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miades par son affection pour les descendants d'Ali et fut empoisonné en 720, à 40 ans.

OMAR (Al-Galedh-ben-Schoaib), né près de Cordoue, se révolta contre Abdérame II, fut battu, s'enfuit, parcourut la Méditerranée en pirate, conquit la Crète et y bâtit un fort qu'il appela El-Khandak (le retranchement) , d'où le nom moderne de Candie.

OMBOS, auj. Koum-Ombos, v. de la Thébaïde, ch.-l. de Nome, sur la r. dr. du Nil, entre Syène et Apollinopolis-la-Grande, était fameuse par le culte qu'elle rendait au crocodile et par sa haine pour Tentyra, qui avait ce culte en horreur. — Vis-à-vis d'Ombos, de l'autre côté du Nil, était Contra-Ombos.

OMBRES. Les païens nommaient ainsi une image impalpable du corps qui servait comme d'enveloppe à l'âme. C'était l'Ombre qui descendait aux Enfers.

OMBRIE, Umbria, contrée de l'Italie ancienne, bornée au N. parla Gaule Cispadane, à l'O. par l'Étrurie (dont elle était séparée par le Tibre), à l'E. par le Picenum et la mer Adriatique, au S. par le pays des Sabins. Fulginium, Sena Gallica, Iguvium en étaient les villes principales. Les Umbri, ses habitants (dont le nom dérive d’Ombra, homme fort, en celtique), étaient Gaulois d'origine et très-braves. Ils prirent part aux grandes guerres des Étrusques et des Samnites contre Rome (311-307 et 297-95 av. J.-C.). Leur soumission eut lieu en 280. Leur pays correspondait à peu près aux provinces actuelles de Spolète et d’Urbin.

OMBRONE, Umbro, riv. de Toscane (Sienne), naît dans les Apennins, à 22 kil. E. de Sienne, coule au S. et se jette dans la mer de Toscane près de Grosseto, après 150 kil. de cours. Sous l'Empire, elle donnait son nom à un dép. français qui avait pour ch.-l. Sienne.

O'MEARA (Ed.), chirurgien de marine au service de l'Angleterre, né en Irlande vers 1780, m. en 1836, servait sur le Bellérophon quand Napoléon y chercha un refuge. Il s'attacha au noble exilé, et fut autorisé par l'amiral anglais à le suivre à Ste-Hélène; mais il devint bientôt suspect au gouverneur Hudson Lowe, et fut éloigné en 1818. Il publia à Londres en 1822, sous le titre de Napoléon en exil, les notes précieuses qu'il avait recueillies à Ste-Hélène (trad. en français en 1823). Cette publication, où il révélait des faits peu honorables pour le gouvernement anglais, fut lue avec avidité, mais elle le fit priver de tout emploi.

OMER (S.), Audomarus, moine de Luxeuil, né vers 600, près de Constance en Helvétie, d'une famille noble, devint en 637 évêque de Thérouanne (près de la v. actuelle de St-Omer, qui prit son nom). Il travailla avec S. Bertin à rétablir la discipline dans son diocèse. Il mourut vers 670; l’Église le fête le 9 sept.

OMESSA, bg de Corse, ch.-l. de c., à 9 kil. N. E. de Corte; 977 hab.

OMMERAPOURA. V. AMARAPOURA.

OMMIADES, dynastie arabe, monta sur le trône de Damas en 661 à la mort d'Ali, en la personne de Moaviah, descendant d'Ommiah. Elle tire son nom d'un membre de la tribu des Koraïchites, Ommiah, aïeul d'Abou-Sofyân, qui était chef du temple de la Mecque avant l'Islamisme, et qui fut père de Moaviah. Cette dynastie régna sur la totalité de la monarchie arabe jusqu'en 749 : elle avait son siège à Damas. Détrônée par les Abbassides, elle alla régner en Espagne, où, sous le nom de califat de Cordoue, elle forma un empire nouveau, démembrement de l'ancien. Ce 2e califat commença à tomber en dissolution vers l'an 1000; le dernier Ommiade cessa de régner en 1031. Pour la série des califes Ommiades, V. CALIFES.

OMNIBONUS. V. LEONICENUS.

OMONT, ch.-l. de c. (Ardennes), à 18 kil. S. de Mézières; 437 h. Restes d'un vieux château.

OMORCA, déesse chaldéenne, était, selon Bérose, femme de Baal, et coexistait dans l'éternité avec ce dieu. Quand le temps de la création fut venu, elle fut coupée en deux par son époux : la partie supérieure du corps forma le ciel; l'inférieure, la terre.

