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parmi les constellations. On croit que Pégase n’était qu’un vaisseau portant à la poupe une figure de cheval.

PEGNITZ, Pegnesus, riv. de Bavière, naît dans le cercle du Ht-Mein ; baigne la ville qui porte son nom, puis Nuremberg, et tombe dans la Regnitz, à Furth, après un cours de 100 kil., qui se dirige d’abord au S., puis à l’O. De 1808 à 1810, la Pegnitz donna son nom à un cercle auj. compris dans ceux de la Rézat et du Ht-Mein. — On nommait Société des Bergers de la Pegnitz une espèce d’Académie fondée à Nuremberg en 1644 pour le développement de la langue et de la littérature allemandes.

PÉGU ou PÉGOU, v. de l’Inde au delà du Gange, naguère capitale du roy. de Pégu, sur le Pégu (affluent de l’Iraouaddy), à 525 kil. S. d’Amérapoura, par 93° 53′ long. E., 17° 40′ lat. N. ; env. 8000 h. Fameux temple de Choumadou, pyramide de plus de 100m de haut. Pégu avait été rasée de fond en comble par Alompra en 1757 ; elle fut rebâtie en 1790 et fortifiée ; elle fut prise en 1824 et en 1852 par les Anglais. — Le roy. de Pégu avait pour bornes au N. l’Arakan et l’Ava, à l’E. le Martaban, ailleurs le golfe de Bengale : 380 k. sur 300. Il est arrosé par le Pégu et par divers bras de l’Iraouaddy qui forment un delta. Bois de tek, riz ; or, rubis, saphir, grenat. Ce roy., qui avait été réuni par Alompra à l’empire birman en 1757, a été en 1853 annexé aux possessions britanniques.

PEHLVI (langue), idiome de l’anc. Médie, remplaça le zend env. 250 av. J.-C. et fut lui-même remplacé par le parsi, d’où dérive le persan moderne. Il tenait par la racine de ses mots aux langues sémitiques, et par ses formes grammaticales à la langue persane.

PEIGNOT (Ét. Gabriel), savant bibliophile, né en 1765 à Arc-en-Barrois, m. en 1849 à Dijon, avait été reçu en 1790 avocat au parlement de Besançon. Il fut successivement commissaire du département de la Hte-Saône, bibliothécaire à Vesoul, où il mit en ordre de riches matériaux provenant de divers monastères, directeur de l’école secondaire de Vesoul, inspecteur de la librairie à Dijon, proviseur du collége de cette ville, et inspecteur de l’Académie. On remarque parmi ses ouvrages : Manuel bibliographique ; Dictionnaire raisonné de bibliologie ; Curiosités bibliographiques ; Dictionnaire des livres condamnés au feu, supprimés ou censurés ; Amusements philologiques ; Répertoire de bibliographies spéciales ; Répertoire bibliographique universel ; Traité du choix des livres ; Précis historique des pragmatiques, concordats, etc. ; Recherches sur les danses des morts et les cartes à jouer ; le Livre des singularités.

PEILAU, v. de Prusse (Silésie), près des sources de la Peila, affluent de la Weistritz ; 4000 hab. Établissement de frères Moraves. Frédéric y battit les Autrichiens en 1762.

PEIPUS ou PEIPOUS (lac), en russe Tchoudskoé-Osero (c.-à-d. lac tchoude), lac de la Russie d’Europe, entre les gouvts de St-Péterbourg, Pskov, Riga, Revel, a 110 k. sur 45. Il reçoit plusieurs riv. et est lié par le Fellin au golfe de Livonie, par la Narova à celui de Finlande. Il se livra sur ce lac en 1702 un combat naval où les Suédois furent vaincus par les Russes.

PEIRESC (Nic. Claude FABRI de), savant distingué, né en 1580 à Beaugensier en Provence, m. en 1637, était conseiller au parlement d’Aix. Il voyagea beaucoup dans sa jeunesse, visita l’Italie, la Hollande, l’Angleterre, se lia avec les savants les plus distingués, et étendit ses recherches à presque toutes les branches de science et d’érudition. Maître d’une grande fortune, il en profitait pour encourager les savants, payait une foule d’agents par lesquels il faisait faire des recherches sur les sciences naturelles, l’histoire, les antiquités : c’est un de ses agents qui découvrit les Marbres de Paras. Il fit lui-même avec Gassendi des observations astronomiques, et forma de riches collections de médailles, d’inscriptions et d’objets d’art. C’est lui qui importa en France les chats angoras, le jasmin d’Inde et celui d’Amérique, le lilas de Perse, le laurier rose, le myrte à fleurs pleines, la nèfle, etc. En correspondance avec tous les savants, il fut justement appelé par Bayle le procureur général de la littérature. Il a laissé un grand nombre de lettres, dont une partie a été publiée par Boissonade, et par St-Vincent, 1819 ; Gassendi a écrit sa Vie, 1641.

