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et les Senones, fut sous les Mérovingiens compris dans le Roy. d’Orléans, puis dans la Neustrie. Il faisait partie des domaines d’Hugues Capet en 987.

ORLÉANS, Aureliani en latin (et plus anciennement Genabum, selon l’opinion vulgaire), ville de France, ch.-l. du dép. du Loiret, sur la r. dr. de la Loire, à 119 k. S. O. de Paris par la route, à 123 k. par chemin de fer ; 50 798 h. Évêché, suffragant de l’archev. de Paris ; cour d’appel, trib. de 1re inst. et de commerce, lycée, école normale, séminaires. Chemin de fer ; canal dit d’Orléans, qui joint le Loing à la Loire ; long faubourg de 3 kil. ; beaucoup de belles maisons, quelques belles rues ; cathédrale Ste-Croix de style mauresque perfectionné, commencée en 1600 et achevée seulement de nos jours ; église St-Agnan, beau pont, hôtel de ville, théâtre, statue équestre de Jeanne d’Arc (en bronze), statue à pied de la même héroïne (à l’entrée du pont) ; promenade du Mail. Académie des sciences, belles-lettres et arts, riche bibliothèque, musées, jardin botaniq. Banque ; industrie active : draps fins, couvertures et autres tissus de laine et de coton, calottes-tunis, chapeaux, dentelles ; blanchisserie de cire, raffinerie de sucre, vinaigreries, teintureries, quincailleries, etc. Grand commerce par la Loire, le canal d’Orléans et le chemin de fer. Orléans est un point de jonction commercial entre Paris et tout le bassin de la Loire au S. - Orléans, que l’on croit avoir été fondée sur les ruines de Genabum, détruite par César, ne devint cité que sous Aurélien, de qui elle reçut son nom d’Aureliani (270-275). Attaquée par Attila en 450, la ville fut sauvée par son évêque S. Agnan. Clovis s’en empara en 486, et après sa mort elle devint la capitale du royaume d’Orléans. Elle fut pillée par les Normands en 856 et 865. En octobre 1428, les Anglais vinrent assiéger cette ville, restée fidèle à Charles VII ; après une héroïque défense, la place, réduite à l’extrémité, fut sauvée par Jeanne d’Arc : l’héroïne y entra le 29 avril 1429, et dès le 8 mai les Anglais battirent en retraite. Les Calvinistes s’étaient emparés d’Orléans en 1562 : le duc François de Guise vint l’assiéger l’année suivante et il allait la prendre quand il fut assassiné par Poltrot de Méré. Pendant la Fronde, Mlle de Montpensier, fille de Gaston d’Orléans, prit cette ville en 1652. Il s’est tenu à Orléans plusieurs conciles et synodes (511, 533, 538, 541, 549, 645, etc.). Une université y fut créée en 1309. Sous Charles IX, Catherine de Médicis inaugura sa régence par les États généraux d’Orléans (1560-61), qui préparèrent l’Ordonnance d’Orléans. Catherine, par l’Édit d’Orléans (28 janv. 1561), mit en liberté les Calvinistes, et accorda une amnistie. Dans la guerre de 1870, Orléans fut prise par les Bavarois (11 oct.), reprise le 10 nov. par le général d’Aurelles de Paladine, et réoccupée par les Prussiens le 4 décembre. A Orléans sont nés Dolet, Petau, Amelot de la Houssaye, Michel Le Vassor, Bongars, Pothier.

ORLÉANS (Roy. d’), roy. formé à deux reprises des démembrements qui eurent lieu à la mort de Clovis et à celle de Clotaire I. La 1re fois ce royaume, formé pour Clodomir et ses fils (511-528), comprit, outre l’Orléanais, le Maine et la Novempopulanie, la Touraine, le Berry et l’Anjou ; il avait pour capit. Orléans. La 2e, sous Gontran (561-593), il fut grossi du roy. de Bourgogne, et la capitale, au lieu d’être Orléans, fut Chalon-sur-Saône. Dans les partages subséquents, le royaume d’Orléans ne fut plus nommé.