OMPHALE, reine de Lydie, femme de Tmolus, resta maîtresse du trône après la mort de ce prince. Elle acheta Hercule, lorsqu’en expiation des ravages et des massacres dont il s'était souillé pendant sa démence, il fut vendu comme esclave par Mercure. Elle se plaisait à faire filer le héros à ses pieds ; mais bientôt elle conçut de l'amour pour lui et en eut un fils, Agélaüs ou Alcée, duquel descendit une dynastie de rois Lydiens, les Héraclides. Au dire de quelques mythographes, Hercule s'éprit d'Omphale en passant par la Lydie et devint volontairement son esclave.

OMSK, v. forte de la Russie d'Asie (Sibérie), ch.-l. du gouvt d'Omsk, au confluent de l'Om et de l'Irtich, à 480 k. S. E. de Tobolsk, par 54° 57' lat. N, et 71° 2' long. E.; 12 000h. Citadelles, fortifications, églises; école d'agriculture. Commerce avec les Kirghiz et les Kalmouks. — Le gouvt d'Omsk, entre ceux de Tobolsk au N., de Tomsk au N. E., la Dzoungarie au S. E., et le pays des Kirghiz au S. O., a env. 1300 k. sur 500, et ne compte guères que 21 000 hab.

ON, ville d’Égypte. V. HELIOPOLIS.

ONAN, fils de Juda et mari de Thamar, se livra à un vice détestable et périt maudit de Dieu.

ONATE, v. d'Espagne. V. OGNATE.

ONCHESTE, Onchestus, anc. ville de Béotie, sur le lac Copaïs, près et au S. E. d'Haliarte, était le siège d'une amphictyonie. Dès le temps de Pausanias, cette ville était en ruines.

ONDINS, ONDINES, génies élémentaires, imaginés par les Cabalistes, habitent, selon eux, les profondeurs des lacs, des fleuves et de l'Océan, dont ils sont les gardiens. On peut les comparer aux naïades et aux dieux fleuves des Grecs et des Romains.

ONÉGA, riv. de la Russie d'Europe, naît dans le gouvt d'Olonetz, qu'il arrose, ainsi que celui d'Arkhangel, coule au N. E., puis au N. O., pendant 500 kil., et tombe dans le golfe de la mer Blanche dit golfe d'Onega. A son embouchure est une petite ville de même nom, avec un port de pêche; elle a 1800 hab.

ONÉGA (lac), lac de Russie, entre le lac Ladoga et la mer Blanche, reçoit la Svir, qui le fait communiquer avec le lac Ladoga, puis la Vitegra et la Chouia. Il a 220 kil. sur 80. Eaux limpides et poissonneuses. Navigation difficile, évitée par un canal latéral.

ONEIDA, petit lac des États-Unis (New-York), communique au lac Ontario par l'Oswego : 38 kil. sur 9.

O'NEILL, anc. roi d'Irlande, régna sur la plus grande partie de ce pays de 379 à 406, s'unit aux Pictes et aux Scots contre les Romains, contribua, puissamment à chasser ceux-ci de la Grande-Bretagne, et envahit l'Armorique. Il périt assassiné par Eochy, prince du Leinster, auquel il faisait la guerre. — Après avoir régné sur le Munster, les O'Neill s'emparèrent de l'Ulster au Ve s. ; ils sont surtout connus comme rots de l'Ulster, titre qu'ils gardèrent jusqu'en 1603. Sous Elisabeth, Hugh O'Neill, le dernier qui l'ait porté, lutta pendant 7 ans contre les forces de l'Angleterre, et fut sur le point d'affranchir sa patrie.

ONEILLE, Oneglia en italien, v. d'Italie, dans les anc. États sardes, ch.-l. d'une prov. de même nom, sur le golfe de Gênes; 5000 hab. Petit port. Patrie d'André Doria. Prise par les Français en 1792 et 94. — La prov. d'O. a 50 764 hect. et 60 000 h. Sol montagneux. Marbre, pierre à chaux; huile excellente.

ONÉSICRITE, historien grec, natif d'Égine, suivit Alexandre en Asie comme commandant de trirèmes, et composa une Histoire de l'expédition de ce prince : ce n'était qu'une espèce de roman, calqué sur l’Anabase de Xénophon : cependant on y trouvait des faits intéressants sur la géographie et l'histoire naturelle des Indes. L'ouvrage n'existe plus, mais Strabon, Élien et Pline le citent souvent.

ONÉSIME (S.), disciple de s. Paul, était d'abord esclave de Philémon, riche habitant de Colosses, et s'était enfui de chez son maître après l'avoir volé. S. Paul le convertit, écrivit pour lui à Philémon une lettre que nous possédons, le fit rentrer en grâce auprès de son maître, et le retint près de lui pour s'aider de ses services. Onésime subit le martyre en 95. On l'honore le 2 mars.