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ONFROI ou HUMFROI. V. HUMFROI.

ONIAS, nom de quatre grands sacrificateurs des Juifs. Onias I gouverna de 321 à 300 av. J.-C. — O. II, petit-fils d'O. I, gouverna de 241 à 229 et ne se signala que par son avarice. — O. III succéda en 200 à son père Simon II, régit le pays avec sagesse, mais fut déposé par Antiochus Épiphane, qui lui donna pour successeurs d'abord Jason, puis Ménélas, ses frères. Mandé à Antioche par le monarque pour rendre compte de sa conduite, il y fut assassiné sur l'ordre de Ménélas, 168. — O. IV, fils d'Onias III, ne régna point en Judée, mais obtint de Ptolémée IV et de Cléopâtre, sa femme, l'autorisation de bâtir un temple juif eu Égypte, près d'Héliopolis, et d'y vivre en souverain (150). Autour du temple qu'il avait élevé se forma bientôt une ville qui fut appelée Onion, du nom de son fondateur. Devenue veuve, Cléopâtre chargea Onias de faire la guerre à Ptolémée Physcon qui disputait le trône à son fils : Onias marcha sur Alexandrie, mais il se laissa prendre par Physcon et fut mis à mort.

ONKÉLOS, rabbin auquel on attribue le Targum (paraphrase chaldaïque du Pentateuque), aurait été, selon les uns, disciple de Gamaliel et condisciple de S. Paul, ou, suivant les autres, serait le même qu'Aquila, auteur d'une traduction grecque de l'Ancien Testament. Le Targum a été publié à Bologne en 1482, et traduit en latin par Alph. de Zamora, par B. Baldi, et par P. Fagius.

ONOLDINUM, nom latin de la ville d’Anspach.

ONOMACRITE, poëte et devin d'Athènes, florissait vers 516 av. J.-C., et fut chassé de sa patrie par le tyran Hipparque, fils de Pisistrate. On le regarde comme l'auteur des Poésies qu'on attribue vulgairement à Orphée et à Musée.

ONOMARQUE, général des Phocidiens pendant la guerre Sacrée, commanda d'abord conjointement avec son frère Philomèle, et devint après la mort de Philomèle le seul chef de l'armée phocidienne (353 av. J.-C.). Il prit Thronium, Amphisse et les villes principales de la Doride, envahit la Béotie, et battit deux fois Philippe en Thessalie ; mais fut vaincu et pris par ce prince près de Phères, et attaché à un gibet.

ONORE ou HANAWAR, v. et port de l'Inde anglaise (Madras), par 14° 16' lat. N., 72° 14' long. E., à 180 k. de Mangalore, près de la mer d'Oman. — Jadis ch.-l. d'un petit État. Elle appartint successivement, à partir du XVe s. siècle, aux Portugais, aux Hollandais, à Haïder-Ali (1763), enfin aux Anglais (1799).

ONOSANDER, écrivain grec, qui vivait, à ce qu'on croit au Ier siècle de J.-C., sous le règne de Claude, est auteur d'un livre intitulé : la Science du chef d'armée, où il a recueilli les traditions de l'art militaire des Romains. Camerarius a le premier publié cet ouvrage, Nuremberg, 1595. Rigault en a donné une édition plus correcte, avec traduction latine, Paris, 1599; cette édition elle-même a été surpassée par celle de Schwebel, à Nuremberg, 1761, avec une trad. française de Zurlauben. Guischard en a aussi donné une traduction française (dans les Mémoires militaires des Romains). L'empereur grec Léon et le maréchal de Saxe faisaient grand cas de ce traité.

ONSLOW (Georges), compositeur, né en 1784, à Clermont-Ferrand, d'un gentilhomme anglais et d'une Française, m. en 1853, se familiarisa particulièrement avec la musique allemande. Il a composé un grand nombre de quatuors, de quintettes, de symphonies et diverses compositions pour piano, et a donné deux opéras-comiques qui ont eu du succès, l’Alcade de la Véga (l824) et le Colporteur; mais c'est dans la musique de chambre qu'il a le mieux réussi.

ONTARIO (lac), grand lac de l'Amérique du Nord, entre les États-Unis et le Canada, est le plus oriental des cinq grands lacs; il est compris entre 43° 15'-44° 10' lat. N. et 78° 40'-82° long. O.; 320 k. sur 110. Il communique par le Niagara avec le lac Érié, parle St-Laurent avec la mer. Il reçoit le Black-River, l'Oswego, le Trent, etc. Beaucoup d'îles, mais peu de ports. Poisson excellent et en grande quantité Les eaux de ce lac sont profondes et supportent les plus gros bâtiments ; mais il est sujet à de fréquents orages.

