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cile œcuménique d'Ëphèse (431) acheva de le terrasser, en dépit des correctifs que Pélage inséra dans ses apologies captieuses. On croit qu’il mourut vers 432. Son hérésie, connue sous le nom de Pélagianisme, subsista jusqu’au VIe s. ; elle fut surtout combattue par S. Augustin et S. Jérôme. L’histoire du Pélagianisme a été écrite par Vossius, Noris et Patouillet.

PÉLAGE I, pape, Romain d’origine, régna de 555 à 559. Il fit commencer à Rome l’église de St-Philippe et St-Jacques. — II, pape de 578 à 590, né Romain, mais Goth d’origine, tenta sans grand succès d’étouffer en Istrie le schisme des Trois chapitres.

PÉLAGE, roi des Asturies, était porte-lance du roi Rodrigue à la bat. de Xères (711). Après la perte de cette bataille et la mort présumée du roi Rodrigue, il se mit à la tête des Chrétiens qui s’étaient réfugiés dans les montagnes de la Cantabrie ; il y resta plusieurs années ignoré des vainqueurs, en sortit brusquement, battit les Maures à Cavadonga (718) et dans plusieurs autres rencontres, prit alors le titre de roi et fonda Oviédo. Pelage est un des héros de l’Espagne. Guiraud a composé une tragédie de Pélage.

PÉLAGIANISME. V. PÉLAGE.

PÉLAGIE (Ste), née dans le Ve s., avait été comédienne à Antioche; elle se fit religieuse et se retira sur la montagne des Oliviers à Jérusalem, où elle vécut dans la pénitence. On l’hon. le 8 juin. — Une autre Ste P., aussi d'Antioche, se précipita du haut d'un toit pour sauver sa chasteté, 311. On l'h. le 9 juin.

PÉLAGONIE, canton de la Macédoine, au N. ; — canton de Thessalie où étaient les villes de Pythium et Dolique. Ces deux cantons tiraient leur nom des Pélasges, leurs anciens habitants, qui s’y étaient maintenus même après l’invasion étrangère.

PÉLASGES, Pelasgi, habitants primitifs de la Grèce et de l’Italie, paraissent être venus de l’Orient et appartenir à la race indo-germanique. Arrivés au Danube, les uns franchirent ce fleuve et pénétrèrent dans la péninsule hellénique, les autres remontèrent le long de la Save, qui les conduisit dans l’Italie septent. De là deux branches de Pélasges : l’une orientale, en Grèce ; l’autre occidentale, en Italie. On place leur arrivée 2000 ans av. J.-C. ; mais il est probable qu’il y eut plusieurs émigrations : les Hyantes, les Aones, les Telchines de la Grèce, les Aborigènes et les Sabins de l’Italie n’étaient sans doute que les fractions les plus anciennes de la grande masse pélasgique. Les Pélasges orientaux, entrant en Grèce par le Nord, peuplèrent d’abord la Thrace et la Macédoine, puis l’Illyrie, l’Épire, la Thessalie, et enfin la Grèce propre et le Péloponèse ; de la Thrace diverses tribus passèrent en Asie-Mineure (Thyni, Mysi, Phryges ou Briges, etc.) ; les Troyens étaient Pélasges ainsi que les Méoniens, premiers habitants de la Lydie. Les Pélasges occidentaux ou d’Italie ont eu les noms de Tyrrhènes, de Sicules ou Sicanes, d’Opiques, Eques, Apuli ou Iapyges, enfin de Peligni. Presque partout les Pélasges, au bout d’un certain temps, furent vaincus, chassés ou réduits à un état d’infériorité par des races nouvellement survenues : en Grèce, la race dorienne déposséda les Pélasges, qui ne conservèrent que l’Arcadie dans le Péloponèse, la Pélasgiotide en Thessalie, la Pélagonie en Macédoine, et l’Épire ; en Italie, on voit ceux de l’Étrurie dominés par les Rasena, refoulés vers les côtes, puis de plus en plus au sud, jusqu’à ce qu’ils passent en Sicile, où ils sont connus sous les noms de Sicules ou Sicanes ; plus tard, les Grecs, en s’établissant dans l’Italie méridionale, qui prit d’eux le nom de Grande-Grèce, leur enlèvent leurs plus belles provinces. Des Pélasges qui survécurent à toutes ces révolutions, les uns formaient une masse d’esclaves ou serfs attachés à la glèbe (comme les Hilotes, les Pénestes, les Ménestes, etc.) ; les autres se condensaient dans un coin du pays qu’ils avaient jadis possédé en entier (V. PÉLAGONIE, PÉLASGIOTIDE), ou se réfugiaient dans les montagnes d’où ils s’élançaient souvent sur la plaine en pillards (Peligni, Messapii), etc.) ; quelques-uns émigraient et cherchaient une nouvelle patrie, surtout dans des îles : ainsi Lemnos, la Samothrace, la Sardaigne se remplirent de Pélasges. Les Pélasges étaient fort barbares ; cependant beaucoup de leurs tribus étaient en voie de civilisation lorsque les Doriens et les Rasena les assujettirent. L’agriculture, la métallurgie, l’architecture leur étaient familières : la construction cyclopéenne ou par blocs non équarris caractérise l’époque pélasgique ; il en reste d’énormes et superbes vestiges en Grèce, mais surtout en Étrurie. Leur gouvernement était le plus souvent monarchique et sacerdotal. Le culte était une espèce de naturalisme qui divinisait les forces de la nature, bienfaisantes ou malfaisantes, et qui se combina dans quelques endroits avec des dieux orientaux (Cabires, Tritopators et Dioscures) ; leurs autres dieux étaient les Pénates, les Titans et les Géants, Saturne, Vesta, Cérès, Janus, Ogen. Après le triomphe des Doriens, ces dieux furent refoulés au second rang ou devinrent l’objet de mystères : Dodone, Éleusis, la Samothrace furent les principaux sanctuaires des Pélasges.

