Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/578

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

supériorité en Ligurie, en Narbonaise, à Plaisance et au combat donné près de Crémone ; mais, voulant en finir tout d’un coup, il livra près de cette dernière ville la bataille de Bédriac et la perdit. Bien que cet échec ne fût point décisif, il se donna la mort (avril 69). Il n’avait régné que 3 mois.

OTHON ou OTTON I, le Grand, emp. d’Allemagne, le 2e de la dynastie saxonne, né en 912, fils de Henri-l’Oiseleur, fut élu roi de Germanie en 936, battit à plusieurs reprises les Huns et les Hongrois, rendit tributaires le Danemark, la Pologne et la Bohême, fit la guerre à Louis d’Outremer, qui lui disputait la Lorraine, et poussa jusqu’en Champagne ; entra de nouveau en France en 946, mais cette fois comme allié de Louis contre Hugues le Grand ; épousa en 951 Adélaïde, veuve de Lothaire, roi des Lombards, et par suite de ce mariage prit pied en Italie ; força Bérenger, marquis d’Ivrée, à se reconnaître son vassal ; fut rappelé dans cette contrée par Jean XII en 961, et déposa Bérenger à Milan ; fut couronné roi d’Italie en 961, empereur en 962, soumit la Lombardie entière, envahit même les provinces méridionales de l’Italie, qu’il disputa aux Grecs, et obtint pour son fils la main d’une princesse grecque, Théophanie. Il fit nommer un nouveau pape, Léon VIII, à la place de Jean XII, qui s’était déclaré contre lui, et réunit pour jamais le roy. d’Italie à l’empire d’Allemagne. Il étouffa diverses révoltes dans ses États, donna à la royauté une puissance qu’elle n’avait pas eue jusque-là, fonda plusieurs évêchés et mourut comblé de gloire en 973.

OTHON II, le Roux, le Sanguinaire, fils et successeur d’Othon I, né en 955, proclamé roi de Germanie dès 962, emp. en 973, eut pour compétiteur son cousin Henri de Bavière et le battit ; fit la guerre à Lothaire, roi de France, qui, réclamant le royaume de Lorraine, avait déjà pris Metz et Aix-la-Chapelle (978), pénétra jusqu’à Paris, et força le monarque français à se désister de ses prétentions (980) ; entra ensuite en Italie, remit sur le trône pontifical Benoît VII, détrôné par Crescentius, prit sur les Grecs Naples, Salerne, Tarente (981), mais fut ensuite battu à Squillace (982), et n’échappa que par miracle aux Grecs. Il mourut à Rome en 983, n’ayant que 28 ans et avec la réputation d’un prince brave, mais cruel.

OTHON III, fils d’Othon II, né en 980, était mineur à la mort de son père (983). Après une régence agitée, il passa les Alpes en 996, prit Milan, entra dans Rome, mit à mort le consul Crescentius, fit élire papes Grégoire V, puis Gerbert (Silvestre II), qui avait été son précepteur. Préférant l’Italie à l’Allemagne, il voulait faire de Rome la capitale de son empire. Néanmoins il était, comme étranger, odieux aux Romains : assiégé par eux dans son palais, il fut sur le point d’être pris par la populace. Il mourut à Paterno en 1002, empoisonné, dit-on, par la veuve de Crescentius qu’il avait voulu séduire.

OTHON IV, de Brunswick, emp., né en 1175, était le 3e fils de Henri le Lion, duc de Bavière, et de Mathilde. Il fut élu empereur en 1198, par l’appui des Guelfes et du pape Innocent III, en opposition à Philippe de Souabe, resta seul maître en 1208, après que son rival eut été assassiné par Othon de Wittelsbach, fut couronné en 1209 par Innocent III, avec lequel il ne tarda cependant pas à rompre ; voulut ravir la Pouille au jeune Frédéric, fils de Henri VI, puis s’unit à Jean sans Terre pour faire la guerre à Philippe-Auguste, et conduisit contre ce prince 120 000 hommes en Flandre ; mais il fut battu à Bouvines, 1214. Il m. en 1218 au château de Harzbourg. Dès 1212, il avait eu à combattre un nouveau compétiteur, Frédéric II, suscité contre lui par le pape Innocent III.

OTHON, l’Illustre et le Magnifique, duc de Saxe en 880, m. en 912, joignit en 907 la Thuringe à ses États, défendit la Germanie orientale contre les Hongrois et prépara par ses victoires l’avènement de la dynastie saxonne. À la mort de Louis l’Enfant, 911, il refusa la couronne à cause de son grand âge ; mais son fils, Henri l’Oiseleur, devint plus tard roi d’Allemagne.

