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ORVILLIERS (L. GUILLOUET, comte d'), né à Moulins en 1708, lieutenant général en 1777, commandait en 1778 l'armée navale de France ; il battit l'amiral anglais Keppel près de Brest le 27 juillet 1778; mais, par suite de ses mauvaises mesures, il ne put réussir à opérer un débarquement en Angleterre ; il donna alors sa démission et se retira peu après dans un couvent. Il émigra en 1791.

ORZÉCHOWSKI (Stan.), Orichovius, historien polonais du XVIe s., fut d'abord chanoine, puis se maria, fut pour ce fait excommunié par son évêque, mais s'amenda et fut relevé des censures ecclésiastiques au synode de Petrikau. Il assista comme nonce à la diète de 1561. Il a écrit en latin des Annales de Pologne et des Annales du règne de Sigismond-Auguste, et en polonais une éloquente Oraison funèbre du même roi. Son éloquence le fit surnommer le Démosthène de la Pologne.

OSAGE, riv. des États-Unis (Missouri), naît par 36° 54' lat. N., coule à l'E. N. E., puis à l'E., se perd dans le Missouri à Jefferson après 600 kil. de cours. Elle a donné son nom à un district des États-Unis auj. compris dans l'Arkansas.

OSAGES, peuplade américaine qui fait partie de la famille des Sioux, habite auj. en grande partie le District Osage, vers le confluent du Missouri et de l'Osage par 37° lat. N. Le reste de la nation habite env. 300 kil. plus à l'O. sur des affluents de l'Arkansas. Cette peuplade, brave et guerrière, était jadis nombreuse ; elle est auj. réduite à 7000 individus environ. Elle commence à se civiliser. — Dans les guerres entre la France et l'Angleterre, les Osages se sont toujours déclarés pour la première.

OSAKA, v. et port de l'île de Niphon, sur la côte S. O., une des 5 villes impériales, à 52 kil. S. O. de Miyako ; env. 80 000 hab. en état de porter les armes.

OSBORNE, château royal d'Angleterre, dit la Résidence marine, est dans l'île de Wight, sur la côte.

OSCA, auj. Huesca, v. d'Hispanie (Tarraconaise), chez les Ilergètes, au N. O. de Cæsarea Augusta (auj. Saragosse). Mines d'argent.

OSCAR, fils d'Ossian. V. OSSIAN.

OSCAR 1er, roi de Suède, né en 1799, m. en 1859, était fils du général français Bernadotte, élevé au trône sous le nom de Charles XIV. Il lui succéda sans obstacle, en 1844, et eut un règne tout pacifique. Plus libéral que son peuple, il fit plusieurs réformes dans la législation, abolit le droit d'aînesse, et réforma le code criminel. S'occupant aussi activement d'améliorations industrielles, il fit exécuter plusieurs chemins de fer. Avant de monter sur le trône, il avait publié des écrits estimés sur l’Éducation du peuple (1839), et sur les Lois pénales (1841).

OSÉE, le 1er des petits prophètes, vécut à Samarie, prophétisa sous les rois de Juda Osias et ses successeurs jusqu'à Ézéchias, et mourut vers 723 av. J.-C., à plus de 80 ans. Sa prophétie, qui se compose de 14 chapitres, a principalement pour objet la ruine de Jérusalem et la captivité de Babylone.

OSÉE, dernier roi d'Israël, avait usurpé le trône sur Phacée, qu'il tua. Il régna 9 ans, de 726 à 718. Ayant refusé de payer tribut a Salmanasar, il fut conduit en captivité en Médie avec les dix tribus.

OSERO, Apsorus, île des États autrichiens (Dalmatie), dans l'Adriatique, au S. O. de l'île de Cherso, à laquelle elle est unie par un pont : 40 kil. sur 5 ; 3500 h. Sur la côte O. est une ville d'Osero. Bons vins.

OSEROFF. V. OZEROV.

OSIANDER (André HOSEMANN, dit), théologien protestant, né en 1498 en Franconie, m. en 1552, fut un dés premiers à embrasser la réforme de Luther, dont toutefois il s'éloigna sur quelques points, fut pasteur à Nuremberg, eut part à la Confession d'Augsbourg, refusa de se soumettre à l’Intérim d'Augsbourg, et fut appelé à Kœnigsberg par le duc de Prusse comme professeur à l'université de cette ville et prédicateur. De ses nombreux ouvrages, le plus connu est Harmoniæ evangelicœ, Bâle. 1537.