PÉLASGIOTIDE, contrée de la Thessalie, entre la Perrhébie au N., la Thessaliotide au S., était bornée au N. E. par le Pénée et le mont Olympe. Elle était surtout habitée par des Pélasges.

PÉLASGIQUE (golfe), auj. golfe de Volo, enfoncement formé par la mer Égée au S. E. de la Thessalie, entre la pointe N. de l’île d’Eubée, la Phthiotide et la Magnésie.

PÉLASGUS, nom de plusieurs rois fabuleux de la vieille Grèce, notamment d’un roi d’Arcadie, civilisateur de cette région toute pélasgique, et père de Lycaon ; et d’un roi d’Argos, appelé aussi Argus, fils et successeur de Phoronée et père de Criasus.

PÉLÉE, fils d’Éaque, roi d’Égine. Ayant tué par mégarde son frère Phocus, il s’expatria et vint à la cour d’Eurytion, roide Phthiotide, dont il épousa la fille. Il eut encore le malheur de tuer sans le savoir Eurytion à la chasse de Calydon, et il lui fallut subir un nouvel exil. Reçu à Iolcos, il inspira de l’amour à la reine Créthéis, et, comme il dédaigna cet amour coupable, il se vit calomnié par la princesse auprès d’Acaste, son époux. Celui-ci le fit pendre dans un bois ; mais Pelée trouva moyen de rompre ses liens, tua Acaste et sa femme et se fit roi d’Iolcos. Ayant perdu sa première femme, il épousa la nymphe Thétis, fille de Nérée, et en eut Achille, qu’il vit avec le plus grand regret partir pour Troie. Pendant l’absence d’Achille, il fut détrôné par les fils d’Acaste.


PELET (le général J. J.), né à Toulouse en 1779, m. en 1858, fit avec distinction les campagnes d’Allemagne, de Russie et de France, fut mis en non-activité en 1814, fut nommé par Louis-Philippe, en 1830, lieutenant général et directeur du dépôt de la guerre, et fait pair de France en 1837, après avoir plusieurs années représenté sa ville natale à la Chambre des Députés. Comme directeur du dépôt de la guerre, il fit exécuter la belle Carte topographique de France, ainsi que celles de la Morée et de l’Algérie. On lui doit des Mémoires sur la guerre de 1809 en Allemagne, 1824-26, et la publication des Mémoires militaires relatifs à la succession d’Espagne sous Louis XIV, 1835-48 (dans les Docum. inéd. de l’hist. de France).

PELEW ou PALAO, archipel de l’Océan Pacifique, à l’O. des îles Carolines, par 6° 53′-8° 9′ lat. N., et 132° 20′ long. E., se compose de 26 îles longues et étroites. Elles sont très-peuplées et fertiles en ignames, cocos, arec, oranges, citrons, bananes, canne à sucre, bois de construction et d’ébénisterie. Les indigènes sont doux, bien faits et assez industrieux. Leur langage dérive du malais. — Visitées par les Espagnols en 1710, ces îles ne furent bien connues qu’à la fin du dernier siècle.

PÉLIAS, roi d’Iolcos, issu du commerce de Tyro avec Neptune, fut exposé lors de sa naissance et sauvé par des bergers. Quand Créthée, roi d’Iolcos, qui avait épousé Tyro, fut mort, Pélias ravit le trône à Éson, l’héritier légitime et son frère de mère, puis il