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Rois des Ostrogoths.
En Pannonie : Amalasonthe et Théodat, 534
Walamir,
Widimir, 453-475 Théodat, 535
Théodemir, Vitigès, 536
Théodoric, 475 Ildebald, 540
En Italie : Éraric, 541
Le même, 493 Totila, 541
Athalaric, 526 Teïas, 552-553

OSTROLENKA, v. de la Russie d'Europe (Pologne), à 199 kil. N. E. de Plock, sur la Narew, 2000 hab. Les Russes y furent battus en 1807 par le maréchal Oudinot, et en 1831 par les Polonais.

OSTROVNO, v. de Russie (Mohilev), sur la r. g. de la Dvina du S., à 90 kil. N. O. de Mohilev. Les Français y battirent une division russe en 1812.

OSTROVSKI (Constantin), général polonais, fut défait et pris par les Russes à la bataille de la Vedrokha en 1500, résista aux offres que lui fit Ivan III pour le déterminer à entrer à son service, défit en 1514 Glinski et les Russes à Orja, remporta de brillantes victoires sur les Moldaves, les Turcs et les Tartares de la Crimée, qui venaient ravager la Pologne, fut pourtant battu par eux à Sokol en Volhynie (1519), mais vainquit à son tour en 1522 à Olchenica, où il délivra 40 000 prisonniers. — Th. Adam Rawicz O., descendant du préc., 1739-1817, remplit diverses missions près du roi de Prusse, de Louis XV et du pape, devint chambellan de Stanislas Poniatowski et membre de la commission du trésor. Il se déclara pour la constitution polonaise de 1791, fut nommé ministre des finances de Pologne, voulut en vain déterminer Stanislas à résister à la Russie, fut destitué par les confédérés de Targowice et envoyé sous la surveillance de la police russe à Kiev. Il reçut en 1809 le titre de maréchal du grand-duché de Varsovie, et présida de 1811 à 1813 le sénat polonais.

OSWALD (S.), roi de Northumberland, embrassa le Christianisme et gouverna sagement ses États. Il périt en 642, dans une bataille contre Penda, roi de de Mercie. — Archevêque d'York, neveu de S. Odon, fut élevé en France, dans l'abbaye de Fleury-sur-Loire, et m. en 922. On le fête le 29 février.

OSWALD (James), philosophe écossais du XVIIIe s., suivit la route tracée par Reid et Beattie, s'appuya sur le sens commun pour combattre les doctrines paradoxales ou dangereuses de Locke, de Berkeley, de Hume, et publia dans ce but un Appel au sens commun en faveur de la religion, Édimb., 1766.

OSWEGO, v. des États-Unis (New-York), ch.-l. du comté de son nom, à l'emb. de l'Oswego dans le lac Ontario, à 182 kil. O. d'Utica; 25 000 hab. Fabr. de coton, scieries, usines à fer, tanneries.

OSYMANDIAS, en égyptien Semfos, roi d’Égypte, antérieur à Sésostris, et qu'on donne quelquefois pour le même que Memnon, régnait à Thèbes dans l'intervalle du XXe au XVIe siècle : suivant Diodore, il aurait précédé de huit générations le roi Uchoréus. Osymandias porta ses armes jusqu'en Bactriane, mais il est surtout célèbre par une bibliothèque publique qu'il fonda et qu'il intitula Remèdes de l'âme, et par son tombeau, autour duquel était placé, disent les anciens, un cercle d'or de 365 coudées qu'on suppose destiné à des usages astronomiques. Ces monuments furent détruits lors de l'invasion de Cambyse. On voit encore dans les ruines de Thèbes des débris qui portent le nom de Palais d'Osymandias. Cependant les recherches des modernes font douter de la réalité des merveilles attribuées à ce prince.

OTAÏTI. V. TAÏTI.

OTANE, un des sept seigneurs persans qui renversèrent le mage Smerdis (V. ce nom). Ce fut lui qui découvrit la fourberie de l'usurpateur. Darius lui donna le gouvernement de l'Asie Mineure.

OTCHAKOV OU OCZACKOV, Axiaca, Odessus? v. forte de la Russie d'Europe (Kherson), à l'embouchure du Dniepr, r. dr., à 90 k. O. de Kherson; 5000 h. Jadis plus grande et plus florissante. Près de cette ville à Kudak, ruines de l'antique Olbia, colonie milésienne. — Otchakov fut fondée vers 1490, par le khan de Crimée Menghély-Gheraï Ier; elle passa plus tard sous la suzeraineté de la Porte, fut prise par le général russe Munich sur les Turcs en 1737, mais rendue en 1739. Elle fut prise de nouveau en 1788, après un siège opiniâtre par Potemkin, et rasée; les Russes l'ont gardée depuis. Elle a été bombardée en 1855 par les flottes alliées de la France et de l'Angleterre.

