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les V ; prise par les Anglais, elle fut reconquise sous Charles VII. Elle fut souvent prise et reprise du temps de la Ligue. Louis XIV la fortifia. — La Coutume d'Oléron, connue sous les noms de Rôles ou Jugements d'Oléron, a été longtemps célèbre comme code maritime. Écrite probablement vers la fin du XIe siècle, elle a été attribuée aux Flamands, à Richard Ier d'Angleterre, à Othon de Saxe, seigneur d'Oléron en 1196, à Éléonore de Guyenne. Adoptée en France, en Angleterre, en Espagne, elle s'est conservée en Angleterre comme droit subsidiaire. Pardessus l'a insérée dans ses Us et coutumes de la mer.

OLETTA, ch.-l. de cant. (Corse), à 11 kil. S. O. de Bastia ; 1046 hab.

OLETTE, ch.-l. de c. (Pyr.-Orient.), à 16 kil. S. O. de Prades ; 1012 h. Sources sulfureuses.

OLGA, femme du grand-duc de Russie Igor, était de basse extraction, mais fut remarquée par Oleg, qui l'unit à son pupille Igor (913). Régente après la mort de son époux (945), elle vengea sa mort sur les Drevliens qui l'avaient assassiné, puis remit à Sviatoslav I, son fils, les rênes du gouvernement (955). Elle se fit baptiser à Constantinople, où elle prit le nom d'Hélène ; de retour en Russie, elle essaya, mais avec peu de succès, d'y répandre le Christianisme. Elle mourut en 968. L'église grecque en a fait une sainte.

OLGIERD, grand-duc de Lithuanie de 1330 à 1381, était fils de Ghédimin. Il détrôna son frère aîné Iavnut, et partagea le pouvoir avec Kieistut, son autre frère, mais porta seul le titre de grand-duc. Il vengea la mort de son père sur l'Ordre teutonique (1330), auquel il reprit les conquêtes faites en Samogitie ; enleva la Podolie aux Tartares du Dniéper, fut ensuite battu par les chevaliers Teutoniques, se laissa prendre deux fois, échappa par stratagème, et parvint à empêcher l'Ordre de s'établir en Lithuanie, mais perdit pendant cette lutte la Volhynie, la Podolie, les palatinats de Brzesc et de Belz, que lui ravirent les Polonais ; défit en 1362 trois hordes de Mongols nomades en Podolie et sur le Dniéper, puis pilla et détruisit Kherson ; dirigea contre la Russie trois expéditions, dont deux en 1367 pour soutenir Michel II contre Dmitri ; envahit la Prusse en 1370, mais perdit la sanglante bataille de Rudan et vit les Allemands porter le fer et le feu jusque dans Vilna. Il mourut en 1381, laissant douze fils, dont le plus célèbre est Jagellon.

OLIER (J. J.), curé de St-Sulpice, né à Paris en 1608, mort en 1657, fonda et établit à Vaugirard en 1641 une compagnie de prêtres destinés à l'instruction des jeunes ecclésiastiques, et connue de puis sous le nom de Sulpiciens. Nommé en 1642 curé de St-Sulpice, il commença en 1646 la construction de la célèbre église de ce nom (terminée par le curé Languet), ainsi que du séminaire voisin, et créa dans diverses parties de la France et même au Canada plusieurs séminaires de Sulpiciens. Il a laissé des ouvrages estimés, entre autres Explication des cérémonies de la grand'messe, 1655 ; Traité des saints ordres, 1676. Il était l'ami de S. Vincent de Paul.

OLIM. On désigne sous le nom d’Olim (c.-à-d. autrefois) les plus anciens registres du parlement de Paris. Ils renferment les arrêts rendus par cette cour en matière civile depuis 1254 jusqu'à 1318, comprenant ainsi les règnes de S. Louis, Philippe le Hardi, Philippe le Bel, Louis le Hutin et Philippe le Long. On y trouve de précieux renseignements, non-seulement sur l’administration de la justice et l'organisation du parlement, mais aussi sur la hiérarchie féodale et sur les grands événements contemporains. Le parlement dérobait ces registres à tous les yeux : ce n'est que sous Louis XVI qu'on parvint à en avoir une copie entière. M. Beugnot les a publiés dans les Documents inédits sur l'Histoire de France, 1840, etc.

OLINDA, v. et port du Brésil, sur l'Océan Atlantique, tout près de Pernambouc, dont on la considère même comme faisant partie ; 8000 hab. Évêché, école de droit, jardin botanique, bibliothèque.

OLISIPPO, plus tard Felicitas Julia, auj. Lisbonne, v. de Lusitanie, fondée, disait-on, par Ulysse.

