histoire de France) forment 20 vol. in-8, Paris, 1822-24. Quelques-uns de ses romans furent poursuivis sous la Restauration; ils sont condamnés à Rome.

PIGEAU (Nicolas), jurisconsulte, né à Montlévêque (près de Senlis) en 1750, m. en 1818, fut d'abord avocat, puis secrétaire de Hérault de Séchelles, ouvrit après la Révolution des cours de droit, fut un des rédacteurs du nouveau Code de procédure, et fut nommé en 1805 professeur de procédure à l'École de Droit de Paris. On a de lui : Procédure civile du Châtelet de Paris, 1778, Introduction à la Procédure civile, 1784, Procédure civile des tribunaux de France, 1808-09, Commentaires sur le Code de procédure civile, 1827 (posthume). Ces ouvrages, remarquables par une rédaction claire et une science solide, sont pour la plupart devenus classiques.

PIGHIUS (Étienne WINANTS PIGGHE, dit en latin), savant archéologue, né à Kempen en 1520, m. en 1604, était chanoine de Xanten et devint secrétaire du cardinal de Granvelle, puis précepteur d'un prince de Clèves. Il passa 8 ans à Rome à étudier les antiquités, et publia le fruit de ses recherches dans un grand ouvrage intitulé : Annales magistratuum et provinciarum S. P. Q. R. ab Urbe condita, Anvers, 1599-1615, 3 v. in-f. Il ne put en faire paraître lui-même que le Ier volume; les 2 autres ont été publiés sur ses Mss. par A. Schott. On doit aussi à Pighius une bonne édit. de Valère-Maxime, Anvers, 1592.

PIGNATELLI, pape. V. INNOCENT XIII.

PIGNATELLI (Franç.), prince de Strongoli, ministre