OSIAS, roi de Juda. V. AZARIAS,

OSIMO, Auximum, v. d'Italie (Ancône), sur le Musone, à 15 k, S. d'Ancône ; 12000 hab. Évêché. Jolie cathédrale, palais épiscopal remarquable, collection d'inscriptions et de vieilles statues. — Prise par Bélisaire sur les Ostrogoths.

OSIRIS, dieu égyptien, naquit de lui-même, eut pour femme Isis, sa sœur jumelle, et pour fils Horus. Il eut en outre, mais sans le vouloir, commerce avec Nefté, qui mit alors au monde Anubis. Osiris représente, avec Isis et Horus, le bon principe ou l'ensemble des influences bienfaisantes, personnifiant à la fois le Soleil et le Nil fécondant la vallée. Tandis qu'Isis initiait les Égyptiens à l'agriculture, Osiris fonda Thèbes, institua les lois et le culte, établit le mariage, fit connaître l'écriture et les arts ; puis, voulant civiliser la terre entière, il se mit en marche à la tête d'un grand cortège et, se dirigeant vers l'est, soumit tout jusqu'à la mer Érythrée et à l'Inde. Après son retour et au sein de son triomphe, Typhon lui tendit des pièges, le fit périr en l'enfermant par ruse dans un coffre, et abandonna son cadavre au cours du Nil. Isis en deuil le retrouva et l'ensevelit ; mais Typhon ouvrit la tombe, coupa le corps d'Osiris en 14 morceaux et les dissémina par toute l’Égypte. Isis parvint encore à les recueillir tous, sauf un seul, et éleva pour la sépulture de chacun d'eux autant de tombeaux séparés. C'était une idée populaire en Égypte que l'âme d'Osiris était passée dans un bœuf : de là le culte rendu au bœuf Apis, qu'on croyait être Osiris lui-même. Les villes de Busiris et d'Abydos se disputaient la gloire de posséder le véritable tombeau d'Osiris. Le jour de la fête de ce dieu, chaque Égyptien immolait un pourceau devant sa porte. A Philé, on lui offrait tous les jours 360 coupes de lait. On représentait Osiris tantôt avec la tête d'homme et coiffé du pchent, espèce de mitre, tantôt avec une tête de bœuf, d'épervier ou de grue ; ses attributs étaient la croix ansée, le sceptre à tête de coucoupha, le van sacré, et le bâton augural. Les Grecs faisaient naître Osiris de Jupiter et de Niobé, ou bien de Saturne et de Rhéa ; quelquefois ils l'identifient avec Bacchus.

OSIMII, peuple de la Gaule Lyonnaise 3e, entre la mer Britannique au N., l'Atlantique à l'O., les Curiosolites à l'E., les Corisopites au S., avait pour capitale Vorganium (Carhaix ?). On retrouve leur nom au moyen âge dans Osismor, ville auj. détruite (près de St-Pol-de-Léon). Leur pays est compris dans le dép. actuel du Finistère.

OSMA, Uxama, v. d'Espagne (Soria), à 50 kil. S. O. de Soria ; 1000 h. Évêché ; antiquités romaines. — Ville très-ancienne, qui appartenait aux Arévaques. Ayant pris parti pour Sertorius, elle fut prise et ruinée par Pompée. Alphonse I, roi de Léon, l'enleva en 746 aux Maures, qui la reprirent au Xe siècle. Elle leur fut définitivement enlevée en 1083.

OSMAN. V. OTHMAN.

OSMANLIS, nom donné aux Ottomans, est tiré d'Osman ou Othman, fondateur de leur empire.

OSMOND (S.), fils d'un comte de Séez, suivit Guillaume à la conquête de l'Angleterre (1066), devint comte de Dorset, grand chancelier, puis évêque de Salisbury, et adoucit autant que possible les maux de l'invasion. Il mourut en 1099. On lui doit une liturgie et un rituel qui furent employés dans toute l'Angleterre jusqu'au schisme. Il est honoré le 4 décembre.

OSMOND, noble maison de Normandie, qui remonte au XIIe s., a fourni un grand nombre de personnages distingués ; ses chefs portaient le titre de marquis.

OSNABRUCK, v. forte du Hanovre, ch.-l. de la principauté d'Osnabrück, sur la Hase, à 130 kil. O. de Hanovre ; 12 000 hab., moitié catholiques et moitié protestants. Évêché catholique, érigé par Charlemagne, rétabli en 1859, consistoire, cour d'appel, séminaire, école luthérienne d'instituteurs primaires, bibliothèque. Cathédrale du XIIIe s.; hôtel de ville, où fut signé, le 6 août 1648, un des deux traités compris dans celui de Westphalie. Fabr. de toiles.