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PACORUS, prince parthe, fils aîné d'Orode, contribua puissamment au gain de la bataille de Carrhes sur Crassus (53 av. J.-C.). L'an 40, il se ligua avec Labiénus, banni de Rome, traversa l'Euphrate et défit si complètement Décidius, lieutenant d'Antoine, que ce général, redoutant de tomber entre ses mains, préféra se donner la mort. Deux ans après, Ventidius vengea cette défaite en détruisant l'armée de Pacorus : ce prince périt dans le combat.

PACORUS I, dit Fyrouz, roi parthe, fils d'Artaban, monta sur le trône vers l'an 90 de J.-C. Il vécut en paix avec l'empereur Domitien, mais fut l'ennemi de Trajan et l'allié de Décébale, roi des Daces. Il eut à combattre plusieurs révoltes de ses sujets ; il en triompha avec le secours du roi d'Arménie. Il protégea les arts et les lettres, embellit Ctésiphon, sa capitale, et mourut en 107, laissant le trône à Chosroës, son fils.

PACTA CONVENTA, conventions que les diètes de Pologne rédigeaient et présentaient à la signature du roi à chaque nouvelle élection. Ces Pacta Conventa, de plus en plus chargés de conditions onéreuses, limitaient étroitement la royauté et, en la rendant impuissante, préparaient la ruine de l'État.

PACTE DE FAMILLE. V. FAMILLE (Pacte de).

PACTE DE FAMINE. V. FAMINE (Pacte de).

PACTOLE, Pactolus, auj. le Bagoulet ou Riv de Sart, petite riv. de Lydie, sortait du mont Tmolus, passait à Sardes et tombait dans l'Hermus. Elle charriait beaucoup de paillettes d'or, ce qui la fit appeler Chrysorrhoas. Suivant la Fable, elle possédait cette propriété depuis que Midas, qui transformait en or tout ce qu'il touchait, s'était baigné dans ses eaux.

PACUVIUS (M.), poëte tragique latin, né à Brindes vers 220 av. J.-C., était neveu d'Ennius et ami d'Accius. Il mourut à Tarente, nonagénaire. On ne possède que quelques fragments de ses tragédies ; ils ont été recueillis par H. Estienne, Paris, 1564, et insérés dans les div. édit. du Corpus poetarum, ainsi que dans les recueils de Bothe et de Ribbeck ; ils sont traduits dans le Théâtre des Latins de Levée.

PACUVIUS CALAVIUS, sénateur de Capoue, fit déclarer sa patrie en faveur d'Annibal après la bataille de Cannes (216 av. J.-C.), et reçut ce général dans sa maison. Le fils de Pacuvius, Pérolla, qui tenait pour las Romains, voulut assassiner, dans la maison même de son père, le général carthaginois ; mais Pacuvius le détourna de ce projet criminel par un beau discours, qu'on trouve dans Tite-Live (liv. XXIII, ch. II).

PACY, Paciacum, ch.-l. de c. (Eure), sur l'Eure, à 23 kil. E. d’Évreux : 1723 hab. Jadis ville forte.

PADANG, v. de l'île de Sumatra, sur la côte S. O. de l'île de Sumatra, à 420 kil. N. O. de Bencoulen ; 10 000 h. Café, camphre, poivre, benjoin, etc.; grand marché d'or. — Les Hollandais y possèdent un établissement, fondé au XVIIe s., que les Anglais ont occupé de 1781 à 1784 et de 1794 à 1814.

PADDINGTON, gros bourg d'Angleterre (Middlesex), à l'extrémité O. de Londres, sur un canal qui s'embranche sur celui de Great-Junction; 8000 hab. Vastes entrepôts ; commerce considérable.

PADERBORN, v. des États prussiens (Westphalie), à 70 kil. S. de Minden, sur la Pader (affluent de la Lippe), qui a dans la ville même cinq sources (bouillantes en hiver, froides en été); 9000 hab. Évêché, cour d'appel ; gymnase. Assez belle cathédrale. Brasseries, fabriques d'amidon, distilleries, etc. Aux environs est le défilé de Teutberg où périt Varus ; antiquités nombreuses. — Paderborn est antérieure à Charlemagne. Ce prince y résida souvent pendant la guerre de Saxe, y créa un évêché et y tint plusieurs diètes, notamment en 785 : dans cette dernière on baptisa beaucoup de Saxons. Cette ville a fait partie de la Hanse, a joui des privilèges de ville impériale et a eu une université, qui a été supprimée en 1819.