ORLÉANS (Comté, vicomte, et duché d’). Sous les Carlovingiens, Orléans devint le centre d’un comté et d’une vicomté. Le comté fut une première fois et momentanément réuni au domaine par le mariage de Charles le Chauve avec Ermentrude, fille d’Eudes, comte d’Orléans ; la vicomté fut donnée en 878 par Louis II le Bègue à Ingelger d’Anjou ; enfin le comté, devenu principauté indépendante à la fin du IXe s., passa aux ducs de France Eudes et Robert (qui devinrent rois en 888 et en 923), puis à Hugues le Grand et à Hugues Capet, qui se trouvèrent à la fois possesseurs du fief (duché de France) et de l’arrière-fief (comté d’Orléans) : ce fut là la base solide du domaine royal nouveau, et par suite du pouvoir royal. Le comté d’Orléans ne fut point séparé de la couronne sous les Capétiens directs ; mais il le fut souvent depuis pour être donné en apanage : 1o  Philippe VI l’érigea en duché en 1344 pour Philippe, son 4e fils, m. en 1375 ; 2o  Charles V en donna le titre en 1392 à son 2e fils, Louis, dont le petit-fils (Louis XII) monta sur le trône en 1498, et réannexa Orléans au domaine ; 3o  Louis XIII l’en détacha de rechef pour son frère Gaston, qui n’eut pas d’héritier mâle : 4o  il passa alors au frère de Louis XIV, Philippe. Louis-Philippe, 5e descendant de ce dernier, monta sur le trône en 1830, et laissa le titre de duc d’Orléans à son fils aîné, Ferdinand Philippe, précédemment duc de Chartres. Voici la liste des deux principales maisons d’Orléans :

1re maison, Orléans-Valois. Philippe II (régent), 1701
Louis I (fils de Ch.V), 1392 Louis I, 1723
Charles, 1407 Louis-Philippe I, 1752
Louis II (depuis le roi Louis XII), 1465 Louis-Philippe-Joseph (dit Philippe-Égalité), 1785
2e maison, Orléans-Bourbon. Louis-Philippe II, (roi en 1830), 1793 Philippe I, fils de Louis XIII et frère de Louis XIV, 1661 Ferdinand-Philip., 1830

ORLÉANS (LA NOUV.-), v. des États-Unis, anc. capit. de l’État de Louisiane, sur la r. g. du Mississipi, à 160 kil. de son embouchure dans la mer du Mexique, à 2000 kil. S. O. de Washington ; 172 000 hab. Évêché catholique ; cour suprême ; trib. civil, criminel et de commerce, école de médecine, collège, bibliothèque. La ville est protégée contre les inondations du Mississipi par une digue de 80 kil. de long. Elle se divise en 6 quartiers en forme de parallélogramme, dont les rues se coupent à angle droit. On y remarque la cathédrale catholique, les palais de l’État et du gouvernement, le palais de justice, l’arsenal, deux théâtres, la douane, un marché construit sur le modèle des Propylées d’Athènes, le Charity-Hospital. Elle est le centre d’un vaste commerce : exportation de coton, tabac, café, sucre, peaux, grains, farines, porc salé, plomb ; importation de soieries, vins, esprits, etc. : la Nouv.-Orléans est, après New-York, la 1re place de l’Union pour l’exportation. Malheureusement, cette ville si florissante est désolée annuellement par la fièvre jaune. - La Nouvelle-Orléans fut fondée par les Français en 1717 (au temps de Law) et reçut son nom du duc d’Orléans, alors régent. Suivant le sort de la Louisiane, elle fut cédée en 1803 à l’Union. Les Anglais ont vainement tenté de la prendre en 1814. Dans la guerre civile des États-Unis, elle a été prise et occupée en 1862 par les Fédéraux. Capitale de la Louisiane jusqu’en 1849, elle a été à cette époque remplacée par Bâton-Rouge.

ORLÉANS (Louis I, duc d’), tige de la 1re maison d’Orléans-Valois, né à Paris en 1371, était 2e fils de Charles V, et frère de Charles VI, et porta d’abord le titre de duc de Valois. Charles VI lui donna en 1392 le duché d’Orléans en échange de celui de Touraine. Il joua un des premiers rôles pendant la démence de son frère, eut souvent tout le pouvoir grâce à l’appui de la reine Isabeau, et fut lieutenant général du royaume à la mort de Philippe le Hardi (1404) ; mais il n’usa du pouvoir que pour gaspiller les finances et fut sans cesse en lutte avec le duc de Bourgogne Jean sans Peur : la guerre allait éclater entre eux lorsqu’il fut assassiné par les gens de son rival (1407), ce meurtre, qui eut lieu à Paris (Vieille-rue-du-Temple près la rue Barbette) fut l’origine des factions des Armagnacs (partisans d’Orléans) et des Bourguignons, qui ensanglantèrent si longtemps la France. Le duc d’Orléans avait épousé en 1389 Valentine Visconti, qui lui apporta en dot le comté d’Asti et des droits sur le Milanais, droits que ses héritiers firent valoir. Esprit vif et gracieux, ami des lettres, protecteur des