PÉ-KIANG-HO ou TCHING-KIANG, riv. de Chine (Kouang-Tong), naît à 26 kil. N. E. de Nan-Young-Fou, coule au S., passe à Canton et tombe dans le Si-Kiang au-dessous de cette ville ; cours, 450 kil.

PÉKIN ou PÉ-KING (c.-à-d. la cour du Nord), ou KING-SSE (la capitale), capit. de l’empire chinois et de la prov. de Pé-tchi-li, dans une vaste plaine, sur le Yu-Ho, affluent du Pey-Ho, à 50 k. S. de la grande muraille, par 114° 7′ long. E., 39° 54′ lat. N. : 36 k. de tour ; 1 600 000 hab. selon les uns, ou même 2 000 000 selon d’autres. Une avenue de 6 kil., pavée de grosses dalles de granit, y conduit du côté de l’E,., et un arc de triomphe superbe en indique l’entrée. Les rues de Pékin sont larges, longues, droites et très-propres ; les principales ont 40m de large ; il en est une de 60m. On y distingue deux vastes parties, la ville tartare ou v. impériale (King-tching ou Cambalou), et la ville chinoise (Wai-tching) ou vieille ville (Lao-tching) ; le tout est environné d’une haute muraille. Le King-tching est lui-même formé comme de trois villes renfermées l’une dans l’autre, et ayant chacune son enceinte : la plus intérieure est le Tsu-kin-tching ou Ville sacrée, palais impérial très-vaste, qui a près de 4 k. de tour, muni de murs crénelés et de fossés, formé d’une infinité de cours et de corps de logis divers, parmi lesquels l’appartement de l’empereur et le Taï-ho-tian, où l’empereur reçoit les grands et les ambassadeurs ; un immense jardin est annexé à ce palais. Dans la ville intermédiaire du King-tching, dite Houang-tching ou palais extérieur, se voient des jardins plus grands encore, avec des lacs artificiels, un magnifique temple de Foé, le temple mongol de Souong-tchou-zu, les cinq collines artificielles, parmi lesquelles on remarque la Montagne resplendissante, puis des palais de mandarins, et un pont de jaspe noir représentant un dragon dont les pieds forment les piles du pont. Le temple du Ciel ou Thian-han, le temple de l’inventeur de l’agriculture, la Salle-Ronde, le palais de Retraite et de Pénitence, sont les monuments les plus remarquables de Lao-tching. À Pé-king siégent toutes les administrations supérieures de l’empire, les grandes cours de justice, le tribunal d’histoire et de littérature, qui examine les lettrés. On y trouve le Collége impérial, l’Observatoire, bâti en 1279, la Bibliothèque impériale, la plus vaste qui soit hors de l’Europe, l’Imprimerie du gouvernement, de riches cabinets d’histoire naturelle. — Les Chinois placent l’origine de Pé-king entre 1200 et 1100 av. notre ère. Gengiskhan s’en empara en 1215 ; Koublaï-khan y fit vers 1267 d’importants agrandissements ou même bâtit la ville impériale (le King-tching). En 1644, les Mandchoux s’en emparèrent. En 1662, un tremblement de terre y ensevelit 300 000 personnes ; 70 ans plus tard, le même phénomène y fit périr encore 100 000 hab. En 1860, après la bataille de Palikao, Pékin fut occupée par l’armée anglo-française. Un traité de paix y fut conclu le 26 oct. de la même année. Marco-Polo est le premier Européen qui ait visité cette capitale (au XIIIe s.).

PÉLAGE, nommé d’abord en celte Morgan, c.-à-d. maritime, hérésiarque, né dans la Grande-Bretagne, était moine. Il vint à Rome vers l’an 400 et s’y lia avec S. Augustin et autres personnages illustres, mais bientôt, égaré par des subtilités métaphysiques, il en vint à formuler sur la grâce et la liberté des doctrines contraires à la foi : il prétendait que l’homme peut, par son seul libre arbitre, s’abstenir du péché, niait la nécessité de la grâce, le péché originel, la damnation des enfants morts sans baptême, et soutenait que le péché d’Adam n’avait pu être imputé à ses descendants. Les conciles de Carthage, 416 et 417, et d’Antioche, 424, condamnèrent ce système ; le con-