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draps, tabac, papier. Antiquités romaines ; quelques restes d'un château de Witikind. Osnabrück fut le ch.-l. du dép. du Weser dans le royaume français de Westphalie, et de l'Ems-Supérieur après la réunion de ce royaume à l'empire français. — Le gouvt d'Osnabrück, entre celui d'Aurich au N., le grand-duché d'Oldenbourg, à l'E., la Prusse rhénane au S. et la Hollande à l'O., est formé de l'anc principauté d'Osnabrück, des comtés de Lingen et de Bentheim, et du duché d'Arenberg-Meppen ; 280 000 h., partie catholiques et partie protestants. Ce gouvt répond à l'anc. Frise orientale. Houille, sel, tourbières, marécages. Pays pauvre : 6 ou 7000 ouvriers de ce pays s'expatrient tous les ans et vont se louer en Hollande.

OSORIO (Jérôme), écrivain portugais, né à Lisbonne en 1506, mort en 1580, embrassa l'état ecclésiastique, enseigna la théologie à Coïmbre, obtint la faveur des rois Jean et Sébastien, fut nommé évêque de Silves, s'efforça, mais sans succès, de détourner Sébastien de sa funeste expédition en Afrique (1578), et travailla à maintenir la tranquillité après la mort de ce prince. On a de lui, outre plusieurs écrits théologiques des traités philosophiques De nobilitate, De gloria, De regis institutione, etc., et une histoire fort estimée, intitulée : De rebus Emmanuelis, Lisbonne, 1571. Il s'efforce dans tous ses écrits d'imiter le style et l'abondance de Cicéron.

OSQUES, Osci (contraction d’Opsci pour Opisci, Opici),peuple indigène de la Campanie, n'était qu'une fraction de la grande population opique qui la première habita l'Italie. La langue osque fut une des grandes langues primitives de l'Italie; elle différait beaucoup du vieux latin ainsi que de l'étrusque. L'osque fut cultivé en Campanie avant le latin, et ceux qui parlaient cet idiome eurent de bonne heure une littérature dramatique propre. Les pièces osques, osci ludi, connues aussi sous le nom d'Atellanes, étaient des comédies très-gaies, et surtout fort libres. Les tables eugubines présentent des restes de la langue osque. — Les analogies que les critiques modernes ont trouvées entre l'osque et les débris de l'anc. illyrien font présumer que les Osques sont d'origine illyrienne, que par conséquent ils appartenaient à la race pélasgique, et qu'ils vinrent en Italie, soit en traversant l'Adriatique, soit par les Alpes Juliennes.

OSQUIDATES, peuple de la Novempopulanie, au S., avait pour villes principales Beneharnum et Iluro : c'est à peu près le Béarn.

OSROÈNE, contrée d'Asie, bornée au N. par le Taurus, au S. et à l'E. par le Chaboras, à l'O. par l'Euphrate; capit., Édesse. Ce pays fut conquis par Trajan. Au IVe s. il fut compris dans le diocèse d'Orient. Il forma jadis un royaume particulier, dont les princes portaient le plus souvent le nom d'Abgar.

OSSA, auj. Kissovo, petite chaîne de mont. de Thessalie, au N. du Pélion, occupait la partie N. de la péninsule de Magnésie, le long du golfe Thermaïque, et était séparée de l'Olympe par le Pénée et la vallée de Tempé. Le sommet principal a 2000m. L'Ossa est célèbre dans la Fable comme une des montagnes que les géants entassèrent pour escalader les cieux. Suivant la Fable, l'Olympe et l'Ossa étaient réunis jadis ; c'est Hercule qui les sépara. Sur la montagne actuelle s'élève le couvent grec de St-Dimitri, qui renferme de curieux restes de l'art byzantin.

OSSAT (Arnaud d'), cardinal, né en 1536 à Laroque-Magnoac, dans le diocèse d'Auch, m. en 1604, parvint d'un rang très-bas à l'évêché de Rennes, fut ambassadeur d'Henri III et d'Henri IV à Rome, obtint pour Henri IV l'absolution pontificale, ainsi que son divorce avec Marguerite, et reçut en récompense l'évêché de Bayeux et le cardinalat. Ses Lettres, adressées à Villeroi (Paris, 1624), sont renommées; c'est un ouvrage classique pour les diplomates. Mme d'Arconville a donné une Vie du cardinal d'Ossat, 1771.