OTFRIED, bénédictin de Weissembourg, qui vivait au IXe s., est auteur de l’Evangelienbuch, traduction de l'Évangile en vers rimés tudesques. Cet ouvrage, écrit en 868, et l'un des plus anciens et des plus précieux monuments de la langue allemande, a été publie par Francowitz, Bâle, 1571, et par Graff, Kœnigsb., 1831.

OTHE, anc. petit pays de France, auj. compris dans le N. E. du dép. de l'Yonne et le S. O. de celui de l'Aube, avait pour ch.-l. Aix-en-Othe. E a laissé son nom à une forêt qui le couvrait en partie.

OTHER, navigateur norvégien du IXe s., doubla le cap Nord, s'avança jusqu'à l'embouch. de la Dwina, puis demanda du service au roi des Anglo-Saxons, Alfred le Grand. Ce prince inséra sa Relation dans l'introduction à sa version anglo-saxonne de Paul Orose. Son récit a été traduit en latin, avec le texte d'Alfred, dans la Vie d'Alfred de Spelman, Oxford, 1678, et dans les Scriptores rerum Danicarum de Langebeck.

OTHMAN, 3e calife, succéda à Omar en 644, ayant déjà près de 80 ans. Sous son règne, Alexandrie, dont les Grecs s'étaient emparés, fut reprise ; une grande partie de la côte septentr. de l'Afrique fut conquise par Abdallah-ben-Zobayr (647), l'empire des Sassanides détruit et la Perse entièrement asservie (652). Le Coran avait déjà souffert de nombreuses altérations : Othman, pour prévenir les discordes auxquelles pouvaient donner lieu les versions différentes du livre sacré, ordonna la destruction de tous les exemplaires qui différaient de celui déposé par Abou-Bekr chez Hafsa, veuve de Mahomet. Ce calife était doux et humain; néanmoins, la partialité qu'il montra en éloignant les meilleurs serviteurs, entre autres Amrou, pour placer ses amis, excita un mécontentement général : attaqué dans son palais par les insurgés, il fut tué en 656 par Mohammed, fils d'Abou-bekr.

OTHMAN I, dit el Ghazi (le Victorieux), fondateur de l'empire des Turcs Ottomans, né en 1259 à Soukout en Bithynie, m. en 1326, était fils de Togroul, sultan du Kharizim. Il s'établit à Konieh en 1299, s'agrandit aux dépens des petits États voisins formés des débris du roy. des Seldjoucides (renversé en 1294), conquit Kara-Hissar, s'étendit jusqu'à la mer Noire, et commença le siège de Pruse (Brousse), qu'acheva son fils Orkhan. — O. II, fut placé sur le trône à l'âge de 13 ans (1618), conclut la paix avec la Perse, soutint Bethlem-Gabor en Hongrie contre l'emp. Ferdinand II (1619), puis marcha contre les Polonais (1621) ; mais il fut battu à Choczim et fit la paix à des conditions honteuses. Il périt étranglé par les Janissaires, qu'il accusait de ses revers (1622). Il n'avait que 17 ans.

O. III (1754-57) ne se signala que par son impéritie, ses caprices et sa cruauté. Sa mort subite laissa le trône à Mustapha III son cousin.

OTHON, M. Salvius Otho, empereur romain, né l'an 32 de J.-C., avait été un des favoris et des compagnons de débauche de Néron, et était le deuxième mari de la célèbre Poppée. Néron le força à lui céder cette femme et l'envoya comme questeur en Lusitanie, où il se montra bon administrateur. Othon fut un des premiers à se déclarer pour Galba, et quelque temps il espéra être adopté par ce vieillard : voyant Pison préféré, il se fit proclamer empereur en Espagne, et en même temps excita parmi les prétoriens de Rome une révolte dans laquelle Galba et Pison furent massacrés (janv. 69). Mais presque au même instant l'armée de Germanie élevait à l'empire Vitellius et marchait sur l'Italie. Othon, qui n'était renommé jusque-là que par sa mollesse, déploya soudain une vigueur inattendue; ses mesures habiles lui valurent la