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dustrie : huiles de colza et de d’œillette, sucre de betterave; draps, toiles, cotonnades, dentelles, bonneterie; papier, verre, faïence; bière, eau-de-vie, etc. — Ce dép. a 6 arr. (Arras, Boulogne, Montreuil, St-Omer, Béthune, St-Pol); il appartient à la 3e division militaire, dépend de la cour impériale de Douai et a un évêché à Arras.

PASIPHAÉ, fille d'Apollon et de la nymphe Perséis, fut épousée par Minos, dont elle eut un fils, Androgée, et deux filles, Ariadne et Phèdre. Selon la Fable, elle eut avec un beau taureau blanc un commerce monstrueux d'où provint le Minotaure.

PASITANO, v. d'Italie (Principauté Citer.), voisine d'Amalfi et à 28 k. S. O. de Salerne; 4000 hab. Patrie de Flavio Gioja, inventeur de la boussole.

PASITIGRIS, nom donné par les anciens aux deux bouches les plus orientales de l'Euphrate.

PASKÉWITCH (Jean Federowitch), général russe; 1782-1856, s'était signalé dans les campagnes contre les Turcs et les Français lorsqu'il fut chargé, en 1826, par l'empereur Nicolas, de diriger la guerre contre la Perse : il conquit rapidement l'Arménie persane, en prit d'assaut la capitale, Érivan (13 octobre 1827), ce qui lui valut le titre de comte Erivanski, et signa la paix avantageuse de Tourkmantchaï. Il marcha en 1828 contre la Turquie, prit Kars, Akhaltsiké, Erzeroum (29 juillet 1829), et contraignit la Porte à signer le traité d'Andrinople : il reçut en récompense le bâton de feld-maréchal. Dirigé en 1831 contre la Pologne, il réussit, après des combats sanglants, à y comprimer l'insurrection et à reprendre la capitale, et fut aussitôt nommé prince de Varsovie et gouverneur général de la Pologne. Il prit encore part, en 1849, à l'expédition de Hongrie, et, en 1853, à la guerre contre la Turquie; mais, malheureux cette dernière fois, il se vit obligé d'abandonner le siége de Silistrie, après y avoir été blessé. Comme gouverneur de la Pologne, Paskewitch eut à exécuter des ordres rigoureux, mais il sut les tempérer par des actes personnels de bienfaisance.

PASQUALIS (Martinez). V. MARTINEZ.

PASQUIER (Étienne), jurisconsulte, né à Paris en 1529, m. en 1615, étudia sous Cujas à Toulouse, sous Marianus Socin à Bologne et fut reçu avocat dès 1549. Resté obscur plusieurs années, il se fit tout à coup une réputation immense en plaidant pour l'Université contre les Jésuites (1654). Quoiqu'il n'eût pu réussir à les faire condamner, il vit dès ce moment les grandes causes affluer dans son cabinet et ne tarda pas à être appelé aux honneurs. Il suivit à Poitiers en 1579 la commission du parlement qui alla y tenir les Grands jours, fut nommé par Henri III avocat général à la Chambre des Comptes (1585), fut député aux États généraux de Blois en 1588, suivit Henri III à Tours, et rentra dans Paris avec Henri IV en 1594. Il se démit de sa charge en 1604, pour se livrer tout entier aux lettres. Ses principaux ouvrages sont ses Recherches sur la France, dont le Ier livre parut en 1560, et qu'il porta dans la suite à 9 livres, et le Pourparler des Princes. On a aussi de lui des Poésies latines et françaises, et 22 livres de Lettres, précieuses pour l'histoire du temps. Il avait composé dans sa jeunesse des écrits moins graves ou même licencieux, entre autres le Monophile, Colloque d'amour, etc., qu'il traite lui-même de gaillardises. Une édition de ses Œuvres parut en 1773, en 2 v. in-f., sous la rubrique d'Amsterdam. Il manque à cette édition les Ordonnances d'amour, le Catéchisme des Jésuites et l’Interprétation des Institutes de Justinien, publiée pour la 1re fois en 1847 par Ch. Giraud. M. Feugère a donné en 1849 ses Œuvres choisies, avec des notes et une Étude sur sa vie et ses outrages. Pasquier a laissé la réputation d'un magistrat intègre, d'un savant aimable, d'un catholique plein de ferveur et en même temps tolérant; cependant on l'accuse de quelque animosité contre les Jésuites.

