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pouvoir sur l'Austrasie, et fut vaincu à Leucofao (680). Resté cette même année seul chef par la mort de Martin, il remporta sur Thierry la victoire décisive de Testry (687), et devint dès lors l'arbitre de la Neustrie : il gouverna aussi ce pays avec le titre de maire du palais et y fit rapidement passer sur le trône plusieurs rois enfants, Clovis III (691), Childebert III (695), Dagobert III (711); il soumit les ducs des Bretons, des Frisons, des Allemands, et obtint quelques avantages sur Eudes, duc d'Aquitaine. Les discordes de ses deux femmes, Plectrude et Alpaïde, et le meurtre de Grimoald, un de ses fils, troublèrent ses derniers jours. Il mourut en 714, laissant le pouvoir à son fils Charles Martel.

PÉPIN LE BREF, roi des Francs, le premier roi de la dynastie carlovingienne, était fils de Charles Martel, et petit-fils du précéd. Il obtint à la mort de son père (741) la Neustrie et la Bourgogne, tandis que Carloman, son frère, avait l'Austrasie et la Souabe, fit cesser l'interrègne qui durait depuis 737 en Neustrie, en couronnant Childéric III en 742, devint, lors de l'abdication de Carloman, en 747, duc d'Austrasie, au préjudice de ses neveux qu'il fit moines; puis, en 752, s'appuyant d'une réponse du pape Zacharie, déposa le roi Childéric III, se fit proclamer roi au champ de mai de Soissons et couronner par S. Boniface. Il fit deux expéditions en Italie contre les Lombards (753 et 756), leur enleva l'exarchat, ainsi que la Pentapole, qu'il donna au S.-Siége, et fut sacré de rechef par Étienne II. Il fit une guerre à mort aux Aquitains, guidés successivt par Hunald et par Waïfre, conquit leur pays, ainsi que la Septimanie, et mourut en 768, après avoir partagé ses États entre ses deux fils, Carloman et Charlemagne. Pépin était de petite taille, ce qui lui valut son surnom. Craignant que sa petitesse le livrât aux railleries des guerriers de l'époque, il poussa la bravoure jusqu'à la témérité : on raconte qu'un jour il s'élança dans l'arène pour séparer un lion et un taureau qui étaient aux prises.

PÉPIN, fils aîné de Charlemagne, fut fait roi d'Italie à cinq ans, en 781. Il se signala, sous les ordres de son père, en combattant les Avares, les atteignit au confluent de la Drave et du Danube, força leur ring ou camp principal, et mit fin à leur empire (796). Dans le partage que Charlemagne fit de ses États à Thionville en 806, Pépin reçut, outre le titre de roi d'Italie, la Lombardie, la Bavière, l'Alémanie du S. et tout le pays à l'E. du Rhin-Supérieur, auxquels il joignit la Corse, 806, et les îles Vénitiennes, 810. Il mourut dès 810, laissant un fils, Bernard, qui lui succéda comme roi d'Italie.

PÉPIN I, roi d'Aquitaine, 2e fils de Louis le Débonnaire, reçut de lui l'Aquitaine lors du 1er partage (817), prit part aux deux révoltes de ses frères contre leur père, mais se ligua en 834 avec Louis de Bavière contre Lothaire pour rétablir Louis le Débonnaire et abandonna une partie de ses États en faveur de Charles le Chauve lors du 4e partage. Il mourut en 838 : adonné à l'ivrognerie, il avait abrégé sa vie par ses excès. — Pépin II, fils aîné du préc., devait hériter de l'Aquitaine à la mort de son père. Louis le Débonnaire ayant voulu la donner à Charles, il prit les armes et engagea une guerre qui se prolongea jusqu'après la mort de Louis le Débonnaire (840). Il s'allia avec Lothaire contre Louis de Bavière et Charles le Chauve, fut vaincu avec lui à Fontenay et se vit, au partage de Verdun (843), dépouillé une 2e fois de l'Aquitaine. Il s'y maintint néanmoins et, ayant battu les troupes de Charles près d'Angoulême, le força à le reconnaître de nouveau pour roi de ce pays, 845. Abandonné de ses sujets en 848 à cause de son inaction en face des Normands, il s'unit à ces pirates et prit Toulouse avec eux, 849; mais, après leur départ, il dut se réfugier chez les Basques, dont le chef Sanche le livra à Charles le Chauve, 852. Enfermé à St-Médard de Soissons, il réussit à s'en échapper, revint en Aquitaine, 854, s'unit de nouveau aux Normands contre Charles, 856, les aida à prendre Poitiers et plusieurs autres villes, 857, et obligea Charles à lui faire des concessions de territoire. Mais, en assiégeant une dernière fois Toulouse à la tête des Normands, 864, il tomba dans une embuscade : il fut condamné à mort par les grands du royaume, et jeté dans une étroite prison, à Senlis, où il mourut bientôt (864). Ses alliances avec les Normands, encore païens, l'avaient fait surnommer l’Apostat.