PADERBORN (Évêché de), anc. État de l'empire d'Allemagne, dans le cercle de Westphalie, entre la Hesse, l'abbaye de Corvey, la principauté de Calenberg et la comté de la Lippe. On y comptait, outre Paderborn, 23 villes, entre autres Salzkotten, Büren, Lichtenau, Brakel, Lippspring. Charlemagne fonda cet évêché en 777, mais ce n'est qu'avec le temps que ses évêques devinrent puissants. Il fut sécularisé en 1801 et donné à la Prusse en 1802. De 1807 à 1813, il appartint au royaume français de Westphalie.

PADICHAH (de pah, ou pâd, défenseur, et chah, roi ou prince), titre que prend le sultan des Ottomans. — Jadis ce titre n'était accordé par la Porte, à l'étranger, qu'au roi de France ; auj. il est donné également aux empereurs de Russie et d'Autriche.

PADILLA (Maria de), favorite de Pierre le Cruel, roi de Castille, usa de ses charmes et de son adresse pour accroître les méfiances et les fureurs de ce prince, et eut, dit-on, une grande part au traitement odieux que subit Blanche de Bourbon. Elle eut du roi plusieurs enfants, mourut à Séville en 1361 et fut inhumée avec la même pompe qu'une reine. Pierre déclara bientôt qu'il était uni à elle par un mariage secret, fit porter ses restes dans la sépulture des rois de Castille et éleva ses enfants comme héritiers légitimes de la couronne.

PADILLA (don Juan de), d'une illustre famille castillane, se déclara en 1520 pour le parti national contre Charles-Quint, organisa la grande ligue des Communes à l'assemblée d'Avila, prit Tordesillas et Valladolid, se rendit maître de la personne de Jeanne la Folle, promulgua des décrets en son nom, et força ainsi Charles-Quint à des concessions; mais il vit bientôt, par l'effet même de ces concessions, le clergé quitter la ligue et ses soldats partir. Appelé au commandement général en remplacement de don P. Giron qui avait fait défection, il ne répara la pénurie de ses finances qu'en dépouillant la cathédrale de Tolède d'une portion de ses trésors. Il fut vaincu et pris à Villalar (1522), et fut exécuté dès le lendemain. Sa femme, Maria de Pacheco, résista longtemps dans Tolède, mais ne put relever le parti. — V. PACHECO.

PADOUAN (Jean le), graveur. V. CAVINO.

PADOUE, Patavium en latin, Padova en italien, v. forte du roy. d'Italie, ch.-l. de province, sur le Bacchiglione et sur un canal qui débouche dans la Brenta, à 35 kil. O. de Venise ; 52 000 hab. Évêché, tribunaux ; célèbre université, fondée en 1228 et où professèrent Galilée, Fallope, etc. Bibliothèque, jardin botanique, musée d'histoire naturelle, observatoire, etc.; académie des sciences, lettres et arts, société d'agriculture, gymnases, séminaire épiscopal. Église Ste-Justine, cathédrale, dite le Dôme, renfermant le tombeau de Pétrarque, église St-Antùine; superbe place dite Prato della Valle ; palais de justice, bâtiments de l'Université, amphithéâtre, théâtre, ponts Molino, Ridotto, etc. Draps, lainages, soieries, rubans, teintureries ; grains, vins, huile, bétail, etc. A Padoue sont nés Tite-Live, Asconius Pedianus, Mantegna, Jean le Padouan, J. B. Belzoni, etc. — Padoue fut, dit-on, fondée par Anténor après la chute de Troie. Elle dut appartenir à la confédération étrusque du nord. Conquise avec la Vénétie, elle fut florissante sous les Romains. Ses habitants passaient pour lourds ; mais on louait leurs mœurs ; le latin qu'on parlait à Padoue n'était pas très-pur et l'on accusait Tite-Live lui-même de patavinité. Alaric, puis Attila saccagèrent cette ville. Relevée par Charlemagne, elle redevint florissante au moyen âge, prit part à la ligue lombarde contre Frédéric Barberousse, devint de fait république indépendante, mais fut bientôt en proie aux factions : les Macaruffi et les Carrare s'y disputaient le pouvoir. Jacques Carrare fut proclamé seigneur de Padoue en 1318, et, à une courte interruption près (1328-1337), pendant laquelle les Della Scala joignirent Padoue a leurs possessions, ses descendants régnèrent jusqu'en 1405. A cette époque, Venise s'en empara en faisant périr les derniers seigneurs de Padoue, François II et François III. Padoue passa au pouvoir de l'Autriche avec les États de Venise en 1797 ; en 1805 elle devint ch.-l. du dép. de la Brenta. Retournée à l'Autriche en 1814 elle fut bom-