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tanelle (1767), Villenave (1805); des Fastes, par Lezeau, Kervillars, Bayeux; des Tristes et des Pontiques, par Kervillars. St-Ange a traduit en vers les Métamorphoses, les Fastes, l’Art d'aimer, les Remèdes d'amour. Avant lui, les Métamorphoses avaient été mises en vers par Th. Corneille, les Héroïdes, par Boisgelin. Martignac avait donné dès 1697 une traduction complète d'Ovide en prose; il en a paru de nouvelles, par divers auteurs, dans la collection Panckoucke et dans la collection Nisard. Villenave a donné une Vie d'Ovide, 1809. M. Deville a publié en 1859 un curieux Essai sur l'exil d'Ovide.

OVIDIOPOL, v. de Russie d'Europe (Kherson), sur la r. g. du Dniester, à 20 k. de son embouchure dans la mer Noire; 3000 h. Grand commerce de sel. Fondée par Catherine II et ainsi nommée parce qu'on crut, mais à tort, que c'était l'emplacement de Tomes, le lieu d'exil d'Ovide.

OVIÉDO, Lucus Asturum, Ovetum, v. d'Espagne, capit. de l'anc. prov. des Asturies, auj. ch.-l. de l'intend. d'Oviédo, sur l'Ovia, à 350 kil. N. O. de Madrid et à 16 k. de la Méditerranée; 10 000 h. Évêché, université (dep. 1580); belle cathédrale, aqueduc, arsenal. Toile, bonneterie. — Oviédo se forma autour d'un ermitage, que deux moines, fuyant la persécution des Maures, avaient élevé pour servir de refuge aux chrétiens; érigée en ville en 757 par le roi goth Froïla, elle fut depuis cette époque jusqu'en 913 la résidence des rois du pays. Défendue par les montagnes qui l'entourent et les forteresses qui en commandaient les défilés, elle ne fut jamais soumise aux Maures. Elle s'insurgea des premières en 1808 contre les Français, et fut prise par Ney en 1809; elle fut depuis plusieurs fois reprise et perdue pendant cette guerre. — L'intendance d'O. a la même circonscription que l'anc. principauté des Asturies. V. ce nom.

OVIEDO (Roy. d'), nom que prit le roy. des Asturies depuis l'établissement de son siége à Oviédo, fut employé jusqu'à Ordogno II, qui s'établit à Léon (913). Dix rois se succédèrent sur le trône d'Oviédo. Voici les noms de ces princes :

Froïla, 757 Alphonse (rétabli), 791
Aurelio, 768 Ramire I, 842
Silo, 774 Ordogno I, 850
Alph. II, le Chaste, 783 Alphonse III, le Gr., 866
Maurégat, 783 Garcie I, 910-913.
Bermude, 788 (Pour la suite, V. LÉON).

OVIEDO Y VALDEZ (Gonzalve Ferdinand d'), voyageur et historien espagnol, né en 1478, dans les Asturies, mort en 1557, fut intendant des mines d'or de l'île d'Haïti (1513 et 14), puis intendant de l'île même (1535-45), et ne signala son administration que par ses exactions. Voulant se justifier aux yeux de Charles-Quint, il calomnia la population indienne dans tous ses rapports. On a de lui : Histoire générale et naturelle des Indes occidentales, écrite en espagnol et en 50 livres, dont les 20 premiers parurent à Madrid en 1534; les 30 autres ne furent publiés qu'en 1783.

OWEN (John), Audoenus, poëte latin moderne, né dans le Caernarvon, étudia à Oxford et tint une école à Monmouth, puis à Warwick (1594). Il perdit la faveur d'un riche parent pour avoir attaqué dans ses épigrammes l'Église romaine et vécut dans l'indigence. On a de lui dix livres d'épigrammes, dans lesquelles il imite heureusement Martial (Leyde, 1628, Amsterdam, 1647, Paris, 1794); elles sont assez souvent spirituelles et piquantes, mais parfois licencieuses et pleines d'âpreté, surtout quand il censure le clergé romain : aussi sont-elles condamnées à Rome. Voici le jugement qu'il porte lui-même de ses poésies :

Qui legis ista, tuam reprehendo, si mea laudas
Omnia, stultitiam ; si nihil, invidiam.

Elles ont été en partie traduites en vers français par Kérivalant et autres ; on a publié le recueil de ces imitations à Lyon (1819).