OSSAU (Gave d'), riv. de France (Basses-Pyrénées), dans l'arr. d'Oloron, prend sa source au pic du Midi et se joint au gave d'Aspe à Oloron, après un cours de 65 kil. On donne quelquefois au pic du Midi le nom de pic d'Ossau. — On appelle vallée d'Ossau la vallée que parcourt le gave d'Ossau : c'est dans cette vallée que se trouvent les Eaux-Bonnes et les Eaux-Chaudes.

OSSÈTES, peuple de la Russie caucasienne, habite entre le Rioni,le Térek, l'Oragva et l'Ouroup, depuis Dariel jusqu'à Kaicbaour : il compte env. 10 000 guerriers. C'est un peuple grossier et pillard. Son principal chef réside à Kazbek, et moyennant un prix fixé il protège les convois russes contre les attaques des montagnards.

OSSIAN, barde écossais ou plutôt irlandais du IIIe s., fils de Fingal, roi de Morven, avait, dit-on, combattu les Romains au temps de Caracalla. Il avait pour fils Oscar ; il allait unir ce fils à la belle Malvina, lorsqu'il le vit périr par trahison. Pour comble de maux, le vieillard perdit l'usage de la vue; Malvina restait auprès de lui, mais il eut la douleur de lui survivre et mourut le dernier de sa race. Ossian, retiré à Glencoe (comté d'Argyle), charmait ses douleurs en chantant ses faits d'armes et les malheurs de sa famille et de ses compatriotes. Il reste encore beaucoup de vers sous le nom d'Ossian. Ces vers, en langue gaélique, se chantaient dans les montagnes d'Écosse, mais étaient inconnus en Angleterre. Macpherson les fit connaître vers 1762, en en donnant une traduction ou plutôt une paraphrase en prose poétique (un recueil plus complet fut édité par J. Smith, Édimbourg, 1780). Ces morceaux sont presque tous lyriques ou épiques. Tels que les ont présentés les éditeurs, ils offrent de vraies beautés, de la grandeur, de la noblesse; mais ils pèchent par la monotonie des images, par l'enflure du style. On a beaucoup écrit pour et contre l'authenticité de ces poèmes. Il est reconnu aujourd'hui que Macpherson et Smith ont véritablement découvert des poésies d'Ossian, mais qu'ils les ont dénaturées en leur donnant une forme et un style qui ne leur appartiennent pas. Le texte primitif des poésies d'Ossian, en langue gaélique, avec une traduction latine littérale, a été publié à Londres en 1807 : c'est une espèce de chronique mesurée; on y remarque l’Invasion de l’Irlande par Erragon (la Bataille de Lora de Macpherson) et la Lutte d'Ossian contre s. Patrick. Letourneura traduit en prose l'Ossian de Macpherson, Paris, 1771 (trad. revue par P. Christian, 1858); Baour-Lormian l'a imité envers (1801); Lacaussade a traduit complètement les Poésies d'Ossian en vers (1850) et en prose (1861). L'opéra des Bardes de Lesueur et de Jouy, ainsi qu'un beau tableau de Girodet, ont été faits sous l'inspiration d'Ossian.

OSSOLA, anc. prov. des États sardes, auj. comprise dans celle de Pallanza; ch.-l., Domo d'Ossola.

OSSUN, ch.-l. de c. (H.-Pyrénées), à 16 kil. S. O. de Tarbes ; 2733 h. Anc. château, vestiges d'un camp romain. Bons jambons.

OSSUNA, Urso ou Genua Ursorum, v. d'Espagne (Séville), à 80 k. E. de Séville; 16 000 hab. Antiquités, inscriptions romaines. Commerce d'huile, vin; sparterie. — Elle fut érigée en duché en 1562 par Philippe II en faveur de Tellez y Giron; ce titre subsiste encore dans la même maison. Ossuna eut une université : cette université, créée en 1549, fut supprimée en 1824.

OSSUNA (P. TELLEZ Y GIRON, duc d'), homme d'État espagnol, né à Valladolid en 1579, m. en 1624, ne se fit d'abord remarquer à la cour que par des bons mots et des sarcasmes qui irritèrent contre lui Philippe II et Philippe III, et se vit forcé de s'éloigner quelque temps; il alla combattre en Flandre les ennemis de l'Espagne, à la tête d'un régiment levé à ses frais, et mérita par là d'être rappelé. Ayant réussi à se concilier la faveur du duc de Lerme, il devint vice-roi de Sicile (1610-15), puis vice-roi de Naples (1618) : il développa dans ces deux postes de grands talents, battit les Vénitiens et refusa d'établir l'Inquisition dans le roy. de Naples. Il conçut le plan de cette fameuse conspiration contre Venise, qui avait pour but, suivant les uns, de livrer Venise à l'Espagne, selon les autres, d'enlever à Philippe III le roy.