ONUPHIS, un des trois bœufs sacrés de l’Égypte (les deux autres étaient Apis et Mnévis); c'était une des incarnations animales d'Osiris. Il donnait son nom à une ville de B.-Égypte, ch.-l. du nome Onuphite, sur la branche Atarbéchite du Nil, au S. de Bouto.

ONZAIN, vge de France (Loir-et-Cher), à 18 kil. S. O. de Blois, sur le chemin de fer de Paris à Bordeaux; 2254 hab. Ancien château, où Louis XI enferma La Balue, et où fut détenu le prince de Condé, pris à la bataille de Dreux, en 1562.

OPÉRA (Théâtre de l'). On donne ce nom à tout théâtre où l'on joue les drames lyriques connus sous le nom d'opéras (V. ce mot dans notre Dictionn. univ. des Sciences), mais on l'applique plus spécialement à celui de Paris, qui porte officiellement le titre d’Académie impériale de musique. Créé en 1656 par P. Perrin et installé d'abord rue Mazarine, l'Opéra français a depuis changé fréquemment de place : établi par Lulli en 1672 rue de Vaugirard, près du Luxembourg, puis au Palais-Royal, il fut transporté en 1781 dans la salle qui porte auj. le nom de la Porte St-Martin, et en 1794 sur la place Louvois, qu'il occupait tout entière. Ce dernier théâtre fut démoli en 1820, après l'assassinat du duc de Berry, qui y avait été accompli, et une nouvelle salle, construite provisoirement rue Lepelletier, ouverte en 1821, fut détruite par un incendie en 1873. Enfin l'Opéra a trouvé une résidence définitive et digne de lui dans l'édifice du boulevard des Capucines, qui est dû au talent de M. Ch. Garnier (1862-74).

OPHIR, pays oriental où les flottes de Salomon allaient chercher de l'or. On sait que, pour s'y rendre, on s'embarquait au port d'Asiongaber et que l'on descendait le golfe Arabique, mais on ignore la position précise de cette contrée. Les savants l'ont placé, les uns le long de l'Afrique orientale (à Sofala par exemple, ou aux environs); les autres sur le littoral de l'Arabie Heureuse ou dans l'Inde, vers Surate ou même à Cambaye. L'aller et le retour de la flotte duraient trois ans.

OPHIR, mont. de l'île de Sumatra, presque sous l'équateur (par 0° 4' lat. N.) ; elle a 4500m de haut.

OPHIUSA, nom anc. de l'île de Formentera, une des Baléares qui était infestée de serpents (en grec ophis).

OPIE (J.), peintre d'histoire anglais, né en 1761 en Cornouailles, m. en 1807, était fils d'un charpentier et fut d'abord destiné à l'état de son père. Il s'est placé au 1er rang pour le coloris, la vérité et la perfection de l'exécution. Il a fait entre autres beaux tableaux : Le Meurtre de Rizzio, le Meurtre de Jacques I, la Mort de Saphira. Il devint après Fuessli professeur a l'Académie royale de peinture de Londres et laissa quelques écrits sur son art : ses Lectures sur la Peinture ont été publiées en 1808 par sa veuve, qui elle-même a laissé des Mémoires, 1854.

OPIMES (Dépouilles), c.-à-d. les Dépouilles les plus riches, nom donné à Rome aux dépouilles prises par le général en chef romain sur le général en chef ennemi; elles étaient consacrées à Jupiter Férétrien. L'histoire romaine n'offre que trois exemples de dépouilles opimes : elles furent remportées par Romulus sur Acron, roi des Céniniens, par A. Cornélius Cossus sur Lars Tolumnius, roi des Véiens, et par Marcellus sur Viridomare, chef des Gaulois Gésates.

OPIMIUS (L.), consul en 121 av. J.-C., entreprit de faire casser les lois agraires rendues par les Gracques. Ayant éprouvé quelque résistance, il se fit investir par le sénat de pouvoirs illimités et cita C. Gracchus devant son tribunal : comme celui-ci refusait de comparaître, il fit attaquer son cortège par des troupes dont il s'était entouré, mit sa tête à prix, et le réduisit à se donner la mort. Il fit ensuite bâtir un temple à la Concorde. Quelques années après, L. Opimius fut envoyé en Afrique contre Jugurtha; mais il se laissa corrompre par l'or de ce prince et fut