OLITE, v. d'Espagne (Pampelune), sur le Cidacos, à 35 kil. S. de Pampelune ; 3000 hab. Anc. résidence des rois de Navarre. Reste d'un palais construit au XVe s. par Charles III, roi de Navarre.

OLIVA, vge de la Prusse propre, sur le golfe de Putsig, l'un des golfes de la Baltique, à 10 kil. N. O. de Dantzick ; 1200 hab. Anc. abbaye de Cisterciens, fondée en 1170, supprimée en 1829. C'était la sépulture des princes poméraniens. Une célèbre paix y fut conclue en 1660 entre la Pologne et la Suède (celle-ci acquit l'Esthonie et presque toute la Livonie).

OLIVARÈS, bg d'Espagne (Andalousie), prov. et à 15 kil. O. N.O. de Séville ; 2100 hab. Titre d'un comté possédé par les comtes-ducs d'Olivarès. Riche abbaye.

OLIVARÈS (Gaspar GUZMAN, comte d'), fameux ministre espagnol, né à Rome en 1587, m. en 1643, était fils de l'ambassadeur d'Espagne près du St-Siége. Il gagna de bonne heure la confiance de l'infant, depuis Philippe IV, et quand ce prince fut sur le trône (1621), il devint son premier ministre, avec le titre de duc de San-Lucar. Esprit entreprenant et brouillon, il conçut de gigantesques projets pour relever l'Espagne, qui déclinait sensiblement : il renouvela la guerre contre les Provinces-Unies et envoya Spinola pour les attaquer, mais sans succès ; il tenta d'enlever la Valteline aux Suisses et fut forcé de la leur rendre ; il noua diverses intrigues avec les Calvinistes français et avec les ennemis de Richelieu, et finit par entamer avec la France la célèbre guerre que devait terminer la paix des Pyrénées (1635) ; mais il n'en vit pas la fin. La lutte, d'abord assez favorable à l'Espagne, tourna contre elle ; l'insurrection de la Catalogne, la révolution du Portugal en 1640 lui portèrent encore deux coups terribles ; l'insuccès de la conspiration de Cinq-Mars, suscitée par l'Espagne, acheva de rendre la chute du ministre inévitable. Il fut exilé et mourut peu après de chagrin. Olivarès était un homme spirituel, mais vain, léger, et incapable de jouter avec un rival tel que Richelieu.

OLIVENZA, v. forte d'Espagne (Estramadure), à 22 kil. S. O. de Badajoz ; 10 500 h. Jadis au Portugal ; les Espagnols la lui enlevèrent en 1657 ; ils la rendirent en 1668 ; elle revint à l'Espagne en 1801. Elle fut prise par les Français en 1811. Les traités de 1815 l'avaient restituée au Portugal ; mais l'Espagne n'a pas exécuté cette clause.

OLIVET, bg de France (Loiret), sur le Loiret, à 5 kil. S. d'Orléans ; 3518 h. Pont sur le Loiret. Bons fromages, vins, cristaux dits diamants d'Olivet. Sites charmants. Près de là est le château de la Source (où naît le Loiret). Célèbre abbaye fondée par Clovis en 510, auj. détruite. Ce fut à la tête du pont d'O. que François de Guise fut assassiné par Poitrot en 1563.

OLIVET (Jos. THOULIER, abbé d'), grammairien et traducteur, né à Salins en 1682, m. à Paris en 1768, avait été quelque temps jésuite, mais quitta l'ordre de bonne heure. Il a donné, entre autres ouvrages, une Histoire de l'Académie française (jusqu'en 1700), un Traité de Prosodie, des Essais de grammaire ; de bonnes traductions de plusieurs ouvrages de Cicéron (les Philippiques, les Catilinaires,le De Natura Deorum), ainsi qu'un choix des Pensées de Cicéron, et une excellente édition de ses œuvres : Ciceronis opéra omnia, cum delectu commentariorum, Paris, 1740-42, 9 vol. in-4 ; enfin un recueil de Poemata didascalica, 1749, 3 vol. in-12. Reçu à l'Académie Française en 1723, il travailla beaucoup au Dictionnaire publié par cette Compagnie.

OLIVÉTAINS, congrégation fondée en 1319 par Bernard Tolomei, Ambroise Piccolomini et Patrice Patrici, sur le mont Oliveto, près d'Arezzo, suit la règle de S.-Benoît. Leur monastère fut établi dans l'ancien désert d'Accona, dit aussi Monte Oliveto, près de Buonconvento (prov. de Sienne), d'où leur nom.

OLIVÉTAN (Robert), parent de Calvin, né à Noyon vers 1490, m. à Ferrare en 1538, fut un des premiers