OWEN CAMBRIDGE (Richard), poëte et écrivain distingué, né à Londres en 1714, mort en 1802, écrivit la Scribleriade, poëme satirique, 1744, et l’Hist. de la guerre de l'Inde de 1755 à 1761 entre les Anglais et les Français. Ses OEuvres ont été publiées à Londres en 1803, 2 vol. in-4, avec sa Vie.

OWEN (Robert), philanthrope anglais, né eh 1771 a Newtown (Montgomery), mort en 1858, devint, de simple apprenti, riche filateur, entreprit de constituer l'industrie sur de nouvelles bases, fonda dans ce but, à New-Lanark, en Écosse, une manufacture dans laquelle tous les ouvriers étaient associés sur le pied de l'égalité, et qu'il appela pour ce motif Société coopérative; réussit ainsi à moraliser des hommes qui étaient précédemment livrés à la débauche, et vit pendant plusieurs années prospérer l'établissement. Il passa en Amérique pour y tenter un nouvel essai et fonda en 1823, sur les bords de la Wabash (Indiana), un établissement, qu'il nomma New-Harmony, mais cette fois il n'eut aucun succès. Revenu en Angleterre en 1827, il ne cessa cependant de travailler jusqu'à sa mort, soit par des écrits, soit par des discours publics, à répandre les doctrines socialistes. Parmi ses nombreux écrits, on remarque le Nouveau monde moral, où il expose son système. Partisan d'une bienveillance absolue, il proclamait l'irresponsabilité humaine et proscrivait tout châtiment des sociétés comme des écoles.

OWHYHEE. V. HAVAÏ.

OXENSTIERN (Axel, comte d'), ministre suédois, né en 1583 à Fanœ dans l'Upland, m. en 1654, fut employé par Charles IX à diverses missions importantes, devint, lors de l'avènement de Gustave-Adolphe (1611), chancelier et ministre principal, suivit le roi dans ses campagnes contre les Russes, négocia en 1617 la paix de Stolbova, dirigea quelques opérations de la guerre de Pologne, fut gouverneur général de la Prusse pendant l'occupation suédoise, apprit, en allant pour rejoindre son maître, qu'il venait de périr à Lutzen (1632), se mit alors à la tête de la coalition protestante et sut en assurer le succès pendant deux ans; vint conférer à Paris avec Richelieu après la bataille de Nordlingen(1634), s'unit avec lui contre l'Autriche, et réussit ainsi à ramener la fortune sous les drapeaux des Suédois. Il revint à Stockholm rendre compte de son administration, prit place parmi les tuteurs de Christine, et fut l'âme du conseil jusqu'à la majorité de la reine, mais depuis il perdit peu à peu son influence. Il s'opposa de toutes ses forces à son abdication (1654); n'ayant pu l'empêcher, il se retira des affaires; il mourut la même année. On a une partie de sa correspondance en latin et en suédois; on lui attribue le IIe vol. de l’Historia belli sueco-germanici (dont le premier est de Philippe Chemnitz).

OXFORD (d’oxen ford, gué des bœufs), Oxonium, v. d'Angleterre, ch.-l. d'un comté de même nom, entre la Cherwell et l'Isis, à 80 kil. O. N. O. de Londres; 21 000 h., dont env. 1000 étudiants. Évêché anglican, université célèbre, fondée vers 1200 ou 1249, ou même, selon quelques-uns, par Alfred le Grand, dès le Xe s., et qui envoie 2 députés au Parlement. On y compte 24 collèges, entre autres ceux de St-John's, Christ-Church, Queen's, Trinity, All-Souls, New-College; 4 halls, édifices pour loger les étudiants; plusieurs bibliothèques, parmi lesquelles la Bodléienne, possédant au moins 200 000 volumes et 25 000 manuscrits, et celle de Radcliffe ; belle galerie de tableaux, musée dit Ashmoléen, imprimerie Clarendon, observatoire, jardin botanique, salle des marbres d'Arundel. Plusieurs chemins de fer. — Oxford fut prise d'assaut en 1067 par Guillaume. Cette ville était jadis une des résidences des rois : c'est là que furent rédigées en 1258 les Provisions dites d’Oxford. Charles I s'y retira pendant la guerre civile. L'Université d'O. est généralement dévouée aux principes des torys et à l'église anglicane; cependant c'est dans son sein qu'est le foyer du Puseysme. — Le comté d'Oxford, au centre de l'Angleterre,entre ceux de Northampton au N. E., de Buckingham à l'E. de Berks