PASQUIER (Étienne, duc), homme d’État, issu de l'illustre famille parlementaire de ce nom, né à Paris en 1767, m. en 1862, était fils d'un conseiller au parlement décapité en 1794, et fut proscrit lui-même. Nommé par Napoléon maître des requêtes, puis conseiller d'État, il fut appelé en 1810 à la préfecture de police et s'occupa activement de la salubrité et de l'embellissement de la capitale. S'étant rallié aux Bourbons en 1814, il fut en 1815 chargé des sceaux par Louis XVIII, devint en 1816 président de la Chambre des Députés et en 1819 ministre des affaires étrangères. Il se vit en 1821 renversé du pouvoir par le ministère Villèle, mais fut en même temps appelé à la Chambre des Pairs, où il combattit les mesures rétrogrades. Après la révolution de 1830, il fut nommé par Louis-Philippe président de la Chambre des Pairs; il fut élevé à la dignité de chancelier en 1837 et fait duc en 1844. Dans sa longue carrière, Pasquier se signala constamment par la sagesse de ses vues, la modération de son caractère, l'élégance et la facilité de sa parole. Il fut élu membre de l'Académie française en 1842 et fit paraître la même année le recueil de ses Discours. Il a laissé de volumineux Mémoires, qui n'ont pas encore paru.

PASQUIN, nom donné à un torse de statue antique de gladiateur qui se voit encore aujourd'hui à Rome au coin du palais des Orsini près de la place Navone et qui était célèbre aux XVIIe et XVIIIe s. parce que les mécontents y placardaient en secret toutes sortes d'épigrammes et de pamphlets contre le gouvernement papal; les écrits de ce genre ont été appelés de là Pasquinades. Le nom de Pasquin donné à cette statue n'était autre que celui d'un tailleur facétieux qui demeurait auprès.

PASSAGE (Le), v. et port d'Espagne (Guipuzcoa); sur le golfe de Gascogne, à 8 kil. E. N. E. de St-Sébastien ; 1500 hab. Canal. Construction de vaisseaux. Ce port, d'où sortirent autrefois les plus grandes flottes de l'Espagne, est auj. à demi ensablé.

PASSAIS, ch.-l. de cant. (Orne), à 13 kil. S. O. de Domfront; 1819 hab.

PASSARGE (la), riv. de la Prusse propre, naît à 4 k. O. de Plauzig, et se jette, après un cours de 200 k., dans le Frische-Haff, à 6 kil. au-dessous de Braunsberg. Le maréchal Ney battit sur ses bords le général prussien Lestocq le 5 février 1807.

PASSARO (cap), Pachynum prom., pointe S. E. de la Sicile, près de laquelle est une petite'île du même nom avec un château fort, servant de prison militaire. L'amiral Byng défit les Espagnols près de ce cap en 1718.

PASSAROUANG, v. de l'île de Java, à 670 kil. S. E. de Batavia, est le ch.-l. d'une prov. hollandaise du même nom. Cette province, baignée par le détroit de Madura et l'Océan Indien, compte 110 000 hab.

PASSAROWITZ, Margum, v. de Servie, près de la Morava, à 24 kil. E. de Sémendrie. Il y mt conclu en 1718 un traité entre l'Autriche, Venise et la Porte : la Turquie conservait la Morée, que lui disputait Venise, mais cédait à l'Autriche Belgrade, Temesvar, la Valachie jusqu'à l'Aluta, et une partie de la Servie; Venise gardait quelques places en Turquie.

PASSAU, Patavia en latin moderne, Batava castra ou Bacodurum chez les anciens, v. forte de Bavière, ch.-l. du cercle du Bas-Danube, sur le Danube, à l'endroit où il reçoit l'Ilz et l'Inn, à 225 kil. E. N. E. de Munich; 12 000 hab. La ville est divisée en 4 parties (Passau, Ilztadt, Innstadt, Anger). Évêché catholique (jadis souverain). Gymnase, école militaire. Construction de bateaux, porcelaine, creusets renommés, papier, tabac, tréfileries, etc. Grand commerce de sel. A Passau fut conclu en 1552 l'acte préliminaire de la paix de religion d'Augsbourg : la liberté était rendue à l'électeur de Saxe et au landgrave de Hesse, prisonniers de Charles-Quint, et la liberté de culte était accordée aux Luthériens. Cette ville fut brûlée en 1652 et souffrit beaucoup des malheurs de la guerre, surtout en 1808 et 1809.

PASSAU (Évêché de), ancien État d'Empire, dans le cercle de Bavière, entre la Bavière, la Bohême et