OTHON DE NORDHEIM, prince saxon, fut créé duc de Bavière en 1056 par l’impératrice régente Agnès, mère de l’empereur Henri IV, conspira néanmoins contre sa bienfaitrice, et s’empara du pouvoir impérial (1062). Henri IV, devenu majeur, le dépouilla de son duché, mais le jeune empereur se réconcilia bientôt avec lui (1075), et le fit son lieutenant général dans la Saxe. Henri ayant été déposé, et Rodolphe de Souabe couronné à Mayence, Othon prit les armes contre ce nouvel empereur, mais il fut défait et tué à la bataille de Volksheim, en 1080.

OTHON DE WITTELSBACH, duc de Bavière, descendant d’Arnoul le Mauvais, de l’anc. maison de Bavière, servit fidèlement en Italie Frédéric Barberousse, qui l’en récompensa en lui donnant le duché de Bavière, enlevé à Henri le Lion (1180). Othon garda ce duché jusqu’à sa mort (1183) et le laissa à son fils, dont les descendants régnent encore en Bavière. — Un autre Othon de W. se fit un nom fâcheux en assassinant, en 1208, Philippe de Souabe, qui disputait l’empire à Othon de Brunswick. V. WITTELSBACH.

OTHON DE BRUNSWICK. Pour les princes de ce nom autres que l’empereur Othon IV, V. BRUNSWICK.

OTHON (S.), né en Souabe vers 1069, m. en 1139, fut chapelain et chancelier de l’empereur Henri IV, devint évêque de Bamberg en 1103, et convertit les Poméraniens au Christianisme. On l’hon. le 2 juillet.

OTHON DE FREISINGEN, chroniqueur, fils de Léopold, marquis d’Autriche, et d’une fille de l’emp. Henri IV, était abbé de Morimond. Il fut nommé par Conrad III évêque de Freisingen, et mourut en 1158, laissant une Chronique depuis Adam jusqu’en l’an 1146, en 7 livres (les 3 derniers se rapportent à l’Allemagne et sont précieux). Elle a été publiée par Cuspinianus, Strasb., 1515, et dans les Monuments de Pertz, 1851.

OTHONIEL, 1er juge d’Israël, prit Kariat-Sépher, délivra ses compatriotes du joug de Chusan, roi de Mésopotamie (1554 av. J.-C.), et gouverna env. 40 ans.

OTHRYS, chaîne de montagnes de la Grèce, célèbre dans la Fable comme ayant été la demeure des Lapithes, se détache du Pinde vers la source du Sperchius, et court de l’O. à l’E. jusqu’au golfe du Pagasétique. Elle séparait les Dolopes et l’Achaïe phthiotide au N., des Énianes ou Œtéens et de Lamia au S. Elle sert auj. de frontière entre le royaume de Grèce et la Turquie, et porte le nom de Katavothry.

OTRANTE, Otranto en italien, l’Hydruntum des anciens, v. de l’Italie mérid. (Terre d’Otrante), sur l’Adriatique, à 38 kil. S. E. de Lecce ; 3000 hab. Archevêché. Murs en ruines, château fort. Commerce d’huile. Prise en 1480 par Mahomet II, qui massacra 12 000 de ses habitants. — Napoléon donna en 1810 à Fouché le titre de duc d’Otrante,

OTRANTE (Terre d’), l’Iapygie des anciens (Salentini, Messapii, Calabri), prov. de l’Italie mérid., dans l’anc. roy. de Naples, la plus à l’E., sur l’Adriatique, la mer Ionienne et le golfe de Tarente : 190 kil. sur 45 ; 450 000 hab. ; ch.-l., Lecce (c’était jadis Otrante). Le pays n’est arrosé que par quelques ruisseaux ; climat doux, sol fertile ; vers à soie, mulets ; huîtres, etc. — On nomme Canal d’Otrante le canal qui unit l’Adriatique à la mer Ionienne, et qui sépare l’Italie de la Turquie ; il a 69 kil. dans sa moindre largeur.

OTRAR, v. du Tukerstan, sur le Sihoun, dans le Khanat de Khokan, par 44° 30’lat. N., 65° long. E. C’est là que mourut Tamerlan.

OTREPIEF. V. DMITRI.

OTRICOLI, Otriculum, bg d’Italie (Ombrie), à 28 kil. N. O. de Rieti ; 800 hab. Les Français, commandés par Championnet et Macdonald, y remportèrent en 1799 une victoire sur les Napolitains.

OTT (Ch., baron), feld-maréchal autrichien, né en Hongrie, se distingua contre les Turcs en 1789, figura dans les guerres d’Italie sous Wurmser, Souvarov, Mélas, commanda le siège de Gênes en 1799, fut battu à Montebello en 1800, prit part à la campagne de 1805 en Autriche, et mourut en 1809.

OTTAWA, riv. du Canada. naît par 48° 30’lat. N,