PEPLUM, vêtement de femme chez les Grecs; c'était une espèce de long voile servant de manteau, et attaché sur l'épaule par une agrafe. La statue de Minerve à Athènes était couverte d'un riche peplum, orné de broderies symboliques, que l'on portait en procession aux fêtes des Panathénées.

PEPYS (Samuel), secrétaire de l'amirauté sous Charles II et Jacques II, né en 1631, m. en 1703, avait contribué avec Montaigu (depuis comte de Sandwich) à faire rentrer Charles II en Angleterre. Il résigna ses fonctions à l'avénement de Guillaume d'Orange. Pepys était président de la Société roy. de Londres. Il a laissé des Mémoires qui offrent de précieux renseignements sur la cour des Stuarts et sur les mœurs du temps.

PÉRA, faubourg de Constantinople. V. ce nom.

PERALTA, v. d'Espagne (Pampelune), à 45 k. S. de Pampelune, sur la r. g. de l'Arga; 4000 h. Patrie de S. Joseph de Calasanzio. Vins dits de Rancio.

PERCEVAL (Spencer), ministre d'État anglais, né à Londres en 1762, était le 2e fils de John Perceval, comte d'Egmont et 1er lord de l'amirauté. Admis à la Chambre des Communes en 1797, il soutint avec talent le ministère, et devint successivt solliciteur, procureur général, chancelier de l'échiquier, en 1807, 1er lord de la trésorerie, en 1809. Il périt en 1812, assassiné dans la Chambre des Communes par un nommé Bellingham, dont il avait, dit-on, refusé d'accueillir les réclamations.

PERCHE, Perticum, Perticensis pagus, ancien pays de France, entre la Normandie au N., le Maine à l'O. et au S., l'Orléanais et l'île de France à l'E., était divisé en 4 parties : le Ht-Perche ou Grand-Perche, le Bas-Perche ou Perche-Gouet, les Terres Françaises, et les Terres démembrées avec le Thimerais. La 1re et la 3e partie formaient avec le Maine le grand gouvt de Maine-et-Perche; la 2e faisait partie du grand-gouvt d'Orléanais; la 4°, du grand-gouvt de l'Ile de France. — Le Ht-Perche (auj. dans les dép. de l'Orne et d'Eure-et-Loir) avait pour villes principales Corbon et Mortagne, Bellesme, Nogent-le-Rotrou. — Le Bas-Perche (auj. dans le dép. d'Eure-et-Loir) avait pour ch.-l. Montmirail; autres places, Brou, Alluye, Authon. — Les Terres Françaises ne consistaient que dans le ressort de la Tour Grise de Verneuil et l'abbaye de Tirou. — Le Thimerais (auj. partie du dép. d'Eure-et-Loir) avait pour places principales: Châteauneuf, Bressoles, Baroche, Senonches, Champron.

PERCIER (Charles), architecte, membre de l'Institut, né à Paris en 1764, m. en 1840, fut l'ami et le collaborateur de Fontaine, fut chargé, concurremment avec lui, des travaux de la Malmaison, puis de la restauration du Louvre et des Tuileries, construisit le grand escalier du Musée du Louvre et dirigea, sous Louis-Philippe, les travaux d'architecture dans la plupart des résidences royales. Le caractère distinctif de son talent est une exquise justesse de goût, secondée par une très-grande habileté dans le dessin. Il excellait surtout dans les décorations. Il a publié avec Fontaine d'importants ouvrages sur son art : Palais, maisons et autres édifices modernes dessinés à Rome, 1798-. Recueil de décorations intérieures, 1812.

PERCY, ch.-l. de c. (Manche), à 26 kil. S. O. de St-Lô; 3003 hab. Berceau de la famille des Percy.

PERCY, noble et ancienne famille d'Angleterre, originaire de Normandie, a pour chef Guillaume Percy qui prit part à l'expédition de Guillaume le Conquérant en Angleterre. — Un autre Guill. Percy, petit-fils du préc., n'ayant pas d'enfant mâle, maria sa fille à Josselin de Louvain, à condition que ce seigneur